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Ce livre est la plus récente contribution de l'auteur à son autobiographie. Sans doute un chaînon manquant.
A treize ans il quitte son Algérie natale devenue indépendante et débarque en France confié à sa grand-mère catalane alors que ses parents retournent en Algérie pour tenter de relancer leurs affaires. Il vivra quelque temps chez cette grand-mère adorée en compagnie d'un oncle ancien militaire détruit par les guerres, avant qu'elle ne décède. Ses parents reviendront d'Algérie rejetés par le nouveau régime et finiront pas divorcer, ce dont souffrira le jeune garçon. Suivront un séjour en Corse dans la famille paternelle, puis à Paris, interne au lycée Louis-le Grand, avant que ne surviennent la révolte de mai 68 et les années sida.
Cette traversée de la fin du XXe siècle nous est contée avec sensibilité. Quant au style on peut aimer les phrases longues et sinueuses mais regretter l'usage excessif des adjectifs et des énumérations.
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Un auteur que j'aime bien, depuis longtemps .
Cet ouvrage, proposé par mon libraire,
touché par sa lecture.
Pancrasi raconte son arrivée à Thuir.
Avec une écriture serrée et touffue
dans un texte court, il nous présente
des personnages, hors du commun.
Il faudrait consacrer un livre
à chacun d'entre eux ,tant ils sont surprenants.

D'abord le grand père, Jean, aigri par la perte
de l'Indochine et de l'Algérie. ..
Un canne entre les jambes, tel un scèptre,
il aboie des ordres à son épouse,
l'oblige à le porter du lit au fauteuil, et puis ...

Josephine, la grand mère a une piété xxl.
Sa chambre est assiégée par des vierges.
Un eczéma furieux lui ronge les mains,
elle ne peut plus égrèner son chapelet..
Elle voue un immense amour maternel
à son fils Noël, dandy militaire en perdition.

Noël, va festoyer sur le Lydia ensablé,
revient ivre, chez sa mère qui le porte,
lui aussi, et le traine au lit..
Il est le seul substitut paternel possible pour Jean Noël.
Déglingué sévèrement..mais presque présent et vivant ..
Ne sachant pourtant pas,être un père pour ses filles..

il y a ce jeune garçon en deuil de son pays
qu'il a dû quitter brusquement .
Les quolibets anti pieds noirs du lycée..
Ces grands parents maternels qu'il ne connaît pas
Toutes ces nouveautés qu'il doit affronter.
Il décide d'être transparent

Enfin il y a ses parents que l'exil a séparé .
La famille corse ....
L'entrée à Louis le Grand ..
De très,très belles pages sur 68..
et l'arrivée du sida...
Beaucoup de sensibilité, de sincérité dans ce récit dense
qui m'a moi aussi, beaucoup touchée.







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Il s'agit d'un récit autobiographique sur quelques années de ses 13 ans à un peu plus, que l'auteur avait effacées de sa vie. Il y revient donc, un peu moins de 60 ans après.

Guerre d'Algérie et indépendance.
La famille, ses parents sa soeur et lui ont tout perdu et ont dû fuir.
Indépendance acquise, ses parents retournent en Algérie pour essayer de refaire démarrer la minoterie familiale.
Jean Noël est confié à la garde de sa grand-mère, Joséphine, à Thuir, près de Perpignan.

Style.

Je lis dans différentes critiques concernant les années manquantes et d'autres livres, des phrases longues et sans fin. Certains apprécient, et le mot proustien revient parfois, d'autres, la plupart, évoquent une lassitude. En ce qui me concerne, fastidieux me vient à l'esprit et incompréhension tant certaines phrases se perdent en circonvolutions nous faisant oublier d'où on est parti et de fait où on veut aller. Mais bon, c'est le style Pancrazi. Pour Proust c'est différent mais revenons à ce qui nous manque.

Ce qui manque.

Souvenirs probablement douloureux et plus encore avant ses 13 ans c'est à dire en Algérie où le jeune Jean Noël a dû être le témoin visuel d'atrocités et en entendre d'autres, les enfants on le sait écoutent on ne peut mieux quant il le faut et sans le plus souvent en avoir l'air.
Recherche internet, une vidéo de l'auteur à propos de, je voulais leur dire mon amour. Il raconte, 50 ans après, son séjour en Algérie et son désir de retourner dans sa ville d'origine. Défendu et il retourne en France. Pourquoi lui a t on interdit ce retour. Pas un mot dans l'interview.
Même impression ici.
Pas d'explication attendue. Par exemple :
Pourquoi parle t il d'années manquantes alors que les précédentes en Algérie ont dû être plus horribles ?
Que ne parle t il de ses parents. A t il accepté leur départ ou l'a t il vécu comme un abandon ?
Pourquoi avoir attendu 50 ou 60 ans pour laisser sa mémoire surmonter l'oubli ?

Galerie de personnages.

Je vous laisse découvrir.
L'originalité de chacun guère originale car chacun étant unique. Et il en est ainsi dans chaque famille pour peu que l'on s'arrête à untel ou untel autre.
Ici untel autre devient Joséphine Noël ou cet autre trublion parisien d'emprunt dont j'ai oublié le prénom.

Enfin.

Jean Noël Pancrazi dont l'oeuvre est émaillée de pans de son histoire écrit il plus pour lui même ou a t il le souci du lecteur.

Les années manquantes.
Elles ont été vécues et elles seront vécues autrement à chaque fois que la mémoire s'y arrêtera faute de ne plus avoir le même âge.
Livre dont manque une partie de l'essentiel et témoignage de ce que peut être la souffrance humaine. Une synthèse de tous ces bouts d'histoire qui composent l'oeuvre de Jean Noël Pancrazi et sans manques, serait la bienvenue.
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Jean-Noël Pancrazi a deux registres, le roman et le récit, et qui les relie et les exhausse un style inimitable qu'on dit proustien pour faire simple car il est fait de longues phrases qui s'enroulent telles des lianes autour des sujets qu'il traite, comme pour en saisir toutes les nuances et les diffractions, dans un jeu de miroirs, de voltes et d'adjectifs.

Les Années manquantes s'inscrit dans le registre du récit, dans la continuité de Mme Arnoul, Long séjour ou Renée Camps, et c'est là, avivé, déchirant, dans le portrait sans cesse repris des siens, déracinés, perdus, à jamais malheureux d'avoir quitté l'Algérie, se cognant à eux, aux autres et à la métropole qui tout à la fois les a accueillis et rejetés, que Pancrazi est à son meilleur, se muant en mémorialiste exact, sensible et poignant d'une famille qui a été la sienne et qu'il a vu entrer sans remède dans la nuit.

Un texte magnifique.
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Un livre intéressant qui témoigne du retour des pieds-noirs d'Algérie dans un pays qui n'est plus non plus le leur, d'un ré-enracinement qui ne prend pas. Plutôt bien écrit, il a néanmoins le défaut d'être dans un style un peu trop proche de celui de Claude Simon (originaire de Perpignan également), mais en moins poussé et en moins bien. On se perd aussi parfois entre les différents personnages qui ne sont jamais exploités complètement jusqu'au bout. En revanche il réussit plutôt bien à rendre l'effacement de l'adolescence, le jeune homme fasciné par des proches à fort caractère, le bon élève qui ne fait pas de vagues et qui observe simplement et sans jugement.
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Dans ce récit autobiographique, J. N. Pancrazi, fils de rapatriés d'Algérie, nous raconte ses souvenirs douloureux d'adolescent complexé, débarqué dans le sud de la France, écartelé entre sa grand-mère catalane rigide, bigote, tourmentée mais affectueuse, sa famille paternelle corse un peu bohème, ses parents qui l'abandonnent en France puis reviennent pour se déchirer, se séparer et finir dans la solitude ou la folie. le tout écrit dans un style bouillonnant, en phrases longues et complexes où les personnages et les situations se mêlent et se confondent, où l'on se perd un peu parfois dans cette suite de tableaux presque hallucinés dominés par la Tramontane… Une grande solitude, une impression d'inutilité, un livre qui ne fait, heureusement, que 106 pages  et que je ne recommande pas !!!
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