Elle était écrivain, un vrai,seule son oeuvre comptait.
Ce n'était ni l'heure du jardinage ni celle des bavardages:seul un projet de livre,une de ces idées qui la tenaient occupée pendant des centaines de pages pouvait nourir l'esprit de Virginia et la détourner d'elle-même.
- Vous écrivez ? répéta Virginia comme si elle en doutait
L'autre, effrayée, confirma d'un signe de la tête.
- Et vous avez un éditeur ?
- Non, souffla la jeune fille tremblante d'émoi [...]
- Si vous n'avez pas d'éditeur, vous avez peut-être un maître à penser ?
- Non..., murmura une fois encore la jeune fille, décontenancée
- Vous avez tout de même lu Proust ?
- Non.
- Alors, quoi ? demanda Virginia de sa voix profonde et moqueuse [...]
Mais la jeune fille perdit pied comme si elle se noyait et plus un son ne sortit de sa bouche. Virginia se tourna vers l'assemblée tel un toréador triomphant. "N'est-ce pas que cette Bea est stupide et ignorante ?" semblait-elle vouloir dire [...] (p60/61)
Le temps n'apportait pas le talent, c'était le talent qui demandait du temps.
Il te fallait ton petit harem pour te rassurer ? Oui Vita est aimée, oui Vita séduit toujours, oui Vita est adulée. Voulais-tu assister au spectacle de tes amantes se détestant et triompher de leur déchirement ?
Elle était heureuse, et ressentait chaque joie comme une victoire sur elle-même.
. . . la reine Mary continue d’inaugurer les hospices, elle se rend même, dit-on, dans les mines de charbon et affronte les mineurs en grève couverte de bijoux des pieds à la tête, et à ceux que cela offusque, elle aurait répondu : « Ils veulent voir la reine ! »
Je t’ai trouvée snob et prétentieuse. En fait, je n’attendais qu’un geste de toi pour t’adorer.
Elle m’a dit qu’il fallait choisir son camp et qu’être bien avec tous les deux était la meilleure façon de me fâcher avec chacun.
Oh ! je te déteste, tu n’écoutes que ton corps, et moi, comme une pauvre idiote, je t’adore.