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Citations sur La diagonale du vide (38)

Mais là-bas après chaque journée étouffante il y a ce que j'appelle la récompense du soir, ce moment de pure clarté afghane, lorsque les choses semblent posées dans la transparence et comme nimbées par un poudroiement doré, une pluie de particules d'or, poussière ou pollen autour des corps, tandis que les ombres des maisons, des hommes et des bêtes, ombres épaisses et brunes comme du feutre, s'allongent démesurément sur le sol encore brûlant jusqu'à ce que le soleil disparaisse et que le poudroiement ne soit plus qu'une nuée lasse et soudain cendreuse, soulevée par les sabots des bêtes qui ne bougent presque plus dans la nuit qui tombe, ou par les pneus d'un de ces magnifiques camions afghans, qui surgit tout à coup, surchargé, avec des images naïves, souvent drôles, peinturlurées partout sur son capot et ses portières.
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On a souvent l’impression, à partir de petites sensations – soirées plus fraîches, fruits trop mûrs, ombres plus bleues, premières feuilles brunes arrachées par le vent qui se recroquevillent dans les angles morts –, que l’été, à peine commencé est déjà en train de finir. Mais, à l’inverse, il semble généralement que l’hiver ne finira jamais, qu’on est définitivement cerné par l’humidité glacée, engoncé dans des épaisseurs de laine, voué aux nuits interminables, aux journées trop courtes, à une pénible et fatale frilosité du corps et de l’âme. (p.144)
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Ce qui m'étonnait le plus, en manipulant ses affaires, crayons mâchonnés, feuillets noircis, bouts de cigares, c'était mon absence de chagrin, comme lorsque, sous le coup d'une anesthésie locale, on sent tout sans rien ressentir. L'évènement le plus douloureux se tenait de l'autre côté d'une vitre incassable, et je ne parvenais pas à saisir le "marteau de détresse".
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Puisque tout s'emballe désormais. Puisque la plus médiocre marchandise se recroqueville au fond de ce qui l'enveloppe. Bientôt, il ne restera plus que des emballages. Et des professionnels du "packaging", comme on dit, contraints à renouveler sans fin les apparences des choses ou des idées.
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Brutalement, l'hiver a pris fin. On a souvent l'impression, à partir de petites sensations - soirées plus fraîches, fruits trop mûrs, ombres plus bleues, premières feuilles brunes arrachées par le vent qui se recroquevillent dans les angles morts -, que l'été, à peine commencé, est déjà en train de finir. Mais, à l'inverse, il semble généralement que l'hiver ne finira jamais, qu'on est définitivement cerné par l'humidité glacée, engoncé dans des épaisseurs de laine, voué aux nuits interminables, aux journées trop courtes, à une pénible et fatale frilosité du corps et de l'âme.
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Ne plus bouger. Ne plus partir. Surtout ne plus parler. Trouver au plus vite un endroit retiré. Avec du silence. De la lenteur. Peut-être un brin de tristesse. De préférence dans une région sauvage.
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Souviens-toi: toute armée digne de ce nom est une machine... son moteur s'appelle la discipline. Exécution scrupuleuse des ordres, toujours aussi imbéciles, absurdes ou cruels, soient-ils
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Les phares de ma voiture s'enfonçaient comme un couteau dans un grand vide ténébreux. Du vide sans emballage. Du vide à l'état sauvage. Glacé et brûlant comme de l'alcool.
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Aurora et Jean formaient un couple peu commun. Elle était d'une élégance légèrement excentrique et aimer le bon vin. Il lui racontait des histoires dont elle s'inspirait pour ses livres. Ils ne passaient ensemble qu'un soir ou 2 par semaine mais semblaient se comprendre à demi-mots. P.273
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L'ayant apercue, l'homme s'était arrêté de hurler, s'était approché er, d'une voix douce, lui avait expliqué que les mots étaient des animaux prisonniers à qui il faisait prendre l'air. De pauvres bêtes qu'il aérait. "Tu vois, avait-il dit à la petite fille, je les prends doucement dans leur cage, et, je les laisse un moment courir dans le vent.".
Et l'homme avait recommencé à crier " triangle !", " isocèle !", puis " épidémie !".
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