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Citations sur La petite Chartreuse (97)

Classant une fois de plus mes livres, je me dis qu'après tout, moi aussi, j'aurais bien aimé devenir libraire, passer le plus clair de mon temps dans la compagnie des écrivains. Les découvrir, les faire lire, les aider à se vendre, favoriser cette prostitution splendide, m'entremettre pour cette marchandise-là. Trafiquant de drogue littéraire. Libraire fin de siècle.
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- Vous partez ?
- Que voulez-vous que je fasse ?
- Mais ils ont dit...
- De lui parler ? Oui, il paraît qu'il faudrait lui parler sans arrêt, mais je n'y parviens pas, j'ai essayé...
- Alors ?
- Quand je commence à lui raconter quelque chose, n'importe quoi, c'est comme si j'avais peur qu'elle entende. Oui, qu'elle m'entende et qu'elle continue à se taire en m'écoutant.
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Une fois, il défit la bride de ses sandales afin de la faire marcher dans l'eau fraiche, la soutenant, l'aidant à poser ses pieds tantôt sur de grosses pierres qui remuaient avec un bruit creux, tantôt dans le courant, une dentelle d'écume enserrant les chevilles.
Enfin, il la souleva, sécha ses pieds nus avec sa veste et la fit asseoir dans la mousse. Il eût peur, elle était blanche.
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Au-dessus des présentoirs, quelques lampes munies d’abat-jour diffusaient une chaude lumière qui permettait aux lecteurs assoiffés de se pencher de façon intime sur la coupe débordante du texte. Champagne, élixirs du diable, vins capiteux, liqueurs, tord-boyaux et eau pure. Au fond du magasin régnait une pénombre à laquelle il fallait s’habituer, mais certains matins, près de la porte vitrée, le soleil pénétrait avec une telle générosité qu’on ne résistait pas au plaisir d’ouvrir un livre dans la clarté du jour qui tiédissait le papier dont le grain étirait ses ombres, et dont la blancheur s’étalait tel un désert de signes. Lenteur, lumière, lecture : un vrai bonheur !
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Le Verbe Être était une vieille librairie. Boutique obscure, non en raison du manque de lumière mais du nombre de coins et de recoins. Boutique profonde, parquets sombres, usés, et quelques alvéoles plus secrètes. Partout, les livres allongés sur les tables, ou bien debout, milliers de guetteurs silencieux sur les rayonnages de bois.
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C'est mon art le plus cher et ma plus chère méchanceté d'avoir appris à mon silence à ne pas se trahir par le silence.
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La présence d'un enfant rend la solitude dure comme la pierre. Pas même une solitude de bête: une solitude de chose.
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Cinq heures du soir. Il sera exactement cinq heures du soir sous la pluie froide de novembre, quand la camionnette du libraire Vollard (Etienne), lancée à vive allure sur l’avenue, heurtera de plein fouet une petite fille qui se précipite soudain sous ses roues.
Membres frêles, chair p‚le et douce sous l’anorak et les collants rouges, la fillette court droit devant elle. Brouillard des larmes, panique d’enfant perdu et, à la dernière seconde, ce regard terrifié sous la frange brune.
Surgi de nulle part, le petit corps est soulevé par la violence du choc. Il roule sur le capot, front fracassé contre le pare-brise, et Vollard croit entendre le bruit des os qui craquent dans le hurlement des freins. A cinq heures du soir, dans le grondement et les stridences des machines, il y a cet enfant fauché en plein vol, cogné, roulé puis propulsé loin en arrière, le cartable arraché, le soulier perdu.
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Tout peut avoir lieu, donc le pire. Car il rôde lui aussi dans la meute des possibles. La hyène du pire trottine au hasard dans la banalité.
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Manger, boire, lire dans la rumeur des conversations et le choc des verres. Anesthésie générale. Mousse de soleil dans la bière. Une indifférence cosmique qui était en même temps une épouvante et une sorte de "tout est bien".
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