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3,6

sur 774 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est question non seulement d'un prénom, mais d'origines, de culture et d'appartenance à une lignée.
Pour s' intégrer une génération a délibérément francisé les prénoms, (exemple ma belle famille) ceux de leurs enfants, mais aussi parfois leurs patronymes (beaucoup d'espagnols fuyant le régime de Franco).
J'ai noté que sa maman, trop tôt sans doute disparue a voulu que sa fille connaisse, parle et écrive le russe.
Souvent quand un enfant est nouveau, il attire l'intérêt des autres. J'ai été surprise de la violence de ce rejet dès la petite enfance. Peut-être que l'enseignante aurait du l'intégrer davantage, ainsi d'ailleurs que ce petit Philippe isolé à cause d'un problème de bégaiement qu'on sait quand même gérer aujourd'hui, (et depuis longtemps déjà lorsque Polina était en âge scolaire).
Une belle brochette de souvenirs, ses grand-parents, et surtout son grand père tant aimé et si russe, si chauvin qu'il en est attendrissant.
La construction des phrases m'a parfois déroutée.
Une lecture faite plutôt rapidement.
Lien : https://leslecturesdejoelle...
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"Russe à l'intérieur, français à l'extérieur".

Lors de sa naturalisation française Polina, devenue Pauline, a perdu le droit d'utiliser son prénom russe. Ce prénom était également celui choisi par sa grand-mère paternelle juive pour russiser le sien et protéger ses enfants, Pessah devenu Polina.
Alors qu'elle souhaite le récupérer elle se trouve confrontée aux méandres de l'administration.
Ce livre est construit autour d'un aller-retour permanent, de la Russie à la France, du russe au français. Un écartèlement...
comment ne pas oublier la langue maternelle et en acquérir une nouvelle, sans jamais les mélanger ?
On vit à hauteur d'enfant l'arrivée à Saint Etienne et l'acclimatation en maternelle. L'apprentissage d'une nouvelle langue, de nouveaux sons, en totale immersion, grâce notamment aux publicités répétitives de la télévision. Aurait-on un jour imaginé que l'accent "Jean-Pierre Pernaut" équivaudrait à l'accent "BBC" que tous les étudiants en anglais rêveraient d'avoir, le nec plus ultra ?
Alors qu'en France Polina acquiert de nouveaux mots, sa grand-mère restée en Russie perd les siens.
Un livre tendre, joyeux et profond, qui questionne sur l'identité, la transmission et l'intégration.
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J'ai été subjuguée par la partie « arrivée en France » vue par une petite fille de 4 ans. Mais quelle violence son arrivée à l'école maternelle ! Ces bouches qui remuent et font un bruit blanc qui isole et emmure ! Parce que tout va de soi pour tout le monde, personne ne semble comprendre personne. Il va falloir s'y mettre !
Et comment garder l'équilibre ? Heureusement ses retours au pays réguliers permettent sans doute à Polina de garder des éléments d'identité russe pendant qu'elle construit une identité étrangère.
Je crois qu'à sa place j'aurais sans douté été virulente aussi sur la revendication de mon prénom, surtout après la disparition des grands parents qui entretenaient la dimension russe de l'identité.
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Roman très touchant, qui se lit -se dévore - très rapidement. L'écriture est fluide et extrêmement touchante. le sujet traité est prenant et intéressant. C'est une vraie traversée entre deux mondes, deux cultures et deux langues. La quête de reconnaissance nous implique vraiment. Merci.
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Un livre léger, charmant - sur un sujet pas si léger que cela - car vu avec des yeux d'enfant. Les situations sont attendrissantes, pleines de tendresse et d'humour.les liens forts avec son grand-père et sa grand-mère, cette dernière ayant aussi changé son prénom pour d'autres raisons. Ce monde vu avec des yeux d'enfants, montre l'importance des mots, de la communication. Les paradoxes sont bien décortiquées avec la logique du regard d'enfant.
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Tenir sa langue est le premier roman de Polina Panassenko et l'ambiguité du titre nous laisse à penser à quels écueils va se trouver confrontée la narratrice. Car c'est bien de langues qu'il s'agit dans ce récit plein d'une verve insolente et drolatique : celle de la mère patrie, la Russie et celle du pays de l'exil, la France qui deviendra aussi pour la narratrice son pays d'adoption car elle va devenir "française de pleins droits par naturalisation du père".
A contrario d'autres romans sur le thème des traumatismes de l'exil vécus par des enfants et dont le dénominateur commun est souvent l'évocation du sentiment de solitude, d'abandon et de désespoir lié au déracinement, Polina Panassenko ne va pas choisir la voie de l'affect pour évoquer son départ de Russie à quatre ans, son arrivée en France, son partage entre deux cultures : la russe et la française.
L'auteure choisit d'évoquer les déchirements identitaires qui vont être les siens à travers le prisme de la langue et plus particulièrement celui lié aux prénoms. Polina en Russie, Pauline en France. C'est ce clivage un peu schizophrénique qui va être au coeur de son combat mené auprès de la justice française pour obtenir de garder son prénom russe, avec en arrière-fond, une réhabilitation identitaire et un hommage posthume à sa grand-mère paternelle, juive d'origine et qui avait russisé son prénom Pessah en Polina par souci sécuritaire.
Ce que j'ai aimé dans ce roman auto-biographique c'est avant tout l'humour et le sens du cocasse dont fait preuve la narratrice à propos de situations qui sont a priori dramatiques...Regard décalé de la petite fille russe qui ne voit dans l'arrivée des chars russes à Moscou que "des boîtes kaki, au caléidoscope intégré" ou pour qui "la vraie France s'appelle St Etienne". Ce procédé assez classique se pimente souvent d'un sens de la formule qui fait mouche :"Ma tante a le judaïsme clignotant". Mais les passages les plus savoureux vont être ceux où elle nous plonge en compagnie de la petite Polina dans le royaume d'absurdie, celui de la "materneltchik où sa mère va la traîner de force un beau matin. Ironie du sort les premiers mots de français qui feront sens pour elle seront ceux échangés avec un petit garçon bègue relégué au fond de la cour tout comme elle. Scène désopilante également que celle où elle essaiera vainement de s'intégrer à la ronde des enfants de sa classe sur la comptine enfantine : savez-vous planter les choux ? Derrière ces scénettes fort drôles pointe en filigrane toute la détresse d'une petite fille perdue dans un univers dont elle n'a pas les codes et qui va se défendre bec et ongles contre les insultes et les brimades des autres enfants.
C'est toujours avec un humour cette fois mêlé de tendresse qu'elle évoquera "la chasse aux mots perdus" faite par toute la famille lorsqu'elle se trouve en Russie pour venir en aide à la grand-mère maternelle en route vers Alzheimer...
Ce premier roman de Polina Panassenko m'a donc amusée et beaucoup plu pour son originalité et son parti-pris de l'humour envers et contre tout... Mine de rien, il pose aussi en filigrane un questionnement essentiel sur la place de la langue dans le processus identitaire et les rapports de pouvoir qu'elle peut instaurer dans certaines situations.
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Grâce à Polina, nous pouvons revivre le voyage de la Russie à la France et l'intégration d'une enfant. Nous partageons ses moments en famille, les bons et les mauvais. Par son attachement à ses racines nous pouvons nous identifier à l'auteure. L'écriture est dynamique, riche, c'est plaisant à lire.
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Tenir sa langue, de Polina Panassenko publié aux éditions de l'Olivier, c'est avant tout l'histoire déracinée d'une enfant arrachée à sa Russie natale et qui s'habitue à la France et à Saint-Étienne, à son langage, ses coutumes et ses différences. L'étendard de cette intégration ? Son prénom.

Polina se fait appeler Pauline depuis son jeune âge. Adulte, c'est ce prénom qui apparaît sur sa carte d'identité, c'est celui auquel on attend qu'elle s'identifie. Mais une fois adulte, Polina entame le combat fastidueux d'un retour à son prénom de naissance. le roman s'ouvre sur le refus de l'état de lui accorder ce droit.

Dans un entrechat bouleversant entre présent et passé, Polina Panassenko tisse son identité déchirée entre deux pays. Elle donne à voir au lecteur ses premiers pas dans une cour d'école où les sons des autres enfants lui sont étrangers, parle de la chute de l'URSS, du retour au pays chez les grands-parents, des choses qu'on tait et de celles qu'on veut porter pour les autres. C'est une histoire où la famille a une importance primordiale et dont le portrait est presque aussi important que celui de Polina lui-même.

C'est un roman qui m'a emportée par moments et m'a laissée hermétique par d'autres. Malgré tout, la démarche d'écriture reste passionnante, notamment sur le langage et les différences par le langage. Une belle quête d'identité, une jolie réflexion sur le devoir de mémoire, l'immigration, et la famille.
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Polina Panasssenko est née à Moscou et y a passé une partie de son enfance. Arrivée en France avec ses parents, elle est devenue « Pauline » pour l'État Civil : son père a cru bien faire en francisant son prénom ! (Comme ce fut le cas pour la mère de celui-ci, dont le prénom (juif) Pessah, devint Polina, par mesure de précaution …)

Quand adulte, l'auteure insiste pour reprendre l'orthographe de son prénom (russe) qui est celui de sa naissance (par le truchement du Tribunal de Bobigny) l'administration française ne l'entend pas de cette oreille !!! Et on se demande bien pourquoi – d'ailleurs – puisque nombre de français « de souche » choisissent de donner à leurs propres enfants des prénoms de toutes origines, voire totalement inusités ou sortis tout droit d'un film de SF !!!…

L'auteure nous livre, dans ce petit livre de 175 pages, des souvenirs de son enfance russe et française (par exemple, comment elle a vécu la chute de l'URSS en 1991, situation qu'elle ne comprenait pas très bien à l'époque …) Ou encore son arrivée à Saint-Étienne (en 1993) où il lui faudra apprendre à être russe à la maison et française à l'école …

Des moments de bonheur, des moments de douleur … Tendresse, humour et émotion … Une écriture sobre, un style enlevé, ce court roman est une petit perle, un gros bonbon !
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Un livre autobiographique, conté avec humour et dont la narration alterne entre la vision actuelle de la jeune adulte et celle de l'enfant immigrée. Cette construction reflète les nombreux allers-retours que l'auteur a connu entre la France et la Russie.

Entre non-dits, jeux de mots, interdits, quête d'identité, incompréhensions, tendresse et insolence, ce roman a un style très particulier et original !
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