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"Profil perdu" se déroule dans une ville de l'Est de la France qui ne sera jamais nommée. L'intrigue débute le soir du 31 décembre 1979 quand un policier des stups est abattu dans une station-service le soir du réveillon.

C'est Schneider, le chef de groupe de la Criminelle, qui prend la direction de l'enquête. Sa silhouette fait penser à un loup efflanqué. Il partage avec l'animal les mêmes yeux clairs, d'un bleu presque livide. S'il parait prostré, il reste dangereux, prêt à mordre. Dans sa jeunesse, il a perdu son âme dans les Aurès, lors de combats opposant les parachutistes aux fellaghas. Il parcourt la ville au volant d'une Lincoln Continental 1969. Ses virées nocturnes le conduisent dans toutes les sphères de la société, du préfabriqué d'un ferrailleur à l'hôtel particulier d'un notable. Il peut rencontrer dans la même journée un dealer marginal et l'homme le plus puissant de la ville. Dans ce monde corrompu et désespéré, les affamés se confondent et se croisent sur fond de drogue, de baise ou d'alliances de circonstance.

Schneider est insaisissable, il n'appartient à personne, aucune femme n'a su le retenir. Jusqu'au jour où il croise le chemin d'une petite brune surnommée Cheroquee... Ses cheveux descendent jusqu'à sa taille et on devine sous son pull à col cheminée parme l'opulence de sa poitrine. Saura-t-elle domestiquer ce vieux loup et lui redonner le goût de la vie, lui qui vit dans le danger et est enfermé dans la douleur?

Hugues Pagan parvient à créer dans ses romans une atmosphère particulière, à la fois dense et sombre. Après vingt ans de silence, il nous livre un roman d'une grande qualité qui nous invite à découvrir l'ensemble de son œuvre.
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« Profil perdu » est un polar, un vrai, procédurier, dans l'enfer d'un commissariat au milieu des flics qui se supportent, supportent leurs collègues, supportent leurs conditions de travail avec son cocktail de violence, de misère humaine, et de malheur et commandés à la brigade criminelle par Schneider, flic incorruptible, mais terriblement seul et implacable. Son côté "samouraï" de Melville interprété par Delon dans les années 60 et son aspect "Bayard sans peur et sans reproche" pourront un peu énerver certains lecteurs… ou pas. le roman est situé dans une ville de l'Est de la France en 1979, dans cette France de Giscard dont l'époque est bien rendue.

Le roman raconte avant tout l'enquête sur le meurtre d'un flic, crime qui prévoit la guillotine au coupable à l'époque et le déroulement est très réussi, avec moult investigations et sans réels coups d'éclat hollywoodiens dans une atmosphère très sombre atténuée par la rencontre entre Schneider et Cheroquee dans ce qui ressemble à un coup de foudre.

Manifestement, Hugues Pagan maîtrise son art et sa connaissance parfaite des milieux policiers permet une plongée très enrichissante dans l'univers des commissariats de police de la fin des années 70 tout en montrant les tourments de son héros dans un roman prenant.
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Dans les années 80/90, Hugues Pagan s'était taillé une réputation de maître du roman noir. En quelques romans, il avait marqué les esprits et je voyais son nom circuler fréquemment dans la sphère des fans du genre. Ceux-ci ont dû prendre leur mal en patience parce qu'il leur aura fallu attendre vingt ans pour qu'enfin il dévoile sa dernière production. C'est donc avec une certaine gourmandise que j'ai saisi l'opportunité de m'aventurer dans une de ses oeuvres. Soyons direct ! Hugues Pagan m'a plus que rassasié.

Sous des apparences de polar classique, son histoire de flic creuse en fait beaucoup plus profond. On suit pas à pas le quotidien de représentants de la loi pendant une enquête dramatique. Une fois installé dans cette lecture, l'intrigue et ses investigations n'ont plus vraiment d'importance. On ne recherche pas non plus de rebondissements à répétition ou des révélations surprenantes. On veut juste se poser dans un coin du commissariat et participer à ce spectacle. Dès lors, seuls l'univers et les acteurs comptent.

Dans une atmosphère sombre, l'auteur a su percer les failles de ses protagonistes et de l'Homme en général. Grâce à l'intervention espiègle de Cherokee, il apporte un peu de scintillement et une antithèse au très funeste Schneider. Mais globalement le récit reste quand même dans une morosité constante qui envoûte le lecteur.

Hugues Pagan a enfanté une véritable perle de roman noir, doublée d'une histoire d'amour. Il a mis son écriture de très haut niveau, travaillée et incisive, au service d'une ambiance très réaliste. Grâce à son passé de flic, il a donné vie à des personnages crédibles d'une grande profondeur. J'ai été emballé par le monde qu'il a créé. Ce polar d'époque m'a prouvé qu'il est un grand écrivain dont la renommée n'est pas usurpée ! Je peux donc vous assurez que je lirai ses autres oeuvres, avec une priorité pour « La mort d'une voiture solitaire » qui est la suite chronologique de celui-ci.

Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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C'était à la fin des années 90 que Hugues Pagan nous livrait son neuvième et dernier polar intitulé Dernière Station Avant l'Autoroute (Rivages 1997) avant de se tourner vers des activitiés plus lucratives telles que l'écriture de scénarios pour des séries comme Mafiosa, Un Flic et Police District. Après 20 ans d'absence, le retour de Hugues Pagan sur la scène littéraire constitue donc une belle surprise nous permettant de retrouver cette langue et cet état d'esprit si particuliers, propre aux flics, que cet ancien fonctionnaire de police était parvenu à restituer tout au long de son oeuvre et qui inspira par la suite bon nombre d'auteurs également issus des rangs de la grande maison ainsi que des réalisateurs comme Olivier Marchal avec qui il collabora régulièrement. Mais outre le language si atypique, on retrouve avec Profil Perdu, cette atmosphère de noirceur et de froideur conjuguée à l'ambiance amère d'un commissariat abritant les aléas de flics à la dérive et les intrigues de brigades rivales.

En 1979, on célèbre la fin de l'année comme on peut à l'Usine, surnom donné au commissariat de cette ville de l'est de la France. Bugsy, un dealer du coin se fait cuisiner par Meunier, un inspecteur des stups, au sujet d'une photo où figure une mystérieuse jeune femme. Schneider le responsable du Groupe criminelle contemple le parking qui se vide peu à peu avant d'entamer sa tournée nocturne avec son adjoint. Un début de nuit calme avant d'affronter les hostilités des fins de réveillons trop arrosés. Mais durant la nuit tout bascule. Pour Schneider c'est une rencontre en forme de coup de foudre avec la belle Cheroquee. Pour Meunier la nouvelle année s'achève rapidement. Il est abattu froidement par un motard alors qu'il faisait le plein dans une station service. Schneider et son équipe sont sous pression. Un tueur de flic c'est loin d'être une affaire ordinaire.

Parmi tous les policiers qui se sont lancés dans la littérature noire, Hugues Pagan se distingue par la qualité d'une écriture immersive teintées de résonnances poétiques permettant ainsi de découvrir les arcanes policières où évoluent des flics en bout de course qui travaillent à la marge et dont les destinées se révèlent bien trop souvent dépourvues de la moindre lueur d'espoir. Les enquêtes aux entornures incertaines servent de prétextes pour mettre en place les dérives de personnages aux lours passifs pour espérer une quelconque rédemption. Inexorablement, la balance penche vers une noire tragédie et malgré une trame policière, les récits de Hugues Pagan oscillent invariablement sur le registre du roman noir afin de mettre en scène toutes les vicissitudes de l'univers policier en révélant les antagonismes entre les différentes brigades ainsi que les excès de ces flics qui franchissent la ligne.

A bien des égards, on trouve dans l'oeuvre de Hugues Pagan l'ambiance lourde des films de Melville ou le climat oppressant des romans de Robin Cook avec cet aspect glacial qui habillent des personnages solitaires et mutiques évoluant dans un une dimension invariablement tragique. Avec Profil Perdu, on ne déroge pas à la règle et Hugues Pagan s'emploie à dresser un tableau réaliste et sans complaisance d'une équipe d'inspecteurs conduits par Schneider, un chef de groupe taciturne et sans illusion que l'on avait déjà croisé dans La Mort Dans Une Voiture Solitaire (Fleuve Noir 1982) et Vaines Recherches (Fleuve Noir 1984). En terme de temporalité, Profil Perdu se situe à une période antérieure aux deux opus précités et permet à l'auteur de s'attarder sur le portrait d'un flic saturé de désespoir en évoquant son passé et ses antécédants comme officier parachutiste engagé durant la guerre d'Algérie. L'auteur qui y est natif, en profite pour mettre en exergue les aspects troubles de ce conflit liés notamamnet à la pratique de la torture en expliquant ainsi l'aversion de Schneider pour les interrogatoires musclés que pratiquent certains de ses collègues. Dès lors, la traque d'un tueur de flic prend une tournure inatttendue lorsque ce policier désabusé entend dénoncer des inspecteurs tabassant un suspect peu coopérant sous l'oeil complaisant d'une hiérarchie inspirant méfiance et défiance. On le voit, Schneider devient l'archétype du flic rebelle qui ne croit à plus grand-chose hormis peut-être cette relation naissante avec Cheroquee, une belle jeune femme rencontrée lors de la soirée de nouvel an. C'est probablement la seule lueur d'espoir que l'on entrevoit tout au long de ce roman avec cette liaison quelque peu surannée qui convient parfaitement à l'état d'esprit de l'époque. Car Hugues Pagan parvient à diffuser par petites touches subtiles cette atmosphère propre aux débuts des années 80 que l'on décèle notamment au gré de dialogues solides et maitrisés permettant d'appréhender ce climat si particulier de la police.

Loin de céder au misérabilisme ou à la compassion et encore moins au sensationnalisme que l'on ressent parfois à la lecture de certains ouvrages rédigés par des policiers, Profil Perdu est un roman qui dégage un parfum agréablement rétro pour un récit au rythme paisible, presque hypnotique, ponctué de quelques coups d'éclat, comme autant de sursauts pour tenter de s'extirper de toute cette logique fatalement tragique. Entre une vision romancée et une représentation naturaliste de l'univers de la police, Hugue Pagan a choisi la voie médiane en revenant aux fondamentaux pour nous livrer un de ces grands polars qui rend hommage à tout ce que l'on apprécie dans la littérature noire française.

Hugues Pagan : Profil Perdu. Editions Rivages/Roman noir 2016.

A lire en écoutant : La roue du temps de Paul Personne. Album : A l'Ouest – Face B. XIII Bis Records 2011.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Ce roman commence comme un policier bien classique des années 60, avec un style émaillé d'argot pour faire bien polar. Mais une fois rentré dedans, j'ai apprécié les personnages, l'intrigue et surtout l'évolution du personnage central.

Meunier, inspecteur des stups, est tué le soir du réveillon de 1979. L'enquête va être menée par Schneider, un ancien militaire encore hanté par ses souvenirs d'Algérie. L'équipe de Schneider est solide, lui-même fait la part des choses dans ses relations avec Monsieur Tom, puissance locale et ancienne relation d'Algérie. Ils arrêtent un suspect qui avoue bien vite, on ajoute une rivalité policière, un vol d'or et des trafics pour une histoire rondement menée et pleine de rebondissements.

Ce roman serait intéressant mais assez banal s'il n'y avait la rencontre entre Schneider et Cherokee. le vieux briscard tombe follement amoureux de la jeune femme mais sans la mièvrerie des romances ; le polar devient un décor pour une histoire d'amour inconditionnelle et magnifique.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Vingt ans après Dernière station avant l'autoroute, Profil perdu marque le retour en littérature de Hugues Pagan. Vingt ans qui n'ont ni érodé la plume de l'auteur, reconnaissable entre mille, ni relégué au placard ses obsessions : les femmes – celles pour lesquelles on est prêt à sombrer –, la guerre d'Algérie, l'absence de ligne entre le bien et le mal, sorte d'estran où les deux principes se retrouvent et se mêlent en laissant parfois derrière eux une mare d'eau stagnante.
On commence avec Meunier, flic sans grands talents mais honnête qui, en ce 31 janvier 1979, après lui avoir présenté des photos d'une mystérieuse jeune femme, laisse partir un petit dealer sans l'avoir fouillé. Quelques heures plus tard, Meunier gît sur le sol d'une station-service. C'est Schneider, chef du Groupe criminel, qui est chargé de l'enquête. Schneider et sa réputation d'animal à sang froid, Schneider et son équipe aux méthodes que l'on qualifiera pudiquement de peu conventionnelles, Schneider et ses souvenirs de l'Algérie où il a failli laisser sa peau et a certainement abandonné un peu de lui-même dans une grotte, Schneider qui vient de rencontrer Cheroquee, désormais sa seule raison de vivre.
On ne lit généralement pas Hugues Pagan pour se payer une bonne tranche de rigolade, même si l'auteur ne se dépare jamais d'une ironie bienvenue.
« Müller était rentré s'asseoir. Il avait examiné clichés et documents. Schneider fumait en silence, les yeux creux. Müller avait conclu :
-Francky l'a dans le cul, fort et clair.
Il était l'homme des conclusions simples et des propos elliptiques. »
Et donc, si plus d'une situation prête à sourire, Profil perdu est surtout une histoire d'amour dévorante et pathétique – au sens premier du terme – sur fond d'enquête criminelle aussi complexe que tragique. le roman de Pagan est par ailleurs peuplé de fantômes, Schneider bien entendu et ceux qui le hantent, Meunier aussi, à sa manière, Monsieur Tom, l'avocat et ancien frère d'armes avec ses réseaux souterrains qui semble ne plus vivre que dans son bureau clos, et cette femme qui échappe à tous. Hugues Pagan les fait hanter cette ville de l'est prise par le froid et la glace et confère à son roman une atmosphère de fin d'époque, de basculement vers un autre monde qui pourrait peut-être être mieux mais dont on comprend assez vite que l'on se satisferait du simple fait qu'il ne soit pas pire que l'ancien. Mais s'ils se meuvent souvent à la manière de spectres, les personnages de Profil perdu n'en prennent pas moins chair sous la plume de Pagan qui confère à chacun, y compris aux seconds rôles, une rare épaisseur. Ce n'est pas parce que l'on est dans les limbes que l'on n'existe pas. Et chacun, femmes et hommes, existe pleinement avec ses nombreux défauts et ses rares qualités, avec ses ambitions et ses regrets, et surtout avec ses compromissions ou ses refus de courber l'échine.
Autant dire que Hugues Pagan, s'il s'est longtemps fait désirer, n'a pas manqué son retour et que Profil perdu, prend sans nul doute place parmi ses meilleurs romans et, incontestablement, parmi les meilleurs romans noirs de ces derniers mois.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Hugues Pagan le Grand.
J'adore.
Schneider, son personnage principal, est incroyablement torturé, travaillé et perdu.
Une enquête fin 1979, au cours de la police, c'est assez original et éloigné de nos moeurs actuelles.
L'auteur a une écriture acérée, juste et crue sans être extrême.
J'ai adoré cette lecture qui est un roman noir très précis.
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Personne n'aime Schneider, c'est un policier froid, distant et silencieux. Ancien officier de l'armée française, il ne dort jamais, pas plus le jour que la nuit.
Avant de se reconvertir dans les affaires, monsieur Tom a été un grand avocat d'assises, il tient la ville dans sa main, il est président de la chambre de commerce et d'industrie.
Lors d'une petite partouze organisée par monsieur Tom, Schneider croise une jeune infirmière, mélange de sensualité brute et de candeur, " tout le monde m'appelle Cheroquee " lui a-t-elle glissé et Schneider aime déjà tout en elle.
Meunier est flic, il est solide, placide, et incapable de la plus petite forme de ressentiment. Minnie est juge des enfants, elle appelle Meunier son homme et leur bébé c'est le petit crapaud.
Bugsy est un dealer, quand il rigole, il pue de la bouche, une odeur de résidu de bidet.
Bugsy a la marotte de sortir la nuit pour photographier les putes et un soir, par hasard, il presse le déclencheur de son Nikon au moment où Meunier se fait flinguer.

Un polar comme on les aime, tous les ingrédients sont réunis pour se régaler : la rivalité entre les Stups et la Crim, les indics, les planques, les interventions au petit matin, les prostituées, les interrogatoires musclés, les toxicos, un suspect qui "s'allonge" un peu trop vite surtout que tuer un flic c'est "la bascule à charlot" (la guillotine) assurée, des pin-up accrochées aux murs, des flics ripoux, un légiste mélomane qui écoute Wagner quand il décalotte les crânes à la scie , les boeufs carottes, un cercueil miniature reçu par la poste, la guerre entre police et justice. L'auteur, ancien inspecteur de police, connait bien ce milieu et cela transpire à chaque page, tout parait vrai, l'histoire, les personnages, leur façon de parler et d'agir. Certains prétendent qu'Hugues Pagan est le meilleur auteur de romans noirs français, lisez ce roman et vous partagerez sans aucun doute cet avis.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Hugues Pagan, né en 1947 en Algérie, est un écrivain et scénariste français. Ayant obtenu une maîtrise de philosophie, il enseigne à Gérardmer dans les Vosges. En 1968, il met fin à sa carrière dans l'enseignement et exerce divers métiers (journaliste, attaché bancaire, photographe pour un journal local) avant de passer le concours d'inspecteur de police, profession qu'il exercera durant 23 ans. Il est désormais auteur de romans policiers depuis 1982 ainsi que scénariste de films et de séries de télévision. Profil perdu date de 2017.
En 1979, dans une petite ville de province. L'inspecteur principal Schneider enquête sur l'assassinat d'un de ses collègue. Par ailleurs, Monsieur Tom, un potentat local, demande à Schneider de retrouver sa fille disparue…
Un polar donc. Je n'avais jamais remarqué cet écrivain mais un article récent sur son nouveau roman m'a fait tiquer, il y était surtout question de son style, et bon sang mais c'est bien sûr, quel styliste ! Ici tout est dans l'ambiance et les rapports psychologiques entre les uns et les autres. Pour faire une comparaison - rapide - avec le cinéma, imaginez un film en Noir et Blanc avec Jean Gabin ou plus certainement Alain Delon pour le rôle principal, réalisé par Jean-Pierre Melville.
Schneider est un solitaire taiseux, ex-para en Algérie il en a rapporté des séquelles et ne craint ni Dieu ni Diable. Monsieur Tom, ancien avocat reconverti dans le business a connu Schneider à l'armée dans les Aurès, ce Schneider qui a repoussé les avances de sa femme volage, laquelle s'est suicidée sous les yeux de leur fillette… Ambiance !
Bien entendu il y a des femmes. Marina, bien plus jeune que Monsieur Tom et qui vit avec lui un peu par hasard, comme avec un placement rentable ; beau second rôle pour Dagmar, la patronne du troquet où les flics se retrouvent, les potins et rumeurs y circulent, elle sait tout, entend tout, en pince grave mais vainement pour Schneider ; et puis, bingo ! Déboule Cherokee, une bombe, elle veut Schneider et même notre solitaire succombe, anéanti d'un coup d'un seul (Heu ? disons plusieurs…), n'y comprenant rien lui-même.
Guerre entre les services de police ou avec la Justice, hiérarchie agacée, love story « chaud devant », fausses pistes, dilemme d'homme. Et cette écriture distillant une mélancolie douce-amère, une tristesse désabusée.
Pagan c'est du bon.
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Un roman noir. Très noir ! le personnage principal, Schneider - chef du Groupe de la Criminelle dans une ville de l'Est de la France - n'est pas attachant du tout. On apprend très tôt ( par la Radio Casbah !) que Schneider avait été lieutenant parachutiste en Algérie ; qu'il avait refusé d'être décoré par l'Armée ; qu'il avait quitté l'Armée dans des conditions douteuses ... Au fur et à mesure que l'histoire avance, doucement, l'auteur nous donne des indices pour construire le personnage : des bribes de son passé, son comportement par rapport à ses subordonnés et à son hiérarchie, sa relation avec Cheroquee. Schneider a gagné mon coeur ! Et Hugues pagan aussi.
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