Le dessin noir et blanc, austère et plutôt sombre a pour toile de fond la précarité économique et la solitude sociale d'une ville américaine telle que Minneapolis. le crayonné alterne successivement les plages sombres puis lumineuses. Les conséquences d'une histoire d'adultes sont portées par un dessin enfantin, simple, sans prétention. Mais les visages parfois stylisés tels des mangas y sont expressifs et beaux. Ce graphisme porte un malaise mélancolique. de rares et brefs dialogues au milieu de cases muettes expriment une succession de sentiments, une quête d'amour bienveillante. le format de la bd comme la souplesse de sa couverture rappelle celui d'un journal intime.
Joël Orff y décrit une « brève de vie », «
quelques heures » extraites d'une existence terne et sans perspectives d'un salarié chauffeur de taxi, Bob Frank.
Par courrier, son ex lui annonce de manière concomitante sa paternité et l'arrivée imminente de cette adolescente de Milwaukee en perte de repères. Casey débarque donc un beau jour sans crier gare. Suit un huis-clos délicat entre deux abimés de la vie.
Ces deux êtres apprennent à s'apprivoiser, se reniflent, se jaugent, se toisent.
Écoute, patience et amour permettront à Bob de vaincre le fossé et de gagner l'estime de Casey...mais pour combien de temps ? Quelle sera la suite ?...
Je vous disais bien qu'il s'agissait d'une émouvante « brève de vie » ...