L'amour est si petit qu'il peut se déchirer en passant par le chas d'une aiguille.
Méfie-toi de la tristesse.La tristesse est très proche de la haine.Permets-moi de te le dire.J'ai appris ça. Si tu avales le poison de quelqu'un dans l'espoir de le guérir, en le partageant avec lui, tu ne feras que le garder en toi.
Se reposer, c'était accueillir sans jugement tout ce qu'offrait le monde. Un bain dans la mer, l'amour avec un soldat qui jamais ne connaîtrait votre nom. Tendresse à l'égard de l'inconnu, de l'anonyme, qui est tendresse pour soi-même.
Voilà comment je suis tombé amoureux d'une fille, parce qu'elle m'avait lu une histoire bien précise, tirée d'Hérodote....Les mots, Caravaggio. Ils ont un pouvoir.
« Certains êtres sont comme des planètes. Je pense que tu en fais partie. Tu déranges, tu sèmes le désordre. Tu nous as désalignés. »
C’est à cette période de sa vie qu’elle se précipita sur les livres, comme sur le seul moyen d’échapper à sa cellule. Ils devinrent la moitié de son monde. Assise à côté de la table de nuit, toute recroquevillée, elle lisait l’histoire de ce jeune garçon vivant aux Indes, qui avait appris à mémoriser divers bijoux et objets posés sur un plateau ; il passait d’un maître à l’autre, les uns lui enseignant le dialecte, les autres lui apprenant à exercer sa mémoire, d’autres enfin, à échapper à l’hypnose.
Elle avait toujours voulu des mots. Elle les aimait, ils l’aidaient à grandir. Les mots lui donnaient lucidité, raison et forme. Moi qui croyais que les mots gauchissaient les émotions comme les bâtons dans l’eau.
J'emportai Katharine Clifton dans le désert, là oû se trouve le livre commun du clair de lune. Dans le murmure des puits. Dans le palais des vents.
Je crois que tu t'en fiches qu'il y ait eu quelque chose entre nous. Tu passes, tu glisses avec ta peur, ta haine de la propriété, de posséder, d'être possédé, d'être nommé.Tu t'imagines que c'est une vertu. Moi, je te trouve inhumain.
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Elle gratte une allumette dans le couloir sombre. La lumière s'élève jusqu'à ses épaules. Elle est à genoux. Les mains sur les cuisses, elle inhale l'odeur du soufre. Elle s'imagine qu'elle inspire aussi la lumière.