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EAN : 9782072926228
112 pages
Gallimard (06/01/2022)
3/5   11 notes
Résumé :
Les années manquantes, ce sont celles qui ont suivi mon arrivée en Métropole, à l’âge de treize ans, et dont longtemps je n’ai pas voulu me souvenir. La période où je vivais seul, dans la maison de Thuir, avec Joséphine, la grand-mère catalane, infiniment pieuse, éprise de calvaires et de processions, à laquelle les parents m’avaient confié avant de repartir en Algérie ; Noël, le fils qu’elle adorait, l’officier démobilisé, abîmé par les guerres perdues, qui, très i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il s'agit d'un récit autobiographique sur quelques années de ses 13 ans à un peu plus, que l'auteur avait effacées de sa vie. Il y revient donc, un peu moins de 60 ans après.

Guerre d'Algérie et indépendance.
La famille, ses parents sa soeur et lui ont tout perdu et ont dû fuir.
Indépendance acquise, ses parents retournent en Algérie pour essayer de refaire démarrer la minoterie familiale.
Jean Noël est confié à la garde de sa grand-mère, Joséphine, à Thuir, près de Perpignan.

Style.

Je lis dans différentes critiques concernant les années manquantes et d'autres livres, des phrases longues et sans fin. Certains apprécient, et le mot proustien revient parfois, d'autres, la plupart, évoquent une lassitude. En ce qui me concerne, fastidieux me vient à l'esprit et incompréhension tant certaines phrases se perdent en circonvolutions nous faisant oublier d'où on est parti et de fait où on veut aller. Mais bon, c'est le style Pancrazi. Pour Proust c'est différent mais revenons à ce qui nous manque.

Ce qui manque.

Souvenirs probablement douloureux et plus encore avant ses 13 ans c'est à dire en Algérie où le jeune Jean Noël a dû être le témoin visuel d'atrocités et en entendre d'autres, les enfants on le sait écoutent on ne peut mieux quant il le faut et sans le plus souvent en avoir l'air.
Recherche internet, une vidéo de l'auteur à propos de, je voulais leur dire mon amour. Il raconte, 50 ans après, son séjour en Algérie et son désir de retourner dans sa ville d'origine. Défendu et il retourne en France. Pourquoi lui a t on interdit ce retour. Pas un mot dans l'interview.
Même impression ici.
Pas d'explication attendue. Par exemple :
Pourquoi parle t il d'années manquantes alors que les précédentes en Algérie ont dû être plus horribles ?
Que ne parle t il de ses parents. A t il accepté leur départ ou l'a t il vécu comme un abandon ?
Pourquoi avoir attendu 50 ou 60 ans pour laisser sa mémoire surmonter l'oubli ?

Galerie de personnages.

Je vous laisse découvrir.
L'originalité de chacun guère originale car chacun étant unique. Et il en est ainsi dans chaque famille pour peu que l'on s'arrête à untel ou untel autre.
Ici untel autre devient Joséphine Noël ou cet autre trublion parisien d'emprunt dont j'ai oublié le prénom.

Enfin.

Jean Noël Pancrazi dont l'oeuvre est émaillée de pans de son histoire écrit il plus pour lui même ou a t il le souci du lecteur.

Les années manquantes.
Elles ont été vécues et elles seront vécues autrement à chaque fois que la mémoire s'y arrêtera faute de ne plus avoir le même âge.
Livre dont manque une partie de l'essentiel et témoignage de ce que peut être la souffrance humaine. Une synthèse de tous ces bouts d'histoire qui composent l'oeuvre de Jean Noël Pancrazi et sans manques, serait la bienvenue.
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Un auteur que j'aime bien, depuis longtemps .
Cet ouvrage, proposé par mon libraire,
touché par sa lecture.
Pancrasi raconte son arrivée à Thuir.
Avec une écriture serrée et touffue
dans un texte court, il nous présente
des personnages, hors du commun.
Il faudrait consacrer un livre
à chacun d'entre eux ,tant ils sont surprenants.

D'abord le grand père, Jean, aigri par la perte
de l'Indochine et de l'Algérie. ..
Un canne entre les jambes, tel un scèptre,
il aboie des ordres à son épouse,
l'oblige à le porter du lit au fauteuil, et puis ...

Josephine, la grand mère a une piété xxl.
Sa chambre est assiégée par des vierges.
Un eczéma furieux lui ronge les mains,
elle ne peut plus égrèner son chapelet..
Elle voue un immense amour maternel
à son fils Noël, dandy militaire en perdition.

Noël, va festoyer sur le Lydia ensablé,
revient ivre, chez sa mère qui le porte,
lui aussi, et le traine au lit..
Il est le seul substitut paternel possible pour Jean Noël.
Déglingué sévèrement..mais presque présent et vivant ..
Ne sachant pourtant pas,être un père pour ses filles..

il y a ce jeune garçon en deuil de son pays
qu'il a dû quitter brusquement .
Les quolibets anti pieds noirs du lycée..
Ces grands parents maternels qu'il ne connaît pas
Toutes ces nouveautés qu'il doit affronter.
Il décide d'être transparent

Enfin il y a ses parents que l'exil a séparé .
La famille corse ....
L'entrée à Louis le Grand ..
De très,très belles pages sur 68..
et l'arrivée du sida...
Beaucoup de sensibilité, de sincérité dans ce récit dense
qui m'a moi aussi, beaucoup touchée.







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Ce livre est la plus récente contribution de l'auteur à son autobiographie. Sans doute un chaînon manquant.
A treize ans il quitte son Algérie natale devenue indépendante et débarque en France confié à sa grand-mère catalane alors que ses parents retournent en Algérie pour tenter de relancer leurs affaires. Il vivra quelque temps chez cette grand-mère adorée en compagnie d'un oncle ancien militaire détruit par les guerres, avant qu'elle ne décède. Ses parents reviendront d'Algérie rejetés par le nouveau régime et finiront pas divorcer, ce dont souffrira le jeune garçon. Suivront un séjour en Corse dans la famille paternelle, puis à Paris, interne au lycée Louis-le Grand, avant que ne surviennent la révolte de mai 68 et les années sida.
Cette traversée de la fin du XXe siècle nous est contée avec sensibilité. Quant au style on peut aimer les phrases longues et sinueuses mais regretter l'usage excessif des adjectifs et des énumérations.
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Jean-Noël Pancrazi a deux registres, le roman et le récit, et qui les relie et les exhausse un style inimitable qu'on dit proustien pour faire simple car il est fait de longues phrases qui s'enroulent telles des lianes autour des sujets qu'il traite, comme pour en saisir toutes les nuances et les diffractions, dans un jeu de miroirs, de voltes et d'adjectifs.

Les Années manquantes s'inscrit dans le registre du récit, dans la continuité de Mme Arnoul, Long séjour ou Renée Camps, et c'est là, avivé, déchirant, dans le portrait sans cesse repris des siens, déracinés, perdus, à jamais malheureux d'avoir quitté l'Algérie, se cognant à eux, aux autres et à la métropole qui tout à la fois les a accueillis et rejetés, que Pancrazi est à son meilleur, se muant en mémorialiste exact, sensible et poignant d'une famille qui a été la sienne et qu'il a vu entrer sans remède dans la nuit.

Un texte magnifique.
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Dans ce récit autobiographique, J. N. Pancrazi, fils de rapatriés d'Algérie, nous raconte ses souvenirs douloureux d'adolescent complexé, débarqué dans le sud de la France, écartelé entre sa grand-mère catalane rigide, bigote, tourmentée mais affectueuse, sa famille paternelle corse un peu bohème, ses parents qui l'abandonnent en France puis reviennent pour se déchirer, se séparer et finir dans la solitude ou la folie. le tout écrit dans un style bouillonnant, en phrases longues et complexes où les personnages et les situations se mêlent et se confondent, où l'on se perd un peu parfois dans cette suite de tableaux presque hallucinés dominés par la Tramontane… Une grande solitude, une impression d'inutilité, un livre qui ne fait, heureusement, que 106 pages  et que je ne recommande pas !!!
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critiques presse (4)
Lexpress
10 mai 2022
C'est le chaînon manquant, le livre qui vient dûment enrichir l'œuvre romanesque autobiographique de l'un de nos écrivains les plus attachants, Jean-Noël Pancrazi.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Bibliobs
02 mai 2022
« Les années manquantes », ce sont celles que l'auteur a vécues lorsqu'il a été rapatrié, seul, d'Algérie.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaLibreBelgique
24 janvier 2022
Avec ce court livre à l'écriture dense, aux descriptions très visuelles et à l'émotion contagieuse, on a le sentiment que l'auteur de Madame Arnoul ou La montagne fait ses adieux à l'écriture.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
13 janvier 2022
Les Années manquantes, désigne parfaitement cette mémoire à la fois dispersée et précise que l’écrivain s’efforce de reconstituer comme un enfant le ferait avec les pièces d’un puzzle.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je m'habituais à la pension – c'était, après tout, une maison qui m'accueillait - , l'étage des box des pensionnaires de province avec pour seul décor le petit lit, la cantine, une photo accrochée sur la cloison de bois – mais laquelle à mon tour ? - , les journées pareilles, les têtes penchées de jeunes pénitents rivaux et silencieux dans la grande salle d'étude à peine éclairée de Louis-le-Grand ; juste un café à L’Écritoire, le dimanche, sur la place de la Sorbonne, grâce aux petits mandats que m'envoyait Juliette ; je lui devais de ne pas avoir trop honte avec ma bourse qui couvrait à peine les frais de la pension, mes habits démodés, l'accent d'Alger que j'avais gardé, mon ignorance de Paris autour (….).
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Ils ne dormaient plus ensemble. Papa avait pris l'habitude de venir s'allonger dans ma chambre, dans le petit lit à côté du mien. Je l'entendais se lever après minuit, se poster à l'angle du couloir, debout, tremblant, tel un vigile halluciné qui, après être resté allongé, tout habillé, avec son chapeau usé, montait le guet, surveillait le moindre mouvement, le moindre rêve de cette femme adorée qui ne voulait plus de lui, l'accusait de rester sans travail, sans ressort, tout juste bon à l'espionner.
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[...] on confondait si facilement la fatigue et la paix, l'usure et la sagesse, le renoncement et l'équilibre.
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Videos de Jean-Noël Pancrazi (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Noël Pancrazi
« Cela faisait plus de cinquante ans que je n'étais pas revenu en Algérie où j'étais né, d'où nous étions partis sans rien. J'avais si souvent répété que je n'y retournerais jamais. Et puis une occasion s'est présentée : un festival de cinéma méditerranéen auquel j'étais invité comme juré à Annaba, une ville de l'Est algérien, ma région d'origine. J'ai pris en décembre l'avion pour Annaba, j'ai participé au festival, je m'y suis senti bien, j'ai eu l'impression d'une fraternité nouvelle avec eux tous. Mais au moment où, le festival fini, je m'apprêtais à prendre comme convenu la route des Aurès pour revoir la ville et la maison de mon enfance, un événement est survenu, qui a tout arrêté, tout bouleversé C'est le récit de ce retour cassé que je fais ici. » J.-N. P. Jean-Noël Pancrazi est l?auteur de nombreux romans et récits, parmi lesquels "Les quartiers d?hiver", "Tout est passé si vite", "Madame Arnoul" et "La montagne".
+ Lire la suite
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