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J'ai longtemps hésité à mettre 5/5 à ce roman d'Amelia Opie. J'ai finalement opté pour le 4/5, mais je savais déjà, en lisant le résumé, que ce livre me plairait !

Adeline Mowbray est un roman particulier : c'est tout d'abord une histoire d'amour entre l'héroïne éponyme, élevée par une mère très intelligente mais vaniteuse, et un jeune philosophe, Frederic Glenmurray, qui a écrit un virulent traité contre l'institution du mariage, et qui n'est autre que la source d'inspiration de la jeune fille. J'ai été vraiment touchée par ce couple illégitime, qui, à cause d'un texte écrit prématurément, est banni de la société, et ne peut malheureusement pas connaître le bonheur qui lui était pourtant destiné...

Par ailleurs, Amelia Opie signe un très grand roman féministe. En effet, Adeline Mowbray est en réalité le destin de Mary Wollstonecraft et de sa fille, Mary Shelley (célèbre auteur de Frankenstein), deux grandes féministes des XVIIIème et XIXème siècles. de même, l'auteur explore les relations mère/fille à travers la rivalité qui existe entre Mrs. Mowbray et sa fille, et qui conduira, hélas, cette dernière à être reniée par sa famille.

Enfin, par le biais de l'histoire -unique- d'Amelia, c'est toute une époque que nous découvrons, ses coutumes, ses scandales, ses personnages de haute importance, et les qualités défendues par le plus grand nombre de ses représentants.

Ainsi, j'ai été transportée par ce brillant roman, malheureusement peu connu de nos jours, mais qui, assurément, m'a permis de mieux connaître les exigences d'une société si injuste, et, qui a également mis en valeur une vertu devant laquelle je m'inclinerai toujours, la tolérance.

A lire !!
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Ce titre fait partie de la collection classique poche chez Archipel qui réédite des titres anglais moins connus.


L'intérêt de ce livre est dans les débats qu'il a dû susciter à sa parution ( Il a été écrit en 1804). Il évoque l'union libre, la naissance hors mariage, l'éducation, en particulier des filles, leur statut dans la société…


Une femme, intelligente mais très gâtée dans son enfance refuse les conversations futiles et cherche à s'instruire par ses lectures. Veuve, elle élève sa fille selon de grand principes mais sans beaucoup de bon sens. Cette fille, Adeline, très admirative de sa mère, prend pour acte de foi tout ce que celle-ci lui fait lire. C'est ainsi qu'elle est persuadée que le mariage est une institution inutile et que l'union volontaire de deux êtres est la source de la vertu. Aussi lorsqu'elle rencontre l'auteur, a peine plus âgé qu'elle, du livre qui professe le mépris du mariage en tombe-t-elle éperdument amoureuse. La seconde union de sa mère avec un homme avide qui épouse la mère tout en convoitant la fille la pousse à s'enfuir avec l'homme qu'elle aime.
Candide elle ne comprend pas que c'est se mettre au ban de la société. Son coeur pur lui semble être la seule mesure valable de son comportement.
Pourtant aux yeux des membres “respectables”MP de la société, le seul fait de refuser le mariage avec l'homme avec qui elle vit fait d'elle une “femme entretenue”.

Il lui faudra beaucoup souffrir pour comprendre qu'on ne peut à soi tout seul réformer la société.


Si Amelia Opie a pu choquer certain(e)s par le fond, la forme quant à elle est très morale, les relations sexuelles ne sont évoquées qu'à travers leur résultat, la naissance d'un enfant.


Inspiré par la vie de Mary Wollstonecraft et sa fille Mary Shelley, féministes de la fin du 18ème et de la première moitié du 19eme, le livre vaut plus à mon avis par ses thèmes, que par l'écriture elle même.


Challenge ABC 2016-2017
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Comme l'indique le bandeau, ce roman est paru à l'époque de Jane Austen, mais n'offre pas vraiment le même schéma récurrent du mariage de l'héroïne à la fin (mais attention, dans un milieu social correspondant, après examen des fortunes respectives).

Adeline Mowbray a été élevée par une mère veuve (et non pas célibataire comme l'indique la quatrième de couverture), férue d'idées parfois extravagantes, préférant la théorie sans fin à la pratique. Adeline a été convaincue assez tôt par les écrits d'un certain Glenmurray de rejeter l'institution du mariage. Lorsqu'elle fait sa connaissance, elle en tombe éperdument amoureuse et vit avec lui en refusant mordicus de l'épouser en dépit des tentatives de Glenmurray de renoncer à ses idées pour éviter à celle qu'il aime le mépris et la mise à l'écart de la société. On ne rigolait pas avec cela à l'époque (et même il n'y a pas si longtemps)
La mère d'Adeline refuse de la revoir, à cause aussi d'une rivalité amoureuse mère-fille.
Le parcours du couple Adeline-Glenmurray sera donc celui de parias (enfin, plutôt pour Adeline, car son amant lui est un homme et comme tel ne se fait pas traiter de "femme entretenue" et on ne refuse pas de le voir)

La préface indique qu' Amelia Opie était l'amie de Mary Wollstonecraft, féministe, ayant vécu une liaison passionnée avec le philosophe Godwin, partisan de l'abolition du mariage. Mère de Mary Shelley, elle aurait servi de modèle à Adeline Mowbray.

J'ignore comment ce roman a été reçu à l'époque. Une curiosité détonante pour nous aujourd'hui, en tout cas. C'est bien écrit, avec de nombreux rebondissements (je n'ai pas tout raconté, évidemment), des passages un peu trop mélodramatiques pour notre époque, mais l'on s'attache aux personnages, ils ne sont pas d'un seul bloc et évoluent. Amelia Opie fait finement passer les décisions d'Adeline et son évolution. Hors de question non plus qu'elle et son héroïne ne constatent pas finalement que le mariage est une institution à respecter. En tout cas vivre hors de ces liens à l'époque exposait à du mépris et au manque de respect des autres hommes (dont l'opinion sur les femmes en général, même mariées, n'était pas déjà si favorable).
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Adeline Mowbray est élevée par une mère cultivée qui s'inspire des principes des Lumières. La jeune femme découvre lors de son apprentissage un traité sur l'abolition du mariage écrit par Frédéric Glenmurray. A l'occasion d'un séjour à Bath, elle rencontre l'auteur dont elle admire et approuve les théories.

Le remariage de sa mère avec un libertin provoque son évasion avec Glenmurray. Elle choisit de vivre sous son toit sans l'avoir épousé. Or, le mariage est une institution et une norme dans la société du XIXème siècle. Adeline est rapidement confrontée à la réalité de son temps qui interdit les relations hors mariage. Elle se voit ainsi considérée comme une "femme entretenue". Elle est aussitôt bannie de la bonne société.

La jeune femme se bat constamment contre les préjugés de ses contemporains. Néanmoins, son point de vue évolue au moment où elle a un enfant car ce n'est plus seulement sa réputation qui est en jeu.
On apprend dans la préface que le roman est inspiré de la vie de Mary Wollstonecraft, féministe et mère de Mary Shelley (Frankenstein).

Ce roman d'Amélie Opie a été publié en 1804. Vu la date de la publication, il semble être peu conventionnel même s'il est un sous certains aspects moralisateur et emprunt de quelques sentiments religieux. J'ai apprécié, le style désuet et les moyens utilisés par l'auteur pour faire rebondir des situations délicates. Il est en fait difficile de lâcher le roman quand on est pris dans l'histoire.
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Impossible de lire Amélia Opie sans penser à son illustre contemporaine Jane Austen. En effet, l'époque et la societé dépeintes par ces deux romancières y sont semblables. Mais même si au début du roman on pourrait être tenté de trouver une ressemblance entre Adeline Mowbray et l'Emma de Jane Austen, le parallèle ne tient pas la distance. En effet, là où Jane relate la vie "classique" des jeunes femmes du début du XIXe siècle, Amelia elle prend un parti beaucoup plus moderne où un féminisme balbutiant se heurte à la rigide moralité de l'époque. C'est un peu comme de passer du conte de fées à la tragédie grecque !

Belle et riche héritière, douce, intelligente et généreuse, l'avenir d'Adeline s'annonce des plus radieux. Mais à l'instar de sa mère, la jeune fille se passionne pour les études, notemment la philosophie, et une rencontre littéraire va bientôt boulverser sa vie.

Rocambolesque, parfois un peu désorganisée sans toutefois nuire à sa qualité, l'histoire se dévore et plus on avance plus il devient difficile de fermer le livre.

J'ai beaucoup aimé ce roman, son côté visionnaire est assez impressionnant quand on pense qu'il a été écrit il y a plus de deux siècles, mais on sent également que l'auteur est bridée par la bienséance de son époque, malgré ses idées avant-gardistes. Plus qu'un roman, c'est une vrai réflexion sur la société que nous offre Adeline Mowbray !
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Adeline Mowbray, jeune fille férue de philosophie, décide, après avoir lu un virulent traité contre le mariage, que celui-ci est une institution dépassée. Elle refuse par conséquent de se marier avec Frederic Glenmurray (l'auteur dudit traité, dont elle est tombée amoureuse) et choisit de vivre avec lui en tant qu'égale sexuelle. Bien qu'Adeline soit intelligente, honnête et parfaitement intègre, elle est condamnée par la société, reniée par sa mère (qui semblait pourtant initialement partager ses idées anticonformistes) et par la plupart de ses « respectables » amis et parfois harcelée par des hommes qui supposent de son mode de vie contraire aux moeurs en vigueur qu'elle est sexuellement disponible…

Ce bien curieux roman de 1804, à mi-chemin entre la comédie de moeurs et le pamphlet, nous entraîne assez loin de Jane Austen, la plus célèbre des contemporaines de l'auteur : toutes deux sont également lucides mais, là où Austen use de l'ironie pour se moquer des conventions de la bonne société de son époque et dénoncer le sort parfois triste fait aux femmes, Amelia Opie introduit un pied-de-biche entre la porte et le chambranle.
Si, d'un point de vue purement littéraire, son roman est bien moins abouti que ceux de Jane Austen, il se pourrait en revanche que, sous son apparence mélodramatique, il soit bien plus subversif, surtout quand l'on sait que, sous couvert de morale, Amelia Opie avait pour objectif de réhabiliter son amie Mary Wollstonecraft, scandaleuse pionnière anglaise du féminisme (et mère de Mary Shelley, l'auteur de Frankenstein), mais aussi de faire passer certaines de ses propres idées radicales.

À première vue, Adeline Mowbray a tout d'une mise en garde à l'usage des femmes (ne pratiquez pas l'union libre, ne transgressez pas les règles, ne vous élevez pas contre les valeurs et les lois de la société…) mais, sous ce déguisement inoffensif (et probablement nécessaire pour ne pas faire scandale), ce roman pose en fait des questions radicales sur les droits des femmes, notamment celui d'être maîtresses de leur sexualité, dans une Angleterre corsetée et terriblement patriarcale. Si le conformisme semble sortir vainqueur (Adeline, profondément usée par l'hostilité à laquelle elle doit sans cesse faire face, finit par renoncer à ses principes et par défendre les lois de la société), le mariage est cependant décrit tout au long du roman comme une institution qui n'apporte aux femmes que souffrances et dépendance à l'homme, alors que la relation librement consentie entre Adeline et son amant Glenmurray, dans laquelle nul ne domine l'autre, est au contraire toujours décrite sous une lumière positive. Sous son conservatisme de façade, et bien que le message qu'il porte ne soit pas totalement dénué d'une certaine ambiguïté, ce roman ressemble donc beaucoup à une dénonciation pour le moins inédite de l'intolérance et des préjugés d'une société confite dans son conformisme.

Roman recommandé à qui s'intéresse à des auteurs tels que Jane Austen, Maria Edgeworth, George Eliot, Elizabeth Gaskell, Thomas Hardy ou les soeurs Brontë. le thème de la femme dans la société anglaise du 19e siècle, et notamment celui de la « femme perdue », y est traité sous une forme plus politique et radicale, et de façon étonnamment moderne si l'on songe à la date de sa parution. Ne vous attendez toutefois pas à un indiscutable chef-d'oeuvre : Adeline Mowbray, quoi que bien écrit, vaut plus par les idées qui y sont développées que par ses qualités littéraires.
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Si vous avez dévoré les oeuvres de Ann Radcliffe, de Jane Austen, des soeurs Brontë, d'Elizabeth Gaskell ou de William Wilkie Collins, vous apprécierez très certainement ce roman de Amelia Opie, qui se veut une satire des moeurs de l'Angleterre du XIXème siècle.

L'enfance de Adeline Mowbray, la jeune héroïne, est bercée par les idées fantasques et libérales de sa mère, Édith Mowbray, que les dangereux penchants littéraires pour la philosophie et la politique placent comme une femme d'intelligence supérieure aux yeux de ses vieux parents et de son voisinage. Cette savante arrogante étant cependant peu disposée à remplir les fonctions domestiques de première nécessité, et n'ayant tout simplement ni le temps ni la patience de s'adonner à des tâches astreignantes, c'est sur la débrouillardise d'Adeline que reposera très vite la gestion du domaine. Mais dans l'ombre du génie maternel, la petite mènera sa propre instruction dans la bibliothèque d'Édith afin de s'élever au même niveau intellectuel. C'est ainsi qu'elle s'éprend des écrits de Frédéric Glenmurray qui rejettent violemment l'institution du mariage.

Lorsque mère et fille se rendent à Bath (LE lieu à la mode de nombreux romans victoriens) en quête d'une admiration plus importante que celle qui leur est vouée dans leur comté, elles y font la connaissance de celui qui bouleversera leurs vies respectives : Monsieur Glenmurray lui-même ! Confortée dans les opinions que ses lectures ont forgé en elle, Adeline réfute corps et âme le mariage et se lance aux côtés de Glenmurray dans la folie d'un amour libre se passant de toute bénédiction…

Initialement paru en 1804, le livre d'Amelia Opie fait presque figure de pamphlet dans une société anglaise qui s'enorgueillit d'un certain conformisme (du moins en apparence). Celui qui ne respecte pas les convenances de son rang et de son temps est aussitôt condamné par la pensée collective (et les bruits courent vite), aussi le choix de vie de Adeline Mowbray apparaît-il comme un scandale. Nombreux sont ceux qui lui tournent le dos, sa mère la première (malgré son ouverture d'esprit feinte et ses théories extravagantes). Toutefois, Amelia Opie n'oublie pas de garder la morale sauve à la fin de son livre, ne pouvant décemment condamner l'institution du mariage.

La fiction rejoint la réalité puisque le récit s'inspire de l'existence tumultueuse de Mary Wollstonecraft, l'une des pionnières du féminisme, dont la fille est une femme de lettres tout aussi célèbre : Mary Shelley, à qui l'on doit le redoutable "Frankenstein".

Un roman historique, d'amour et de moeurs, brillamment écrit (attendez-vous à trouver, au cours de votre lecture, des formules telles que « Plût au ciel… ! ») et qui, s'il ne surpasse pas l'ironie acerbe de Jane Austen, réserve tout de même son lot de flèches moqueuses envers l'hypocrisie de son époque.
Lien : http://www.les-surbookees.co..
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L'intrigue traîne en longueur, mais le propos, servi par une femme du XIXème siècle, jette les bases d'une réflexion originale, nuancée et visionnaire, sur les conséquences du féminisme appliqué et de la généralisation de l'union libre.
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Alors, le résumé m'avait alléchée et effectivement, j'ai beaucoup apprécié ce roman même si j'ai plusieurs fois pesté contre l'entêtement d'Adeline ! Dans cette histoire, on comprend effectivement le piège de professer trop jeune ses opinions. C'est ce qui arrive au grand amour d'Adeline... Elle tombe amoureuse de lui à cause de ses idées et il l'aime à la folie. Lui, comprend ce que ces préceptes ont de négatifs. Mais s'il se renie, Adeline ne l'aimera plus... J'ai aimé leur histoire, un peu moins la suite où Adeline épouse un homme pour assurer à son enfant une vie exempte de disgrâce, elle en sera bien punie !

La relation entre Adeline et sa mère est également poussée à l'extrême et on comprend que c'est la mère qui cause la ruine de sa fille. D'abord en se concentrant sur ses idées d'éducation au lieu d'éduquer puis, en cédant au désir qu'elle éprouve pour un libertin. La malédiction lancée par la mère est l'un des moments les plus forts du roman. J'avoue avoir frémi ce moment.

Au final, le tout est bien écrit et donne à réfléchir sur l'utilité des règles et surtout sur la nécessité de s'y conformer


Ce que j'aime : le personnage d'Adeline, tout d'abord fidèle à ses convictions puis vaincue par la société


Ce que j'aime moins : j'aurais apprécié de connaitre le devenir de l'enfant d'Adeline


En bref : Un excellent roman qui donne à réfléchir


Ma note


7/10
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