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Il n'y a pas une, mais douze maisons pour former ce squelette. Celui qui maintient les souvenirs bons ou mauvais pour en faire 35 ans de vie, et peut-être déjà un peu plus.
Ce squelette qui porte toute la peine de la mort du Grand-Singe son père, le souvenir de la grand-mère décédée elle aussi.
De chacune de ces maisons qui ont vu grandir le Bébé-singe avec ses peines et ses questions, l'incompréhension de la mauvaise-famille, le rejet de celle qui vient de là-bas et qui ressemble tant au père. de celle qui ne veut pas rentrer dans le rang et s'obstine à construire ces cabanes qui dérangent l'ordre établi, l'allée rectiligne des pommiers en fleurs.

Alors elle nous les présente une à une telles qu'elles sont dans sa mémoire, bonheur, malheur, souvenirs, famille, décès, regrets, silences, rencontres. Tout y est posé pêle-mêle et laissé à notre regard de lecteur parfois un peu perdu.

L'utilisation de la troisième personne tout au long du roman est parfois gênante mais maintient bien la distance entre l'autrice et celle qui évolue à sa place dans la maison squelette.
Comme un double qui serait un autre soi, mais différent, celui qui a vécu, subi, souffert, aimé ou détesté, qui a espéré vibre autrement et pleuré le décès du père, le seul véritable homme et pilier de sa vie.

Un roman assez étrange que j'ai eu du mal à lire mais que je n'ai pourtant pas eu envie de lâcher pour autant. Une écriture singulière pour dire les sentiments tenus à distance, comme pour se protéger et moins souffrir, malgré l'afflux puissant des souvenirs et des regrets.

Enfin, aucun nom mais des surnoms pour désigner, pointer, marquer, éviter, dire sans dire puisque personne, tout comme aucun lieu, n'est mentionné vraiment. Ce qui rend parfois la lecture compliquée et alourdi le rythme, c'est forcément voulu mais à mon avis c'est dommage. du coup, j'ai trouvé cela fastidieux à lire par moments. Et pour moi cela casse l'intensité du message qui est avant tout la douleur de perdre un être cher, ici le père. C'est malgré tout une lecture intéressante, un texte où l'autrice met à nu ses sentiments, et réussi à nous toucher par sa sincérité.

https://domiclire.wordpress.com/2023/10/16/la-maison-squelette-camille-patrice/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Merci à Gilles Paris pour la découverte de ce livre, je ne l'aurais probablement pas lu sans son envoi et j'aurai raté quelque chose car il sort de l'ordinaire et m'a beaucoup plu. C'est ici un roman très original que nous propose Camille Patrice tant par sa forme avec l'alternance de moments crus, forts et de poésie que par son contenu car elle se raconte par les maisons qu'elle a habité. Et ça m'a interpellée car je crois au passé des habitations et aux vibrations qui restent et qui influent sur les nouveaux occupants. Ca m'a aussi interpellée car si on réfléchit bien chaque lieu où nous avons habité nous a laissé des souvenirs qu'ils soient bons ou mauvais. Même ceux de notre enfance, on a tendance à les rattacher à des personnes, des évènements, une époque.

L'auteur donc se raconte aux lecteurs à travers une dizaine de maisons, ce qui est aussi curieux et inhabituel c'est qu'elle ne donne aucun nom, ni aucun prénom tout du long. En effet, elle utilise la fonction + 1 adjectif qui définit la personne, comme par exemple sa mère qu'elle appellera « maman poupée » pour son père ça sera plutôt « grand singe »… C'est assez déstabilisant au départ mais très vite on s'y habitue et on prends le pli. Il y a quelques choses qui résonne en nous au détour des visites que l'auteur nous fait faire dans ses maisons, je me suis surprise à plusieurs reprises à penser aux lieux que j'ai habité et quelques souvenirs se sont immédiatement rappelés à moi, malheureusement pas que des bons mais c'est une expérience particulière.

L'autrice nous parle de ses deux familles un côté très bourgeois vieille France et l'autre Maghrebine pauvre, c'est à la suite de la mort de son père qu'elle s'est lancé dans l'écriture de ce livre, qui est son premier roman. J'ai aimé malgré le style trash à certains moments que ce ne soit pas du voyeurisme et que ça reste une invitation à un voyage assez original et inattendu. Elle ne nous cache rien de ses joies, ses amours, ses espoirs, ses secrets, ses colères, détestations et à travers tout cela c'est un peu de nous que nous retrouvons. le dernier chapitre m'a marqué et l'épilogue est juste beau.

Un livre coup de poing au style soigné sur la découverte de soi et la reconstruction nécessaire après un deuil. Comment surmonter l'échec du père et sa mort qui remue tant de souffrance et de manque. Elle nous rappelle que la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille et qu'il est compliqué de vivre entre amour et haine, espoir et désespoir la plupart du temps. Un premier roman extrêmement réussi et qui, je l'espère, ne sera pas le dernier car je vais suivre Camille Patrice de près.
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Avant tout merci à Stéphane Blanc responsable des chroniqueurs de 20minutes.fr de m'avoir permis de lire ce livre, qui paraitra le 6 septembre prochain, aux Editions Léo Scheer.
La quatrième de couverture m'avait plu.
Ce livre est très exigent, les personnages n'ont pas de noms, mais des surnoms, cela a été difficile pour moi de suivre l'histoire, cela la rend le livre pesant, opprimant, comme les différentes habitations où l'héroïne a vécu, et qui ont chacune à leur manière un lien, une raison d'être, dans cette quête aux souvenirs qui est entreprise à la suite de la mort du père.
Le moyen utilisé pour raconter la vie de l'héroïne à travers ses lieux d'habitation est très original, et m'a beaucoup plu.
le style est bon, mais lourd et lent, moyennement fluide, mais il colle parfaitement à la gravité du sujet. La fin permet de comprendre l'absence de noms, poussée à l'extrême par l'auteure, mais la particularité des surnoms m'a bloquée. Je suis certaine que ce livre sera le coup de coeur d'autres personnes, c'est une histoire terrible et dure.
Personnellement je n'ai pas réussi à l'apprécier pleinement.
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Chronique réalisée lors du live de Camille Patrice

"La Maison squelette"

Tout le monde sait que pour qu'une maison reste bien droite, il faut que les fondations soient optimales.
Pour que notre corps soit solide, il faut que notre squelette soit sans faille.
Et bien pour vivre sa vie, il faut que tout soit réuni...

Avec son livre, Camille nous fait pénétrer dans sa vie et dans sa famille par toutes les portes d'entrées des maisons ou elle a grandit, ou elle s'est construite, et ce, à pas-de-géant ou à pas de souris, on la suit sans bruit pour ne déranger autrui.

Avec des moments de joies et des moments de peines.
Avec une famille, aimante d'un côté et pas de l'autre.
Avec des failles qui risquent de tout faire s'écrouler comme un château de cartes.

On évolue avec elle, on a de la joie et de la peine avec elle.
Camille se livre avec une plume à la fois légère et appuyée, avec poésie et dureté.

Toutes les maisons qu'elle a côtoyées ont fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui, et c'est à ses côtés que l'on apprend à aimer la maison de son enfance, chère à son coeur et qu'elle à quitter trop vite...

Derrière tous ses mots littéraires et maux physiques, se cache un regret qui la suit comme son ombre, celui de ne plus avoir auprès d'elle, son cher papa "le grand singe"...
Un père connu qui est devenu presque inconnu.

En lisant ce livre, vous comprendrez comme "bébé-sourire", c'est éteint par moment et s'est rallumé par la suite.
Un livre étonnant dans sa façon d'être écrit, et un brin déstabilisant avec tous les surnoms présents.

Les clés d'une maison, peuvent parfois être les clés du bonheur, quand pensez vous madame Patrice ?

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Il est extrèmement difficile de faire oeuvre littéraire avec ses souvenirs personnels. L'autobiograhie et l'autofiction ont été un des drames navrants de l'écriture française ces dernières années… le risque de raconter les épidodes de sa vie par sections de “vécu” est omniprésent, il est souvent lassant et mal écrit, voire insignifiant ou, dans le cas de célébrités, rédigé par des hommes de mains dont c'est la fonction cachée.
Ces livres sont souvent mal reçus, hormis lorsque le “romancier” a vécu des drames à la mode : positionnements sur sa sexualité ou sur sa marginalité, agressions racistes et/ou sexuelles, etc.
Le projet de Camille Patrice contenait en germe certains de ces risques. Elle les a évité car elle est une femme de culture, elle est une véritable romancière, elle fait oeuvre de littérature : son style, son rythme surtout (je dirais sa scansion dans les phrases), sa poésie à l'évocation d'une situation loufoque ou tragique, la joliesse d'un détail de décor, sa détermination à contenir sa rage du deuil inextinguible, l'enfoncement progressif dans la douleur, sa maturité face aux comportements inappropriés, l'inaltérabilité de ses appréciations sur autrui et sur le monde en général, la vulnérabilité de son identité, la hauteur tragique de sa solitude et de ses renoncements ne sont pas que des évènements vécus racontés à la chaîne.
C'est l'imprégnation d'un monde réellement personnel, d'une personnalité vigoureuse, d'un regard retenant des larmes, d'un essoufflement constant devant le drame personnel, qui surgissent sous la forme d'un des textes le plus construit et le plus émouvant à lire actuellement. de la littérature vraie. Extrèmement rare dans le monde actuel de l'autocontemplation.
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Bouleversant
Ce premier roman de Camille Patrice est à mon avis une grande révélation de cette rentrée littéraire. À partir du décès de son père, "le grand singe" comme elle l'appelle, l'auteure nous raconte les histoires de ces deux familles, l'une issue du Maghreb, l'autre de la bourgeoisie française. Elle le fait à travers les diverses maisons où elle a vécu, de son enfance à l'âge adulte. Mais Camille Patrice ne "raconte" jamais,. Non. Elle nous fait "ressentir" ce qu'elle a vécu. Dans un style à la fois moderne, parfois poétique et totalement organique, elle nous livre ses colères, ses amours, ses joies et ses dégoûts, le tout nimbé d'un féminisme discret mais omniprésent. j'ai dévoré ce livre en 2 soirées, jusqu'au dernier chapitre qui est un vrai coup de poing et son épilogue. le grand singe n'est pas mort. Il restera à jamais dans son coeur. À lire absolument.
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C'est un roman à la construction originale et à l'écriture tantôt poétique, tantôt cru dans lequel se livre l'autrice. Camille Patrice nous parle de ses maisons. Ces maisons dans lesquelles elle a vécu, qu'elle a fréquentée et où se mêlent souvenirs heureux et malheureux. De la maison de son enfance (celle qui tient une place toute particulière dans son coeur), à celle de ses grands-parents berbères, chez  sa grand-mère maternelle en Bretagne,  en passant par la Corse, ce sont une dizaine de maisons qui l'ont forgée avec en toile de fond l'esprit du père disparu. Un père qui a connu son heure de gloire puis la chute, sans jamais totalement se relever.

Dans ce livre, point de prénom, juste des surnoms "bébé-sourire" pour l'autrice, "bébé soeur", "maman poupée" pour la mère, "petite Anne" pour la grand-mère maternelle, "Grand singe" pour le père.
On se laisse porter par l'écriture de Camille Patrice de maison en maison, nous entrons dans ses souvenirs et en parallèle c'est un peu de nous que nous retrouvons. Pendant ma lecture j'ai également pensé à toutes ces maison que j'ai habité et à tous les souvenirs que j'y ai. Ce roman c'est beaucoup de l'autrice mais un peu de nous également.
Un roman autobiographique particulier qui m'a beaucoup touchée. 
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Camille Patrice - La femme bleue

Pour La maison squelette



La maison squelette est construit autour de la mort du père, laquelle déclenche chez l'héroïne l'afflux de souvenirs d'une famille improbable, à deux pôles, l'un du Sud, des Touaregs déplacés en France, l'autre du Nord, des bourgeois taiseux.
Les maisons sont les piliers de la mémoire et finissent par former le squelette de la psyché de l'autrice mais surtout celui de sa langue, à la naissance de laquelle on croit assister «en direct » dès le début de la lecture .
Puissante, rauque, acérée, tonique, jamais convenue, personnelle, violente, heurtée mais fluide, cette langue nous débarque en deux mots de la Chine à la Grèce…., mais surtout elle est vraie, d'une honnêteté radicale, politique.
On dirait que l'autrice elle même est étonnée par ce qui s'écrit, qu'elle se balade dedans comme dans un paysage, avec l'absence totale de psychologie et la justesse de perception d'un enfant.
J'aime tout particulièrement les pages sur la nature, bien loin des cartes postales, âpres et attentives aux mouvements des ombres.
Parfois, la drôlerie affleure, tant l'héroïne s'accable elle même et s'acharne à se donner le mauvais rôle, ainsi qu'un Auguste méchant.
Il existe un suspens dont on subit la tension sans savoir de quoi il s'agit et qui se résout soudain, dans une bascule stylistique archi gonflée, un monumental coup de poing.
Tout le livre est un poème sauvage, audacieux, incandescent qui déploie le Non comme bannière, le Non d'Antigone face au Pouvoir, pour que, après la bascule de la mise à nue, après la dévoration que représente tout deuil, s'amorce le Oui...
Je souhaite à Camille Patrice, la femme bleue, autant de livres que de vies, et plus encore ; avec mon admiration pour ce travail d'une saisissante beauté.


Pascale B.
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Un roman dans lequel amour et haine se côtoient sans cesse. Bonheur et douleur y sont intimement liés. L'auteur se livre telle une femme colérique, dont l'élan vital pousse aux extrêmes.
La construction du livre, de Maison en Maison est agréable à suivre et balaye une trentaine d'années de vie de façon originale. La lecture est facile et fluide, avec un style tantôt crû, tantôt travaillé
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Je suis désolée de ne pas être arrivée au bout de ce livre : l'écriture est extraordinaire de précision, elle est taillée en diamant et en diamant lourd et pointu. Elle m'a touchée au coeur. Et ça m'a fait tellement mal que je n'ai pu qu'abandonner. Comme je lisais un petit nombre de pages chaque jour, je ne me suis pas retrouvée dans les personnages, ni les différentes maisons. J'essaierai de relire ce livre peut-être quand mes émotions personnelles en lien avec ma famille seront un peu atténuées. Je ne sais pas comment évaluer un livre qu'on n'est pas arrivé à finir.
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