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Les Métamorphoses d'Ovide sont une oeuvre capitale de L'Antiquité, un poème qui par son ampleur et son type de vers, l'hexamètre dactylique, relève de l'épopée, mais une épopée singulière, une épopée mythologique qui confronte les hommes et les dieux à travers des récits souvent dramatiques.
Ce joli volume illustré, édité à l'occasion du centenaire de la Société d'édition Les Belles Lettres, reprend une traduction des Métamorphoses par Olivier Sers parue il y a dizaine d'années dans la collection Classiques en poche, traduction qui n'est pas une mince performance : elle redonne à l'oeuvre d'Ovide toute sa dimension poétique, car elle est écrite en alexandrins !
Olivier Sers n'en était d'ailleurs pas à son coup d'essai, puisqu'il avait également traduit plusieurs autres grands classiques de la littérature latine, citons notamment L'Ane d'or ou Les Métamorphoses d'Apulée ou les Satires de Juvénal.
Il faut aussi rendre hommage à un éditeur, Les Belles Lettres, qui depuis un siècle (!) édite les grandes oeuvres de l'Antiquité grecque et latine, et qui depuis quelques années les rend plus accessibles, souvent avec des traductions rénovées, dans sa collection bilingue Classiques en poche.
C'est donc avec un plaisir renouvelé que j'ai lu ou relu ces histoires merveilleuses, dont certaines sont évidemment très connues (Phaéton conduisant le char du soleil, Actéon dévoré par ses chiens, Pygmalion et sa statue, Orphée descendant aux Enfers…), mais j'en ai découvert beaucoup d'autres qui valent le détour.
L'amateur de langue latine pourra se procurer cette remarquable traduction accompagnée du texte original dans la collection mentionnée plus haut, Classiques en poche.
Merci à Babelio et aux Editions Les Belles Lettres pour cette très belle lecture.

P.-S. : on évitera de lire ce très beau recueil en une seule fois, du début jusqu'à la fin, mais on « butinera » deci delà pour apprécier tout le charme.
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Beaucoup de violence mais aussi beaucoup de magie. Ovide nous offre une multitude d'explications sur la Nature et le monde avec ce qu'il sait le mieux manier : la poésie. Les versions poches n'offrent qu'une version en prose qui oblige les traducteurs à mettre de côté certains aspect de la poésie et qui modifie quelque peu le propos. La version en vers libres du Thesaurus d'Actes Sud est beaucoup plus fluide et compréhensible.
Cela n'enlève rien à la richesse du texte tant sur le plan mythologique, que sociologique ou que physique et métaphysique.
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Metamorphosis
Traduction : Georges Lafaye

"Les Métamorphoses" est évidemment écrit en vers latins et les quinze livres qu'il recèle constituent en fait un long poème dont certains d'entre nous ont évidemment étudié des passages au collège et au lycée.
La traduction le transforme en prose mais attention, pas n'importe quelle prose ! Bien sûr, il y a toujours matière à discuter sur les traductions - surtout latines, ajouterai-je. Mais celle de Georges Lafaye pour Folio Classique me convient quant à moi tout à fait.
L'argument du livre-poème tient dans son titre : les métamorphoses que, pour les punir ou les sauver, les déesses et dieux de l'Olympe font subir à certains mortels. Derrière, se profilent la création du monde et les siècles qu'il a traversés jusqu'à Octave-Auguste, fils adoptif De César dont il vengea d'ailleurs la mort. C'est aussi une ode aux grands mythes grecs et, par la filiation avec Enée, à la fondation de Rome.
"Oh ! Que ce doit être barbant à lire !" diront certains, pas encore dégagés sans doute de leur passé scolaire plus ou moins douloureux.
Eh ! bien ! non, "Les Métamorphoses", c'est un ouvrage si passionnant que, du coup, le lecteur se voit tenté de se replonger dans la geste homérique et de renouer avec ce pan si vaste de la culture occidentale que trop de personnes veulent, de nos jours, oublier et ramener dans l'ombre.
En outre, il y a des passages proprement superbes comme - un parmi d'autres - le discours qu'Orphée adresse aux dieux des Enfers afin de les convaincre de lui rendre Eurydice :
" [...] ... O divinités de ce monde souterrain où retombent toutes les créatures mortelles de notre espèce, s'il est possible, si vous permettez que, laissant là les détours d'un langage artificieux, je dise la vérité, je ne suis pas descendu en ces lieux pour voir le ténébreux Tartare, ni pour enchaîner, par ses trois gorges hérissées de serpents, le monstre qu'enfanta Méduse ; je suis venu chercher ici mon épouse ; une vipère, qu'elle avait foulée du pied, lui a injecté son venin et l'a fait périr à la fleur de l'âge. J'ai voulu pouvoir supporter mon malheur et je l'ai tenté, je ne le nierai pas ; l'Amour a triomphé. C'est un dieu bien connu dans les régions supérieures ; l'est-il de même ici ? Je ne sais ; pourtant je suppose qu'ici aussi, il a sa place et, si l'antique enlèvement dont on parle n'est pas une fable, vous aussi (Hadès et Perséphone), vous avez été unis par l'Amour. Par ces lieux pleins d'épouvante, par cet immense Chaos, par ce vaste et silencieux royaume, je vous en conjure, défaites la trame, trop tôt terminée du Destin d'Eurydice. Il n'est rien qui ne vous soit dû ; après une courte halte, un peu plus tôt, un peu plus tard, nous nous hâtons vers le même séjour. C'est ici que nous tendons tous ; ici est notre dernière demeure ; c'est vous qui régnez le plus longtemps sur le genre humain. Elle aussi quand, mûre pour la tombe, elle aura accompli une existence d'une juste mesure, elle sera soumise à vos lois ; je ne demande pas un don, mais un usufruit. Si les destins me refusent cette faveur pour mon épouse, je suis résolu à ne point revenir sur mes pas ; réjouissez-vous de nous voir succomber tous les deux. ... [...]"
Voici deux sites sur Ovide et son oeuvre :
http://www.ac-creteil.fr/lettres/tice/ovide/
et :
http://www.ac-strasbourg.fr/pedago/lettres/Victor%20Hugo/Notes/Ovide.htm
Comme le mentionne sa biographie, le poète fut exilé par celui-là même qu'il avait célébré : Auguste, qui n'était pourtant pas irréprochable question moeurs, s'offusqua de "L'Art d'Aimer." Mais en dépit de tout, Ovide et ses vers ont survécu dans le coeur des hommes. le poète romain l'avait-il pressenti quand il écrivait, pour le final de ses "Métamorphoses" :
"Et maintenant, j'ai achevé un ouvrage que ne pourront détruire ni la colère de Jupiter, ni la flamme, ni le fer, ni le temps vorace. Que le jour fatal qui n'a de droits que sur mon corps mette, quand il voudra, un terme au cours incertain de ma vie : la plus noble partie de moi-même s'élancera, immortelle, au dessus de la haute région des astres et mon nom sera impérissable. Aussi loin que la puissance romaine s'étend sur la terre domptée, les peuples me liront et, désormais fameux, pendant toute la durée des siècles, s'il y a quelque vérité dans les pressentiments des poètes, je vivrai." ;o)
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Les Métamorphoses est un poème en 15 chants, qui part de la création du monde pour finir à l'époque d'Auguste, en s'appuyant sur 250 métamorphoses environ et en retraçant les grands mythes fondateurs, comme le déluge qui est un thème commun à plusieurs cultures.

Ici, Deucalion et Pyrrha sont les deux seuls survivants, choisis par Zeus pour remplacer la race humaine de bronze, jugée trop impie...

La mythologie explique également certains autres événements naturels, comme le désert de Libye ou la couleur de peau des Éthiopiens.

J'ai souri en lisant certains vers, qui ont certainement inspiré Lavoisier (sa maxime est la seule chose que j'ai retenue de mes cours de chimie au collège !!^^) :


”Tout change, rien ne meurt."
(page 309)

Bref, ce qui marque surtout dans cette oeuvre, c'est l'omniprésence du désir amoureux, qu'il soit partagé ou pas...
Philémon et Baucis (Chant VIII) représentent l'amour conjugal (mais également l'hospitalité et la piété), Pyrame et Thisbé (chant IV) l'amour malheureux (d'ailleurs, leur mythe a sûrement inspiré Shakespeare pour Roméo et Juliette).
L'inceste est également abordé et symbolise l'amour anormal avec les mythes de Myrrha (Chant X), Nyctimène (Chant II), Byblis et Caunus (Chant IX).
Enfin, les amours impossibles rendent les filles, qui veulent rester vierges, victimes du désir impérieux des garçons (Daphné et Apollon, Chant I) ou sont condamnées d'avance par la vanité (Narcisse et Echo, Chant III)

Les métamorphoses interviennent soit par punition (Lycaon est puni pour sa cruauté, Chant I) soit par récompense ou pitié (Philémon et Baucis pour leur hospitalité, Chant VIII).

Elles sont parfois la conséquence du désir de vengeance (l'Amour inspire ce sentiment à Apollon pour Daphné dans le but de se venger des moqueries de ce dieu à son égard : "Soudain Apollon aime ; soudain Daphné fuit l'amour" page 15 ; pour se venger de la trahison d'Apollon - encore lui ! - Vénus le fait tomber éperdument amoureux de la mortelle Leucothoe) ou la conséquence de remords (Athéna changeant Arachné en araignée pour se faire pardonner, Chant VI).
Ou le moyen pour Jupiter d'échapper à la vigilance de Junon pour commettre plus commodément ses adultères !
C'est aussi parfois le seul moyen pour des mortelles ou des nymphes d'échapper aux désirs libidineux des dieux (métamorphose de Syrinx poursuivie par Pan, Chant I).

Entre les dieux et les hommes, il n'y en pas un pour rattraper l'autre : vengeance sanglante et implacable, violence, fureur, infanticide, inceste, parricide, viols, mutilation, cannibalisme... franchement, la colonne des faits divers était bien alimentée à l'époque !

La mécanique des transformations est parfois un peu répétitive : il arrive que l'on assiste aux mêmes selon un schéma identique, et les digressions nous sortent parfois de notre lecture avant que l'on n'en revienne au sujet initial, mais les passages intéressants relèvent l'intérêt du lecteur (par exemple, j'ai adoré la légende de Midas ainsi que l'histoire très touchante de Cénis, Chant VIII)

De plus, j'ai mesquinement apprécié le fait qu'Ulysse soit montré sous un jour peu favorable !


Par contre, j'ai beaucoup moins aimé le dernier chant où Ovide passe un petit coup de brosse à reluire à Auguste (bon, OK, Ovide est alors en exil et aimerait sans doute rentrer dans les grâces de son prince) :

”César, né dans Rome, est dieu dans sa patrie. Sans égal dans la guerre comme dans la paix, ce n'est pas plus à ses travaux guerriers achevés dans la victoire, au sage gouvernement de l'état, au cours rapide de ses conquêtes, qu'aux vertus de son fils, qu'il doit d'avoir été changé en comète, et de briller parmi les astres : car, dans tout ce que César a fait, sa gloire la plus éclatante est d'être père d'Auguste.
(page 324)

Mais ça fait quand même un peu too much, non ?

Pour conclure, j'ai beaucoup aimé retrouver certains mythes connus et en découvrir d'autres. Mais je dois avouer, que parfois, je me suis un peu ennuyée, j'ai en effet trouvé certaines légendes redondantes, mais il faut dire que j'ai lu ce livre en à peine deux jours. Par contre j'ai été un peu gênée par l'alternance de l'emploi de noms grecs ou romains pour désigner les mêmes dieux, et je ne sais pas si ce défaut existe déjà dans le texte original.

Lien : http://parthenia01.eklablog...
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Petit retour aux classiques avec ce magnifique livre : Les Métamorphoses d'Ovide. Souvent découvert dans le cadre du lycée, Les Métamorphoses sont un vrai chef-d'oeuvre !

Il s'agit d'une oeuvre ambitieuse nous relatant l'histoire du monde, de sa création jusqu'à Jules César. Divisées en 15 livres, Les Métamorphoses nous font découvrir plusieurs figures marquantes de la mythologie gréco-romaine. Difficile d'en faire un résumé tant les histoires sont diverses et variées. Il vous faut seulement savoir qu'ici vous retrouverez tous les plus grands mythes de la Grèce et de la Rome antiques.
C'est donc l'occasion de venir découvrir (ou redécouvrir) ces récits qui ont marqué l'histoire des arts et de la littérature. Ainsi, Narcisse, Io, Adonis, Dédale ou encore Énée sont des figures bien connues. Mais d'autres personnages mythologiques, moins bien connus, font aussi leur apparition ici et c'est un vrai plaisir que de se plonger dans ces récits mythiques !

Comme le titre l'indique, l'auteur se concentre sur les métamorphoses, des dieux comme des mortels. Ces derniers apparaissent surtout comme les victimes malheureuses des jeux des immortels qui aiment influencer leur destin et n'hésitent pas pour cela à revêtir toutes sortes de formes. Zeus, pour ne citer que lui, y recourt sans modération, pour parvenir à ses fins et échapper aux foudres de son épouse plus que jalouse. Les mortels apparaissent par conséquent, la plupart du temps, comme les jouets de ces êtres aux pouvoirs immenses. Néanmoins tous ont un destin exceptionnel mais à l'issue bien souvent fatale.
Vengeance, amour, trahisons, toutes ces facettes sont exploitées pour nous donner une oeuvre extrêmement riche tant sur la forme que sur le fond. Bien que chaque histoire puisse être lue indépendamment des autres, il n'en existe pas moins une certaine continuité, à la fois chronologique et géographique. Tous les livres ne se valent pas, certains sont plus courts que d'autres ou plus intéressants. Personnellement, le livre XV est celui que j'ai le moins aimé, surtout par rapport aux personnages abordés.

Pour conclure, les ouvrages datant de l'Antiquité sont nombreux et tous ne sont pas accessibles. Mais Les Métamorphoses sont une exception et représentent un incontournable de la littérature tant son influence a été grande sur notre histoire. Que ce soit dans le cadre d'une étude ou bien seulement pour le plaisir, il ne faut pas se priver de cette lecture !
Lien : http://drunkennessbooks.blog..
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C'est en me rendant à une exposition sur le peintre Jean Raoux (1677-1734) au Musée Fabre de Montpellier que "Les Métamorphoses" d'Ovide se sont révélées comme oeuvre de référence de notre culture occidentale, et peut-être même universelle si l'on juge que certains récits ont probablement pour source des contes mythologiques asiatiques et orientaux. Nombreux sont en effet les artistes qui ont illustré ces récits légendaires ayant pour thème commun, de près ou de loin (Ovide se donnant de nombreuses libertés) la métamorphose.
Qu'ils soient dieux ou demi-dieux, mais encore de simples hommes, les personnages sont sujets, volontairement ou involontairement, aux transmutations. Car les hommes sont souvent les jouets des caprices divins. Ils sont forcés à se transformer pour échapper aux sollicitations, aux avances forcées ou aux agressions des dieux. Les jeunes jouvencelles sont constamment poursuivies par des dieux lubriques, le plus fervent de tous étant leur maître suprême, Jupiter. La cruelle Junon passant alors son temps à punir les infidélités de son mari en s'acharnant sur celles qui partagèrent, malgré elles, sa couche, à l'image d'Europe métamorphosée en génisse.
Ovide suit à la fois un schéma chronologique, car il part de la genèse du monde et avance au gré de la généalogie des dieux, mais suit également un schéma géographique en suivant les pérégrinations des héros célèbres de l'antiquité méditerranéenne, que ce soit Jason, Hercule, Ulysse ou Enée.
Un immanquable de toute évidence!
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Les Métamorphoses d'Ovide souffre parfois d'une abominable réputation pour cause de trop de bachotage imposé par les programmes scolaires. J'ai la chance de ne pas faire partie de cette génération d'élèves martyrisés. J'ai découvert Ovide par la traduction de Marie Cosnay et je ne saurais que trop la recommander tant la poésie du texte traduit et les récits mythiques valent le détour. le travail des éditions de l'Ogre est d'autant plus remarquable que l'objet-livre est très réussi avec sa couverture bleu marine rehaussée d'une police de titre et de motifs finement dorés. Quant au contenu, il nous accompagne plus ou moins consciemment depuis deux millénaires, cela va sans dire qu'il mérite d'être connu, lu, relu et étudié à foison.
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Je m'en doutais... Ce n'était qu'un vague pressentiment jusque-là, mais la lecture d'Ovide consolide mon idée que les dieux sont gens fort peu recommandables ! J'espère, disant cela, ne pas attirer sur moi la foudre de Zeus ni la flèche vengeresse de Diane, puisqu'ils semblent être aussi très susceptibles. Oh et puis, je prends le risque, une critique est une critique, et il faut apprendre à écouter les reproches qu'on nous adresse, même quand on est un dieu !
Bon, en gros l'histoire des dieux est une succession de basses vengeances, de cruautés toutes plus horribles les unes que les autres, de harcèlements et de viols à gogo. Et que je te transforme en insecte si tu oses me contrarier, ou que je te change en pierre ! Et que je te découpe ton gamin, que je le bouillisse ou rôtisse pour ensuite te le faire bouffer ! Finalement, les dieux sont tellement... humains : ils sont vicieux, cruels, capricieux, bagarreurs, jaloux exactement comme eux.
Plus sérieusement (bien que ce qui précède soit déjà très sérieux, il est question quand même de divinité), le travail d'Ovide révèle surtout la faculté d'observation des Anciens. Son long poème est une tentative d'explication de l'origine du vivant, de la géographie, des phénomènes, de la nature et de l'aspect des choses.
Tout commence avec le Chaos. Au début, le divin occupe toute la place, c'est la lutte des dieux contre les dieux. Puis, petit à petit, on se dirige vers un univers de plus en plus humain : apparaissent des êtres hybrides (Hercule, mortel divinisé, Achille, demi-dieu), puis c'est la guerre de Troie, les errances d'Énée, César et Auguste, enfin. Outre son ambition purement poétique, Ovide offre à ces derniers d'appartenir au grand arbre généalogique des dieux, légitimant ainsi leur pouvoir.
Un des derniers "chapitres" expose la doctrine de Pythagore, selon laquelle notamment rien n'est immuable, la métamorphose est permanente et éternelle. L'homme et la femme naissent, vieillissent et meurent, la géographie se modifie perpétuellement, le cours des fleuves, tout continue de se métamorphoser, ainsi aussi des nations et des empires. L'âme change d'hôte au fur et à mesure que meurent les corps. Pour cette raison, dit-il, il est indigne de consommer de la viande, car les bêtes étant aussi de nouvelles demeures pour les âmes, on ne fait rien que tuer et manger nos parents. "Rien ne se perd, tout se transforme", c'est clairement formulé bien avant Lavoisier...
Une lecture agréable quoique un peu répétitive et fastidieuse, très dense. Il est un peu compliqué parfois de s'y retrouver parmi tous les personnages, leurs noms entremêlés, mais c'est d'une telle richesse ! À mon humble avis, on en tire davantage de satisfaction si on entame cette lecture en étant déjà connaisseur d'Homère ou de Virgile.

Commencé en prose, les deux premiers chants, chez GF-Flammarion, traduction Joseph Chamonard ; continué en vers chez Actes Sud, traduction Danièle Robert.
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Bien que la forme adoptée par Ovide, le long poème divisé en chants, rappelle la poésie épique, l'auteur ne semble pas capable, ou désireux, de mener un long récit unique comme le feraient Virgile ou Homère. Il aligne et coud ensemble de petites histoires (epyllia est le nom grec de ce type de narration poétique) qui n'ont ensemble que des liens artificiels, mais qui se lisent séparément, comme on voudra, avec beaucoup de plaisir. La richesse d'images et de tons des Métamorphoses en a fait un livre fondamental pour les arts et la culture, jusqu'à nos jours, et une source de fascination pour tout amateur de baroque..
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Mais quel chef d'oeuvre ! Moi qui ne suis pas trop mythologie, et après avoir déjà lu L'Iliade et L'Odyssée, je peux dire que ce livre-ci m'a transporté et émerveillé par son univers de métamorphoses où se croisent êtres humains et dieux.

Ovide, illustre auteur depuis le Ier siècle après J.C, est surtout reconnu pour son oeuvre magistrale, Les Métamorphoses, qui a fait de lui un véritable poète. Cette oeuvre classe de nombreuses légendes romaines, mais surtout étrangères et lointaines, qui ont toutes attrait à des changements de formes. Des hommes et dieux qui deviennent des animaux, des végétaux,etc... Ovide nous montre que le monde n'est pas figé, immuable, que les êtres sont en constante évolution.

Ovide se sert d'une chronologie légendaire débutant par le chaos des origines et de la création pour finir par la prise de pouvoir d'Auguste après la mort de Jules César. C'est une très longue période où se rencontrent bon nombres de personnages, qui certains m'étaient déjà connus. Il ne faut vraiment pas avoir peur de se mélanger les pinceaux, entre tous les dieux, nymphes, rois,etc... Mais beaucoup reviennent comme Jupiter (Zeus) ou sa femme Junon (Héra) qui persécute les Troyens dû aux infidélités de son mari.

Le poète nous narre les relations souvent amoureuses des différents personnages, adultères, incestes,etc... Les passions de l'homme poussées à l'extrême sont mis au devant de la scène, nous offrant des scènes de toutes beautés par de belles déclarations, ou des scènes atroces de guerre, de vengeance ou de torture (très peu présentes). Les hommes, comme les dieux et autres créatures, se laissent portés par leur émotions, leurs joies, leurs colères et n'hésitent pas à employer les grands moyens pour parvenir à assouvir leurs désirs.

Ce livre est un vrai trésor, rempli d'histoires fantastiques. Certaines ont davantage retenu mon attention que d'autres, mais je n'ai rien laissé de côté. Cette lecture était très intéressante et instructive sur le monde mythologique. L'écriture m'a entièrement emportée et je ne pouvais plus m'en détacher à certains moments.
Lien : http://entournantlespages.bl..
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