Citations sur Mon dernier rêve sera pour vous : Une biographie sentim.. (26)
- Qu'est-ce donc, gronda un conventionnel, qui vous rend si hardi ?
- Le mépris de vous, monsieur, répondit M. de Malesherbes. Et le mépris de la vie.
En régime démocratique comme dans les autres, c'est une assez bonne façon de gouverner que de faire adopter les lois par ceux auxquels elles profitent.
Ceux qui lui dictaient sa conduite n'étaient pas tous prêts eux-mêmes à imiter cet exemple ; et ceux-là mêmes qui se retirèrent avaient souvent une fortune qui rendait le sacrifice moins pénible. Ce n'était pas le cas de Chateaubriand : il n'avait que des dettes et aucun de ces revenus qui permettaient aux autres de parler haut et de donner des leçons qui ne leur coûtaient guère.
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Bonaparte se préparait à les barioler de rubans, à les salir de titres, selon la formule de Chateaubriand, à les forcer de trahir leurs opinions et de déshonorer leurs crimes. De jour en jour s’accomplissait la métamorphose des républicains en impérialistes et de la tyrannie de tous dans le despotisme d'un seul.
[Extrait d'une lettre de Chateaubriand à Juliette Récamier] :
Vous êtes partie : je ne sais plus que faire ; Paris est le désert, moins sa beauté. Où vous manquez, tout manque. Je rentre en moi, mon écriture diminue, mes idées s'effacent ; il ne m'en reste plus qu'une : c'est vous.
On lisait encore sur des pancartes, accrochées aux loges des concierges : Ici on s'honore du titre de citoyen et on se tutoie. Ferme la porte, s'il vous plaît.
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Une ère nouvelle commençait : elle serait dominée par deux rivaux associés : Napoléon Bonaparte et son ennemi le plus intime, le vicomte de Chateaubriand.
Dès le début, les futurs adversaires, le septique d'hier et le despote de demain, sont unis par un même soucis : la restauration de la religion. Ils s'y attachent pour des motifs différents et, en vérité opposés : l'un parce qu'il s'est mis à croire et qu'il tire son inspiration de la splendeur de l’œuvre de Dieu ; l'autre parce qu'il veut gouverner et que l'appareil catholique légué par l'ancien régime est un fantastique instrument de domination des esprits et des cœurs.
« C’est quand il y a quelque chose au- dessus de la vie que la vie devient belle » .
Déjà au moment des Trois Glorieuses, les vieux aristocrates recuits répétaient à qui voulait les entendre que c'en était fini de la France, de la civilisation, de la fameuse douceur de vivre, et que ce n'était plus la peine de faire encore des enfants.
Quelque grand qu'il puisse être, la vie d'un écrivain, comme celle d'un séducteur, est faite de plus d'échecs que de succès.