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Une boucle. Ce polar très noir commence et finit sur une aire de jeux : un adolescent de 14 ans qui tire quelques balles sur un autre, son meilleur et son seul ami. Je ne divulgâche rien. On sait très vite, comme Farid, le policier, qui connaît les garçons depuis l'enfance, que Douglas (Dogge) a tiré sur Billy. Ce qu'on ne sait pas et que Malin Personn Giolito va nous expliquer, c'est pourquoi et comment c'est arrivé.
***
Les chapitres datés nous racontent le présent : l'enquête surtout, mais aussi la vie quotidienne après un drame, les familles, le quartier, l'hôpital, la vie privée et professionnelle de Farid Ayad, originaire de la même banlieue que Billy… Dans les chapitres titrés « Les Garçons », l'autrice nous présente Billy et Douglas, deux amis que tout devrait séparer. Seule, la proximité géographique des deux quartiers de Stockholm où ils vivent les a tout d'abord rapprochés : Våringe pour Billy, un quartier d'immigrés, pauvre, en proie à la délinquance et aux petits caïds de la drogue ; Rönnviken pour Dogge, un quartier branché, assez bourgeois, avec de belles maisons individuelles et de grosses voitures garées devant. Les enfants se rencontrent à six ans sur l'aire de jeux et leur amitié continue, sans faille, mais la rencontre avec Mehdi, le caïd local, va venir perturber un équilibre déjà instable. La construction choisie par l'autrice permet de les voir évoluer dans leurs familles respectives très différentes. Il me semble que Malin Personn Giolito a su éviter le cliché. le père de Billy est alcoolique et le plus souvent absent, mais sa mère aimante, généreuse, fait tout pour ses enfants. La famille aisée de Dogge est nettement plus dysfonctionnelle et l'égoïsme suinte des deux parents. On fera aussi connaissance avec Sudden, le propriétaire de l'épicerie qui fut longtemps l'âme de Våringe, avant que la délinquance et la drogue n'envahissent tout.
***
On assiste, impuissant, à la dégradation du quartier, à la progression des délits commis par les deux copains et à leur chute dans la vraie délinquance. J'avais beau être consciente que la Suède n'avait plus grand-chose à voir avec le modèle envié des années 70-80, je n'avais pas réalisé que les problèmes sociaux et sociétaux étaient en fait à peu près identiques aux nôtres. Ce roman pose, entre autres, la question de la responsabilité, celle des enfants, de la municipalité, de l'école, des parents, de la société en général, sans manichéisme et sans proposer non plus de solutions aussi péremptoires que vaines : pas de « yakafokon », heureusement, ni d'appel à un soi-disant bon sens, pas de raccourcis pour tout expliquer par la différence de classe et d'origine. C'est, je crois, une des grandes qualités de ce roman social, lucide et sans apriori. Un polar comme je les aime...

Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de Elle 2024
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Petite délinquance.

Banlieue de Stockholm par une nuit de décembre. Un jeune garçon est abattu par balles sur une aire de jeu. L'inspecteur Farid Ayad suspecte rapidement son meilleur ami qui a sombré dans la petite délinquance avec lui.

La Suède serait l'un des pays avec la population la plus heureuse au monde. Un pays où il ferait bon vivre en somme. Malin Persson Giolito fait voler toutes ces belles images en éclats. Malin Persson Giolito montre ce qu'est réellement la société suédoise. Dans la banlieue de Stockholm, deux quartiers limitrophes mais qui ne communiquent pas, ne se ressemblent pas. L'un est un ghetto de riche, l'autre est un ghetto de pauvre. L'un est érigé en modèle, l'autre fait office de repoussoir. Dans ce contexte était-il seulement possible d'imaginer qu'une amitié naîtrait entre deux garçons que tout oppose ?

Billy est brillant, aimé de tous, mais il vient d'une famille d'immigrés pauvre. Quant à Dogge il est médiocre, délaissé voire ignoré par ses proches. Maigre consolation, il est né du bon côté. Mais la richesse matérielle peut-elle remplacer l'amour et l'estime des siens ?

Le lecteur aimerait voir une belle histoire d'amitié qui transcende les classes sociales. Une histoire où les gentils et les méchants sont bien identifiés. Une sympathique petite histoire où les gentils gagnent et où les méchants sont punis. Mais ce n'est pas la réalité. La réalité c'est la longue dégringolade de Billy et Dogge vers la délinquance. de petits délits en petits délits jusqu'à l'irréparable. le lecteur ne sait plus quoi penser, dégoût ou empathie ?

Comment deux enfants sans histoire en viennent-ils à terroriser un quartier ? Les causes sont multiples : parents débordés ou démissionnaires, manque de moyens alloués aux services publics, marginalisation des pauvres et des immigrés induite par la montée de l'extrême-droite… le tableau est très sombre. A la fin de la lecture, le doute n'est plus permis, la Suède traverse une grave crise sociale.

Bref, ce thriller brise les illusions sur la société suédoise.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE 2024.
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Banlieue de Stockholm, un gosse de 14 ans, Douglas, dit Dogge vient de tuer son meilleur ami, Billy, du même âge de deux balles dans la tête. Dogge venait du quartier riche et blanc de Rönnviken alors que Billy vivait dans le quartier pauvre, gangrené par la délinquance, de Varinge. Les deux gosses étaient copains depuis l'âge de 6 ans.
Nous allons suivre, pendant 18 jours, les enquêteurs, dont un en particulier, Farid qui est issu de Varingue et en comprend le fonctionnement, la mère et la fratrie de Billy, Dogge et sa mère veuve ainsi que la bande du chef de gang Mehdi.
On voit les enfants plonger dans les délits mineurs dès l'âge de 8 ans avec du chapardage puis très vite tomber sous la coupe d'un chef de gang qui les entraîne dans des cambriolages, du trafic de drogue, des tabassages punitifs. On voit également le quartier de Varingue s'enfoncer dans la violence, la misère, la décrépitude; l'épicier turc Sudden voit son épicerie, la seule, se faire régulièrement attaquée; sa fille de 12 ans a été violentée par Dogge alors qu'il n'avait que 13 ans.
L'enquête est poussive et manque de rythme mais ce n'est pas le propos de ce roman noir social d'autant qu'on sait dès le début qui a tué qui mais on n'en connaît pas les raisons. Ce qui paraît essentiel, c'est la séparation de deux quartiers totalement antinomiques reliés par un tunnel et l'amitié de deux gosses qui n'auraient jamais dû se rencontrer dans une relation inversée par rapport à leur milieu social : Billy est apprécié, aimé alors que Dogge est rejeté ou méprisé, Billy a la volonté de prendre sa vie en mains et de s'en sortir alors que Dogge se laisse entraîner toujours plus bas . C'est aussi la condamnation de pères démissionnaires et absents, de mères dépassées bien que l'une, la mère de Billy, qui a élevé seule quatre enfants, se débat de toute ses forces pour protéger ses enfants alors que l'autre s'abrutit d'antidépresseurs pour supporter sa vie.
C'est aussi la peinture d'une police qui manque de moyens et qui les consacre en priorité aux quartiers qui en ont le moins besoin, qui laisse la situation dégénérer et devenir explosive. le personnage de Farid, qui a passé son enfance à Varinge, est plein d'humanité, désespéré de ne pas pouvoir aider ces gosses qui se laissent éblouir par l'argent, le paraître, la popularité de petites frappes de quartier.
Ce roman écorne très sérieusement l'image idyllique de la Suède que la presse se plaît souvent à nous décrire comme un pays en pointe en matière d'éducation, de santé, de qualité de l'environnement, de liens sociaux, d'engagement civique, de sécurité et de satisfaction à l'égard de la vie ; il est assez déprimant, comme l'est peut-être la vie dans ces banlieues de Stockholm, car il fait un constat mais ne fait briller aucune lueur d'espoir pour l'avenir.
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Coup de Coeur !
Un polar suédois très réaliste aussi réussi que les deux précédents intitulés "Quicksand" et "Rien de plus grand" adapté en série télévisée et diffusé sur Netflix en 2019 !

Dans ce nouveau thriller social aussi dérangeant que poignant, Malin Persson Giolito dresse le portrait sans concession d'une jeunesse à la dérive et d'une société au bord de l'implosion, incapable de protéger ses enfants.

Une nuit de décembre, dans la banlieue de Stockholm, un jeune garçon est grièvement blessé par balle. L'inspecteur Farid Ayad – qui l'a vu, impuissant, tomber dans la délinquance et la drogue – suspecte très vite le meilleur ami de la victime. Mais, lorsque celui-ci dénonce le petit caïd local, il passe un point de non-retour…

Les parents comme les policiers s'interrogent : pourquoi les deux garçons se sont-ils laissé happer par la spirale de la violence ? Dans quelle mesure Dogge et Billy sont-ils responsables de leurs actes ?

Je remercie les éditions @Pressesdelacite et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman policier que j'ai beaucoup apprécié.

La structure narrative bien maitrisée alterne entre le difficile déroulement de l'enquête policière menée par Farid Ayad (lui-même issu de la même banlieue sensible que les deux jeunes de quatorze ans, Dogge et Billy) et des flashbacks mettant en lumière l'enfance, puis l'adolescence des garçons jusqu'au terrible drame. J'ai été un peu gênée au début car ces épisodes dévoilant la vie passée des deux amis ne sont pas datés, ce qui est assez perturbant, créant un flou temporel. Mais, cet effet était peut-être voulu par l'autrice.

Les chapitres courts s'enchainent rapidement, donnant du rythme qui va crescendo à ce récit trépidant et dynamique. Les dialogues sont nombreux, ce qui donne de la vraisemblance et de la vivacité à l'histoire que j'ai trouvé très réaliste et crédible. La formation de juriste de l'autrice permet de créer une intrigue qui pourrait très bien être issue de faits réels. Cela donne une réelle authenticité à l'intrigue policière, ce que j'ai beaucoup aimé.

L'histoire est vraiment de plus en plus prenante au fil des pages car elle nous plonge dans l'atmosphère oppressante et délétère de cette banlieue où règne la loi du plus fort en toute impunité. Je me suis réellement sentie, comme Dogge et Billy, prise au piège de ce cercle vicieux de la violence qui ne semble leur laisser qu'une seule échappatoire : la mort.

Le portrait psychologique des personnages est bien détaillé, dévoilant les failles de chacun d'entre-eux. Cela permet de s'identifier facilement à ces jeunes à la dérive en perte de repères. Quant à Farid, qui fait face à un grave cas de conscience. j'ai ressenti de l'empathie pour lui car il n'hésite pas à contourner la vérité pour que justice soit faite. Tout comme Leila, la mère de Billy qui fait tout pour protéger ses enfants des représailles des dealers qui menacent leur vie.

Comme le dit l'autrice : "Le polar s'appuie sur les conflits humains. Or, Pour moi, il n'est plus grand conflit aujourd'hui que celui de l'inégalité économique". Je recommande donc ce roman à toutes celles et ceux qui aiment les thrillers à visée sociale qui font réfléchir car "Délits mineurs" ne peut laisser indifférent.
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Une très belle découverte pour moi que ce polar social écrit par la suédoise Malin Persson Giolito ! Elle fonde l'intrigue de son roman sur l'inégalité économique, qu'elle considère comme le plus grand conflit humain actuel.
Le suspense porte donc sur le meurtre de Billy, jeune délinquant issu d'un quartier défavorisé, qui aurait été visé par son meilleur ami, Dogge, voyou lui aussi mais beaucoup plus nanti. Ils ont 14 ans. Un troisième personnage de caïd qui terrorise la cité, Medhi, vient corser l'affaire...

Malgré le thème, qui est le récit d'une chute inéluctable, le mot qui me vient à cette lecture est celui d'équilibre : équilibre de l'écriture, agréable et fluide juste comme il faut, de la construction en chapitres courts, de la sensibilité tout en douceur, sans quête du sensationnel, du choquant ou d'un suspense artificiel.

Equilibre aussi entre la peinture psychologique de ses personnages et la problématique sociale. Tous les protagonistes nous sont en effet présentés sans misérabilisme ni jugement, qu'ils viennent du quartier défavorisé de Våringe ou de Rönnviken, la banlieue huppée qui lui fait face, qu'ils soient flic ou épicier, mère voilée ou père absent.
Ils existent par eux-mêmes mais aussi en ce qu'ils dévoilent les dérives inquiétantes de la société suédoise. A travers cette amitié entre deux adolescents différents, comme une passerelle entre deux mondes ennemis, on assiste au délabrement des quartiers pauvres, à la montée du crime organisé, aux techniques utilisées par les caïds pour recruter des guetteurs, les former et les transformer en bombes humaines, à la précocité de la violence (les deux garçons sont défoncés dès l'âge de 10 ans...).

L'auteure, une ancienne juriste, pose au lecteur la question de la responsabilité. Ballotés entre les violences que les deux garçons infligent et celles qu'on leur inflige, nous suspendons très vite notre jugement moral ou nos réflexes manichéens (sont-ils sympathiques? sont-ils des monstres?) pour prendre de la hauteur sur le récit. Nous cherchons des causes. Impuissants et désolés, nous assistons aux rebonds de la violence qui vient ricocher sur tous les protagonistes, même les mieux intentionnés.
Et quand nous refermons ce livre, nous ne pouvons en vouloir à aucun des personnages. Avec douceur et une grande humanité, l'autrice nous permet de nous élever au-dessus d'une intrigue pourtant bien ficelée et très incarnée, pour voir de près la maladie de la violence, plaie de nos sociétés modernes.
Expérience dont nous sortons grandis, et plus humains...

Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices Elle 2024 (catégorie roman policier)
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Bonjour les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture de 398 pages sur ma liseuse.
Quelle lecture et quelle écriture que nous gratifie l'autrice. Un vrai bonheur m. Ce délit mineur nous touche pas que la Suède malheureusement. C'est poignant,fort une jeunesse qui se prend pour des caïds et l'argent et le pouvoir ne fait qu'engendrer des drames familiaux. Un thriller de grande intensité.
Mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel
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L'aire de jeux comme point de départ mais aussi comme point d'arrivée pour Billy et Douglas, deux gamins que la vie n'aurait pas dû mettre sur le même chemin. Dans cette banlieue de Stockholm, ces deux-là sont diamétralement opposés, tant physiquement que dans le milieu où chacun évolue. Billy est issu du quartier de Varinge, pauvre où la délinquance règne en maître. Leila, sa mère, est seule pour s'occuper de toute la fratrie et faire tourner son foyer. Parallèlement, Douglas, alias Dogge, vient des beaux quartiers de Ronnviken où les maisons individuelles et les grosses voitures fleurissent à vue d'oeil. D'une famille bourgeoise huppée, Dogge est fils unique et ces parents sont loin du modèle qu'on peut attendre d'un milieu aisé. C'est à l'âge de 6 ans qu'il fait la connaissance de Billy sur l'aire de jeux. Indéniablement attiré par cette petite tête blonde, les deux enfants ne se lâchent plus, Douglas allant jusqu'à sécher les cours pour retrouver Billie dans son école. Une amitié avec un grand A.
Oui mais voilà que quelques années plus tard, le corps de Billie est retrouvé sans vie sur la fameuse aire de jeux où l'on voyait souvent les deux garçons ensemble. Très vite, les accusations se tournent vers Dogge… A-t-il réellement tué son meilleur ami ?

L'histoire se passe à Stockholm mais elle aurait totalement pu trouver ancrage à Paris. Impuissants, nous assistons à la chute de ce duo. Un engrenage qui va les broyer un par un à un si jeune âge. D'abord de petits délits mineurs pour rouler des mécaniques, se faire repérer mais des ennuis qui vont vite les dépasser et les faire basculer dans des règlements de compte et des trafics de stupéfiants bien plus gros qu'eux. Astucieusement, l'auteure va alterner des chapitres courts sur les réminiscences de l'enfance des deux amis et l'enquête qui tente de comprendre le cheminement.

Vertigineux, mais très actuel, il n'y qu'un pas entre les délits mineurs et la criminalité.
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Que c'est glauque ! Je ne vois pas d'autre résumé pour ce roman. Sûrement parce qu'il met en scène des enfants et qu'on les voit comme les mômes qu'ils sont encore à 14 ans. Et pourtant, déjà embrigadés, déjà malmenés, déjà lancés dans une vie de dopes et de trafics, sans morale aucune. C'est drôle, je pensais entrer en empathie avec les personnages, mais je n'ai jamais pu dépasser mon agacement. Billy est un manipulateur qui se moque de sa mère, de son frère, de son meilleur ami pour la gloire qui lui apporte Mehdi. Il met tout son monde dans les pires situations et s'en sort toujours. Sauf qu'il ne va pas vivre longtemps à ce rythme. Dodge aussi est agaçant, à suivre son pote sans comprendre qu'on ne brille jamais que par soi-même et qu'on ne peut sauver quelqu'un qui ne veut pas l'être. Farid lui-même, dans son impuissance à faire bouger les choses, ne nous donne pas de possibilités d'attache. Alors je me suis forcée à lire ce livre. C'est un mot trop fort, bien sûr. Mais contrairement à bien des polars que je reprends avec plaisir (et que je lâche à grande peine) je devais me persuader que je trouverais un peu de lumière au bout du tunnel.

C'est un peu le cas, la fin est un peu plus optimiste. Mais elle me paraît si peu crédible. Je ne sais pas si j'aurais souhaité lire autre chose que ce dénouement. Ce roman souffre de la comparaison que je fais avec La jeune fille et le feu de Claire Raphaël. Impossible de ne pas comparer cette jeune fille paumée et les personnages de ce roman. Impossible aussi de ne pas comparer le traitement psychologique qui est fait. L'autrice tend vers le roman noir mais il manque tout un tas de nuance. Billy est celui qui est le plus ambivalent et le plus intéressant mais puisqu'il n'intervient qu'en flashback et dans les souvenirs des uns et des autres, il ne prend pas corps. A part celui de l'adolescent agaçant et manipulateur, désinvolte aussi.

Ce n'est pas un mauvais polar, loin de là. Mais il en aurait fallu un peu plus pour me séduire. Peut-être un peu plus d'enfance dans ce monde de petites brutes. 

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Dans la banlieue de Stockholm, deux amis d'enfance de 14 ans, originaires de quartiers différents, l'un riche et l'autre pauvre. Ils ont vécu une enfance heureuse, jusqu'à ce que leur route croise celle de Mehdi, le chef d'un gang qui à coup de menaces va les endoctriner. Et le jour où Billy est retrouvé grièvement blessé par balle, Mehdi est aussitôt suspecté par Farid, l'inspecteur de police qui a vu les 2 gamins grandir puis mal tourner et être embrigadé par ce dealer.

Un polar qui avec des retours en arrière retrace donc la triste déchéance de deux jeunes qui ont sombré dans la drogue et la violence. L'autrice livre ici un polar social, où elle pointe du doigt les raisons de cette descente aux enfers : pères absents, mères dépassées, un État laxiste qui ne protège pas ses concitoyens, une police épuisée, etc...

Il y a des scènes très dures pour des jeunes qui finalement ne sont encore que des enfants. On assiste à ce même engrenage dans la délinquance pour deux jeunes de milieux pourtant opposés. le constat qu'une différence de classe sociale ne protège pas pour autant.
Si au départ je me suis sentie à distance de Doggy et Billy, j'ai appris au fil de ma lecture à les apprécier. C'est un polar assez dérangeant mais qui éclaire sur une société finalement identique à la nôtre...

J'avais l'idée que la Suède était relativement épargnée par les gangs, la drogue, la délinquance et j'ai compris qu'en fait ce n'est pas du tout le cas. Elle a au contraire fait face à une recrudescence des trafics de drogue et des meurtres et a récemment dit vouloir faire faire appel aux militaires en renfort de la police pour lutter contre cette criminalité liée à des gangs.
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Un polar surprenant, construit en deux parties – passé/présent – ou comment la relation entre deux jeunes garçons de milieux sociaux opposés a pu déraper un peu plus loin pour finir dans le sang. C'est parfaitement bien construit, un tempo qui intrigue et permet de comprendre ce gâchis, cette lente destruction liée à une société qui ne sait pas protéger les siens et laisse le racisme prendre toute sa place pour étouffer et tuer.
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