Ils ont été nombreux ces pauvres gens a être embarqués pour six semaines de traversée pour accoster dans un pays plein de vermine, au climat étrange, où rien n'était prévu pour eux et où il allait finir leur vie sans que personne ne s'inquiète de leur état et de leur devenir. C'était à l'époque la réponse apportée à l'augmentation de l'insécurité dans les villes. On vous déportait et advienne de vous ce que le Diable voudra, car vous n'intéressez personne et tout le monde se fiche de votre existence.
Marie est
la dernière bagnarde à travers l'existence de laquelle l'auteur nous rappelle qu'il y a eu aussi des bagnes pour femmes même si ce n'est pas souvent évoqué et qu'arriver là-bas, c'était tomber au pire des endroits. Victimes de la misère, corvéables à merci pour toutes les basses besognes, proies faciles des vauriens, victimes de viols, de coups, souffrant de tous les maux, elles ont tout connu sauf une petite existence calme et heureuse. Magnifique roman, très bien écrit, facile d'abord et instructif.