Je suis le un qui ne compte pour rien
Un humain laissé entre ses mains
Sans un mot, sans un guide
Sans un bruit, sans un vide
J’entends le silence de milliards d’êtres
Qui parlent sans donner de voies
J’ai le rien dans le creux de mes mains
Et le vide qui tourne sans paraitre
L’essence de mon existence est en souffrance
La voix de mon désarroi est en émois
Que chercher dans cette espace immense
J’ai perdu la réponse en moi
Envoyez vos j’aime et vos cœurs,
Pour remplir mon vide de vos bonheurs
Arrêter de poser nos têtes en l’air
Et s’envoler les pieds sur Terre
Destin d’un homme qui rêve de haut
Tragédie d’un être en bas
Qui tente de sortir d’une prison de mots
Quitter sa terre, partir bientôt
J’ai troqué les feuilles de papier
Contre un petit bout de fichier
J’ai changé les mots et les idées
Contre un idéal instantané
Je ne sais plus qui je suis
Je ne sais plus pourquoi j’écris
Dans cette mélodie de la vie
Le talent s’en est enfui
J’ai des images dans la tête
Des likes et tweets à tue-tête
Des souvenirs dans ma webcam
Les souvenirs du vieux Paname
J’aurai voulu plus de hauteur
Plus de cœur et de bonheur
Je n’ai qu’un ordinateur
Pour compter mes jours, mes heures
J’ai dans la tête une image
Mon reflet dans une cage
Derrière cet écran fascinant
Qui a volé un innocent
J’ai vendu un air de liberté
Contre un paradis instantané
J’ai perdu mon âme, ma beauté
Dans un idéal qui m’a dupé
Si j’avais eu le temps d’une fleur
Un air de silence
Un silence qui meurt
Le paysage de la vie m’aurait séduit
De toutes mes forces, je l’aurais cueilli
Date d’expédition : Il y a 14 milliards d’années
Ah !
Il s’en est fallu de peu pour que tout ne s’arrête à moi ! Quel désastre vous avez évité ! Pour un bref instant, je prends fin.
Serait-ce pour briser le silence éternel des espaces infinis ?
C’est décidé, il y aura quelque chose plutôt que rien ! Plutôt que moi ! Leibnitz et les autres hommes se demanderont pourquoi. Je n’en ai pas la raison.
À ce jour, si vous me lisez, c’est que vous ne savez rien de mon essence et ce n’est pas plus mal. Avec ma présence, rien n’a d’existence, mais sans elle, tout prend sens. Alors, allez-y ! Dépêchez-vous, ignorez mon œuvre et ne manquez pas le début de votre histoire, car il en est ainsi, je m’en vais pour laisser place au reste.
Je vous dis simplement adieu, car je sais qu’un jour ou l’autre, tout reviendra dans mes bras.
Le néant