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Critique de MarianneDesroziers


J'aime les nouvelles. J'aime en écrire. J'aime en lire. J'ai été émerveillée par celles de Cortazar, émue par celles de Carver, titillée intellectuellement par celles de Borgès. Parmi les nouvellistes français contemporains, j'ai aimé Bernard Quiriny, Emmanuelle Urien et d'autres certainement dont les noms ne me reviennent pas tout de suite. Ajoutons à cette liste Emmanuelle Pagano.

L'univers d'Emmanuelle Pagano est peuplé d'êtres en marge, aux vies en pointillés, des paumés, des attardés, des femmes suicidaires, des fantômes de grand-mères, mais aussi de personnes décalées, lectrices invétérées ou obsédées de l'angle mort. Et puis, il y a tous ces êtres ordinaires à qui il arrive des choses qui défient l'entendement comme cet femme qui découvre un énorme secret de famille à la mort de sa mère. Dans ces courtes nouvelles, beaucoup de portraits de femmes très réussis, tout en sensibilité, sur le fil. Toutes les nouvelles se déroulent dans un cadre géographique donné : le Sud, le Midi, les bords de mers ou les routes de montagnes.

Description réaliste de notre société et étrange savamment distillé : tel est le mélange détonnant dans ce recueil de nouvelles. Parmi mes nouvelles préférées, je citerai « Majeure en été », instantané d'une famille rurale et patriarcale dans la France de Giscard, quand une jeune fille découvre en écoutant la radio qu'elle est désormais majeure suite à un décret ministériel et que cela chamboule sa vie de fille soumise et malheureuse. Mais il y en a bien d'autres qui m'ont conquise par leur qualité littéraire, la justesse du propos et l'émotion provoquée comme « Les langues maternelles » ou « Les enfants de la Société des Asphaltes ».

Pour mieux explorer « Un renard à mains nues » et découvrir les autres ouvrages d'Emmanuelle Pagano, je vous encourage à consulter son blog.
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