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Citations sur César (53)

CÉSAR : Oui, peut-être. Mais moi, il y a une idée qui me tracasse : Le Bon Dieu d'Elzéar, — le nôtre, enfin — SI ÇA N'ÉTAIT PAS LE VRAI ?
ESCARTEFIGUE : Oh ! couquin de Diou !
HONORINE : Mais qu'est-ce que vous dites ?
CÉSAR : Je veux dire que je connais des musulmans, des Hindous, des Chinois, des nègres. Leur Bon Dieu, ce n'est pas le même, et ils ne font pas comme nous !… Nous, nous avons des péchés, que chez eux c'est une bonne action, et versi versa… Peut-être qu'ils ont tort, remarquez bien… Seulement ils sont des millions de milliasses… S'ils avaient raison, monsieur Brun ?
M. BRUN : Il est certain que la question peut se poser.
CÉSAR : Le pauvre Honoré est tout préparé, bien au goût du Bon Dieu d'Elzéar. Et si, en arrivant au coin d'un nuage, il se trouve en face d'un Bon Dieu à qui on ne l'a jamais présenté ? Un Bon Dieu noir, ou jaune, ou rouge ? Ou un de ces Bons Dieux habillés en guignol, comme on en voit chez l'antiquaire, ou celui qui a le gros ventre ? Ou bien celui qui a autant de bras qu'une esquinade ? Le pauvre Panisse, qu'est-ce qui va lui dire ? En quelle langue ? Avec quels gestes ? Tu te vois, toi, déjà fatigué par ta mort, et tout vertigineux de ton voyage, en train de t'expliquer avec un Dieu qui ne te comprend pas ? Et tu as beau lui faire des prières, il te dit : « Quoi ? Comment ? Qu'est-ce que vous dites ? » Et il te le dit en chinois ?
ESCARTEFIGUE : Situation terrible. Là, tu me donnes le grand frisson.
HONORINE : Taisez-vous, grand mécréant. Et la Sainte Bible, alors, c'est des mensonges ? Et les Évangiles ? Vous n'avez pas honte de dire des choses pareilles devant l'enfant de chœur ?
CLAUDINE : Si vous alliez un peu plus souvent à l'église, au lieu de boire tant de pastis, vous sauriez qu'il n'y a qu'un Dieu ! Et ce Dieu, c'est le nôtre.
CÉSAR : Oui, évidemment, le bon, c'est le nôtre. Mais alors, sur toute la terre, il y a beaucoup de gens qui sont couillonnés. Ça me fait de la peine pour eux. N'est-ce pas, monsieur Brun ?
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Honorine : Ça, au moins, c'est une belle mort.

César : Oh vaï ! C'est une belle mort pour les autres. Mais moi, j'aime mieux une laide vie qu'une belle mort...Parce que la mort, on ne sait pas où ça va.
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C'est facile d'avoir vingt ans ! Voyez ! Je vais les avoir et j'ai rien fait pour ça !
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On peut être au monde sans savoir ce que l'on est. Il y en a bien qui sont cocus et qui ne le savent pas.
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PANISSE : (...) Je vais regretter mon cor au pied : il ne m'a jamais fait de mal, et il me disait le beau temps ou la pluie... Mon cor au pied, je vais le perdre, car les squelettes n'ont pas de cor...
ESCARTEFIGUE, épouvanté : Il se voit déjà en squelette.
PANISSE : Toi, ça va te changer encore plus que moi !
ESCARTEFIGUE : Comment ça ?
CESAR : Ton squelette ne te ressemblera pas du tout. Tu as peut-être un squelette mince et charmant, comme une première communiante... Seulement tu l'as tout habillé de graisse, avec tes instincts et tes appétits...
ESCARTEFIGUE : Mes appétits ? Mais j'en ai qu'un, moi, d'appétit... Il est beau, mais j'en ai qu'un ! Et puis, pourquoi tu me parles de mon squelette ? Est-ce que tu crois que je vais mourir ?
CESAR, ironique et féroce : Toi ? Oh non ! Dieu garde ! le Bon Dieu est tellement content de t'avoir fait, qu'il ne voudra jamais détruire son chef-d'œuvre !
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César ( solennel) Monsieur Escartefigue, lorsque vous dites des choses pareilles, vous battez tous les records de stupidité; c'est à dire que vous serrez sur votre coeur les bornes du couillonisme, et que vous courrez à toute vitesse pour les transporter plus loin, afin d'agrandir votre domaine.

M.Brun (qui est arrivé pêndant la tirade et qui est debout) Cette déclaration a le mérite de la clarté.

Escartefigue ( navré) César, j'ai le regret de constater que tu m'exécutes sans jugement. Voyons, monsieur Brun...

C Monsieur Brun est de mon avis.

MB Probablement mais j'ignore de quoi vus parlez.

C Monsieur Brun, asseyez vous ... Mon petit Cesariot part ce matin, c.à.d. dans quelques minutes, avec ce vaurien de petit chauffeur, sur le bateau de sa mère, bateau que nous voyons d'ici. Le petit Cesariot a revelé le but de ce voyage : une visite à un ami. Eh bien selon moi cet ami est une ami-ye.

E ( à MB) Et je prétends que si le jeune homme a dit qu'il allait voir un ami-i, il n'y a pas de raison de croire qu'il va voir une ami-ye. Pour quelle raison ne pas le croire ?

C Parce que par pudeur il ment. Je te l'ai déjà dit mais c'est un mot qui t'échappe. La pudeur c'est un sentiment délicat et nuancé, un sentiment très fin, très joli. La pudeur, c'est tout le contraire de l'Escartefiguerie. Moi par exemple c'est par pudeur que je vous cache un secret qui est peut-être la cause du départ de mon Cesariot.( Avec force) Ce secret, je ne peux pas vous le dire. (Avec moins de force) Enfin, je ne peux pas vous le dire à la terrasse...

E Rentrons alors...

C (digne) Je ne peux pas vous le dire à tous à la fois, et si vite que ca. Parce qu'un secret, ce n'est pas quelque chose qui ne se raconte pas. Mais c'est une chose qu'on se raconte à voix basse, et séparément. (A voix basse) Enfin, sachez seulement que Cesariot a appris quelque chose qui l'a beaucoup ému... Un grand secret qu'il ignorait.

Le Docteur Et que nous savons tous ...

MB Depuis vingt ans ...

C ( qui enchaîne) Depuis vingt ans. Et alors il est naturel que cet enfant aille passer huit jours auprès de son ami-ye, pour se sortir un peu d'ici, et peut-être même pour lui raconter cette romanesque aventure.

E Et pourquoi n'irait il pas plutôt se confier à un ami-i ?

C Parce que c'est plus joli que ce soit une jeune fille, une amoureuse. C'est son droit le plus légitime, et de plus ca me fait plaisir !

MB Et parce que ca vous fait plaisir vous exigez que ce soit vrai.

C Naturellement.

(pp. 87-89)
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Non, d'être cocu, ce n'est pas un péché... Va, tu iras au Paradis quand même!... Seulement, avec la paire de cornes que tu as, comment tu feras, pour te mettre l'auréole.

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CLAUDINE
Si vous alliez un peu plus souvent à l'église, au lieu de boire tant de pastis, vous sauriez qu'il n'y a qu'un Dieu ! Et ce Dieu, c'est le nôtre.

CESAR
Oui, évidemment, le bon, c'est le nôtre. Mais alors, sur toute la terre, il y a beaucoup de gens qui sont couillonnés. Ça me fait de la peine pour eux. N'est-ce pas Monsieur Brun ?
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De mourir, ça ne me fait rien. Mais ça me fait peine de quitter la vie.
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CESAR : (...) Moi, il y a une idée qui me tracasse : le Bon Dieu d'Elzéar, - le nôtre, enfin - SI CA N'ETAIT PAS LE VRAI ?
ESCARTEFIGUE, épouvanté : Oh, couquin de Diou !
HONORINE, scandalisée : Mais qu'est-ce que vous dites ?
CESAR : Je veux dire que je connais des musulmans, des Hindous, des Chinois, des nègres. Leur Bon Dieu, ce n'est pas le même, et ils ne font pas comme nous !... Nous, nous avons des péchés, que chez eux c'est une bonne action, et versi-versa... Peut-être qu'ils ont tort, remarquez bien... Seulement ils sont des millions de milliasses... S'ils avaient raison, monsieur Brun ?
M. BRUN : Il est certain que la question peut se poser.
CESAR : Le pauvre Honoré est tout préparé, bien au goût du Bon Dieu d'Elzéar. Et si, en arrivant au coin d'un nuage, il se trouve en face d'un Bon Dieu à qui on ne l'a jamais présenté ? Un Bon Dieu noir, ou jaune, ou rouge ? Ou un de ces Bons Dieux habillés en guignol, comme on en voit chez l'antiquaire, ou celui qui a le gros ventre ? Ou bien celui qui a autant de bras qu'une esquinade ? Le pauvre Panisse, qu'est-ce qui va lui dire ? En quelle langue ? Avec quels gestes ? Tu te vois, toi, déjà fatigué par ta mort, et tout vertigineux de ton voyage, en train de t'expliquer avec un Dieu qui ne te comprend pas ? Et tu as beau lui faire des prières, il te dit : "Quoi ? Comment ? Qu'est-ce que vous dites " Et il te le dit en chinois ?
ESCARTEFIGUE : Situation terrible. Là, tu me donnes le grand frisson.
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