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Citations sur Judas (107)

Mon cher ami, je ne crois pas en l’amour universel. L’amour est limité par nature. On peut aimer cinq personnes, peut-être dix, très rarement quinze. Mais ne venez pas me dire que vous aimez le tiers-monde tout entier, ou l’Amérique latine, ou le beau sexe. Ce n’est pas de l’amour, c’est de la rhétorique. Des paroles en l’air. Des slogans. Nous ne sommes pas nés pour aimer plus qu’un petit nombre d’êtres humains. L’amour est une affaire intime, étrange et pleine de contradictions. On peut aimer quelqu’un parce qu’on s’aime soi-même, par égoïsme, convoitise, par désir ou par besoin de dominer l’objet de cet amour, le soumettre ou, à l’inverse, se livrer à lui.
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Le judaïsme, le christianisme - et n'oublions pas l'islam - dégoulinent de bons sentiments, de charité et de compassion, tant qu'on ne parle pas de menottes, de barreaux, de pouvoir, de chambres de torture ou d'échafauds. Ces religions, en particulier celles nées au cours des siècles derniers et qui continuent à séduire les croyants, étaient censées nous apporter le salut, mais elles se sont empressées de verser notre sang. Personnellement, je ne crois pas en la rédemption du monde. En aucune façon. Non parce que je considère qu'il est parfait. En aucun cas. Il est retors, sinistre et rempli de souffrances, mais qui veut le sauver versera des torrents de sang. [...] Le jour où les religions et les révolutions disparaîtront - toutes sans exception - il y aura moins de guerres sur la planète, croyez-moi. L'homme est par nature constitué comme un bois tordu, a dit Emmanuel Kant. Inutile de le redresser au risque de se noyer dans le sang.
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Et pourquoi nous aimeraient-ils ? coupa Samuel. Qu’est-ce qui vous fait penser que les Arabes n’ont pas le droit de lutter de toutes leurs forces contre des étrangers qui ont débarqué ici comme s’ils venaient d’une autre planète pour leur confisquer leur pays, leurs terres, leurs champs, leurs villes, les tombes de leurs aïeux et l’héritage de leurs enfants ? Nous voulons nous persuader que nous sommes venus ici pour « construire ce pays et être construits par lui «,« renouveler nos jours comme autrefois », « reprendre possession de l’héritage de nos ancêtres », etc. Mais dites-moi, vous, s’il existe un seul peuple au monde qui accepterait à bras ouverts l’invasion brutale de centaines de milliers d’étrangers, puis d’autres millions encore débarquant de lointains pays sous le curieux prétexte que les livres sacrés qu’ils ont transportés avec eux leur promettaient e pays tout entier pour eux seuls ?
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En somme, les Juifs forment ici [en Israël - 1948], un immense camp de réfugiés. Pareil pour les Arabes. Ils revivent jour après jour le drame de leur défaite, et les Juifs vivent nuit après nuit dans la peur qu'ils se vengent. Les deux peuples sont rongés par la haine et le fiel, ils sont sortis de la guerre avec une soif de vengeance et de justice. Des torrents de vengeance et de justice.

p. 215
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Mon cher ami, je ne crois pas en l'amour universel. L'amour est limité par nature. On peut aimer cinq personnes, peut-être dix, très rarement quinze. Mais ne venez pas me dire que vous aimez le tiers-monde tout entier, ou l'Amérique latine, ou le beau sexe. Ce n'est pas de l'amour, c'est de la rhétorique. Des paroles en l'air. Des slogans. Nous ne sommes pas nés pour aimer plus qu'un petit nombre d'êtres humains. L'amour est une affaire intime, étrange et pleine de contradictions. On peut aimer quelqu'un parce qu'on s'aime soi-même, par égoïsme, convoitise, par désir ou par besoin de dominer l'objet de cet amour, le soumettre ou, à l'inverse, se livrer à lui. Au fond, l'amour est pareil à la haine, encore plus qu'on ne le croit. Ainsi, par exemple, qu'on aime ou qu'on déteste quelqu'un, on cherche toujours à savoir où il se trouve, avec qui, s'il va bien ou non, ce qu'il fait, à quoi il pense ou s'il a peur de quelque chose.
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Toute la puissance du monde ne suffirait pas à transformer la haine en amour. On peut changer un adversaire en esclave, mais pas en ami. Tout le pouvoir du monde serait impuissant à faire d’un fanatique un modéré. Tels sont les problèmes existentiels de l’État d’Israël : convertir un ennemi en amant, un fanatique en tolérant, un vengeur en allié.
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Les jérémiades, c'était bon pour les filles, pensait-on en ce temps-là [1959]. Une mauviette inspirait le mépris, voire la répulsion, un peu comme une femme à barbe. Schmuel souffrait de sa faiblesse, qu'il s'efforçait de surmonter. En vain. Au fond de lui-même, il était conscient du ridicule de cette hypersensibilité. Il en était venu à se résigner à sa virilité défaillante et, par conséquent, à une existence aussi vide que stérile.
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"La vie est comme une ombre qui passe.La mort aussi. Seule, la douleur demeure. Elle n'en finit pas. Jamais."
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Ces deux peuples ont en effet beaucoup en commun: ils ont souffert chacun à sa façon de l'Occident chrétien au cours de l'histoire. Les Arabes ont été humiliés par les puissances coloniales, qui les ont opprimés et exploités. Quant aux Juifs, ils ont subi pendant des siècles le mépris, l'expulsion, les persécutions, l'exil, les massacres et, pour finir, un génocide sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Les relations de sympathie et de compréhension entre ces deux victimes de l'Europe chrétienne reposent sans conteste sur un fondement solide, soulignait-il à l'envi.
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C’est Paul, Saül de Tarse, qui a inventé le christianisme. Jésus lui-même dit explicitement : “Je ne suis pas venu abolir la Loi.” Si les Juifs l’avaient reconnu, l’histoire aurait été différente. L’Église n’aurait pas existé. Et peut-être que l’Europe aurait adopté une version plus souple et épurée du judaïsme. Nous aurions évité l’exil, les persécutions, les pogroms, l’Inquisition, les massacres, les discriminations, sans parler de la Shoah.
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