[...] Le choix n’existe pas sans l’information. La vérité demeure la seule liberté.
[...] Usés par la peur, la froidure et l’horreur ambiante, certains hommes cédaient à la panique et laissaient leurs mains dépasser du parapet afin d’être la cible d’un tireur isolé. Un membre estropié leur valait un « retour au pays » et on les renvoyait dans leurs foyers. Mais toute blessure délibérée était considérée comme un acte de lâcheté face à l’ennemi. C’était la cour martiale assurée, voire la peine de mort.[...]
Il faisait allusion à l’incident bizarre de ce pâtissier allemand préparant ses gâteaux la veille de Noël et qui, furieux de voir que les troupes françaises tiraient encore, s’était emparé d’un sapin et, toujours coiffé de sa toque, avait surgi dans le no man’s land en hurlant au scandale devant pareille ignorance. Il se trouve que les soldats en question étaient des Algériens, musulmans par conséquent, et qu’ils n’avaient aucune idée de ce qui pouvait bien se passer. Les téléphones avaient sonné d’un front à l’autre et les tirs avaient cessé.
judith regarde l, adjudant.
- qu'es que vous voulez, ma
beauté?
- voir le général cullingford,
j'ai un message pour lui. il a
perdu un membre de sa famille.
l,adjudant chef haussa les sourcils.
- voyez vous ça, les généraux ont une famille,
et dire qu'on croyais qu'il venaient au monde par enchantement.
- quelqu'un ferait bien de vous apprendre la politesse,
même vous, vous avez eu une mère, qui vous mouchait le nez..et le reste.
et elle devait mêmes se dire que c'était pas du luxe.
- C'qu'on a du mal à comprendre, c'est qu'il se soit pas fait massacrer bien avant ! répliqua Alf avec une moue de mépris. Un sale petit con ! J'vous d'mande pardon, révérend, mais l'fait d'êt' mort, ça rend pas un homme meilleur, c'est juste sa méchanceté qu'a plus d'importance.
La seule façon d'aller de l'avant consistait à penser ce que vous deviez penser, à croire ce que vous pouviez croire, pour ne vous y attarder que quelques instants seulement, avant de passer à la suite.
Certains resteraient estropiés longtemps après que la guerre serait entrée dans le domaine de l'Histoire ; pour eux, le cauchemar ne serait jamais terminé.
- Dieu du ciel!!! Lança-t-il entre deux hoquets; c'est du gaz, sauve qui peut!