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Critique de Parthenia


Les Métamorphoses est un poème en 15 chants, qui part de la création du monde pour finir à l'époque d'Auguste, en s'appuyant sur 250 métamorphoses environ et en retraçant les grands mythes fondateurs, comme le déluge qui est un thème commun à plusieurs cultures.

Ici, Deucalion et Pyrrha sont les deux seuls survivants, choisis par Zeus pour remplacer la race humaine de bronze, jugée trop impie...

La mythologie explique également certains autres événements naturels, comme le désert de Libye ou la couleur de peau des Éthiopiens.

J'ai souri en lisant certains vers, qui ont certainement inspiré Lavoisier (sa maxime est la seule chose que j'ai retenue de mes cours de chimie au collège !!^^) :


”Tout change, rien ne meurt."
(page 309)

Bref, ce qui marque surtout dans cette oeuvre, c'est l'omniprésence du désir amoureux, qu'il soit partagé ou pas...
Philémon et Baucis (Chant VIII) représentent l'amour conjugal (mais également l'hospitalité et la piété), Pyrame et Thisbé (chant IV) l'amour malheureux (d'ailleurs, leur mythe a sûrement inspiré Shakespeare pour Roméo et Juliette).
L'inceste est également abordé et symbolise l'amour anormal avec les mythes de Myrrha (Chant X), Nyctimène (Chant II), Byblis et Caunus (Chant IX).
Enfin, les amours impossibles rendent les filles, qui veulent rester vierges, victimes du désir impérieux des garçons (Daphné et Apollon, Chant I) ou sont condamnées d'avance par la vanité (Narcisse et Echo, Chant III)

Les métamorphoses interviennent soit par punition (Lycaon est puni pour sa cruauté, Chant I) soit par récompense ou pitié (Philémon et Baucis pour leur hospitalité, Chant VIII).

Elles sont parfois la conséquence du désir de vengeance (l'Amour inspire ce sentiment à Apollon pour Daphné dans le but de se venger des moqueries de ce dieu à son égard : "Soudain Apollon aime ; soudain Daphné fuit l'amour" page 15 ; pour se venger de la trahison d'Apollon - encore lui ! - Vénus le fait tomber éperdument amoureux de la mortelle Leucothoe) ou la conséquence de remords (Athéna changeant Arachné en araignée pour se faire pardonner, Chant VI).
Ou le moyen pour Jupiter d'échapper à la vigilance de Junon pour commettre plus commodément ses adultères !
C'est aussi parfois le seul moyen pour des mortelles ou des nymphes d'échapper aux désirs libidineux des dieux (métamorphose de Syrinx poursuivie par Pan, Chant I).

Entre les dieux et les hommes, il n'y en pas un pour rattraper l'autre : vengeance sanglante et implacable, violence, fureur, infanticide, inceste, parricide, viols, mutilation, cannibalisme... franchement, la colonne des faits divers était bien alimentée à l'époque !

La mécanique des transformations est parfois un peu répétitive : il arrive que l'on assiste aux mêmes selon un schéma identique, et les digressions nous sortent parfois de notre lecture avant que l'on n'en revienne au sujet initial, mais les passages intéressants relèvent l'intérêt du lecteur (par exemple, j'ai adoré la légende de Midas ainsi que l'histoire très touchante de Cénis, Chant VIII)

De plus, j'ai mesquinement apprécié le fait qu'Ulysse soit montré sous un jour peu favorable !


Par contre, j'ai beaucoup moins aimé le dernier chant où Ovide passe un petit coup de brosse à reluire à Auguste (bon, OK, Ovide est alors en exil et aimerait sans doute rentrer dans les grâces de son prince) :

”César, né dans Rome, est dieu dans sa patrie. Sans égal dans la guerre comme dans la paix, ce n'est pas plus à ses travaux guerriers achevés dans la victoire, au sage gouvernement de l'état, au cours rapide de ses conquêtes, qu'aux vertus de son fils, qu'il doit d'avoir été changé en comète, et de briller parmi les astres : car, dans tout ce que César a fait, sa gloire la plus éclatante est d'être père d'Auguste.
(page 324)

Mais ça fait quand même un peu too much, non ?

Pour conclure, j'ai beaucoup aimé retrouver certains mythes connus et en découvrir d'autres. Mais je dois avouer, que parfois, je me suis un peu ennuyée, j'ai en effet trouvé certaines légendes redondantes, mais il faut dire que j'ai lu ce livre en à peine deux jours. Par contre j'ai été un peu gênée par l'alternance de l'emploi de noms grecs ou romains pour désigner les mêmes dieux, et je ne sais pas si ce défaut existe déjà dans le texte original.

Lien : http://parthenia01.eklablog...
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