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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Londres, 1891. Thomas Pitt est alors commissaire, chef de la police de Bow Street. Il a été appelé à l'aube, sur les bords de la Tamise. Un corps a été découvert dans une barque qui dérivait sur le fleuve : celui d'un homme jeune, menotté, revêtu d'une robe déchirée, dans une posture grotesque...Il est possible qu'il s'agisse d'un ressortissant français, M. Bonnard, en poste à l'ambassade, et en raison d'un scandale, peut-être d'une affaire de moeurs, on a jugé préférable de faire appel au commissaire.
Il s'agit sans aucun doute d'une enquête épineuse. Pourquoi avoir choisi une telle mise en scène - une parodie monstrueuse du tableau de Millais représentant Ophélie, le personnage tragique d'Hamlet ? Retrouver l'identité de la victime ne semble pas une mince affaire et Thomas Pitt sera secondé par l'inspecteur Tellman.

L'absence de Charlotte, sa femme, lui pèse. La jeune femme est à Paris, invitée par sa soeur et son beau-frère. Mais pas question de rester seul : il est invité au théâtre par Caroline, sa belle-mère, remariée à Joshua, metteur en scène aux idées novatrices. Sa nouvelle pièce est portée par Cecily Antrim, une actrice qui exprime avec passion des sentiments réprouvés par la bonne société. Mais la censure veille.

Half Moon Street est une enquête de Charlotte et Thomas Pitt dans laquelle Charlotte intervient seulement par le biais de lettres qu'elle adresse à Thomas. le commissaire résoudra seul une énigme somme toute assez simple.

J'ai aimé retrouver dans ce roman, l'atmosphère victorienne que dépeint Anne Perry avec tant de précision. Pourtant, il m'a semblé que l'énigme à résoudre n'était qu'un prétexte pour nous dépeindre le monde du théâtre aux prises à la censure. le récit, en parallèle, s'attache à deux personnages féminins, Caroline, et Mariah, la mère et la grand-mère de Charlotte. Nous en apprenons plus sur le passé de Mariah. Comme à son habitude, Anne Perry souligne avec force l'injustice faite aux femmes, et montre comment s'exerce la violence au sein même des foyers les plus huppés.

Half Moon Street est un roman policier riche, qui fait la part belle à l'art de la fin de l'ère victorienne. Anne Perry nous parle avec passion de peinture, de théâtre, ainsi que de la photographie qui en était à ses débuts. Elle nous fait rencontrer Oscar Wilde et Yeats. Elle sait dénoncer avec force les turpitudes d'un monde clos.

On retrouvera avec plaisir Charlotte, lorsqu'elle rentrera de France.








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Cette enquête n'est pas facile à chroniquer, tellement elle est foisonnante, tellement elle crée un réseau avec d'autres oeuvres. Half Moon street est véritablement un roman sous influence !
L'influence première est Hamlet, et pas seulement la pièce de Shakespeare, le mythe tout entier comme le prouve la manière dont le meurtrier a mis en scène le cadavre comme dans le tableau de Millais. Pourquoi Ophélie ? Tout vous révéler gâcherez le plaisir de lire. Sachez seulement qu'une troupe joue Hamlet, et que les acteurs qui jouent Gertrude et Hamlet sont réellement mère et fils dans la vie.
Mais cette troupe ne se contente pas de jouer des classiques, elle interprête aussi une pièce d'Oscar Wilde qui choque dès sa première représentation et est retirée de l'affiche. Son tort ? Montrer une femme qui exprime ses sentiments, ses craintes, ses tourments, bref, qui révèle en public ce que l'on ne confiait qu'à ses intimes, ou même que l'on ne confiait pas du tout. le débat sur la censure sous-tend le roman tout entier, les questions qui sont soulevées sont toujours d'actualité. Comment protéger ses enfants ? de qui ou de quoi doit-on les protéger ? A Half Moon Street, les devantures des échopes ne proposent pas de contrôle parental.
On pourrait avoir l'impression de s'éloigner de l'enquête. Il n'en est rien. Il est vrai cependant qu'il est étonnant de lire une enquête de Thomas Pitt où la seule présence avérée de Charlotte est les lettres qu'elle lui envoie de France. La vision qu'elle y donne de notre pays m'a fait penser aux romans de Claude Izner. S'il faut chercher un personnage féminin d'importance, ce n'est pas Cecily, brillante actrice luttant contre la censure, mais Caroline Fielding, mère de Charlotte et Emily. Celle-ci voit apparaître dans sa vie le demi-frère de son défunt mari, venu tout droit d'Amérique, et ce nouveau personnage bouleverse l'équilibre de Mariah Ellison, sa belle-mère. En effet, non seulement Samuel est le fils de la première madame Ellison, dont toute la famille ignorait l'existence mais Samuel est le portrait de son défunt frère. de plus, la première madame Ellison n'est pas morte, elle s'est enfui aux Etats-Unis alors qu'elle était enceinte. Je vous laisse imaginer les possibilités romanesques offertes par ses personnages hors normes pour la société victorienne. Je peux vous dire aussi qu'Anne Perry a su exploiter ses personnages d'une manière absolument inattendu.
Depuis Ashworth Hall, les enquêtes de Thomas Pitt avaient pris une tournure politique. Ici, nous nous retrouvons dans la sphère privée, et c'est vraiment dans les mobiles les plus intimes qui soient que le commissaire devra trouver le mobile du meurtre.
Encore un très bon cru.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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J'ai lu beaucoup de roman de la série Thomas Pitt à une période, et puis, je n'en ai plus eu l'occasion. On m'avait promis de me prêter la suite mais ça ne s'est jamais fait. Celui-ci vient de me tomber dans les mains, et je suis surprise qu'il m'ait échappé puisqu'il provient du désherbage de notre bibliothèque.
C'est le 20e . J'avais lu la totalité jusqu'au 17, puis le 22 et quelques volumes de ceux de Noël centrés sur d'autres personnages proches de l'entourage de Charlotte.
J'ai l'impression de retrouver avec plaisir une famille un peu perdue de vue, mais dont je connaissais tous les membres.

1891- Londres est toujours aussi glauque. du brouillard, et un cadavre voguant sur la Tamise.

J'avais oublié combien j'aimais cette série, parce qu'à côté de l'intrigue policière, toujours très bien menée, il y a aussi toute la vie de Pitt et de sa famille.
Ici, il est notamment beaucoup question de sa belle-mère Caroline, et de la grand-mère Mariah, toujours aussi odieuse.
Il sera question de théâtre, avec le nouveau mari de Caroline, Joshua l'acteur, et surtout de la censure, du conservatisme et de la maltraitance discrète des femmes.
À présent que je connais un peu de la vie de l'autrice, ces passages sont impressionnants.
On croisera aussi avec plaisir Oscar Wilde et quelques autres têtes connues.
Liberté contre censure. Hélas, on parle de la fin du 19e siècle, mais on a tellement l'impression de revenir à ces périodes où la censure régnait qu'il y a comme un triste goût d'actualité.
Plus agréable, on découvre aussi les débuts de la photographie.
Charlotte n'est présente que par ses lettres, elle est à Paris pour des vacances, et manque beaucoup à Thomas qui dans sa maison bien vide s'occupe du chat.

Au-delà d'un roman policier très bien construit et plein de suspense, on a donc une belle réflexion sur des sujets graves, art, censure, libertés. Vouloir faire avancer la liberté et la cause des femmes justifie-t-il toutes les outrances. Peut-on / doit-on rester modéré tout en plaidant une cause juste ... ?
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Plus condensé que d'autres titres de la série Pitt, ce roman évite l'écueil de tourner en rond fréquent chez Anne Perry. On peut regretter l'absence de Charlotte mais l'idée de mettre en avant Caroline et Mariah est excellente. L'intrigue policière nous entraine dans le milieu du théâtre, on a l'immense bonheur de rencontrer Oscar Wilde et on en apprend beaucoup sur la censure et les conditions matrimoniales des femmes. Un régal.
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Le corps d'un homme habillé en femme déposé dans une barque est retrouvé sur les bords de la Tamise. Pensant qu'il s'agit d'un diplomate français, l'enquête est confié au commissaire Pitt, spécialiste des enquêtes sensibles.
Exceptionnellement, Thomas ne peut pas compter ni sur l'aide de sa femme Charlotte ni sur celle de Gracie parties toutes deux en vacances hors de Londres.

Bien que l'action se situe à l'époque victorienne, Anne Perry nous propose des sujets de réflexion toujours d'actualité : la censure, la place des femmes, l'activisme, l'impact de la pornographie sur les adolescents, ... Chacun se retrouvera son opinion dans le panel de personnages variés qu'elle met en scène.

Ce n'est peut-être pas la meilleure enquête de la série mais elle révèle certains secrets qui permettent de mieux comprendre la personnalité de personnages récurrents.
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Le cadavre d'un homme vêtu d'une robe verte et menotté est retrouvé dans une barque sur la Tamise. La mise en scène a été réalisée après la mort. Qui en voulait à Delbert Cathcart, un photographe talentueux au point de l'installer dans cette posture scandaleuse qui choque tous les témoins ?

En l'absence de sa femme en vacances en France, Thomas Pitt enquête avec le sergent Tellman dans le milieu du théâtre ou il croise des acteurs désireux de s'opposer à la censure qui menace leurs pièces.

La liberté d'expression doit-elle être totale s'interroge Anne Perry à travers ce roman ? Pour faire avancer les idées, peut-on tout dire et tout montrer, même la pornographie ou faut-il protéger les personnes les plus vulnérables par la censure ? le dénouement apporte un élément de réponse brutal à ces questions.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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