Frédéric Paulin : La guerre
Ce roman noir aux nombreux prix littéraires est un coup de poing pour ce qui concerne la période des années 1990 en Algérie.
Nous sommes ici au plus proche de la DGSE, de la DST et des services de sécurité algériens, des gouvernements français et algériens de l'époque.
A travers la mission particulière de Tedj Benlazar agent de la DGSE nous immergeons atérés dans le chaos inoui qui a suivi le renversement du gouvernement algérien par l'armée après que le Front Islamique de Salut (FIS) ait gagné les élections en 1992. L'Algérie sombre dans le chaos, la violence et la peur.
Benlazar connaît très bien l'Algérie et assiste à
l' interrogatoire musclé d'un terroriste par le service secret algérien. Tedj décèle des liens troubles entre les terroristes et le service secret. Il enclenche une enquête parallèle sous couvert de son seul responsable hiérarchique pour réunir des preuves. Elle va l'amener à l'impensable. IL est pourtant aguerri à toutes les ruses des guerres larvées. Des questions nous assaillent. Qui provoque vraiment les massacres en tout genre du peuple algérien ? Qui manipule qui ? Les relations complexes que le gouvernement français est contraint de jouer avec l'Algérie semblent régler au millimètre pour ne pas exporter le conflit algérien intérieur en France...
Je vous recommande vivement ce livre qui a aussi marqué ma libraire ! Elle m'a informée que
Frédéric Paulin écrira deux suites à ce document enrichissant et captivant.
L'auteur mêle habilement ses connaissances du terrain, des informations qui devaient être jusque là très confidentielles sous la forme d'un roman haletant où tous les personnages principaux sont attachants. La vie privée et le secret de Benlazar sont aussi très intéressants et alternent judicieusement
L Histoire révélée.
Beaucoup de responsables réels sont nommés (les colonels algériens, les responsables des services secrets, les terroristes et leur passé, les ministres français de l'époque -le rôle déterminant de
Pasqua dans ce qui se joue par exemple).
C'est palpitant, angoissant et très enrichissant.
"
La guerre est une ruse" "Al Harb Khoudaa" est la phrase qu'a lancé Mohamed Merah à un agent de la DCRI lors du siège de son appartement le 21 mars 1992. C'est cette phrase qui a déclenché la curiosité et l'enquête pointue de
Frédéric Paulin.
Et Cette citation de
Simone Veil en introduction
"Les humiliations infligées par mon pays me sont plus douloureuses que celles qu'il peut subir"