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Pour réchauffeur les coeurs, rien ne vaut l'Alaska

La plume malicieuse et pétillante d'Erik Orsenna nous conte la belle histoire d'amour de Gabriel et Suzanne. Mais si l'on se régale avec «Briser en nous la mer gelée», c'est que son récit se complète de ces digressions qui en font tout le charme.

Gabriel pourrait être refroidi, voire blasé. Il enfile les divorces et se retrouve une nouvelle fois devant la Vice-Présidente aux affaires familiales, chargée de prononcer une nouvelle rupture de contrat matrimonial. Sauf que Gabriel est un indécrottable optimiste, un amoureux de la vie, un touche-à-tout curieux, un amateur de nouvelles expériences. Quand il rencontre Suzanne, scientifique spécialiste des chauves-souris, il comprend qu'il a trouvé là un nouveau terrain d'exploration. Un peu comme la carpe et le lapin, lui qui est ingénieur hydrologue va pouvoir explorer une nouvelle science, embarquer pour une nouvelle aventure.
Mais je m'emballe. Ce roman se veut une longue lettre adressée à la juge et sa greffière, le récit de leur histoire d'amour et l'aveu que l'amour est toujours là, même s'ils ont décidé de se séparer. Alors ne faut-il pas faire marche-arrière? Essayez de partir en reconquête? C'est tout l'enjeu de la seconde partie d'un roman qui, entre de belles digressions, de joyeux apartés et de jolies découvertes nous aura fait comprendre que le détroit – en l'occurrence celui de Béring – est une belle définition de l'amour, un bras de mer resserré entre deux continents.
Avant cela, on aura parcouru la France et on se sera délecté de cette nouvelle histoire d'amour aux facettes multiples. Car comme le dit si joliment Suzanne, «il y a tellement d'amours dans un amour. Tellement de vies dans la vie. Profitons-en. Avant qu'on ne les enferme, avant qu'on ne nous enferme dans des boîtes.»
Avide de découvrir toutes ces vies, le couple va nous régaler. Gabriel va lui parler des écluses, Suzanne des chauve-souris. À la fin du livre, on aura même la surprise de découvrir sur quelle recherche stratégique elle se penche, un «virus à couronne, c'est-à-dire un coronavirus»!
On n'oubliera pas non plus les jolis portraits de René de Obaldia et de l'éditeur Jean-Marc Roberts, quelques conseils de lecture comme le «Portrait d'un mariage» de Nigel Nicolson et Vita Sackville-West, livre reçu en cadeau de mariage ou «La cloche de détresse» de Sylvia Plath, la pointe de jalousie envers le séducteur Jean d'Ormesson et même faire la connaissance, page 337, d'un «légionnaire russe devenu médecin français dans la campagne de Mulhouse»!
On aura exploré les corps et les coeurs jusqu'à ce point où la lassitude gagne, où soudain, on a envie de se reposer, de «faire le point». de retour d'un jogging qui «porte conseil, bien plus que les nuits», Suzanne aura parfaitement analysé leur relation: «notre mariage était un faux oui. Je ne suis pas trop forte en grammaire, mais un oui, normalement, change le monde, non? Après un oui, le monde n'est plus le même. Ton oui à toi n'a rien changé. Un oui qui ne change pas le monde, c'est un mariage qui n'a pas commencé. Voilà ce que j'ai compris en courant ce matin. C'est assez long, 15 kilomètres. Juste la bonne distance pour comprendre. J'ai eu bien chaud. Et maintenant, j'ai froid.»
Loin de toute logique Gabriel choisit de réchauffer sa femme du côté de l'Alaska pour un final qui réunira la géographie et les sentiments. Sans oublier les livres. Car dans ce bout du monde aussi, on trouve une librairie. Remercions Erik Orsenna de nous l'avoir fait découvrir, derrière ce superbe roman d'amour.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Gabriel, le narrateur, adresse une lettre au juge aux affaires matrimoniales qui un matin d'octobre a prononcé son divorce d'avec Suzanne. Une femme à nulle autre pareille, qui étudie les chauves-souris, un corps menu d'une infinie souplesse. Une demande en mariage acceptée dès le deuxième dîner. Des amis qui le jour de la noce parient sur la durée de cette union. Gabriel se retrouve solitaire il part en Alaska à la recherche de l'ours blanc, l'animal le plus seul de la création.

L'histoire d'un amour fou et d'une séparation douloureuse, un récit plein de légèreté et d'humour, une plume qui se déguste comme une friandise, mais hélas Erik Orsenna nous emmène dans des digressions infinies, que tout cela m'a semblé long et ennuyeux. Est-ce que l'amour est toujours aussi ennuyeux ?
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De l'humour, de la dérision, un « je t'aime, moi non plus et un Je t'aime, beaucoup, jalousement, plus du tout, passionnément ». Tout ceci en décrivant les métiers des deux protagonistes, l'un, romancier et ingénieur en hydroélectricité, spécialiste de l'eau, source de vie, mais aussi passionné par la géographie et l'autre, scientifique, spécialiste des… chauves-souris.

Sous forme de missive adressée à la Juge et à la Greffière qui les ont divorcés, Gabriel raconte l'amour de sa vie. L'amour compliqué entre Suzanne et lui. Comment ces deux-là ont-ils pu se marier alors que tout les sépare ? Comment ces deux-là vont voyager et devoir se rendre à l'autre bout de la terre pour se trouver enfin.

Des digressions autour des voyages et de la culture égrènent ce roman. Un peu trop peut-être. Difficile de suivre. Comme cet amour, je m'y suis perdue, pas forcément trouvée. Donc, une lecture mitigée pour moi.
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Je serai brève, je me suis ennuyée. Gabriel nous narre l'amour fou qu'il a ressenti pour Suzanne, la rencontre, le mariage, le divorce et tous les états par lesquels il passe. Je l'ai trouvé geignard, et elle, je l'ai trouvée froide, glaciale, je dirais que le titre est totalement approprié... Aucun des deux personnages n'a réussi à me toucher, j'ai eu l'impression de lire une lamentation qui n'en finissait pas.
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Les Gabriel sont de grands amoureux, leur coeur est plein de tendresse, leur âme généreuse. le spécimen qui nous occupe souffre d'un défaut majeur : il pense trop. Car il ne se fait pas assez confiance, malgré son charme certain.

Alors il fait assaut d'intelligence, d'érudition, il passe sa vie à compulser des documents, à dévorer les dictionnaires, il veut tout savoir, tel une immense encyclopédie.

Il cherche dans l'océan de la connaissance où se trouve un lieu ignoré de tous où il pourrait se débarrasser de cet esprit si encombrant et n'être plus que celui-qui-aime-Suzanne.

Maudite Suzanne, "vêtue de haillons et de plumes qu'elle a trouvés à l'Armée du Salut", elle l'entraîne malgré lui dans un dangereux délire. le voilà qui se prend pour un ours blanc, condamné à errer sur la banquise.

Dans les Contes nordiques, les ours sont souvent des hommes victimes d'un sortilège. Gabriel est exilé aux confins du monde habité, là où le temps est suspendu entre le passé et le présent, où la nuit dure des mois, où tout espoir semble vain. Et c'est là que Gabriel va enfin faire fondre la glace.

La ronde vertigineuse des oui et des non se referme. Sur un acquiescement.
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S'il fallait donner un exemple de livre copieux dans lequel chaque page contient de nouveaux ingrédients et chaque chapitre un nouveau plat, « Briser en nous la mer gelée » remplirait parfaitement sa fonction. Erik Orsenna nous embarque dans un périple baroque, naviguant depuis Paris jusqu' en Alaska avec la plume comme brise-glace pour tenter qu'un amour se rejoigne dans le détroit le plus magnifique mais aussi le plus fragile, celui de l'amour.

Gabriel s'adresse à Madame la Juge, Vice-Présidente aux affaires familiales après son divorce d'avec Suzanne rencontrée par l'intermédiaire de ses amis les plus proches. Un coup de foudre, mais les flammes de l'amour fou vont s'éteindre. Ou plutôt vont se glisser dans une atmosphère aseptisée, glaciale. Mais, à l'instar d'un virus, sitôt décongelé, tout peut renaître. Et les étincelles jaillirent de nouveau. Est-ce possible ? Il suffit d'embarquer dans ce roman qui prend parfois un étrange parallèle avec une opérette de Johann Strauss. Parce que si Gabriel est un éminent scientifique du domaine de l'eau, la belle Suzanne est une spécialiste d'un mammifère aussi étrange que captivant : la chauve-souris. Une chiroptérologue, voyez le tableau ! Même si musicalement parlant, le récit est plus proche d'Un voyage en hiver de Franz Schubert. Quoique. Un peu d'Offenbach aussi pour le côté tellement fantaisiste de l'auteur qui semble diriger sa plume devant un orchestre de mots pour que se succèdent sonorités endiablés et tempi beaucoup plus langoureux. Avec l'âme d'un Beaumarchais qui sommeille. D'un Feydeau du XXI° siècle également quand le sieur Orsenna déroule ses péripéties entre le service après-vente d'un célèbre catalogue de vente par correspondance et le plus connu des sites des petites annonces gratuites.

Erik Orsenna a peut-être transformé son personnage de Gabriel en prince Orlofsky, pas uniquement par la noblesse des lettres mais pour les invités surprises le long de son roman. Et quels invités ! Je ne peux m'empêcher de vous en parler. Il en fait revivre deux : Jean d'Ormesson, lors d'un déjeuner où il question de pied, de cheville… jeu de mots, jeu de mains. Puis, Jean-Marc Roberts, l'éditeur et scénariste disparu beaucoup trop tôt et créateur de la fameuse collection « Bleue » chez Stock. Bleu comme les souvenirs, bleu comme la nostalgie, bleu comme un appel du ciel sur le blanc d'une page.
Le troisième invité et non des moindres et quant à lui bien vivant : esprit facétieux, un jeune homme centenaire au pays de l'immortalité : René de Obaldia. Quand deux académiciens se rencontrent, c'est forcément une histoire française qui se déroule.

Cependant le protagoniste du récit reste l'amour. Cet amour que l'on saisit, qui s'enfuit, que l'on ne sait garder ou conserver. Un flot de regrets dans les vagues de souvenir vers lesquels les coeurs perdus continuent de naviguer. Pour parfois rejoindre à nouveau la terre ferme. Avec le voyage comme vecteur de fuite, d'évasion et de réflexion. Et de retour à Ithaque…

Lien : https://squirelito.blogspot...
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Une écriture magnifique, un style à nul autre pareil.
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Bof, bof, bof ! je me suis lassée après les 150 premières pages... je l'ai donc abandonné. Il y a tellement d'autres choses à lire. de toute façon, les histoires de couple n'ont jamais été ma tasse de thé, et même racontée par Orsenna, pour moi, ce n'était pas ça.
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Il me semble que dans ce roman très curieux Erik Orsenna est aveuglé par l'amour et se perd un peu dans une écriture certes toujours aussi belle, mais une narration qui laisse le lecteur sur le bord de la route.
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il y a des livres où au bout de quelques pages on sent que l'on va ramer. C'en est un. Et j'ai posè les avirons aux deux tiers .
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