J'ai découvert un jour un petit essai intitulé «
OULIPO,
La littérature potentielle » publié par Folio mais je pense que c'est le premier livre que j'ai lu de cet auteur qui a fait partie du cercle très fermé de l'
OULIPO (l'ouvroir de Littérature Potentielle) fondé en 1960. C'est une sorte de groupe de recherche de littérature expérimentale.
Georges Perec né à Paris en 1936 de parents juifs polonais tous deux décédés durant la seconde guerre mondiale a intégré l'
Oulipo en 1967. Un club de liberté – liberté d'écrire, liberté de créer.
Ce livre très court a exploité beaucoup des libertés textuelles recommandées par l'
Oulipo. Il fait fi des contraintes du roman, des formes fixes... Il ne s'en tient pas aux recettes connues et imagine de nouvelles formules. Il a introduit dans sa manière d'écrire avec talent (forgeage de mots nouveaux), avec prédilection (contrerimes), avec insistance mais dans une seule direction (lettrisme), il a essayé de le faire comme le préconise l'Ouvroir de Littérature Potentielle systématiquement et scientifiquement, et au besoin en recourant aux bons offices des machines à traiter l'information.
Un mot, enfin, à l'intention des personnes particulièrement graves qui condamnent sans examen et sans appel toute oeuvre où se manifeste quelque propension à la plaisanterie. "Lorsqu'ils sont le fait de poètes, divertissements, farces et supercheries appartiennent encore à la poésie.
La littérature potentielle reste donc la chose la plus sérieuse du monde. C.Q.F.D. " (dixit
François le Lionnais, créateur de l'
Oulipo).
L'histoire en elle-même est simple : quelques potes dont Henri Pollak, maréchal des logis qui fait son service militaire au Fort Neuf de Vincennes. le jour il est en tenue militaire et à sa sortie du Fort, « il se métamorphose en un fringant junomme », « la jambe moulée dans une paire de djinns » et il vient retrouver se « potes, dans le café d'en face, où l'on parlait Lukasse, Heliphoro, Hégueule et autres olibrii de la même farine, car on était tous un peu fêlé à l'époque, jusques à des heures aussi avancées que nos idées ». Un mec qui s'appelait Karamanlis, ou quelque chose comme ça, (« un militaire deuxième classe dans un régiment du Train, à Vincennes») était son pote aussi et pour l'obliger, il va chercher un moyen de le dispenser d'aller se battre en Algérie. Et là, on va dans l'horreur car ils décident de lui passer sur la jambe avec une voiture puis ils changent d'avis et veulent lui couper un bras… Bref, le délire total. Mais la fin est-elle plus supportable ? Je vous laisse en juger.