Avec la série "Lignes de Front" qui a atteint les 10 tomes les éditions Delcourt nous offre de revisiter la Seconde Guerre mondiale à travers un récit choral…
Dans ce tome 1 intitulé "Stonne", Emile Soubise, alias dit Milou, alias le sosie de Lino Ventura, participe aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936, cette mascarade médiatique où la ploutocratie mondiale a servi la soupe à
Adolf Hitler au lieu de défendre les valeurs démocratiques (c'est sans doute trop demander à des élites suprématistes séduites par le programme suprématistes des totalitarismes italiens et allemands !). Toujours est-il que notre Milou ne se fait pas des amis au sein de la délégation française remplie de croix de feu, mais d'embrouilles en embrouilles avec les partisans de l'extrême droit s'en fait tout plein lors d'un folle nuit berlinoise : les allemands Joachim Klein- Combourd, un dandy sportif et homosexuel, et Magdalena Kopps, une militante communiste, Peter Yates la tête brûlée australienne, Cheryl Matthew la journaliste américaine,
Tim Page le pilote anglaise… (J'imagine que les similitudes avec le film "L'As des as" ne sont pas vraiment fortuites ^^)
Quelques années plus tard la WWII éclate et nous retrouvons ensuite Milou et ses amis tankistes en mai 1940 au village de Stonne dans une violente bataille de blindés (IRL le village changea de camp 17 fois au cours de l'affrontement où les Français combattirent à 1 homme pour 2 et un char pour 3 !). le désastre Dunkerque et la débâcle française ont souvent fait oublier que l'offensive en Europe de l'Ouest fut une boucherie sans nom dans les deux camps, et que rien n'était gagné pour les Alliés comme pour les nazis… C'était sans compter sur un haut-commandement passéiste et défaitiste (comment a-t-on pu nommer un anglophobe à la tête d'une alliance anglo-française, et un antirépublicain pour défendre la République ?), un hiérarchie fébrile et incompétente, des équipements insuffisant et souvent d'un autre temps et outre un impotence stratégique un grand n'importe quoi dans les lignes de ravitaillement profitèrent les blindés de
Rommel à la sortie des Ardennes (les canons et les véhicules arrivant avant les munitions et le carburant, que les Allemands se firent une joie inespérée de récupérer sans coup férir après la fuite des forces françaises auxquelles il manquait aucun bouton de guêtre !)
Le prolifique
Jean-Pierre Pécau est comme un poisson dans l'eau avec les histoires de WWII, et ses talents de scénaristes et de dialoguistes ne sont plus à prouver : le récit est cool, les personnages sont cools et les punchlines sont cools… Mais si la couverture est très classe, je n'ai pas du tout accroché aux graphismes que j'ai trouvé finalement fades et ternes faute de précision et de finition aux dessins, à l'encrage et à la colorisation (attention, c'est les goûts et les couleurs hein). Les affrontements entre tanks auraient pu rattraper le tout, mais les onomatopées m'ont sérieusement gonflé (PAN, SLAM, RATATATATA, BLAM, WRRR, BOOAM, PAW, CLAAANG, PSHHHH… c'est bon, on n'est pas des teubés hein). Vu que Brada n'est pas le seul dessinateur à officier sur la série, je lui redonnerai sans doute un jour sa chance…