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J'aime les nouvelles. J'aime en écrire. J'aime en lire. J'ai été émerveillée par celles de Cortazar, émue par celles de Carver, titillée intellectuellement par celles de Borgès. Parmi les nouvellistes français contemporains, j'ai aimé Bernard Quiriny, Emmanuelle Urien et d'autres certainement dont les noms ne me reviennent pas tout de suite. Ajoutons à cette liste Emmanuelle Pagano.

L'univers d'Emmanuelle Pagano est peuplé d'êtres en marge, aux vies en pointillés, des paumés, des attardés, des femmes suicidaires, des fantômes de grand-mères, mais aussi de personnes décalées, lectrices invétérées ou obsédées de l'angle mort. Et puis, il y a tous ces êtres ordinaires à qui il arrive des choses qui défient l'entendement comme cet femme qui découvre un énorme secret de famille à la mort de sa mère. Dans ces courtes nouvelles, beaucoup de portraits de femmes très réussis, tout en sensibilité, sur le fil. Toutes les nouvelles se déroulent dans un cadre géographique donné : le Sud, le Midi, les bords de mers ou les routes de montagnes.

Description réaliste de notre société et étrange savamment distillé : tel est le mélange détonnant dans ce recueil de nouvelles. Parmi mes nouvelles préférées, je citerai « Majeure en été », instantané d'une famille rurale et patriarcale dans la France de Giscard, quand une jeune fille découvre en écoutant la radio qu'elle est désormais majeure suite à un décret ministériel et que cela chamboule sa vie de fille soumise et malheureuse. Mais il y en a bien d'autres qui m'ont conquise par leur qualité littéraire, la justesse du propos et l'émotion provoquée comme « Les langues maternelles » ou « Les enfants de la Société des Asphaltes ».

Pour mieux explorer « Un renard à mains nues » et découvrir les autres ouvrages d'Emmanuelle Pagano, je vous encourage à consulter son blog.
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"Les personnages de ces nouvelles ne se trouvent pas au milieu du récit, ils restent dans les marges, ils se tiennent au bord de leurs vies, de leur maison, de leur pays, ils marchent au bord des routes, à côté de leur mémoire, à la lisière de l'ordinaire et de la raison, comme il leur arrive de faire du stop : au cas où on s'arrêterait pour les prendre. Je les ai pris dans mon livre."

Il m'est difficile de parler de ce recueil de nouvelles tant j'ai été touchée ! Trente-quatre nouvelles comme des instantanés de vie où Emmanuelle Pagano déploie un patchwork d'émotions avec finesse et sensibilité. L'auteure nous donne l'impression d'avoir rencontré ses personnages et de raconter leurs histoires. Pas de chutes à couper le souffle mais des ambiances qui se ressentent, des situations à la limite du réel et de l'imaginaire. Dans chacun de ces textes, l'auteure sonde l'indicible, elle rend palpable la douleur, la joie, l'amour, la souffrance. On croise plusieurs fois les mêmes personnages dans ces nouvelles, l'angle de vue est modifié. Les facettes d'une situation sont revues, réorientées. Il y a des textes vibrants de sensibilité comme par exemple les langues maternelles, d'autres laissent la porte ouverte à l'imagination du lecteur mais tous mettent en exergue la détresse des personnages.

Emmanuelle Pagano nous offre son univers à travers ces nouvelles et il faut juste prendre son temps pour les apprécier.
Je n'ai pas lu ces nouvelles, je les ai ressenties!
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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J'avais pris la bonne résolution de lire cet été des auteurs que j'aime au lieu de laisser aller ma curiosité vers le premier bouquin venu me faisant de l'oeil sur les étals de la médiathèque. Peine perdue. Résolution non tenue, frémissement du coeur en vue ! J'ai eu un véritable coup de foudre pour l'écriture d'Emanuelle Pagano. Les descriptions de sensations, d'états d'être, sont fines et précises. Elle nous parle de la translation de la conscience de soi, de l'imprégnation des bruits, de l'air, des choses vues. Elle met les mains dans la crasse, les ordures, avec délicatesse, douceur et respect, réaffirme la dignité de la complexité humaine au sein du monde standardisé.

Portraits de quelques pages, dialogues intérieurs, personnages qui resurgissent à l'improviste dans des relations interpersonnelles qu'on ne soupçonnait pas, le procédé est exactement le même que dans le nullissime “Heureux les heureux”. Sauf qu'ici il y a une voix aux accents particuliers qui murmure tendrement à l'oreille du lecteur, des portraits habités bien que dépenaillés, l'amour du livre et de lecture, un travail sur l'écriture, une magie qui pétille de tous ses feux. Yasmina Reza peut aller se rhabiller.
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Ecrites dans une langue qui est assez proche du patois «Où tu as mis le mari ? », ces nouvelles sont toutes assez biscornues. Les personnages sont dans la marge : une femme qui demande à son guérisseur de la « déguérir », un homme qui fouille dans les poubelles de sa bien-aimée. Beaucoup de répétitions de mots dans ces histoires où l'on fait de drôles de rencontres avec des solitaires, des évadés, des révoltés. Un recueil original, et je me suis laissée emporter dans ces histoires parfois loufoques. Extrait : « Ce n'est pas la première fois. Ce n'est pas la première fois pour moi. Puisque ce n'est pas la première fois, on pourrait penser que je me suis ratée. Et parler de tentative. Elle a fait une tentative, pourrait-on dire, avec un air de dédain, légèrement gêné de compassion… » Y.R.
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L'auteure nous propose un grand nombre de nouvelles, courtes et variées. L'essentiel ici n'est pas de construire un mini-récit, mais de créer une ambiance et de valoriser un vécu. Mais surtout Emmanuelle Pagano démontre qu'elle écrit très bien, même dans ses textes les plus courts.
Quant à moi, d'une manière générale je n'ai jamais été un grand adepte des nouvelles. Malgré toute mon estime personnelle pour l'écrivain, je n'ai pas "accroché" à ce recueil et je n'ai pas cherché à le lire intégralement. Au lecteur qui ne connait pas bien Emmanuelle Pagano, je conseillerais plutôt l'étonnant roman épistolaire "L'absence d'oiseaux d'eau" qui, à mes yeux, est une très grande réussite.
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