Kyudo : L'essence et la pratique du tir à l'arc japonais

Avant même d'être capable de raisonner, l'homme a essayé de comprendre qui il était et a cherché à percevoir et à définir ce qui le différenciait des autres êtres vivant. Bien sûr. il a la chance d'avoir une intelligence supérieure. mais ce qui le met vraiment à part. c'est sa capacl[é infinie de créer. Bien des animaux construisent quelque chose. certains peuvent même se faire des outils rudimentaires. mais l'homme seul est capable d'une création conceptuelle. Les réalisations dues à ce pouvoir créateur-science. philosophie. religion, art - sont toutes issues de cette fascination de l'homme, unique en son genre. pour trois valeurs insaissables, la vérité, la bonté et la beauté. Or la poursuite de ces valeurs est un élément majeur de la pratique du kyudo.

Aujourd'hui, on continue à placer les cibles bas, en partie par tradition. Mais il existe une autre raison, plus pratique : étant donné la taille moyenne de l'archer japonais et la force moyenne de son arc, l'emplacememt de la cible lui permet de garder le corps vertical et sa flèche horizontale quand il tire à la distance normale (kinteki) de vingt-huit mètres. C'est ainsi qu'est réglé le problème délicat de l'esthétique dans le kyudo moderne.

Au Japon. nous avons un dicton : ''Agis selon les temps et les lieux''. La vie n'est plus aussi simple qu'elle Je fut autrefois. Nous vivons dans un monde complexe où notre existence même dépend d'une paix durable et d'une collaboration entre toutes les nations. L'exercice du kyudo cultive l'équilibre et l'harmonie, il est le moyen de mieux nous comprendre, nous-mêmes et les autres.