Chère Madame Bird,
je viens de lire un livre qui me rappelle beaucoup
le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates de
Mary Ann Shaffer et
Annie Barrows ou de la chorale des Dames de Chilbury de
Jennifer Ryan lu plus récemment. Et pourtant, l'auteur arrive à insuffler encore un petit quelque chose de différent.
Madame Bird pouvez vous me dire comment ces auteurs arrivent à ne pas nous offrir de pales copies, mais bien une âme différente voire complémentaire ?
Bien à vous
Une lectrice à visée
Les journaux, la radio et même les magazines comme le nôtre regorgeaient d'appels au courage, à l'optimisme, à la force d'âme. Ils parlaient de batailles gagnées, d'avancées de troupes. Ils parlaient de garder le moral, de prendre soin de son foyer, de son apparence en attendant le retour des hommes, car c'était pour cela qu'ils se battaient. Il fallait être pomponnée, bien coiffée et ne pas se laisser aller pour montrer à Hitler qu'il ne réussirait pas à nous abattre. Et, en plus d'assurer sur le front domestique après six mois de bombardements, nous attendions de nos lectrices qu'elles gardent sous la main un joli corsage et le tout nouveau rouge à lèvres pour quand leurs hommes revenaient le temps d'une permission. Combien de fois leur disions-nous bravo ? Combien de fois complimentait-on les femmes pour le travail qu'elles accomplissaient ? Leur expliquait-on qu'elles n'avaient pas à tout porter sur leurs épaules ? Que c'était normal de se sentir un peu découragée ?
Chère Lectrice à Visée,
Afin de pouvoir vous répondre au mieux, il a fallu que je lise les trois livres en question. Voilà ce qu'il en ressort.
Le contexte, tout d'abord, dans
le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates l'auteur vous plonge dans le quotidien d'un groupe de personnes sur l'île de Guernesey. Dans La chorale des Dames de Chilbury, vous êtes avec un groupe de femme qui chante dans une chorale, Chilbury est une petite ville de province. Dans le roman, dont je fais partie, nous sommes au coeur de Londres. Au centre des évènements anglais.
La guerre, oui en effet, cette fameuse guerre est présente dans les trois romans. Les pénuries, restrictions, absences d'hommes se ressentent dans tous. Mais nous sommes confrontés très régulièrement aux bombardements pas rapport aux deux autres romans. Nous essayons de vivre normalement en allant au cinéma, en nous déplaçant et la jeunesse londonienne ne baisse pas les bras. D'ailleurs , dans mon histoire (enfin j'exagère un peu, car il n'est en vérité pas question de moi, mais de la personne qui se fait passer pour moi ! ) les femmes se retrouvent à la caserne des pompiers après leur journée de travail. Elles réceptionnent les appels d'urgence. En étroite collaboration avec les pompiers, au péril de leur vie, mais avec le sentiment d'être utile, d'aider les concitoyens. Un aspect qui n'avait pas été abordé, je pense. Les pompiers anglais pendant la Seconde Guerre mondiale !
La forme du roman pour terminer. le premier est un roman épistolaire pur et dur, le second est un mélange entre lettre et journal intime. Ici, c'est un roman où se glisse des lettres de femmes perdues, désoeuvrées qui racontent leurs détresses à un journal et à moi Mrs Bird en particulier.
Alors oui dans les trois romans se glisse une histoire d'amour bien que finalement, celle présente dans ce roman ne soit finalement pas à la première place, mais agrémente l'histoire principale.
Voilà chère Lectrice à visée, je pense avoir répondu en mon âme et conscience. Vous avez raison de dire que ces livres sont complémentaires. Et que chacun à une âme particulière.
Bien à vous
Mrs BIRD
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