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sur 119 notes
Trois hommes américains débarquent dans un pays coupé du monde dans lequel tous les hommes ont péri plusieurs siècles avant. Ils sont les premiers hommes à découvrir Herland, une société pacifique, extrêmement bien construit et organisée, très respectueuse de son environnement. Un peuple uniquement de femmes qui se reproduisent par parthénogenèse.

Les trois jeunes hommes qui débarquent dans cet univers inexploré et inconnu, aux tempéraments forts différents découvrent alors une société paisible, solidaire, unie, fondée sur une conception de la maternité et de l'éducation. Un monde totalement irréel pour ces trois américains.

Charlotte Perkins Gilman profite de Herland pour mettre en avant les clichés de l'époque sur les rapports hommes-femmes., tout en faisant passer ses critiques sur des institutions telles que le mariage. Malheureusement, même si l'idée de départ me paraissait originale et voir audacieuse, mon ressenti est moindre, mi figue-mi raisin, du bon comme du moins bon : une écriture trop linéaire qui ennuie vite, le développement de l'intrigue qui peine, l'histoire se veut féministe mais qu'à moitié en fin de compte (peut-être à cause de l'époque), avec une pensée plutôt puritaine.

Publiées sous forme de feuilleton en 1915, les idées sont en phases avec l'époque, voilà peut-être pourquoi mon avis est mitigé sur ce roman. L'autrice élève la maternité au rang de religion, la femme se retrouve effacée au profit de l'éducation. Un monde utopiste certes car pas de violence, tolérante, écologiste mais un monde qui prône l'eugénisme et la diabolisation de l'homme.

Un roman intéressant dans son ensemble, original, moderne pour son temps mais au style professoral, qui rend le récit lent et lourd. "Herland" est étonnant, certains sujets sont brillants mais aussi dépassés, avec un grand manque de romanesque qui se termine par une fin abrupte.
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J'ai lu ce livre parce qu'il est vu comme un classique de la littérature américaine ayant inspiré un grand nombre d'auteures et de féministes outre atlantique. On découvre dans ce texte, Herland, un pays dont le peuple n'est composé que de femmes, se reproduisant par parthénogenèse. Trois hommes vont entrer à Herland, et c'est l'un d'entre eux qui nous fait le récit de ce qu'ils ont découvert.
Je ne vais pas le cacher, je me suis ennuyée tout au long de ma lecture. J'aurais voulu aimer beaucoup plus ce livre. le sujet, l'auteure, tout devait me conduire à apprécier ma lecture, mais rien n'y faisait, les pages défilaient et je m'ennuyais toujours autant. Pour moi, c'est un classique qui a vieilli dans sa forme, dans son style, il est très didactique, on ressent aussi que c'est l'oeuvre d'une sociologue en premier lieu.
J'ai trouvé que ce texte manquait de romanesque, que les personnages masculins étaient trop stéréotypés, que la vision de la maternité comme épanouissement ultime de cette société était datée. Mais justement, l'intérêt réside aussi dans la découverte d'un texte écrit en 1914, dans un monde contrôlé intégralement par les hommes.
Et même je suis passée à côté de cette lecture, je salue l'idée de cette réédition.
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1re utopie féministe, Herland est une sorte de roman à thèse écrit par la sociologue C. Perkins Gilman, inconnu en France et redécouvert par les féministes dans les années 60. Il lui permet de dénoncer les dérives sexistes et sociétales du système patriarcal américain du début du XXe siècle. Il conte les aventures de 3 jeunes Américains en balade dans une sorte de petit avion qui tombent sur un territoire difficilement accessible, peuplé uniquement de femmes, en haut d'une montagne. D'abord faits prisonniers, ils vont finalement apprendre la langue et les coutumes de ces étranges femmes, à la fois douces et fortes, qui se reproduisent par parthénogenèse depuis 2000 ans et ignorent tout de la sexualité, des individus de sexe masculin, des rapports homme-femme, de la religion révélée ou encore de la criminalité. Elles vivent dans une sorte de jardin d'Eden ultra propre et secure, verdoyant et regorgeant d'arbres fruitiers. Les 3 amis ont des caractères très différents, ce qui sert le propos de l'autrice, et tomberont amoureux de 3 habitantes de Herland : l'un est très galant, il donnerait sa vie pour sa chérie, l'autre est un macho bouffi d'orgueil qui essaiera de violer celle qui acceptera de guerre lasse de devenir sa "femme" et le 3e, le narrateur, représente la voie du milieu. D'abord décontenancé, il est prêt à tout pour garder sa promise près de lui, y compris à ne pas la "posséder". Pendant les 12 mois que durera leur séjour, c'est lui qui tente d'expliquer aux femmes les valeurs et la culture américaines, alors qu'elles se révèlent très douées mine de rien pour les pousser dans leurs retranchements et mettre au jour les contradictions d'un système injuste et pas si avancé que ça... J'ai trouvé ce roman vraiment avant-gardiste pour l'époque (elle évoque Montessori), qui soulève des questions pertinentes et actuelles ! Il existe une suite, non traduite en français : With Her in Our Land. Espérons que les éditeurs français ne mettront pas un siècle avant de la traduire.
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Quelle clairvoyance, quelle finesse de jugement et intelligence du récit dans ce texte !

J'ai découvert Charlotte Perkins Gilman avec son livre « le papier peint jaune » et c'est suite à ma lecture de « Femlandia » où Christina Dalcher cite « Herland » que je découvre ce roman.

Et dire qu'il a été publié en 1915… !

Trois hommes, intrigués par des légendes parlant d'un peuple constitué uniquement de femmes se rendent à Herland. C'est donc par la voix de l'un d'entres eux que nous découvrons ce pays où les femmes s'épanouissent depuis plus de deux mille ans sans présence masculine.

Elles sont fortes, ne connaissent pas la peur, elles sont autosuffisantes et vivent dans la paix.

A la manière d'une étude sociologique, nous découvrons le fonctionnement de cette communauté qui met habilement en lumière les travers de nos sociétés « civilisées ».
Que ce soit sur la place et le rôle des femmes, sur la définition de la féminité, que sur des thématiques tels que l'éducation (est cité Maria Montessori), la productivité à outrance, l'écologie et la protection de la nature…

Une lecture indispensable et tellement moderne !
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Ce roman est qualifié de "féministe" mais je ne saisis pas son message.

Dans une région introuvable pour qui ne s'y perd pas par hasard la population est uniquement composée de femmes. Celles-ci sont femmes au sens biologique du terme, telles que la nature les a dessinées, non à l'image stéréotypée qui lui attache douceur et fragilité. Des femmes aux corps sains, puissants, accoutumés à l'effort.

Trois aventuriers hommes découvrent la région, s'y intègrent et l'étudient.

La société matriarcale dans laquelle elles évoluent élève la "Mère" au rang de divinité : la première femme ayant enfanté de façon asexuée. Sa descendance, uniquement composée de filles, a hérité de ce don et l'a transmis à ses filles, de génération en génération.
Le roman présente leur histoire, leur économie agricole, leur politique, et leur éducation à travers la vision et les observations des trois aventuriers, forcés de constater que cette communauté vit en parfait équilibre.

Ces femmes, avides de connaître l'organisation du monde "sexué" qu'elle imagine plus abouti que le leur font face au refus des aventuriers d'en dévoiler trop. La réussite incontestable de cet ordre social excluant l'homme malmène l'ego viril des trois aventuriers, le monde imparfait qu'ils connaissent démontrant l'échec de la masculinité.

Il s'agit plus de l'étude d'une société fictive que d'un roman : malgré l'introduction d'histoires "d'amour" j'ai plus eu le sentiment de parcourir une encyclopédie qu'un bon livre.
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🤱🏻 Herland - Charlotte Perkins Gilman 🤱🏻
Traduction : Bernard Hoepffner @robert_laffont

Trois Américains, intrigués par des légendes locales, découvrent sur une haute montagne un petit pays mystérieux et, à leur grand étonnement, seulement peuplé de femmes. Ils sont les premiers mâles à visiter Herland en près de deux mille ans.
Comment peuvent-elles vivre en autarcie depuis deux mille ans sans hommes pour se reproduire? Ces femmes, coupées du monde à cause d'une catastrophe naturelle, ont évolué. Elles sont devenues capable de se reproduire par parthénogenèse, ainsi plus besoin d'hommes pour tomber enceinte. Elles ont développé leur société autour de la maternité, régulant les naissances pour rester à un point d'équilibre. Tout est réfléchi : l'éducation, la gestion des ressources, l'exploitation du potentiel de chacune... afin de vivre en paix et en harmonie.
Ce livre est très intéressant et original. Que se passerait-il si une société était exclusivement composée de femmes? Quelle en serait sa forme? C'est ce que nous propose l'auteure, mettant en avant la logique et la sagesse des femmes qui ne vivent plus sous la domination masculine. Il est important de dire que ce livre est paru en 1915, certaines réactions ou façons de voir des personnages masculins collent donc à la société de l'époque. J'ai beaucoup aimé Herland et ces femmes libres qui ont su créer une société où le bien-être et l'harmonie règnent.
Cependant les explications poussées sur leur façon de voir ne sont toujours pas très fluides et alourdissent la lecture. C'est mon seul petit bémol.
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Charlotte Perkins Gilman était une femme lettrée et engagée, nièce d'Harriett Beecher Stowe, l'autrice de "La case de l'oncle Tom". Elle s'investit dans les réformes sociales et la place de la femme dans la société. Son roman "The yellow wallpaper" - paru en France sous le titre de "La séquestrée" - aborde le thème de la dépression et dénonce le manque de prise en considération de la femme dont les crises d'hystérie n'était considérées que comme des caprices, de même que le syndrome post-partum.

Herland raconte l'épopée de trois hommes dans le royaume des femmes. Ce pays féminin perdu au coeur de nulle part, vit dans la paix et le secret, jusqu'à l'arrivée de trois explorateurs qui vont découvrir un lieu hiérarchisé et très organisé, dépourvu de violence et de maladie, l'évolution de cette société matriarcale est stupéfiante. Au gré de leurs découvertes les trois amis vont découvrir une ville très bien pensée, composée uniquement d'êtres de sexe féminin. Mais l'intrusion d'hommes au milieu de cet équilibre va-t-il faire basculé cet éden?

Charlotte Perkins Gilman a écrit ici une utopie féministe remarquable, qui marqua les esprits lors de sa parution. Elle rêve cette société féministe, protégée de toute influence masculine, avec finesse et précision. Au fil des pages, l'autrice compare Herland à la société patriarcale dans laquelle elle vit - son roman paraîtra aux États-Unis en 1915 - sur différents plans tels que la maternité, l'éducation, les interactions entre les femmes et les hommes, le travail, la mort, etc. Menées avec intelligence, les propos de l'autrice sur cette communauté idyllique parviennent à faire douter le lecteur sur les valeurs et le bien fondé de la société.

Le coeur de Herland est la maternité. Question de curiosité, comment une telle sororité peut-elle concevoir des enfants? Charlotte Perkins Gilman prend le parti de la parthénogénèse et de l'absence totale de sexualité. L'enfant est le moteur de ce système, tout tourne autour du concept qui vise à rendre chacun meilleur. L'éducation est la clé, et est dispensée seulement par les femmes les plus expertes en la matière. La valeur individuelle disparaît au profit de la communauté. La place de la femme dans cette société fantasmée, est mise en avant par rapport à la position totalement en retrait et soumise - presque comme un enfant - dans la vie réelle, cantonnée à un rôle peu reconnu. (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Je ne lis jamais les descriptions d'auteur.es et pourtant cette fois-ci je l'ai fait. Très touchant, j'ai maintenant envie de lire "la séquestrée" !

Parlons maintenant de l'histoire.
Nous nous retrouvons avec 3 Américains qui sont assez intrigués par certaines légendes locales. Quelque part il y aurait un pays peuplé que de femmes, bienvenue à Herland ! Ils sont les premiers hommes à visiter ce pays où il n'y a que des femmes.
2000 ans, 2000 ans sans mâles, comment est-ce possible ? Comment savent-elles reproduire ? Comment font-elles alors qu'elles sont coupées du monde ? L'éducation comment se fait-elle ?

Beaucoup de questions n'est-ce pas ? Je ne vais pas aller plus loin dans mes questions / résumé du roman puisqu'il est assez court et que les réponses sont données rapidement.

C'est très intéressant et je dois dire que c'est aussi original. L'auteure nous propose un résumé / roman posant énormément de questions. C'est vrai comment serait notre pays sans hommes ? Qu'est-ce qui changerait ? Beaucoup de choses certes mais, positivement ? Négativement ? Ce roman m'a littéralement retourné le cerveau. Beaucoup trop de questions, beaucoup de "???" c'était fou.

Je suis vraiment passée par plusieurs émotions. Heureuse, contrariée, énervée parce que oui, n'oublions pas le temps que le roman a. Les hommes ont parfois des propos wtf et énervants. Mais encore une fois, il ne faut pas oublier le temps.

C'était intéressant à découvrir.
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Pour moi, la lecture de Herland a débutée comme une mise en abime : une femme (en l'occurrence l'auteure : C.PERKINS GILMAN) raconte l'histoire de 3 jeunes hommes (Terry, Jeff et Van) dont l'un d'entre eux (Van) raconte à son tour l'histoire de Herland.
Une première partie du récit est dédiée à la quête puis à la découverte de Herland et de sa population par nos 3 explorateurs.
La deuxième partie du roman perd un peu en intensité, avec un rythme un peu plus lent, quelques longueurs et répétitions, mais l'histoire mérite d'être lue jusqu'au bout.

Ce livre décrit un monde utopique, un univers parfait, une communauté exclusivement féminine vieille de 2.000 ans dans laquelle tout n'est qu'amour et au sein de laquelle les "idées horribles" n'ont pas de place.
Herland est un état qui vit en totale autarcie, dont les habitantes sont travailleuses, respectueuses de leur environnement, vivent en communion avec la nature et au rythme des saisons.
La religion n'y est qu'amour : c'est une "puissance aimante qui vous traverse".
Les jeunes femmes qui peuplent ce pays sont dotées de ce qui semble être une forme d'intelligence supérieure. Elles cherchent toujours à s'améliorer, et à faire progresser leur société de manière constante, au fil des générations.
La maternité est la thématique récurrente du livre.
Tout tourne autour de la maternité et de sa conception toute particulière au sein d'Herland (totalement différente de la maternité et du rôle de la mère dans nos sociétés).

Dans ce livre, l'auteure tend à démontrer que les femmes sont tout à fait capables de vivre sans les hommes.
D'ailleurs, elles vivent bien mieux sans la gente masculine.
A Herland : pas de violence, pas de crime, les femmes sont autonomes, fortes, se soutiennent, chacune a son rôle à jouer...et elles peuvent même donner la vie (grâce à la parthénogénèse - "reproduction sans intervention d'un mâle" - je ne connaissais pas🤔).
L'arrivée de Terry, Jeff et van va amener son lot de questions; mais va surtout conduire nos 3 américains à se confronter à tous les grands principes liés à la religion, l'éducation, le travail, le sexe, le couple, le mariage, le rôle des femmes...qui leur ont été inculqués dans la société dite moderne.
Le choc sera tel, et la remise en question si profonde qu'ils en arriveront à la conclusion qu'une autre vie, avec d'autres valeurs, est possible.

Une histoire très moderne, très féministe pour l'époque à laquelle elle a été écrite (1915).
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Un autre classique de littérature féministe. Plus anciens que B. Groult. Moins d'actualités? C'est à voir.

L'ouvrage raconte la découverte par trois hommes d'une société composée exclusivement de femmes. Les hommes n'y vivant plus depuis plus de mille ans. Les femmes se reproduisant par parthénogenèse. Tout est conçu et dirigé par des femmes.

Gilman met à mal la société patriarcale de son époque.

Bé-mol, la place de la maternité, vue comme un moment formidable...



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