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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voilà un album bien sombre, tant par l'histoire que les personnages et les dessins.
Nous sommes en Savoie au lendemain de la Grande Guerre. Dans un pays meurtri un nouveau malheur est survenu : des hommes ont été emportés par une avalanche. C'est ainsi que Blanca et sa belle-fille Pauline se retrouvent veuves et le jeune Florentin orphelin.
Nos héros au caractère bien trempé, comme il se doit pour des montagnards, ne vont pas rester à se lamenter et décident de s'unir. Affrontant le froid, la neige et la fatigue d'un trajet long et dangereux, ils partent poursuivre l'activité des hommes disparus : le colportage.
La route est semée d'embûches, notamment en la personne d'un ancien soldat sans scrupules.
Au-delà de l'histoire, cet album présente un intérêt historique, l'auteur ayant fait de nombreuses recherches. À ce sujet, les quelques pages en fin d'ouvrage dans lesquelles il explique son travail sont très intéressantes.
Suivre la vie des trois héros, montagnards courageux et déterminés, a constitué un agréable moment de lecture dont je remercie Babelio et les éditions Casterman.
Les couleurs et les lumières s'harmonisent parfaitement avec l'atmosphère de l'album. Tristes et sombres au début, sur lesquelles le blanc de la neige tranche radicalement, elles évoluent vers un peu plus de gaieté en fin d'album. L'effet est très réussi.
Je me permets de terminer sur une note plus négative : je n'ai pas du tout aimé les visages des personnages. Certes, les traits sont durs pour exprimer la dureté intérieure des protagonistes, mais je n'ai pas du tout aimé la façon dont ils sont dessinés, je les ai trouvés franchement laids. Comme on dit, c'est une affaire de goût, mais je n'ai pas aimé, voilà.
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J'ai trouvé cette BD très noire, tant au niveau des dessins que de l'histoire elle-même. La plupart des planches sont très sombres, y compris celles se situant dans la neige. Les visages des personnages sont durs et dénués d'une quelconque beauté. Pourtant, l'histoire se veut un hymne aux femmes courageuses, partant à l'aventure affronter mille dangers pour survivre dans la période de l'après-guerre.

Elles quittent la Savoie sans but vraiment précis si ce n'est survivre en colportant des articles de mercerie. Elles ont aussi une montre à restituer à l'épouse veuve de son propriétaire, tué dans cette guerre dite grande dont sont morts aussi leurs conjoints. Ainsi, leur périple les mène jusqu'à Rouen où elles embarqueront pour l'Angleterre avec comme objectif la Nouvelle-Zélande.

J'ai eu du mal à accrocher à leur histoire, douloureuse certes, mais leurs traits si durs ne m'ont guère inspiré de compassion, d'autant que ce périple et certaines de ses péripéties paraissent peu vraisemblables..



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Le sentier des reines ne m'a guère passionné malgré certaines qualités objectives. Beaucoup de pages où l'on suit une dame accompagnée d'une femme plus jeune et d'un adolescent introverti qui fuient un village savoyard meurtri par une avalanche après les dures années de guerre. Ils sont poursuivis par un poilu rescapé pour une vague histoire de montre.

Cela se veut malgré tout être une ode à l'émancipation des femmes après le contexte de la Première Guerre Mondiale. C'est surtout un road-movie interminable. La colorisation sera bien grise ce qui rend un aspect assez terne pour cette oeuvre.

On peut crier au chef d'oeuvre et à la somptuosité. Cela ne sera guère ce que je pense. Il reste le témoignage d'une époque réellement difficile pour notre pays.
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Le sentier des reines
Anthony Pastor
BD
Casterman, 120p +quelques précisions pour finir, 2015


La couverture montre un chemin enneigé. Il semble y avoir du vent. La route est difficile. Une femme, à l'avant, tient un bâton pour faciliter la marche, et porte dans le dos une balle. A l'arrière, se tient une autre femme avec un bagage à l'épaule. Au centre, un mulet lourdement chargé est conduit par un jeune garçon. C'est cet enfant-là qui fait office de narrateur à la première personne. Il accompagne les deux femmes, ses reines, qu'il admire , la plus âgée, Blanca, pour sa détermination, l'autre, la belle-fille de la précédente, Pauline, pour sa beauté, qu'il aime en secret. Il se sent très bien avec elles deux.
L'action se passe en Savoie, dans la Tarentaise, en 1920. Les deux femmes sont veuves, non pour avoir perdu leurs maris et leur fils à la guerre, mais les hommes, des colporteurs, changés par les horreurs des combats, sont morts emportés dans une avalanche, ainsi que les deux parents du garçon, Florentin.
Blanca décide de faire du colportage, pour gagner un peu d'argent. Les hommes de la famille pensent que c'est un travail d'homme. Et pendant la guerre, n'ont-elles pas remplacé les hommes, n'ont-elles pas fait leur travail ? Les femmes s'exposent à de grands dangers, la neige, la fatigue, la faim, les mauvaises rencontres dont un poilu ivrogne précisément, qui dit avoir été l'ami du fils de Blanca ; à eux deux, ils allaient vendre une montre volée. Il est à la recherche de ladite montre. Blanca n'hésite pas à tirer sur lui. Mais la violence lui répugne.
le père de Blanca fut un contrebandier. Il a cherché fortune en Argentine, les choses ont mal tourné, il est revenu au pays, il est mort tué par un gendarme. Blanca trouve la montre, et décide de rendre son honneur à la famille. Elle la restituera à sa propriétaire.Ce qui mènera le trio jusqu'à Rouen. Pour arriver là, il prendra l'auto pilotée par une infirmière féministe avec qui Blanca se sent en communauté d'esprit, et le train, lequel déraille, comme il était fréquent à l'époque. Alors Blanca, poursuivie par le poilu qui l'a retrouvée dans le train, saute dans une barge, celle de deux marchands de bois du Morvan. Ils font glisser leur bois dans les eaux de l'Yonne, puis de la Seine. Eux aussi ont la gâchette facile et tirent sur le poilu. de là, le trio poursuit sa route jusqu'au Havre, où ils s'embarquera pour l'Angleterre puis la Nouvelle-Zélande, où les femmes ont le droit de voter depuis 1893.
Après l'exil de son père, Blanca initiera une autre vie, guidée par des idées qu'elle n'a pu connaître à l'école, faute d'y être allée. L'ignorance empêche la liberté. Florentin découvre l'auto, le train, la grande ville. Il va vers son âge d'homme. Blanca emmène le poilu avec elle. Elle est heureuse qu'il soit vivant et il facilitera le voyage des femmes.
le bédéiste s'appuie sur des photographies anciennes pour représenter les personnages féminins avec les coiffes traditionnelles, les villes telles qu'elles étaient en 1920. Les dessins sont expressifs avec la dureté des traits des femmes, le visage râpeux de l'enfant. Pastor montre le courage de deux femmes qui veulent sortir de la société patriarcale qu'elles ont toujours connue. le frère de Blanca apparaît comme obéissant à sa femme, une directrice d'école intolérante et obtuse. Aucun des deux n'imagine un changement de société. Pastor fait voir la force de ses héroïnes, leur persévérance, leur intelligence. Depuis 1920, la situation a évolué, mais le combat vers l'égalité hommes/femmes n'est pas encore gagné, et le sexe dit faible a encore à lutter.
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Et voilà, encore une BD du comité de lecture de terminée. Et cette fois, je peux dire que c'est une belle découverte, pas comme la dernière que j'ai lue…

J'ai beaucoup aimé cette histoire de Blanca et Pauline qui, alors que leurs maris viennent de revenir sains et saufs de la guerre, les perdent presque aussitôt dans une avalanche. Tout au long de cette bande dessinée, on voit le courage de ces deux femmes, accompagnés de ce petit orphelin qui a perdu ses parents dans la même avalanche. Ne pouvant plus compter que sur elles-mêmes, elles se décident à partir colporter au travers de la Savoie, pour vendre leurs marchandises et gagner de quoi vivre. Mais si seulement c'était si simple ? Mais elles sont poursuivies par un poilu un peu inquiétant qui souhaite mettre la main sur quelque chose qui est en leur possession. A chaque fois qu'elles croient l'avoir semé, il finit par retrouver leur trace. C'est qu'il est tenace le bougre. Et du coup, il n'en est que plus inquiétant.

Une bonne histoire donc, mais j'y apporterai tout de même un petit bémol. Sans pour autant vous révéler la fin, personnellement, j'ai trouvé qu'elle était venue trop vite, qu'il manquait quelque chose. J'aurais bien aimé que ça aille un peu plus loin, qu'on en sache un peu plus.

Par contre, là où ça pèche, c'est au niveau des dessins. Je ne suis pas vraiment fan de ce style. Alors certes, ils contribuent largement à l'ambiance un peu glauque de l'histoire en générale, à ce climat d'inquiétude qui flotte autour de nos personnages, et tout ceci est renforcé par des couleurs sombres, un peu froides, mais personnellement, je trouve ça un peu brouillon et ça me dérange. Heureusement que l'histoire est intéressante.

Pour conclure, ça reste tout de même une bonne BD qui vaut le détour.
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Ce copieux one-shot débute en plein hiver, dans un petit village de montagne en Savoie, en compagnie de la veuve Blanca Dupraz. Cette dernière vient de perdre son mari et son fils, pourtant revenus vivants de la Grande Guerre, dans une avalanche. Accompagnée de sa belle-fille Pauline et de Florentin, jeune adolescent orphelin depuis ce drame, la veuve décide de quitter le village, tout en reprenant l'activité de colportage de son époux. En chemin, le trio croise néanmoins la route de Félix Arpin, un poilu rescapé de la guerre qui n'a qu'une idée en tête : récupérer la montre en or dérobée par le mari de Blanca sur le cadavre d'un officier et dont les deux hommes s'étaient promis de partager le fruit de la vente…

Ce road-movie invite donc à suivre les pas de deux femmes et d'un adolescent, poursuivis par un ancien soldat sur les routes enneigées d'après-guerre, en 1920. Anthony Pastor (Las Rosas) y dresse le portrait d'une société française qui peine à se remettre du conflit qui a frappé l'Europe. Dépeignant les conditions de vie difficiles de l'époque, l'auteur décrit non seulement un monde en pleine mutation, mais également des femmes qui rêvent de liberté et d'émancipation. Alors qu'elles ont rempli la plupart des tâches des hommes pendant quatre longues années, elles ont souvent du mal à reprendre leur place dans cette société qui ne leur accorde même pas encore le droit de vote. Tout au long de cette course-poursuite à travers la France, l'auteur parvient à faire souffler ce vent de liberté qui accompagne avec brio le périple du trio.

Visuellement, le travail d'Anthony Pastor est également remarquable. S'inspirant d'anciennes cartes postales, il parvient non seulement à restituer avec maestria l'ambiance et les décors d'époque, mais il livre également des personnages attachants, malgré la sévérité de leurs visages. Notons également qu'un cahier graphique, reprenant textes explicatifs et croquis, permet d'en apprendre plus sur la création de ce bel ouvrage.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Savoie, hiver 1920

Après le décès brutal de leurs hommes, Blanca et Pauline accompagnées du jeune Florentin prennent la route en secret. Nécessité de survie pour reprendre l'activité de colportage des disparus ou fuite en avant pour échapper à l'atmosphère délétère du village, c'est le début d'un voyage étonnant à travers un pays meurtri...

Femmes de caractère

Blanca, l'aînée forte en gueule et en actes, est le moteur du groupe. Armée d'un féminisme instinctif, assoiffée de découvertes, elle avance coûte que coûte malgré l'hostilité masculine omniprésente. Pauline elle est plus discrète. Au premier regard, on pourrait la croire soumise, mais sous des dehors fragiles elle cache une femme vaillante, prête à s'offrir une vie meilleure. Complémentaires, elles vont réussir à se faire une place dans un siècle qui n'aime ni leur audace ni leur émancipation.

Noirceur d'une époque

On ressent au travers des pages toutes les contradictions de l'après-guerre. Les hommes sont en minorité, les femmes ont pris leur rôle pendant plusieurs années, et pourtant la société leur dénie la place qui leur revient. L'univers est passionnant, mais comme souvent dans les BD, pas assez approfondi à mon goût. J'aurais tellement apprécié entrer plus en profondeur dans la vie de Pauline et Blanca, et dans celle de tous les villageois et citadins croisés au long de leur périple. Mais bon, je pense que c'est le support BD qui veut ça. Et graphiquement, je dois admettre que j'ai été séduite. le trait rend admirablement l'atmosphère sombre et gluante de ces années noires. L'auteur a un souci du détail qui rend réaliste chacun de ses dessins (mention spéciale aux superbes costumes savoyards).

En somme, moi qui n'en lis que peu, je suis quand même plutôt contente d'avoir découvert – par hasard – cette bande dessinée... dont la fin ouverte me laisse espérer une suite !
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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Nous sommes au lendemain de la Grande guerre, après avoir perdu leurs « hommes », deux femmes et un adolescent décident, au mépris de toutes les conventions de l'époque, de quitter leur hameau retiré dans les montagnes de Savoie pour essayer de vivre autre chose. Leur périple va être mis à mal par l'arrivée d'un ancien Poilu désireux de récupérer –par tous les moyens- une montre gousset que le mari d'une de nos héroïnes a ramené du front. Etonnant de retrouver Anthony Pastor aussi loin de ce qu'il a fait précédemment mais ravi de voir qu'il s'en sort encore mieux. Son scénario est un mélange futé de réalité historique et de fiction, il a eu l'intelligence d'enrichir cette histoire de destins de femmes traversant une France en pleine mutation, d'une intrigue réaliste pleine de suspense qui donne aux Sentiers des Reines un air de road-movie historico social passionnant. La partie graphique là aussi laisse parfois sans voix, Pastor, par un travail de recherche iconographique studieux, rend magnifiquement les paysages de l'Après-Guerre, que ce soient les solitudes enneigées des montagnes savoyardes où les quartiers des villes traversées par notre étrange équipage. Bref, une réussite en tout points. Un peu de musique pour aller avec: http://bobd.over-blog.com/2015/12/reines-et-roi-le-sentier-des-reines-vs-wolf-hall.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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