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Citations sur Le Cavalier suédois (29)

Quand je songe aux étranges péripéties qui ont jalonné mon existence présente et passée, il m'apparaît que toute joie est vanité. Car tout passe, la lumière elle-même ne dure qu'un temps, et nous ne sommes rien, qu'une balle aux mains de la Fortune changeante qui nous lance en l'air pour mieux nous faire sentir la chute.
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Quant à mon père, le « Cavalier suédois », écrit pour finir Maria Christine von Blohme, il n’est pas revenu. Jamais plus il ne m’a réveillée par ses coups légers contre les volets. Comment a-t-il pu combattre et tomber dans les rangs de l’armée suédoise et, dans le même temps, venir si souvent dans notre jardin la nuit, pour parler avec moi ; et s’il n’est pas tombé, pourquoi n’est-il jamais revenu frapper à ma fenêtre ? – voilà qui est resté pour moi, ma vie durant, un mystère, un insondable et douloureux mystère.
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Un marché ne tient pas s'il n'est scellé d'un verre de brandevin. Sur terre, tel est l'usage mais j'ignore ce qu'il en est en enfer.
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Plus tard le livre mentionne à nouveau ces deux palefreniers. Maria Christine von Blohme raconte qu'ils lui apprirent à jurer et à jouer de la guimbarde, cette seconde pratique ne lui ayant été, au demeurant, d'aucune utilité dans la vie.
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Cesse de me donner du messire. [...] Je ne suis pas homme de qualité. Le vent a emporté mon honneur et mon nom. (p.196)
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– Messire est donc pressé ? fit posément le voleur. Pour moi, j’ai tout le temps de bénir vos chevaux. Allez, et qu’ils se rompent le cou !
– C’en est trop ! hurla le baron. Tête de colonne à droite ! ouvrez les rangs ! Préparez-vous à attaquer ! Et toi, dégringole ton perchoir et rends-toi où je tire!
Il leva son pistolet et mit en joue tandis que ses cavaliers se rangeaient selon ses instructions.
– Que le renard défende sa peau ! cria le voleur d’une voix si forte que tout le bois résonna. Le signal était donné. Le coup de feu partit. La balle toucha le voleur à l’épaule à l’instant même où il lançait l’essaim de frelons au beau milieu des dragons.
Ce fut d’abord un bourdonnement sourd. Les cavaliers, déconcertés, tendirent l’oreille. Un cheval se cabra net, un second fit un écart brusque et rua, zébrant l’air de ses sabots arrière. On entendit un juron, une exclamation rageuse, le hurlement des cavaliers touchés par les fers. Un instant, la voix du baron Maléfice domina le tumulte :
– Rompez ! Formez un seul rang ! criait-il, conscient du danger.
Mais déjà le chaos régnait alentour.
Assailli par les frelons, les chevaux qui avaient pris position au centre cherchaient à fuir : ils se cabraient, tombaient à la renverse, piétinaient les cavaliers désarçonnés. Un vacarme indescriptible emplissait la forêt ; aux hennissements se mêlaient les hurlements, les jurons, les disputes, les ordres contradictoires que personne n’écoutait. Des coups de mousquets et de pistolets ponctuaient ce tumulte qu’amplifiait l’écho. La bataille rangée avait dégénéré en une mêlée de chevaux et d’hommes vociférant parmi les sabots fous ; les cavaliers s’agrippaient aux crinières ou, jetés à bas, pendaient lamentablement aux étriers ; ce n’était plus qu’une cohue de mousquets, de sabres, de mains battant l’air et de faces convulsées. Et c’est au fort de cette débandade que les brigands ouvrirent le feu.
C’en était fait de la belle ordonnance des assaillants. Les chevaux s’égaillaient en tous sens, avec ou sans cavalier, piquant un galop endiablé à travers la futaie et le désordre de ses taillis. Une poignée de dragons s »étaient remis d’aplomb et tentaient de reformer un rang mais déjà les brigands fondaient sur eux à coups de gourdins et de crosses.
Le baron Maléfice était parvenu à maîtriser son cheval : il fit une volte brusque afin de porter secours à ses hommes. Mais il était trop tard, déjà les brigands les avaient dispersés. Voyant la partie perdue, il poussa un juron, éperonna sa monture et s’enfuit au galop, tandis que le voleur, toujours perché, lui lançait son adieu sarcastique :
– Quelle mouche vous pique, Messire ? Prenez garde d’éreinter votre cheval !
La voie était libre. Il ne restait plus qu’à capturer les chevaux vacants et à sauter en selle. Le voleur se coula au bas de son arbre et s’adossa un moment au tronc. Sa blessure commençait à le faire souffrir, le sang déjà transperçait sa chemise et sa redingote.
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C'est au diable que les rois devaient leur trône, en échange de quoi ils opprimaient les pauvres gens à sa place.
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[incipit]
Maria Christine, née von Tornefeld, veuve von Rantzau, épouse en seconde noces de Reinhold Michael von Blohme, conseiller d’Etat à la cour de Danemark et ambassadeur extraordinaire, fut en sa jeunesse une beauté très entourée. Elle avait cinquante ans lorsqu’elle écrivit ses mémoires, vers le milieu du XVIIIe siècle. Cet opuscule qu’elle intitula Tableaux de ma vie, couleurs et figures ne parut que plusieurs décennies après sa mort. L’un de ses petits-fils le fit connaître à un cercle d’intimes au début du XIXe siècle.
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La cruche c'est brisé avant d'atteindre la fontaine. Il était dit que nous resterions pauvre.
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Chaque année tu viens quémander du pain et de la semence, tonna-t-il. Ton champ pourrait te nourrir, toi et ta vache, et te fournir de surcroît de la semence pour la saison à venir. Mais au lieu de faire fructifier ton bien, que fais-tu ? Dès le matin tu hantes la taverne, quand tu ne t'endors pas derrière ton poêle. Ce n'est pas ainsi qu'on prospère. L'aubergiste étanche ta soif, et je devrais assouvir ta faim !
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