AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 244 notes
5
22 avis
4
17 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La fabrique de la terreur : dernier épisode de la trilogie de Frédéric Paulin ( dite trilogie "Benlazar" ) sur le djihadisme moderne, le deuxième opus explorait les années 1996 à 2001.

2010 à 2015, la chronologie détaillée des faits tragiques de la montée en horreur de l'islamisme radical figure en fin d'ouvrage, jusqu'à la nuit de terreur à Paris le 13 novembre 2015. Frédéric Paulin est un remarquable conteur. Il relie tous ces évènements entre eux en imaginant la vie quotidienne de personnages fictifs. Il y a Wassim et son amoureuse Maram, avec eux le lecteur vit la révolution du jasmin en Tunisie, premier éclair d'une révolution arabe qui va rapidement embraser la Lybie et l'Egypte puis l'Irak et en la Syrie avant d'exploser en Europe. Adel a choisi de réformer le système politique tunisien par la voie des élections. Wassim va basculer dans la clandestinité. Et puis il y a Simon le français de Lunel, musulman dérouté puis perdu dans son propre pays avant de devenir chair à canon d'un État islamique en Irak et au Levant. Désormais Ben Laden tué le 2 mai 2011 et Al-Qaïda représentent le passé, Daech représente l'avenir. L'auteur écrit au présent alors que des faits passés sont relatés, cela renforce l'impression d'action, le suspense et cela va jusqu'à provoquer des rebondissements.

Frédéric Paulin remet en scène les personnages principaux des deux opus qui ont précédé l'arrivée de la terreur en France. Mais l'être humain évolue, Tedj Benlazar que l'on imagine âgé, ronge son frein dans la solitude avant de tenter une dernière action d'éclat. Fini Arno le journaliste d'investigation, place à Réif le prof d'histoire-géo à Lunel et papa de deux garçons. Son couple va mal, c'est Vanessa qui a pris sa place de journaliste free lance là où les peuples se révoltent. Elle est contrariée dans sa démarche, impuissante, comme son père autrefois, à approfondir des faits d'apparences anodines mais qu'elle sent primordiaux. Son questionnement est fondamental " Pourquoi basculer dans l'extrémisme ? ". Elle va finalement et tout simplement s'efforcer de sauver quelques vies humaines.

Laureline Fell personnalise toute l'impuissance des services français à anticiper. DGSE - RG -DGSI fusionnés et réorganisés, comme si une réforme administrative pouvait être gage de réussite face à une menace qui a évoluée et qui ne recrute plus grâce à des réseaux humains financés par le blanchiment d'argent mais avec internet pour des attentats low cost.

Le récit de Frédéric Paulin passionne, c'est un art de raconter et l'auteur le maîtrise à la perfection. Son récit est émouvant avec des personnages fictifs sensibles, fragiles, attachants et qu'on a envi d'aider par exemple lorsqu'on voit un jeune de 14 ans partir excité et joyeux assister à son premier concert. Il est sur un nuage de bonheur. Et sans cesse L Histoire ramène le lecteur à une réalité de terreur avec des noms comme Mohammed Merah, Molenbeek-Saint-Jean, Abdelhamid Abaaoud ou Charlie.

Bardée de prix littéraires amplement mérités, la trilogie Benlazar démontre toute la pertinence du roman noir pour décrire et analyser l'état d'une société.

Frédéric PAULIN : La fabrique de la terreur. Parution le 5 mars 2020. Agullo Éditions, collection Agullo Noir. ISBN 979-1095718734.
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
Commenter  J’apprécie          20
Coucou, je viens de finir la fabrique de la terreur de Frederic Paulin, le 3e tome des aventures du capitaine Tedj de la DGSE. Ce roman fais plus roman noir sur la monté du terrorisme dans les années 2000 post 11 septembre, mais il y a quand même la partie espionnage avec la dgsi.
Cette trilogie est une pépite a lire car l'auteur démontre sans jugement la montée du terrorisme en occident. Dans le dernier tome les événements sont plus récent donc plus marquant mais toujours raconté de manière factuelle sans sensonialisme.
Une trilogie merveilleuse, et ce livre la conclu bien.
Commenter  J’apprécie          20
Dernier tome de la trilogie consacrée aux Benlazar, après La guerre est une ruse et Prémices de la chute. Cette fois-ci, ce sont les années proches de nous, de 2010 à 2015 qui sont au coeur du roman, et la naissance de Daesch. Comme dans les premiers livres, Frédéric Paulin est ultra documenté, précis, minutieux et pointilleux. Il explique comment les pays occidentaux et notamment la France n'ont pas su agir contre un nouvel ennemi qui sait profiter des situations difficiles voire les faire naître. Les divers changements dans les services de renseignements effectués par NIcolas Sarkozy n'ont pas aidé non plus à la continuité du travail et arrive alors l'affaire Merah et le cafouillage -pour ne pas dire l'impuissance- des services sus-nommés.

Comme dans les deux romans précédents, Frédéric Paulin plonge judicieusement ses personnages fictifs -mais oh combien réalistes- dans la réalité et ce procédé rajoute de la tension puisqu'on s'est attaché à Tedj, Vanessa, Laureline et les autres et l'on ne veut pas les voir aller mal. Et pourtant...

C'est un roman dont on ne parvient pas à passer ne serait-ce qu'un mot tant il est précis, instructif et haletant. Il fait peur également, détaillant la montée de l'islamisme radical et le manque de réactivité par méconnaissance des services de renseignements et de police et les divers attentats ou actions des illuminés partout dans le monde. Il détaille aussi l'embrigadement, le lavage de cerveaux, l'aveuglement des jeunes recrutés. Leur peur parfois notamment lorsqu'ils sont confrontés aux pires exactions, aux meurtres, aux lapidations et à ce qu'il faut bien nommer la guerre. Frédéric Paulin est direct, jamais trash -on lui en sait gré- d'ailleurs cela ne servirait à rien, sûrement pas à durcir son propos cela n'est pas nécessaire. Sans doute la proximité avec les attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan nous fait vivre ce roman d'une manière plus forte. Je me sens proche de Réif, le compagnon de Vanessa, en ce début 2015, après l'attentat à Charlie Hebdo : "Réif n'ira pas défiler. Il ne croit pas que "l'union nationale" durera. C'est loin d'être comparable, mais il se souvient de ce qu'est devenue la France black-blanc-beur d'après la Coupe du Monde 1998. Il y a eu le Pen au deuxième tour de la présidentielle de 2002, il y a eu la révolte des banlieues en 2005, il y a eu les scores du Front National, Sarkozy et son ministère de l'Identité nationale, il y a eu Mohamed Merah, et ce relent de xénophobie assumé par les électeurs, il y a eu aussi les Akim et Mickaël dans son lycée, il y a eu enfin les attentats du 7 janvier." (p. 257)

Et il y a eu Marine le Pen en 2017 et encore maintenant et ses électeurs convaincus de leur vote et ce gouvernement qui s'ingénie à monter les Français les uns contre les autres, qui nous prépare un pire pour les prochaines élections, entre autres...

Un livre que je classe dans mes coups de coeur, en fait c'est la trilogie qui y est. Marquante, magistrale, indispensable et couronnée de prix.
Commenter  J’apprécie          21
Excellent livre qui termine la trilogie.
Rien à voir avec les deux précédents.
Le premier "La guerre est une ruse" nous faisait comprendre la naissance du terrorisme en Algérie puis en France.
Le second "Prémices de la chute" décrivait la phase d'internationalisation jusqu'au 11 septembre 2001.
Le dernier tome "La fabrique de la terreur" démarre en Tunisie, se poursuit en Syrie en revient en France jusqu'aux attentats de 2015.
Un verbe pour chaque tome 1 Expliquer 2 Comprendre 3 Subir
Vivement le tome 4 pour comprendre et expliquer cette histoire qui n'en finit pas.
Commenter  J’apprécie          10
Janvier 2011. le peuple tunisien se révolte contre Ben Ali. La reporter Vanessa Benlazar est présente pour couvrir l'événement. Mais la menace islamiste couve et se répand jusqu'en France, où Laureline Fell, patronne de la Direction générale de la Sécurité intérieure, est aux aguets. Avec l'aide de la journaliste, elle tente d'endiguer le développement des réseaux terroristes.
Frédéric Paulin maîtrise bien son sujet et n'a plus rien à prouver, d'autant que ses écrits sont tout en objectivité.

Le printemps arabe ... L'auteur relate la fin de Ben Laden mais le début de ce que sera Al-Quaïda puis l'Etat Islamique et enfin Daech, la destitution de Ben Ali mais l'arrivée des salafistes, ce dernier volet du tryptique de Frédéric Paulin se poursuit en Tunisie avec la fille de Tedj Benlazar, Vanessa, journaliste téméraire, qui fait passer son métier avant sa famille mais pour ça, elle a de qui tenir.
En parallèle, se déroule le recrutement et la conversion à l'islam de jeunes hommes, en France comme en Tunisie, manipulés par des maîtres à penser du djihadisme, rencontrés, qui en prison, qui dans les rues de Tunis.
Et puis c'est l'affaire Merah, qui malgré les avertissements de la DCRI n'est pas prise au sérieux et on sait comment tout ça s'est terminé.
Et puis ce sera Charlie, le Bataclan ... etc
Une analyse fine de cette terreur qui, malgré tout, existe bien dans l'esprit de certains ... 
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          10
Passionnant, parfaitement documenté et en plus émouvant.
Amène de profondes réflexions.
Commenter  J’apprécie          10
La Fabrique de la terreur  - Frédéric Paulin
Editions Agullo

Mon petit avis

Frédéric Paulin maîtrise bien son sujet et n'a plus rien à prouver, d'autant que ses écrits sont tout en objectivité.

Le printemps arabe ... L'auteur relate la fin de Ben Laden mais le début de ce que sera Al-Quaïda puis l'Etat Islamique et enfin Daech, la destitution de Ben Ali mais l'arrivée des salafistes, ce dernier volet du tryptique de Frédéric Paulin se poursuit en Tunisie avec la fille de Tedj Benlazar,  Vanessa, journaliste téméraire, qui fait passer son métier avant sa famille mais pour ça, elle a de qui tenir.

En parallèle, se déroule le recrutement et la conversion à l'islam de jeunes hommes, en France comme en Tunisie, manipulés par des maîtres à penser du djihadisme, rencontrés,  qui en prison, qui dans les rues de Tunis.

Et puis c'est l'affaire Merah, qui malgré les avertissements de la DCRI n'est pas prise au sérieux et on  sait comment tout ça s'est terminé.

Et puis ce sera Charlie, le Bataclan ... etc

Une analyse fine de cette terreur qui, malgré tout, existe bien dans l'esprit de certains ...
Commenter  J’apprécie          10
J'ai beaucoup redouté ce dernier tome, j'ai même commencé la lecture à reculons tout en sachant comment Frédéric Paulin avait abordé les 30 années précédentes.
Toulousaine, ayant vécu de près les attentats et la traque de Merah, je redoutais les passages qui en parleraient.
Mais l'auteur s'en est superbement tiré, sans tomber dans le piège du sensationnalisme dans lequel se sont noyés beaucoup d'auteurs avant lui.
Son écriture reste très factuelle avec certains passages du roman très fournis où l'on peut parfois perdre le fil. Cependant, la fiction amenée par Tedj et les autres personnages arrive à gommer ces passages un peu trop techniques.
L'auteur garde la distance qu'il avait dans les deux précédents tomes, il ne juge pas, n'interprète pas, laissant le lecteur seul juge.
Il ressort de cette trilogie un sentiment de gâchis, de vies, de jeunesses, l'impression d'avoir eu des gouvernements qui ont été tour à tour laxistes, optimistes, inefficaces, incompétents à gérer cette crise et à des services qui manquent de moyens pour mener à bien cette lutte sans fin. Une cruelle impression que tout le monde a baissé les bras.

Cette trilogie reste un document essentiel pour comprendre et un roman poignant, parfois dur sans cependant montrer l'atrocité, elle est dite mais non décrite. Les personnages sont impressionnants et, croyez-moi, la fin vous remuera.
A lire, à relire, à faire lire.
Chronique complète sur le blog
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
Commenter  J’apprécie          10
Dans ce dernier tome de la trilogie entamée avec La guerre est une ruse, Frédéric Paulin nous entraîne dans les méandres de la guerre contre l'Etat Islamique entre 2010 et 2015.
Il nous fait vivre de l'intérieur la radicalisation de ces jeunes hommes à peine sortis de l'adolescence qui vont tout quitter pour s'engager dans la lutte armée pour Daesh en Syrie.
Certains reviennent sur le sol européen dans l'idée de poursuivre leur guerre par des attentats à Toulouse, Montauban, Paris et Bruxelles.
On traverse l'Histoire des printemps arabes en Tunisie, le processus de radicalisation des jeunes à Lunel ou Molenbeeck, la guerre en Syrie où plus personnes ne comprend rien.
Et pendant ce temps, la DGSE, la DGSI et tous les services de renseignement européens se sentent impuissants face à Daesh qui utilise Facebook, YouTube et WhatsApp pour recruter.
Un roman encore une fois brillant, une trilogie dont la qualité est la même du début à la fin, ce qui est très rare.
Commenter  J’apprécie          00
C'est le troisième et dernier volet de la trilogie Benlazar avec les attentats qui vont sévir en France. Je vous laisse découvrir …

C'est un livre très bien écrit et bien fouillé dans les faits. La famille Benlazar se bat toujours contre vents et marées malgré le danger qui plane sur eux. La montée du terrorisme et son arrivée en France est bien décrite et reprend des faits réels. Quelques passages peuvent nous apprendre des choses. On s'aperçoit que les évènements ont complétement échappé aux autorités malgré des surveillances accrues. Tous ces hommes, qui se battent au nom d'un Dieu, sont prêts à tout pour leur croyance jusqu'à en perdre la raison. Quand ils s'aperçoivent de leur erreur, il est déjà trop tard. Ce sont des faits qui ont bouleversé tout un pays et qui ne laissent pas indemne le lecteur. le sujet peut être tabou, il n'en reste pas moins intéressant voire même passionnant. On passe un très bon moment de lecture et le livre en est même trop court.

Je conseillerai ce livre à un public adulte et adolescent aimant les fresques historiques engagées et romancées.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (555) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2888 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}