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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bernadette Pécassou-Camebrac raconte donc l'histoire de la dernière bagnarde, celle qui a rencontré Albert Londres, en 1923, le fameux journaliste qui dans ses articles mettra la lumière sur le scandale du bagne et concourra à le faire fermer officiellement en 1938, mais plus réellement en 1946 !

Marie, Louise, Jeanne, Anne, toutes embarquent contraintes et forcées. Certaines pensent avoir une vraie chance en Guyanne : on leur a dit qu'elles se marieraient et qu'elles auraient un lopin de terre. Elles déchanteront très vite. L'auteure décrit les conditions de vie lamentables, honteuses et scandaleuses, quand bien même elles auraient été des meurtrières, mais encore plus difficilement soutenables lorsqu'on sait que ce ne sont que de pauvres filles perdues.

Un jeune médecin, idéaliste, plein d'espoir arrive à Saint Laurent du Maroni et le compare très vite à l'enfer, souvenir de ses lectures de Dante. L'image est inévitable, présente dès l'arrivée des femmes.

Il y a beaucoup de littérature sur le bagne des hommes, très peu sur celui des femmes. Bernadette Pécassou-Camebrac lève le voile sur ce qu'elles ont vécu. Néanmoins, j'ai une petite réserve : je ne m'attendais pas à ce genre de littérature, je pensais que l'auteure irait beaucoup plus loin dans les descriptions de la vie quotidienne, dans les relations qu'ont ou que n'ont pas tous les intervenants entre eux : les bagnards, les médecins, les bagnardes, les soeurs, ... Mais, après une discussion fort intéressante avec l'auteure, je me rends compte que son travail de recherche a été colossal : il n'existe quasiment rien sur les femmes du bagne, juste des informations factuelles (sur les raisons de leur envoi au bagne, les dates, ...), rien réellement sur leur vie à Saint Laurent du Maroni.

Je me dois également de vous faire part de deux autres réserves : d'abord sur le côté romanesque du livre, sur les différents personnages parfois un peu caricaturaux, mais là-bas, dans ces conditions extrêmes, les caractères sont forcément exacerbés et ce que je peux prendre pour des stéréotypes est probablement un aspect de la personnalité de chaque personnage qu'il développe pour survivre.

Ensuite, je pense que B. Pécassou-Camebrac aurait pu aller plus loin dans certains thèmes qu'elle aborde trop légèrement à mon goût, comme la prostitution et l'homosexualité mais lors de notre discussion, nous sommes tombés d'accord pour dire que j'avais probablement des attentes plus journalistiques que romancées, et qu'elle-même ne voulait pas tomber dans un misérabilisme de mauvais aloi.

Voyez donc, à chacune de mes réserves, je trouve -grâce aux arguments de l'auteure, comme quoi la discussion a du bon- un contre-argument pour dire du bien de ce livre. Il faut lire ce livre comme un témoignage. Un témoignage en faveur de ces femmes sacrifiées par la France et sa troisième République et très largement oubliées. En ce sens, Bernadette Pécassou-Camebrac leur rend un bel hommage. Un beau travail de documentation et d'écriture qui réhabilite des femmes qui n'avait rien fait pour mériter un tel sort. Marie Bartête avait juste voler pour manger !
Lien : http://lyvres.over-blog.com/#
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Recit d'une femme qui fut arrete pour le vol d'un pain et envoyé jusqu'à la fin de sa vie au bagne. Comment ces femmes envoyés la-bas pour soit disant se marier et oublié de l'état francais
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1888-1923. Marie, jeune femme du Béarn âgée de 20 ans, est une des candidates d'infortune, condamnées à repeupler la Guyane en épousant un des bagnards. Commence alors pour la cinquantaine de femmes accompagnées d'une mère supérieure et d'une soeur infirmière,un parcours de non retour. Débarquées à St Laurent de Maroni, toute illusion de vie meilleure s'écroule rapidement. Violées, exploitées, confinées dans des cabanes insalubres, elles succombent les unes après les autres.
Le lecteur suivra plus particulièrement la vie de Marie dans cette région du monde hostile à l'homme, et partagera les espoirs de jeunes médecins venus pour soigner, le manque d'intérêt des représentants de l'administration française, l'embarras des fonctionnaires de la pénitentiaire, la misère et la violence parmi les bagnards.
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Ce livre raconte l'histoire vraie de Marie, la dernière bagnarde, ou l'histoire d'une jeune fille de campagne envoyée en Guyane pour des délits mineures à une époque ou la France ne s'embarrasse pas avec les indésirables et voit dans cette colonie deux avantages : le premier se débarrasser des criminels, violeurs, voleurs majeurs ou mineurs; le deuxième, défricher un territoire très hostile et coloniser une terre nouvelle. Ce livre relate la vie TRAGIQUE (et le mot est faible) de milliers de femmes envoyées au bagne pour être mariées aux bagnards ou pour y crever tout simplement... peu importe finalement aux yeux des dirigeants français et autres grands administrateurs qui ferment les yeux sur l'Horreur avec un grand H. Même si je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, ce livre dont j'ai particulièrement apprécié la narration, m'a appris tout un pan d'histoire que j'ignorais et qui n'est vraiment pas glorieux. Un livre à découvrir.
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