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Citations sur Femme de chambre (14)

Désormais, chaque mardi, Lynn emporte un chiffon sous le lit et nettoie les lattes de sommier. Jamais les dessous ds lits n’ont été aussi propres. Les premières heures, Lynn y est seule. Alors elle écoute ce qui se passe en elle. D’abord, elle n’entend rien, sauf le battement de son pouls, parfois. Lynn devient toute vide, les yeux fermés, elle tombe dans un état de somnolence. Quand la porte s’ouvre et que quelqu’un entre dans la chambre, elle sursaute, revient à elle, pose les mains sur son ventre. Alors elle est éveillée. Alors elle est là.
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« Comment, a pensé Lynn, comment un coquillage peut-il capturer la mer, comment quelque chose d’aussi petit et fragile qu’un coquillage peut-il capturer quelque chose d’aussi grand et indestructible que la mer, les vagues de la mer, le murmure de la mer ? (…)
Elle a pris son verre d’eau et l’a bu en entier, et c’est seulement parce qu’elle a pris le verre d’eau et l’a vidé qu’elle a pu tenir le verre vide à la main, et c’est seulement parce qu’elle avait le verre vide à la main qu’elle l’a soudain collé à l’oreille, et c’est seulement parce qu’elle l’a collé le verre vide à son oreille qu’elle a entendu le même murmure que dans le coquillage, les mêmes vagues, le même vent.
Et Lynn a reposé le verre d’eau et jeté le coquillage dans la corbeille à papier, parce qu’elle a soudain deviné que tout dans la vie est tromperie. » pp. 56-57
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L'ambiance est retombée. Quand quelque chose est fini, l'air se trouble. La fin de quelque chose sent toujours le brouillard.
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Chez elle, Lynn reste longtemps dans la salle de bains. Devant les miroirs, elle ne se retrouve jamais. Elle a toujours détesté les miroirs. Quand elle est devant des miroirs, elle ne se voit jamais elle-même. Elle ne voit que de grands yeux, une peau lisse, des cheveux attachés sur la nuque, des lèvres pleines et quelques grains de beauté. Qui est-ce ? pense-t-elle.
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Je voudrais qu'une seule fois quelqu'un soit couché sous mon lit, je voudrais qu'un jour seulement quelqu'un écoute ma vie.
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[...] Personne ne lui ordonne de s'arrêter. On la laisse faire. Et bientôt Lynn disparaît dans le décor de l'hôtel, on ne la remarque plus, c'est comme si elle en faisait invisiblement partie, une pièce de mobilier qui se meut de temps en temps de façon à peine perceptible, un esprit qui va et vient comme il veut, un lutin qui fait tout le travail en passant.
Un objet tombe par terre : Lynn est là pour le ramasser. Une revue oubliée dans le bar : elle n'y reste pas longtemps. Les traces de pas boueuses d'un client qui a marché sous la pluie : avant que le chef de la réception ait pu s'en soucier, c'est déjà effacé.
Mais Lynn passe la plupart du temps dans les chambres. Et là, c'est l'existence des choses, l'importunité des choses, l'omniprésence des choses qui enveloppe Lynn tout entière comme un drap.
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« Dans la chambre suivante, une femme : les chaussures, près de la chaise, ont des talons diablement hauts, celle qui porte de telles chaussures doit être persuadée de sa valeur, se trouver belle, celle qui porte de telles chaussures doit vouloir dominer le monde. » p. 28
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le vendredi est rouge vif comme un ballon de football, il sautille toute la journée, ne s'arrête pas, partout règne une hâte fébrile, préparation pour la fin de la semaine, le vendredi les gens sont nerveux, ils courent plutôt qu'ils ne marchent, ils se réjouissent de ce qui vient, boivent le temps en toute hâte, le renversent, vite arriver au samedi, avec la perspective de deux jours de temps libre, deux jours d'interruption de la vie telle qu'on la connaît.
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La vérité. Quel mot affreux. Un mot qui est si grand, on s'efforce jour après jour de le fracasser, d'en venir à bout, de le mettre en morceaux.
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Si personne ne me voit, je ne suis plus obligée à rien, si personne ne me voit, je me dissous dans un bain de tranquillité et je vis comme sous l'eau. Pourtant, si l'on ne me voit pas, je ne suis plus rien, plus personne, plus rien qu'esprit, non, pas un esprit, plus rien qu'un peu d'air qui ne peut même plus devenir du vent, condamné pour toujours à la stagnation.
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