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3,7

sur 250 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
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Un premier tome brillant dans un univers riche et complexe. J'ai adoré, c'est facilement ma meilleure lecture de l'année à cette date.

Pour résumer sans trop vous donner de détails je dirais que ce livre raconte, via de nombreux chemins différents, comment un système utopique qui semble limite parfait sur le papier peut être totalement déstabilisé par le plus petit élément insignifiant qui va le faire s'écrouler.
Ce premier tome est en fait une façon de nous représenter ce qui était, le monde utopique dans lequel commence l'histoire et de nous introduire l'élément perturbateur.
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Je n'avais entendu que des louanges sur Terra Ignota avant de m'y attaquer. J'étais ravie de commencer une nouvelle série de SF prometteuse et intelligente. Après une lecture laborieuse, je ne peux que rester sur ma faim.
On nous présente un monde dont on nous dit qu'il est utopique, et qui par bien des aspects semble être le côté le plus intéressant de ce livre, mais on en sait finalement si peu qu'il reste très confus. Je suis habituellement ravie de découvrir un monde à mesure de l'intrigue, mais j'étais tellement perdue ici que j'ai dû faire une liste des personnages pour commencer à comprendre ce qu'étaient les différentes Ruches, et qui étaient les dirigeants de celles-ci. le texte n'a aucun problème avec les "info-dumps" quant il s'agit de résumer la philosophie de Diderot ou De Voltaire, j'aurais plus apprécié un peu de contextualisation.
Parlons maintenant des personnages. Mycroft, le narrateur, est incompréhensible. On ne sait ni ce qui l'a poussé à commettre les crimes pour lequel il a été condamné, ni ce qui l'a fait changer. On ne comprend pas non plus pourquoi il fréquente toute la classe dirigeante de ce monde, et a accès à tous leurs secrets et intrigues. Et les dirigeants en question, dont Mycroft ne cesse de vanter la grandeur, montrent finalement peu de caractère ou de charisme, voire se révèlent être une bande d'animaux en rut aisément manipulables.

Parlons aussi de l'écriture et notamment des pronoms utilisés par l'autrice. le monde de Trop semblable à l'éclair a prétendument aboli le genre, et si je n'avais jamais vu les pronoms on/ons à la place de il, elle/ ils, elles, pourquoi pas, on s'habitue. Mon problème avec cet aspect du texte est que Mycroft décide (sans que l'on comprenne pourquoi) de présenter les personnage de façon genrée, ou plutôt semble-t-il au masculin, les seuls personnages féminins d'importance correspondant aux lieux communs de la Mère ("universelle") ou de la Putain, de la Princesse ou de la sorcière. Résultat, au lieu d'une tentative intéressante de faire abstraction des questions de genre, on a une insistance malaisante sur des clichés dépassés.
Bref. La narration est lourde, l'intrigue noyée dans des cours de philosophie. L'existence de Bridger, cet enfant aux pouvoirs divins qui paraissait devoir être central à l'histoire, n'a pour le moment aucun impact. Il faut attendre les toutes dernières pages pour avancer dans l'enquête, et si cela semble ouvrir sur quelque chose d'intéressant, je ne suis pas sûre d'avoir le courage, ou l'envie, de lire la suite.
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Est-ce qu'on critique ici le premier tome ou la trilogie ? C'est important car les deux premiers volets de la saga forment un tout indissociable plutot éblouissant.

Foisonnant d'idées et remarquablement traduit, grand prix de l'imaginaire traduction pour Michelle CHARRIER, amplement mérité tant la dificulté a du etre grande pour transposer en francais les concepts dévellopés dans trop semblable a l'éclair.

Apres soyons honnetes, ce premier tome est parfois (souvent) diffcile a suivre voir meme arride en certains points. Entrer dans l'univers des ruches se mérite et en rebutera plus d'un.

A ce titre je trouve que ce premier tome aurait pu etre plus didactique et moins élitiste.

il n'en reste pas moins qu'il est l'avant propos du tome 2, 7 réditions, proprement éblouissant, jouisif, mais qui ne s'appréciera qu'aprés etre passé par le premier tome et une certaine forme de penitence .
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Doit-on parler de phénomène ? Sans doute, vu la publicité monstrueuse faite sur les réseaux sociaux (enfin, en ce qui concerne le (petit?) monde de la SF) autour de la sortie de Trop semblable à l'éclair, premier volet de Terra Incognita. Il faut dire que la petite citation de Ken Liu (sur la couverture, vraiment ?) est engageante vu le pedigree de ce dernier.
A la lecture eh bien... Disons que les 100...200...300 ? premières pages sont lourdes, et peu éclairantes. L'auteur a choisi de jeter le lecteur dans un univers particulier, complexe et riche (c'est un bon point) mais sans aucune bouée et on se sent très vite submergé par les multiples concepts qui abondent et que l'on ne nous explique jamais vraiment. Alors on s'accroche, parce que Ken Liu adore, que la pub est massive, les commentaires très enthousiastes... Moui. Au final c'est un monde qui a l'air passionnant mais l'histoire est plutôt vaine et on ne rentre jamais vraiment dedans. Pourquoi pas deux étoiles dans ce cas ? Certains personnages sont tout de même savoureux et il est indéniable que l'auteur fait preuve d'originalité sur de nombreuses choses. Mais en ce qui concerne une SF moderne ou du moins plus éloignée des canons habituels j'aurais tendance à conseiller Planète à Louer de Joss par exemple, Rosewater de Tade Thompson, ou Radix de A. A. Antanasio. Chez ces derniers tout est plus fluide tout en restant savamment perturbant.
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Exigeant, complexe, ampoulé.
Ce livre est impactant et sera très clivant.

J'ai lu les deux premiers chapitres puis refermé le livre.
Respiration profonde, regard dans le vide : je-n'ai-rien-pigé.

Mais, la critique lue sur le blog de l'Epaule d'Orion prévenait de l'obstacle et du "monument" caché derrière. Donc, j'ai pris de l'élan et j'ai relu les deux premiers chapitres.

Incontestablement une oeuvre de grande ampleur : à la fois de l'autrice et de la traductrice (!).

Un futur alambiqué, par son articulation avec les réminiscences du siècle des lumières et le contexte d'utopie. La syntaxe est difficile par l'utilisation du non genré. Ne pas différencier les hommes des femmes est une des données de cet univers.

Ajoutons la prolifération des personnages et le fait qu'ils aient pour la plupart, plusieurs noms.

Et pourtant, je l'ai dégusté. C'est intrigant, tortueux.

L'idée de la chute des états nations est brillante. Les personnages se révèlent petit à petit dans leur laideur, leurs failles.

Jusqu'à la dernière page, j'ai hésité à lire le second tome. J'ai lu plusieurs livres après celui ci. Et pourtant il était toujours présent dans mon esprit.

J'ai enchaîné sur second puis troisième tome. Et je me suis arrêté là. Fatigué, en tout cas pour l'instant, de cet univers dont j'espérais une cassure à un moment donné, pour basculer vers un récit plus classique dans la forme, lors de la chute de l'utopie.

Bon j'avoue que j'avais aussi attaqué cette lecture parce que je trouvais les titres des différents tomes vraiment percutants (oui, c'est naïf) et surtout les couvertures des bouquins juste incroyables.
Et je suis très sensible à la beauté des couvertures (oui, c'est naïf aussi, mais ça fait partie du plaisir de lire que d'avoir entre les mains d'aussi beaux bouquins).
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L'une des difficultés à s'éloigner ainsi de notre présent, c'est de perdre ce qui fait la spécificité du discours de la science-fiction, à savoir interroger le futur pour mieux comprendre et interpréter notre propre époque. Alors, il existe une alternative qui s'affranchit de cet écueil et qui consiste à écrire un roman postapocalyptique. D'ailleurs, si l'on observe l'évolution actuelle de nos sociétés, c'est peu ou prou ce qui nous pend au nez. Mais sans aller vers cet extrême, imaginer ce que deviendra l'humanité dans ne serait-ce que 500 ans n'a rien d'une évidence tant nos sociétés modernes paraissent instables et en perpétuelle mutation. Certains auteurs de SF, comme Vernor Vinge, ont même mis en avant le concept de Singularité. A savoir qu'au-delà d'un certain niveau technologique, les évolutions, notamment en matière d'intelligence artificielle, sont impossibles à déterminer car bien trop imprévisibles et rapides, celles-ci s'auto-alimentant sans même avoir désormais besoin du concours de l'homme. On laissera à Vernor Vinge la paternité et la responsabilité d'une idée pas forcément partagée par ses confrères scientifiques, mais elle donne un aperçu de la difficulté qu'il peut y avoir à appréhender un futur très éloigné. Cette difficulté ne semble pas avoir le moins du monde inquiété Ada Palmer, qui dans Trop semblable à l'éclair, son premier roman, imagine l'évolution sociale et technologique de l'Humanité dans un peu moins de 500 ans. Camarades, accrochez-vous bien car dans le premier volume d'une série (Terra Ignota) qui devrait en comporter quatre autres, Ada Palmer ne ménage pas son lecteur tout au long des 650 pages de cet impressionnant récit. A noter que les deux premiers tomes du cycle forment un diptyque qu'il est préférable de lire successivement, d'une part parce qu'à la fin de Trop semblable à l'éclair vous ne serez arrivé qu'à la moitié de cette histoire, d'autre part parce que cet univers est incroyablement complexe et nécessite beaucoup d'efforts et de concentration pour en saisir toutes les subtilités ; il serait dommage d'avoir oublié trop d'éléments de compréhension entre vos deux lectures.


Nous sommes en 2454 et après de multiples conflits, qui ont failli signer son anéantissement, la Terre s'est radicalement transformée. Grâce à l'invention de la voiture volante, chaque point du globe est devenu accessible en moins de deux heures de vol. Ce rapport au temps et aux distances a ainsi radicalement modifié notre organisation sociale. Les Etats-nations se sont progressivement effacés au profit d'une vie collective non plus fondée sur la nationalité des individus, mais sur leurs goûts, leurs orientations politiques ou idéologiques. Dix milliards d'êtres humains se divisent désormais en sept grandes “Ruches” aux idéaux bien distincts (les très stricts Maçons, les bienveillants Cousins, les Utopistes tournés vers les étoiles, les Humanistes avides de dépassement de soi, les plus cérébraux Gordiens ou bien encore les très terre à terre Européens et Mitsubishi), la cellule familiale traditionnelle a explosé au profit des bashs, ces communautés où les gens se regroupent par affinités pour élever leurs enfants, et la religion a fait l'objet d'une prohibition presque totale, renvoyée à sa dimension personnelle ; il est ainsi strictement interdit de parler de religion à plus de deux personnes. C'est la raison pour laquelle existent des Sensayers, sorte de confesseurs privés à mi-chemin entre le prêtre et le psychanalyste. Chaque individu est également relié à un réseau de traceurs, ces petits appareils personnels chargés de faciliter les communications et d'indiquer en temps réel la position de tout un chacun. La question du genre a bien évidemment également évolué, pas question de désigner un être humain par son sexe, d'autant plus que certains prennent un malin plaisir à brouiller les pistes par leur accoutrement ou parfois même par des évolutions physiques (génétiques ou chirurgicales). Au lecteur de déterminer si le personnage est un homme ou une femme, quitte à se rendre compte deux cents pages plus loin qu'il s'était littéralement fourvoyé, ou bien à s'en affranchir (ce que personnellement j'ai fini par faire). Mais nous reviendrons un peu plus loin sur cette question. Dernier point et pas des moindres pour comprendre le mode de pensée de nos futurs descendants, la philosophie des lumières semble avoir imprégné très profondément une société qui se veut utopique et éclairée. Ne vous étonnez donc pas de croiser régulièrement dans les dialogues, des références explicites ou implicites à Rousseau, Voltaire ou bien encore Diderot (bon, et à Sade lors d'un chapitre d'anthologie).


L'ensemble est donc à la fois riche et complexe à appréhender, Ada Palmer s'adressant directement à l'intellect du lecteur plutôt qu'à son ressenti ou à ses émotions. Il vaut mieux donc avoir de solides références dans le domaine des humanités pour saisir toutes les implications des références que l'auteure dissémine tout au long de son roman. Consciente de la difficulté que cela peut représenter, Ada Palmer ne réussit pas toujours à éviter l'écueil du didactisme et il n'est pas rare qu'elle cède à quelques explications un peu pesantes, qui alourdissent indiscutablement son récit. Arrivé à ce stade du texte, vous vous dites tout de même que vous n'en savez pas beaucoup plus sur le scénario de Trop semblable à l'éclair…. et vous aurez raison. Mais c'est à l'image de ce roman, qui met beaucoup de temps à progresser dans son intrigue ; sur les 650 pages du texte, je dirais que les 300 premières servent à l'exposition de l'univers. En poussant la logique un peu plus loin, on pourrait même affirmer que le roman est dans son intégralité un volume d'exposition. D'où son côté un peu frustrant.


Mais venons-en au fait. le récit est raconté par un certain Mycroft Canner, individu que l'on sait rapidement peu recommandable car condamné à une peine de “Servant”. Une sorte de liberté conditionnelle qui l'oblige en contrepartie à remplir des missions d'intérêt général, du ramassage des ordures à la corvée de chiottes, rien ne lui est épargné. Sauf que Mycroft, dont on sait assez peu de choses, a l'oreille des puissants. Tout au long de son récit, il ne cesse de croiser les Grands de ce monde. Les dirigeants des Ruches font régulièrement appel à ses services et Mycroft dispense volontiers ses conseils, avec un mélange de servitude affectée et de roublardise. Cet homme cache des choses, c'est une évidence. Donc Mycroft est au service de l'un des bashs les plus puissants de la planète, puisqu'il a la charge du réseau de voitures volantes. A priori au-dessus de tout soupçon, le bash Saneer-Weeksbooth est mêlé, à l'insue de son plein gré, à une sombre histoire de vol et doit faire face par ailleurs à une série d'accidents de voitures volantes, un événement extrêmement rare… et donc très perturbant. Mais quel est exactement l'objet du délit. A priori rien qui puisse changer la face du monde, un simple article publié par l'un des plus puissants journaux de la planète (associé à la Ruche Mitsubishi), contenant la liste des sept-dix. En gros la liste des dirigeants les plus puissants du monde. Chaque journal publie annuellement une liste similaire et le palmarès détermine quelles seront à l'avenir les Ruches les plus attractives et donc à terme les plus puissantes puisqu'elles attireront en conséquence des citoyens toujours plus nombreux. de quoi faire basculer l'équilibre du monde. Pour résumer, cette liste fait la pluie et le beau temps en matière de politique internationale. Mais ce n'est pas terminé car ce petit coquinou de Mycroft cache un secret bien plus considérable, il est en effet le protecteur d'un garçon d'à peine 13 ans, capable de réaliser de véritables miracles (oui, comme changer l'eau en vin et multiplier les petits pains). Une véritable petite bombe dans une société où, rappelons-le, toute forme de religion a définitivement été bannie de la sphère publique. Plusieurs pistes s'ouvrent donc dès l'entame du roman. le vol de la liste des sept-dix et les accidents de voiture volante sont-ils liés ? Qui a donc pu commettre un tel crime ? Pour quelles raisons ? Qui est donc ce jeune prodige aux pouvoirs mystérieux et dans quelle mesure peut-il renverser l'ordre établi ? Et enfin, question subsidiaire mais néanmoins essenteille : putain mais qui c'est ce Mycroft bordel ?


Inutile de tourner autour du pot, le roman d'Ada Palmer est dense, très dense même et assez peu facile d'accès. En revanche il est d'une richesse assez folle et d'une inventivité qui force le respect. On ne peut qu'admirer la capacité de l'auteure à imaginer un univers aussi riche, aussi complexe et pourtant parfaitement cohérent. La contrepartie c'est que vous allez en baver pendant une centaine de pages (voire davantage) et parfois ne pas tout comprendre. Mais progressivement l'univers se met en place et fait sens, à un moment ou à un autre. Je vous cacherai pas que le roman contient quelques longueurs et des dialogues parfois un peu nébuleux, mais bien moins qu'on aurait pu le croire car la narration reste relativement dynamique et plutôt inventive (mêlant des phases dialoguées à la manière du théâtre, des phases de narration plus classiques, des apartés du narrateur avec son lecteur ou même des extraits de rapport ou de compte-rendu). En revanche, quelques détails demeurent agaçants comme cette confusion que la narration entretient au sujet du sexe des personnages, dont on ne sait jamais s'ils sont des hommes ou des femmes. Lors des dialogues, les personnages ne sont pas genrés et l'auteure emploie le pronom personnel “on” (pour il ou elle) ou “ons” (pour ils ou elles), Mycroft en revanche emploie des pronoms genrés, mais nous oriente régulièrement sur des fausses pistes (pas vraiment fiable le gars). Ce n'est que parfois 200 pages plus loin dans le récit que l'on se rend compte que le personnage dont on croyait qu'il s'agissait d'un homme, est en réalité une femme. Ce n'est pas tant qu'il est perturbant de ne pas savoir exactement le sexe des personnages, à la rigueur on s'en fout un peu, mais à la lecture, l'emploi du “on” oblige parfois le lecteur à relire deux fois la même phrase pour savoir exactement de quel personnage l'auteur parle. C'est pénible car cela nuit un peu à la fluidité de la lecture, mais ceci dit, on finit par s'y habituer. Chapeau bas tout de même à la traductrice Michelle Charrier, qui a certainement dû beaucoup transpirer sur cette traduction. Autre élément un peu poussif, la multiplicité des personnages et des titres/fonctions (souvent nébuleux) n'aide pas à structurer l'histoire, il faut un certain temps avant de repérer qui est qui, qui fait quoi, qui appartient à quelle faction…… prise de tête garantie avant que la lumière n'éclaire le lecteur.
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