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EAN : 9782748905175
310 pages
Agone (17/03/2023)
4.18/5   14 notes
Résumé :
Cet essai est le procès d’une absence, celle de la gauche, reléguée au second plan dans la presse depuis 2017. L’autrice analyse la façon dont le débat public a été verrouillé par les médias dominants, qui ont redoublé d’efforts pour bipolariser les champs politique et journalistique autour des figures d’Emmanuel Macron, de Marine Le Pen et de leurs thématiques sécuritaires et économiques. Basé sur une documentation précise, ce livre retrace l’effondrement intellect... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« Les médias contre la gauche » est le fruit d'une collaboration entre l'éditeur engagé Agone et l'association Acrimed (Action Critique Médias). Ils ne sont pas forcément très connus, pour la simple raison qu'ils font parties des petits ilots de résistance, comme on en trouve ici et là sur internet ou dans la presse écrite mais jamais dans l'audiovisuel, qui a pourtant le plus d'impact sur l'opinion, et notamment chez les plus âgés.

Un autre titre possible de cet ouvrage aurait pu être « Comment les médias ont tué la gauche ? »

Dans une société démocratique, la pluralité des opinions est naturelle et on a tous tendance à trouver neutres des propos qui rejoignent nos propres idées et partisans, les propos qui vont dans le sens inverse. Une personne foncièrement de droite (entendez par là : néolibérale) ne peut donc pas comprendre et approuver ce qui est dénoncé dans cet ouvrage. A savoir, que les médias dominants ne sont pas neutres et sont clairement de droite. Qu'on se le dise donc, cet ouvrage s'adresse clairement à des gens de gauche. Pour être plus précis et pour reprendre une expression de l'auteur, des gens de la gauche de gauche (Exit donc les sociaux-démocrates présentés comme la gauche alors qu'ils acceptent le capitalisme, la société de consommation et le libéralisme. Exit donc les Valls, Borne et Hollandiens en tout genre…).

Nous attendons souvent des journalistes qu'ils soient neutres mais je suis convaincu que la neutralité est impossible, elle n'est tout simplement pas humaine. le simple fait de poser une question ou de ne pas la poser oriente forcément un débat et n'est pas neutre. Je n'attends donc pas des journalistes qu'ils le soient.
Pourtant, on pourrait espérer dans une démocratie, que les équilibres soient respectés et, qu'il s'agisse des journalistes ou des différentes personnalités invitées, qu'il y ait un traitement à peu près équitable de tous les points de vue.

Pour les gens de gauche qui en douteraient encore, cet ouvrage recense quelques données chiffrées et surtout beaucoup de « citations » entendues sur les plateaux TV, permettant de constater de manière flagrante, que non seulement les journalistes ne sont pas neutres mais sont (presque) exclusivement de droite à la télévision et à la radio.

Après une excellente introduction, le livre développe ses idées autour de 5 axes :

- « Un journalisme de cour » : On comprend comment E.Macron a été mis en place grâce à ses relations avec la presse et les milieux capitalistiques dominants, l'appartenance des grands médias à des grands groupes capitalistes étant une explication directe à cette situation. L'ouvrage relève plusieurs situations parlantes : entre les soutiens affichés de X.Niel, C. Perdriel, B.Arnault…propriétaires de grands médias, et la présence d'un membre de « En marche ! » parmi les dirigeants de BFM-TV.

Les stratégies pour faire élire Macron : jouer sur l'attrait de la nouveauté (en 2017), la jeunesse, l'homme « providentiel », la stratégie de crédibilisation (formulation des titres dans les journaux, orientation des questions autour d'idées macronistes lorsque les concurrents sont interrogés, etc.), créer l'attente (là encore, les titres des journaux relevés sont équivoques), différence de traitements (nombre d'heures qui lui sont consacrées, retransmission complète de ses discours contrairement aux adversaires, etc.)…

L'entretien des relations Macron-Médias est également décrypté pendant l'exercice du pouvoir (culte de la personnalité, entretiens présidentiels s'apparentant à de la mise en scène autocratique)…

L'ouvrage n'aborde pas vraiment l'absence de campagne en 2022 et le fait que mes médias orientent tout sur la guerre en Ukraine. Les études montrent qu'en situation de guerre, les peuples ont tendance à s'unir derrière leur chef et à le réélire… J'aurais aimé que ce livre en parle. le passage concernant la covid-19 n'est pas vraiment abordé non plus.


- « Un journalisme de dédiabolisation » : On comprend comment les médias ont organisé la montée de Marine le Pen et de ses idées en les rendant acceptables. L'idée étant de créer un duel Macron-Le Pen pour lequel (c'est le pari des médias) Macron sortirait toujours gagnant…
Les stratégies sont de marteler l'affiche du « 2e tour » comme la seule possible déjà 2 ans avant l'élection, alors même que les sondages ne sont pas si clairs. Les sondages ne testent jamais l'hypothèse Mélenchon au second tour (statistiquement probable) alors qu'elle teste d'autres situations (par exemple X.Bertrand, statistiquement moins probable selon les sondages !). Les invités politiques de gauche sont sommés sur les plateaux de se prononcer sur ce second tour fictif Macron-Le Pen. Autre stratégie pour faire monter M le Pen, stratégie utilisée pour Macron quand c'est nécessaire, comme Sarkozy à une autre époque : rendre sympathique grâce à la peoplisation (on parle de cuisine, de chats, de vie de famille avec Marine le Pen). le cas Zemmour est abordé, un moyen de faire passer les idées le Peniste comme modérées.

De manière générale, les sondages sont dénoncés en raison de raccourcis dangereux et d'analyses faussées pour faire croire à la popularité d'une personne ou d'une idée. Il s'agit des sondages sur les élections mais également les sondages sur les « préoccupations des français » ou sur telle ou telle situation (la formulation de la question posée jouant beaucoup sur la réponse). J'aurais aimé que l'ouvrage traite du conformisme social et de manière générale de tous les biais psychologiques exploités par les médias pour manipuler l'opinion.


- « Un journalisme de classe » : On comprend que, par leur origine sociale, leur milieu professionnel, les journalistes les plus entendus sont ceux qui politiquement sont proches des idées néolibérales macronistes. Les conditions d'exercice du métier sont abordées : le suivisme qui facilite le travail dans des conditions de pénuries de budget (les formats longs et les enquêtes couteuses de terrain sont remplacées par des formats courts ou des talk-shows avec des « chroniqueurs » ou des soi-disant « experts »), la routine, la dépendance face aux puissances politiques et financières, l'aveuglement (lié à l'entre-soi qui amène les journalistes à penser « tous de la même façon » et à ne plus prendre de recul), conduisant à l'activisme politique parfois (Certains propos de journalistes ou de chroniqueurs « en roue libre » sont relevés, jusqu'à des propos orduriers sur J-L Mélenchon). Beaucoup de journalistes ne parviennent plus à cacher leurs propres opinions.


- « Un journalisme de préfecture » : On comprend que les journalistes sont pris au piège de leurs relation avec les forces de sécurité (police, préfecture) pour obtenir des informations, comme ils le sont de leur bonne relation avec certains politiques ou avec les patrons, pour avoir des moyens et des invités sur les plateaux. Au point que les préfectures fournissent les textes alors que les policiers fournissent les images. La formation des écoles de journalisme est remise en cause.


- Les médias face au « péril rouge » : Il s'agit de faire passer tous les opposants du pouvoir en place pour des extrémistes : qu'il s'agisse de la NUPES (présentée comme anti-républicaine, islamo-gauchiste…), « des gilets jaunes », des « zadistes », des « écologistes »... Les grèves sont systématiquement et exclusivement présentées sous l'angle des victimes (usagers « pris en otage »). Les idées alternatives n'ont pas voix au chapitre et cela permet ensuite d'affirmer qu'il n'y a « pas d'alternative » à la politique menée (exemple pris sur la réforme des retraites). Des personnalités néo-libérales sont présentées comme « de gauche » pour faire croire que celle-ci est prise en compte. Les invités-référents en ce qui concerne l'actualité économique sont exclusivement des économistes libéraux. Les économistes de gauche ne sont (quasiment) jamais invités sur les plateaux. Face aux rares invités de gauche, les arguments classiques des représentants du pouvoir sont repris par les journalistes qui en font le centre de gravité des débats.



Tous ces arguments sont abordés dans ce livre, de manière plus ou moins agile et judicieuse. Peut-être trop souvent de manière désordonnée, pas assez rigoureuse et, pour être honnête, l'ensemble m'a paru ennuyeux et déprimant. Il n'a fait qu'ajouter des données plus précises à ce que j'avais déjà constaté par moi-même.

J'aurais conseillé à l'auteur de donner moins d'éléments pour illustrer les arguments mais de mieux les choisir car certains sont discutables (notamment certaines citations de journalistes). Certains propos sont hors-contextes, certaines sources ne sont pas précisées (mais d'autres le sont). Il y a des interprétations et des analyses « à charge » de propos journalistiques. Certains propos neutres sont, par exemple, présentés comme partisans. Des contre-arguments sont parfois faciles à donner et tous ces éléments décrédibilisent la démonstration de l'ensemble et c'est dommage !


L'écriture est assez incisive, des jeux de mots, des tacles bien sentis et des expressions judicieuses (gauche de gauche, éditocrates…) appartenant à l'univers de Acrimed. Il s'agit d'une attaque contre les journalistes politiques qui nuisent, chez nous, à la démocratie, alors même qu'ils sont présentés comme leurs défenseurs.

Quelques pistes sont évoquées en conclusion de l'ouvrage pour améliorer la situation, mais, il faut le dire, bien insuffisantes pour compenser le poids de tout ce qui a été dit avant (et on ne voit malheureusement pas comment les choses pourraient changer sans violence, qu'on ne peut que regretter !).

Au final, je pense que le seul intérêt de ce livre est d'être mis dans les mains de gens (réellement) de gauche mais qui n'osent pas voter pour des représentants de la NUPES parce qu'on leur a expliqué à la TV que ce sont « des extrêmes » (faites juste, comme moi, l'expérience, un jour, d'écouter un discours en entier d'une personne comme Mélenchon, puis de comparer avec ce que les médias en disent à partir d'extraits courts).


Bien sûr, nous ne sommes pas en dictature comme en Russie ou en Corée du nord, mais il y a différents degrés dans les démocraties comme dans les dictatures… Cet ouvrage montre que, depuis de nombreuses années, les médias principaux ne jouent plus leur rôle de contre-pouvoir et mettent réellement en danger la démocratie. Les sources d'information les plus fiables sont cantonnées à quelques journaux de presse écrite et quelques sites internet.

Inquiétant tout ça !

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Cet avis est rédigé dans le cadre de la masse critique de juin 2023. Je remercie chaleureusement Babelio de m'avoir permis d'y participer.

Cet essai pose un état des lieux très complet du traitement médiatique réservé à la gauche.

En balayant le traitement de l'actualité de ces dernières années, Pauline Perrenot montre comment la gauche, ses idées et tous ceux qui les portent (au delà du seul personnel politique donc) ont été exclus des medias dits "généralistes", et non uniquement des médias ouvertement de droite.

Elle reprend l'historique de la conversion des médias au libéralisme, doctrine qu'il n'est plus possible de contester, verrouillant fortement le débat public et informationnel.

L'autrice démontre ensuite comment, sous couvert d'une pseudo objectivité, la gauche est invisibilisée : moindre présence dans les médias, ajoutée à un traitement défavorable systématique des thèmes qu'elle tente encore de porter, quand ce n'est le discrédit pur et simple de ceux qui les portent. Pour exemple : un ancien lobyiste de chez Uber est un "économiste", intervenant comme " expert" quand un rapport d'Oxfam est "militant". On retrouve ici des mécaniques de décrédibilisation de la parole similaires à ce que Rose Lamy dénonce dans son essai "Préparez-vous pour la bagarre " sur le traitement médiatique des violences sexuelles et sexistes.

La concentration des médias, dans les mains de capitalistes intéressés, et son corolaire la précarisation du travail des journalistes, est pointée du doigt. La place prépondérante des sources gouvernementales (particulièrement les préfectures), dont on ne se donne même plus la peine de vérifier les informations, l'est également.

L'essai en revanche ne nous explique pas comment on a pu en arriver à accepter une telle baisse de la qualité de "l'information". C'est là peut-être une des faiblesses du livre : très descriptif de ce qui est, il manque un peu de place pour l'analyse.

Cette dernière est surtout présente dans la conclusion. On y trouve, par exemple, des éléments sur les pressions contre la liberté d'informer. J'aurais aimé que l'autrice s'attarde plus sur ce point et sur les conséquences que cela a pu avoir (ou non) sur le travail des journalistes.

Enfin, Pauline Perrenot ouvre des pistes sur la manière dont la gauche pourrait politiser son rapport aux médias, qu'ils soient dominants, indépendants ou même autoproduits.

En bref, c'est un essai très instructif sur le volet descriptif, un peu plus faible pour l'analyse. Heureusement, il y a de nombreuses notes et références en fin d'ouvrage pour compléter tout cela. Cela reste, à mon avis, une lecture indispensable pour qui veut observer la construction de l'information aujourd'hui.
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Les médias contre la gauche : cet ouvrage m'a été remis dans le cadre d'une opération masse critique et m'a permis de découvrir un état des lieux amplement et méthodiquement documenté du paysage médiatique actuel. Son auteure Pauline Perrenot est membre de la rédaction d'Acrimed et contribue au Monde diplomatique. A la fin de l'introduction, elle précise que le livre est une mosaïque du travail réalisé par Acrimed au cours du premier quinquennat d'Emmanuel Macron et qu'il est le fruit d'un engagement collectif. Cet ouvrage prend clairement position, comme son titre l'indique.
Les unes de différents médias et les retranscriptions d'échanges entre journalistes et personnalités politiques permettent d'approcher quelle fut l'approche des médias lors de campagnes électorales, du mouvement des gilets jaunes, de l'émergence de personnalités d'extrême-droite. Ce travail de documentation est considérable et permet de dégager de grandes tendances qui mettent en évidence un amalgame entre journalistes et pouvoir en place.
Les têtes de chapitre sont incisives, « journalisme de cour, de dédiabolisation de l'extrême-droite, de classe, de préfecture », l'importance du journalisme de slogans, de la peopolisation, de la provocation qui nuit au journalisme de qualité, la propriété privée des médias aux mains de milliardaires, la promotion de la politique gouvernementale sont autant de points abordés. le constat est celui d'une abdication de la mission médiatique au profit d'une information spectacle « répondant aux exigences commerciales et à celles du maintien de l'ordre (p. 218) ».
Toute interrogation sur le rôle des médias et leur possible collusion avec le pouvoir en place est primordiale en démocratie, j'ai apprécié cet ouvrage pour la richesse de ses sources, certaines retranscriptions d'échanges sont hallucinantes et interrogent réellement. A quand un quatrième pouvoir plus solide ?
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Livre très décevant qui part d'un postulat erroné. Plutôt que de tenter de cerner les raisons pour lesquelles les médias de gauche sont de moins en moins représentés, l'auteur préfère axer sa "réflexion" sur le traitement des idées de la gauche par des médias de la droite. En outre, il est particulièrement regrettable que l'auteure axe uniquement son analyse sur le traitement des médias des infos LFI. La gauche n'est pas LFI est c'est bien heureux. L'analyse manque e profondeur pour les autres partis de gauche.L'honnêteté intellectuelle aurait impliqué de déjà préciser que les médias de gauche reculent, c'est que les idées de celle-ci n'intéressent plus la majorité des citoyens. Ce que je regrette en tant qu'électeur de gauche depuis toujours, mais nous ne pouvons que nous en prendre à nous mêmes. En outre, le biais intellectuel de l'auteure qui consiste à soutenir que des médias de droite devrait traiter identiquement les idées de gauche est particulièrement spécieuse. Si je lis l'huma ou libé c'est bien pour satisfaire mon envie de voir la France a reculons et la droite se faire tailler en pièces...
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Le journalisme dans les médias dominants est un journalisme de classe et de cour. La sociologie des journalistes se traduit par un désintérêt complet, une méconnaissance, un mépris, vis a vis des classes populaires. Ils encensent le néo-libéralisme et dénigrent toute autre alternative. Ils rivalisent d'empressement pour dérouler le tapis rouge et passer la brosse à reluire dés qu'ils recoivent des représentants du pouvoir ou du patronat, mais ils rivalisent tout autant d'agressivité, de mépris non déguisé, de propos insultants quand ils recoivent des syndicalistes ou des représentants politiques de gauche. Des medias alternatifs ont fort heureusement commencé à voir le jour. Certains ont l'ambition de figurer sur la liste des chaines des box, voir sur la TNT, mais c'est un combat difficile. Il faut les soutenir

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Au cours des années 1980 et 1990, si Jean-Marie le Pen est en partie décrié dans les médias dominants, des titres comme le Figaro et dans une moindre mesure le Point, mais aussi TF1 -qui domine alors outrageusement le paysage audiovisuel-, porte régulièrement les thématiques et les problématiques qui font écho au thèse du front national : l'immigration, l'islam et l'insécurité. En 2002, c'est d'ailleurs à l'issue d'une campagne où ce dernier thème aura occupé une place totalement disproportionnée dans les médias que Jean-Marie le Pen accède pour la première fois au second tour de l'élection présidentielle. Au cours de la décennie suivante, la stratégie politique de Nicolas sarkozy-qui braconne ouvertement sur les terres du FN tout en saturant un espace médiatique fasciné par le personnage-puis l'ascension politique de Marine le Pen accélère la banalisation de son parti.
Dans cette configuration du débat public, la gauche de gauche est doublement perdante.
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Dans cet univers nombriliste, englué dans ses routines, les professionnels (journalistes) tourne en rond. Inlassablement. Les coulisses, les petites phrases, les stratégies du personnel politique, les arrangements partisans, les alliances entre écuries- et leurs renversement-, les talents rhétoriques, l'efficacité des « plans com' » et la particularité sondagiere : la focalisation sur le jeu politicien aux dépens des enjeux politiques est systématique.
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La question de la propriété privée des médias -aux mains de milliardaires dont les activités industrielles (BTP, télécoms, armement etc...) dépendent de commandes publiques - devrait constituer la colonne vertébrale de tout projet de transformation du système médiatique actuel, qu'on réclame son abolition ou sa limitation drastique à travers la redéfinition de seuils de concentration.
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Pourtant, les médias ne sont pas indépendants ni autonomes. Au contraire, ils sont les faire-valoir et les relais d'influence de leurs propriétaires. Et s'ils ne sont pas directement dépendants de ce pouvoir capitalistique, qui ne se manifeste frontalement que rarement, la plupart des grands médias et des producteurs d'information (prix collectivement) se trouvent dans des situations d'interdépendance étroite à l'égard des pouvoirs politiques et économiques, vis-à-vis desquels ils ne sont donc pas en position de jouer leur rôle de contre-pouvoir. Par ailleurs, ils ne peuvent prétendre à une quelconque objectivité, dirigés et contrôlés qu'ils sont par des chefferies éditoriales sociologiquement solidaires des intérêts et des points de vue des classes dirigeantes.
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(...) Le PS, en pleine « mue sécuritaire », n'en finit pas de durcir son discours. Au cours des années 2010, et plus encore à partir de 2015, à la suite de la série d'attentats qui ont endeuillé le pays, on assiste à une légitimation graduelle des mots d'ordres sécuritaires, autoritaires, nationalistes et identitaires. Ces thématiques s'imposent dans une presse magazine en perte de vitesse, et surtout dans le secteur audiovisuel ou la concurrence est exacerbée, notamment depuis que coexistent quatre chaînes d'information (bas de gamme) en continu. Une partie du traitement médiatique de ces thèmes repose sur une mise en accusation de la gauche, systématiquement suspectée d'ingénuité et de laxisme, de déni et de complaisance.
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