AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,4

sur 322 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Par l'autrice de "certaines n'avaient pas vu la mer"(japonaises pour avoir accepté un mariage arrangé avec des américains, au lieu de sortir de la misère, elles endureront une dure vie d'exilées pouvant aller jusqu'aux camps durant la 2eme guerre mondiale).
Ce livre présentent des personnages très différents unis par l'habitude d'aller dans une piscine souterraine qui leur offre une évasion indispensable. Ils finissent par veiller les uns sur les autres. En raison d'une fissure inexpliquée la piscine sera fermée. On découvrira alors le bouleversant retour à la réalité d'Alice privée de cette protection.
Commenter  J’apprécie          20
Voici un livre un peu complexe dans sa forme et son écriture mais qui mérite qu'on fasse un effort car le sujet ne peut laisser indifférent. J'avais apprécié le style de Julie Otsuka dans ce magnifique roman "certaines n'avaient jamais vu la mer" où les longues énumérations permettaient de faire ressentir les différents points de vue des femmes exilées. Ici ce procédé convient également pour la première partie, où l'on évoque les nageurs qui viennent oublier à coup de longueurs leurs soucis "d'en haut", mais cette forme littéraire est un peu plus pesante et peut décourager le lecteur. Ces énumérations sont parfaitement adaptées pour évoquer, sous les traits d'Alice, la longue descente de la mère de l'auteur vers l'oubli total. Cela permet de raconter une multitude de souvenirs fragmentaires qu'elle partage avec sa mère ou que celle-ci lui a raconté un jour ou l'autre.

La fissure que l'on découvre au fond de la piscine, qui tout d'un coup prendre l'ampleur et conduit à sa fermeture, est une métaphore qui annonce la désagrégation des souvenirs d'Alice, lente mais certaine, inéluctable.
L' auteur s'adresse au lecteur en utilisant le pronom "elle" pour évoquer sa mère. Cette forme pourrait être une mise à distance, mais finalement rend universelle cette relation filiale. Pour contrebalancer, elle utilise un tutoiement pour parler d'elle même. Elle s'efforce de combler les béances de cette relation un peu distante qu'elle avait eu avec sa mère et créé une forme d'intimité où nous sommes associés. La sénilité qui progresse, le déclin de son parent, "la prise en charge" institutionnelle en EPHAD, l'impuissance, l'espoir qui se réduit, tout est évoqué avec subtilité, mais véracité.
L'émotion vous étreint. Tant d'évocations m'ont renvoyée vers la disparition récente de ma mère.... Quelques lumières émergent heureusement même si ce sont des instants fugaces.
C'est un livre poignant. Il fait écho à la souffrance que l'on ressent face au déclin d'un proche. le partage de cette expérience, avec les mots et la finesse de Julie Otsuka, est finalement bienvenu.
Je crois au hasard qui met sur notre chemin le livre qui entre en résonance avec un moment clé de notre vie.




Commenter  J’apprécie          20
Mon ressenti est assez différent entre la première et la deuxième partie du livre.

Le premier tiers du roman sur les rites, habitudes et relations des habitués d'une piscine, m'a semblé trop long malgré la beauté de l'écriture et de nombreux traits humoristiques. Je me demandais quel était le propos de Julie Otsuka.

Je l'ai compris avec la deuxième partie, arrivée à point nommé (mon intérêt s'émoussait …). le changement brutal de thème m'a d'ailleurs surprise. J'ai eu le sentiment de lire deux textes différents, juxtaposés l'un à côté de l'autre, de manière un peu artificielle.

Et tout a changé.

Cette deuxième partie sur la démence sénile, la fin de vie et la relation mère-fille qui en résulte m'a totalement happée. Je n'ai plus réussi à lâcher le livre.

Malgré le sujet difficile, les faits sont exposés sans pathos, presque sans émotion, de manière quasi documentaire, avec une précision infinie, comme s'il était nécessaire d'évoquer tous les détails, d'épuiser toutes les informations, pour faire face à la mémoire qui s'en va.

Cette mise à distance semble être le seul moyen pour la narratrice d'admettre que la vie de sa mère s'épuise, d'accepter cette situation compliquée qui échappe à son contrôle sans s'effondrer, avec la pudeur d'une femme et l'amour d'une fille.

Les fissures dans le fond de la piscine ont alors pris tout leur sens. S'accrocher aux rituels, à la répétition des jours et des gestes. Tenter de rester à flot sans couler.
Commenter  J’apprécie          20
Enfilons nos maillots de bains et nos bonnet à fleurs flottantes et plongeons dans Ligne de nage, le dernier roman de Julie Otsuka.

Un roman surprenant où nous découvrons les rites et habitudes de cette société aquatique que constitue les nageurs réguliers et le personnel de la piscine. Un jour, une faille apparaît dans le fonds de la cuve, chamboulant tout ce petit monde. Tous, sauf Alice, qui demeure imperturbable. Comme la piscine, elle possède une faille, qui va s'agrandir, se multiplier.
Voici le troisième roman de cette autrice, qui s'est révélée sur la scène littéraire française en 2014, avec son roman choral "Certaines n'avait jamais vue la mer", prix Renaudot de la même année.

Un roman puissant, original, poétique, parfois glacial, possédant une narration polyphonique, une atmosphère mélancolique.

Commenter  J’apprécie          20
Le dernier roman de Julie Otsuka pourrait se lire en deux parties distinctes.
La première partie a été une bulle d'air très confortable pour moi (nageuse). J'ai eu cette impression magique d'être dans un moment suspendu au coeur de la piscine. Nager permet d'être dans un cocon qui nous fait oublier tout ce qui nous oppresse à l'extérieur.
La deuxième partie consacrée à Alice m'a fait ressortir de ma bulle. Sans me projeter dans la suite, il était évident pour moi qu'Alice serait le personnage principal du roman.
L'écriture m'a plu, ces phrases courtes ponctuées de nombreux apartés. J'ai également apprécié l'effet choral dans la première partie.
Je me suis laissé porter par ce roman : des lignes de nage à la fissure, la fissure qui fait ensuite lien avec la démence fronto-temporale.
Après "Certaines n'avaient jamais vu la mer", je suis ravie d'avoir renouvelé la lecture de Julie Otsuka.
Commenter  J’apprécie          10
C'est un monde à part qui est décrit par Julie Otsuka, peuplé d'inconnus qui ne le sont plus totalement les uns aux autres par leur fréquentation régulière du lieu. On se remarque, on se respecte, on se surveille, on se sourit. A la piscine se côtoient des personnages qui ont en commun de s'échapper dans ce refuge aquatique loin de la réalité. « Ici, à la piscine, je suis moi-même. » dit Alice.

J'ai aimé les descriptions précises et délicates de ce monde à part. le style est ciselé, les descriptions jamais ennuyeuses et je me suis sentie comme une aveugle à qui on décrit le décor et les personnages. le film se diffuse lentement et agréablement.

Puis c'est la fissure … qui bouleverse l'ordre des choses. Rien ne sera plus jamais pareil. On assiste à un effondrement progressif que j'ai aimé comparer aux événements auxquels la vie nous confronte et que nous sommes amenés à dominer, ou pas, individuellement ou collectivement.

La deuxième partie pointe sur Alice pour laquelle la fissure aura une portée intense. J'ai été dérouté par le virage du roman et j'ai eu du mal à trouver un lien avec la première partie. Au bout de quelques pages, j'ai décidé de me concentrer sur cette nouvelle histoire et j'ai suivi la narration sinueuse de l'autrice qui apporte des points de vue multiples sur la situation de cette héroïne en perte de mémoire, qui rapporte des souvenirs encore présents, des pointillés d'oubli, des soins cliniques et aseptisés, la perplexité et la détresse de la famille.

J'ai été bousculée par cette histoire à plusieurs dimensions. Parabole de la vie moderne, où la survie est conditionnée par un échappatoire. Drame de la vie moderne où la mémoire est mise à mal par une pathologie qui s'étend. Ce livre est très différent du précédent (« certaines n'avaient jamais vu la mer »). Jamais triste, il nous emplit de sensations qui subsistent longtemps après avoir tourné la dernière page et nous font toucher du doigt l'importance de la permanence des choses dans l'ancrage de nos vies, et de la nécessité de s'offrir des espaces de liberté.
Commenter  J’apprécie          10
La ligne de nage nous plonge dans le quotidien d'une piscine d'une grande ville Américaine. Un groupe de nageurs avec leurs habitudes, leurs rituels, leurs lignes de nage. Alice y nage depuis 35 ans. Un jour, une faille apparait au fond du bassin et c'est un bouleversement pour tous. La fermeture de l'établissement annonce le placement d'Alice par sa fille dans un établissement spécialisé. Cette faille résonne comme une défaillance du cerveau d'Alice. Une écriture pleine d'émotions, un ton franc et juste, poignant lorsque sa fille découvre des pans entiers de la vie de sa mère.
Commenter  J’apprécie          10
C'est le 3e livre de Julie Otsuka et comme pour les 2 autres, je l'ai beaucoup aimé. On retrouve cette écriture caractéristique en "nous", où chacun peut se reconnaître. La piscine est le refuge de toute une petite communauté. Puis le ton devient plus personnel, avec des touches autobiographiques, puisque l'une des nageuses régulières se distingue, Alice, en raison de ses pertes de mémoire. C'est donc un roman sur la mémoire, les souvenirs qui se met en place, ainsi que sur les relations familiales, et plus particulièrement mère-fille. Comment évoluent les relations quand les souvenirs foutent le camp? On retrouve en filigrane des motifs présents dans ses 2 autres romans, comme . Bonne lecture pour moi, même si je préfère Certaines n'avaient jamais vu la mer.
Commenter  J’apprécie          10
Écrit dans un style particulier (des listes, encore un peu de listes, et toujours des listes. On aime ou on n'aime pas), j'ai trouvé ce texte d'une grande poésie pour décrire tant d'êtres et de réalités différentes, et faire sourire -parfois jaune- sans pour autant édulcorer les aspects difficiles de la maladie.
Commenter  J’apprécie          00
J'adore nager et ce livre a attiré mon regard que ce soit par son titre ou par sa couverture. Après quelques semaines d'attente pour ma réservation, je l'ai eu entre les mains ! C'est un livre qui se lit très vite et au style original ! La narration se fait au « vous » ou au « nous » et on a l'impression qu'une foule nous parle un peu en même temps : au lecteur ou à la lectrice de démêler les histoires qui sont un peu emmêlées entre elles !


Un livre original et qui plonge de manière intense dans la piscine et le quotidien d'Alice, personne âgée qui oublie tout sauf les gestes de la natation.


Plus de détails dans l'épisode n°19 de la croqueuse de livres (podcast), dispo sur toutes les plateformes d'écoute ou sur le lien juste en dessous. J'espère avoir votre avis sur ce que vous avez aimé (ou pas !) dans cette lecture!
Lien : https://redcircle.com/shows/..
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (705) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1435 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}