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Critique de JulienDjeuks


Réduit à un discours du narrateur à son personnage, ce texte est à rapprocher des récits-monologues où le narrateur s'adresse directement au lecteur comme Les Carnets du sous-sol de Dostoïevski, Dernier jour d'un condamné de Hugo, le Bavard de des Forêts, La Chute de Camus... sauf qu'ici il n'y a plus mention du « je » car c'est sans doute à lui-même comme un autre que parle le narrateur, comme parfois nous le pratiquons en guise d'encouragement à soi, de reproche ou de construction de soi comme un autre (à la manière de L'Inconsolable d'Anne Godard). Il se pourrait que Perec raconte sa propre expérience de perte d'intérêt pour le monde. À rapprocher ainsi de Kafka, de L'Étranger de Camus ou de la Nausée de Sartre... pour leurs personnages en crise existentielle.
D'un autre point de vue, le personnage-monologuant mène également une certaine réflexion philosophique à la manière par exemple du Descartes des Méditations métaphysiques, il s'arrête de vivre pour mieux repartir en quête du sens de l'existence. Il expérimente dans sa vie et sur lui le détachement des choses de la réalité. Détaché de ce qui serait susceptible de l'affecter, il fuit les lourdeurs de la vie, ce qui pourrait provoquer chez lui de la souffrance en appliquant le principe hédoniste jusqu'à l'extrême. Mais ce mode de vie l'amène à un non-sens en tant qu'homme et aucune vérité nouvelle. Dans cette perspective, ce roman s'inscrit bien dans la lignée de son premier roman Les Choses, le personnage essayant de s'échapper des contradictions et impasses du monde moderne, sa société de consommation et son mode de vie préprogrammé, sans succès.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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