Un crocodile sur un banc de sable

"Ô Momie, Ô momie, Ô momie blues ( pardon Nicoletta)
Cette fois, la Momie est très en colère
Elle ne va pas se... retourner dans sa tombe."

La momie qui bandelette, pardon, veut enlever la jolie Evelyn, l'amie d'Amélia Peabody. Amélia, une Anglaise de 34 ans qui veut voir les pyramides et refuse le mariage (alors rencontrer un ours mal léché ou un cadavre ambulant...) Elle découvre deux archéologues :Radcliffe Emerson et son frère Emerson qui a un coup de foudre pour Evelyn.

Amélia nous raconte les prémices de l'Archéologie, le rôle de l'Angleterre et la place de la femme en cette fin du XIXe siècle. Mais cette célibattante n'a pas sa langue dans sa poche et ses réparties sont savoureuses.

Comme un linceul n'a pas de poches, la momie va s'attirer le courroux d'Amélia. Pauvre momie qui en perdra sa voix d'Outre tombe et préférera sans doute retourner chez les morts...

Un amoureux, deux, plus une momie qui hante les nuits de la belle Evelyn...
C'est 2 de trop pour Amélia qui va déblayer une... tombe pour y installer sa tente afin d'y mettre bon ordre! Elle va surveiller ce petit monde, comme "un crocodile sur un banc de sable".
Un crocodile avec une ombrelle!

"Ö momie, Ô momie, Ô momie
Mais tu n'es pas là
Et les bras m'en tombent..."

Je viens de faire connaissance avec Mlle Amélia Peabody, et je n'en reviens toujours pas… Un sacré personnage qui dépote en cette fin du XIXème siècle ! le genre de celles capables de s'emparer des forteresses considérées pourtant comme inexpugnables. Une rebelle, une vieille fille impossible à marier, une intrépide suffragette qui jette un regard sceptique sur la société patriarcale de l'époque, et plus particulièrement sur l'homme anglais.
Amélia Peabody est irascible, revêche et totalement imprévisible. Toujours le coeur sur la main, pourtant ! Toujours généreuse, à prêter main forte, même si c'est en maugréant.
Une femme qui impressionne. On pourrait presque dire qu'elle fait peur. C'est d'ailleurs avec un respect craintif que les Égyptiens qui la suivirent dans ses incroyables tribulations la surnommèrent Sitt Hakim, la femme médecin…
D'emblée, je l'ai bien aimée, Mlle Amelia Peabody, cette écorchée vive en perpétuelle colère contre elle-même et les autres.
J'avais hâte de suivre ses aventures sur les rives du Nil, à la recherche de découverte archéologiques. L'auteure de la série policière des Amelia Peabody, la vénérable Elizabeth Peters, avait un doctorat en Égyptologie, et mine de rien, elle nous apprend beaucoup de choses sur l'histoire de la recherche archéologique en Égypte.
L'affaire prend une tournure titanesque quand Amélia rencontre sur les ruines de la cité maudite d'Akhenaton le professeur Radcliffe, son équivalent masculin. Un ours mal léché, aussi poilu et atrabilaire que cet animal, toujours rugissant, toujours vitupérant, toujours en mouvements désordonnés, pétri de mauvaise foi.
Les tendres Evelyn et Alex ont bien du mal à faire vivre leur amour naissant entre ces deux animaux de foire qui s'invectivent, braillent, menacent, dans ce chaos foutraque et hilarant où ils s'ébattent…
J'ai surtout une pensée émue pour la pauvre momie qui, revenant manifestement du diable vauvert ou d'entre les morts, se retrouve confrontée à ces deux hystériques… Sûr que de tels extravagants n'existaient pas au temps d'Akhenaton et de Néfertiti… Et quand bien même cette momie serait une supercherie, elle mérite malgré tout notre compassion.
La description du colonialisme anglais, mélange de lourdeur, d'apathie, de condescendance et de rapacité, est savoureuse. le style est délicieusement désuet.
J'ai beaucoup aimé. Beaucoup ri. Je crois que je n'en ai pas fini avec Mademoiselle Amélia Peabody.

Salut, prenez bien soin de vous, et à l'année prochaine.

Quand son père meurt en lui laissant un confortable héritage, Amelia Peabody est une vieille fille de déjà 32 ans qui n'espère plus trouver un jour un mari. Mais là n'est pas sa principale préoccupation. Consciente de son manque d'attraits physiques, peu encline à obéir à un époux, Amelia a fait une croix sur le mariage et désire vivre de plus palpitantes aventures. Ce qu'elle veut, c'est parcourir le monde, découvrir d'autres contrées, à commencer par les merveilles de l'Egypte. En route pour la vallée du Nil, elle est malheureusement coincée à Rome où sa dame de compagnie est tombée malade. le hasard met alors sur sa route Evelyn Barton-Forbes , une jeune fille en détresse qu'elle prend immédiatement sous son aile et qui sera son accompagnatrice. Au Caire, les deux jeunes femmes font la connaissance des frères Emerson, deux archéologues très consciencieux. Si le jeune Walter et Evelyn tombent sous le charme l'un de l'autre, il en va tout autrement pour Radcliffe et Amelia qui dès cette première rencontre ont une altercation qui sera suivie de bien d'autres disputes. Car ils seront amenés à se revoir et même à cohabiter sur un site de fouilles hanté par une menaçante momie.


Premier tome des aventures de l'intrépide Amelia et d'emblée on pressent qu'on a là affaire à un personnage haut en couleurs. Voilà une femme de caractère qui souffre de vivre à la fin du XIXè siècle. Elle aurait tant aimé naître un siècle plus tard, à une époque qu'elle pressent plus libérale pour les femmes. C'est que la dame est indépendante ! Elle voudrait pouvoir voyager sans chaperon, sans souci des convenances, porter le pantalon, et pourquoi pas être médecin ou archéologue ! Pourtant, elle doit se plier à certaines contraintes dues à sa condition de femme, même si elle se démène pour contourner les obstacles. Partout où elle passe, elle fait des étincelles, pour le plus grand déplaisir de Radcliffe Emerson qui voit d'un mauvais oeil ce dragon se mêler de ses affaires, de sa santé et même de ses fouilles ! Leurs relations tumultueuses donnent lieu à de savoureux dialogues qui sont un point fort de ce roman sympathique et rafraîchissant.
Et l'intrigue dans tout cela ? Et bien, Elizabeth PETERS, sans être une experte du grand frisson, réussit à maintenir un suspense relatif où se mêlent une inquiétante momie, un Lord encombrant, un amant plus que fourbe, tout en évoquant les beautés de l'Egypte, les prémices de l'archéologie et le rôle de la France et de la Grande-Bretagne dans la conservation des vestiges, la gestion économique et politique du pays.
Des sentiments, de l'humour et de l'aventure pour un petit livre sans prétention qui fait passer un très bon moment de détente.

Challenge plumes féminines 2020 – item n°22

Livre lu en ebook. Nouvelle LC en compagnie de Tinaju, cela me permet de lire cette série par le début. Je l'avais découvert l'an dernier avec le tome 9 trouvé en boite à livres, j'avais très apprécié son personnage féminin haut en couleurs.

J'ai ainsi retrouvé avec grand plaisir Amelia Peabody et son sacré caractère. Même en étant plus jeune (32 ans), ses réparties sont toujours exquises dans un monde où la femme n'a pas le droit d'ouvrir la bouche. Sa rencontre avec Emerson est jubilatoire. Malgré le temps passé, je suis ravie d'avoir repris cette série qui nous fait visiter l'Égypte à la fin du 19ème siècle. le temps des pharaons est passé mais celui des fouilles est arrivé. Plusieurs fois, les discussions entre Amelia et Emerson m'ont fait sourire, quels sales caractères ces deux-là !! Certes, l'enquête policière est plutôt simple dans ce premier tome même si j'ai cherché un moment pour trouver qui était cette fichue momie et ses véritables intentions. J'aime particulièrement le caractère autoritaire d'Amelia et sa façon de voir sa vie et celles de ses amis. Par les temps qui courent, un peu de bonne humeur grâce à une histoire ne peut que faire du bien et redonner le moral. J'ai été ravie de retrouver Amelia et de la rencontrer plus jeune. Les pages défilent assez vite, on n'a pas le temps de s'ennuyer.

J'avais un peu d'appréhension de découvrir Amelia jeune mais ça a été un coup de coeur comme pour le 9ème tome lu en premier. J'ai hâte de découvrir la suite de ces aventures égyptiennes. Je conseille aux amateurs d'égyptologie et de femmes à sacré caractère de découvrir cette série et son auteure au style très agréable. Je remercie Tinaju de m'avoir accompagnée dans cette lecture et en espérant qu'on finira cette série ensemble.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)

Un crocodile sur un banc de sable est la première enquête d'Amelia Peabody, l'héritière d'une fortune qui décide à parcourir le monde, plutôt qu'à faire comme ses semblables féminines et se ranger dans une vie d'épouse obéissante. Elle décide de visiter les merveilles d'Egypte et fait connaissance avec une jeune fille anglaise qui vient de vivre une bien triste aventure amoureuse...
J'avoue ne pas trop être versée dans le policier mais celui-ci, se passant fin XIXe siècle, a un certain cachet. Amelia Peabody est une trentenaire célibataire qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Avec Evelyn, de caractères plutôt opposés, elle va faire plusieurs rencontres lors de son séjour en Egypte. La première, la rencontre des frères Emerson va donner le ton de certains événements mystérieux. J'ai beaucoup aimé les personnages, même si on sent parfois Amelia un peu rigide. Evelyn est bien sensible et Radcliffe m'a fait penser au capitaine Haddock, l'insulte venant très rapidement aux lèvres. Les mystères ont bien un côté un peu répétitif mais l'enquête est bien agréable à suivre avec la dose d'humour nécessaire. Radcliffe Emerson participe bien aussi, à sa façon.
Une jeune femme que je continuerai à suivre dans ses enquêtes (égyptiennes ?) si j'arrive à mettre la main sur celles-ci !

C'est Witchblade qui m'a proposée de commencer cette série en LC avec elle. Elle a su me convaincre en me parlant du personnage d'Amelia et parce que le thème principal, c'est quand même des fouilles archéologiques en Egypte.
Eh bien MERCI ! C'est franchement une belle découverte !
OK, l'histoire n'est pas exceptionnelle et l'enquête est assez basique, mais je me suis particulièrement attachée aux personnages et surtout à Amelia d'ailleurs. Et l'écriture est vraiment fluide, agréable et pleine d'humour.
De plus, je sortais d'un thriller vraiment noir et j'ai trouvé cette lecture des plus rafraîchissante même si elle se passe dans le désert égyptien harassé de soleil.
Bref, ce livre a répondu à mes attentes et j'ai vraiment passé un bon moment. Et j'ai beaucoup aimé la happy end. J'ai hâte de continuer cette série avec Witchblade, naturellement.

Il faut se situer à l'époque victorienne durant laquelle les aristocrates et en particulier les jeunes filles de bonne famille devaient suivre et respecter les principes du respect des us et traditions pour apprécier à sa pleine valeur cette histoire dans laquelle les exagérations de comportements pudiques et mielleux sont pour tous les acteurs. Un mystère qui se dévoile que dans les toutes dernières pages dans un cadre de recherches archéologiques qui devient passionnant après des lenteurs dans la majeure partie de l'histoire.

Quelle régalade !
J'avais commencé cette série il y a bien longtemps et j'avais envie de m'y replonger,  je recommence donc du début mais il me manque malheureusement pas mal de tomes et il devient difficile de les trouver.

J'adore les personnages,  l'humour de leurs répliques, l'ambiance étouffante des sites de fouilles archéologiques,  l'érudition passionnante des héros et la petite touche de fantastique. 

Amelia Peabody et Radcliffe Emerson font connaissance et leurs forts caractères conduisent à de belles prises de bec. le hasard les met sur le même chemin et ils se retrouvent à affronter une momie très vivante et belliqueuse malgré son grand âge.

Très bon moment de lecture,  un roman certes sans prétention,  sûrement pas de la grande littérature mais qui offre beaucoup de plaisir et d'évasion.

Premier tome des nombreuses aventures d'Amélia Peabody, paru en 1975 sous le titre "Crocodile on the Sandbank".

Quand on est une femme célibataire de trente-deux ans dans l'Angleterre de la fin du XIXème siècle, on est un cas désespéré, une vieille fille dont personne ne veut. Amélia n'est pas dupe, les propositions de mariage qui suivront le décès de son excentrique mais très riche historien de père ne font que renforcer sa volonté de partir à la découverte du monde.
Curieuse et cultivée, elle commencera son périple par Rome où elle y fera la rencontre d'Evelyn qui deviendra une amie très chère à son coeur. Elles se rendent alors toutes deux en Égypte et là c'est le coup de foudre...
Amélia est amoureuse... des pyramides.
Lors d'une visite au musée, les deux jeunes femmes rencontreront deux archéologues anglais. S'en suivra ce qui était prévisible dès l'introduction de ces deux hommes beaux, intelligents et viriles: une enquête policière bien sûr, quoi d'autre ?

Évidemment, les relations entre les personnages sont cousues de fil blanc (avec du rose et des paillettes). Mais justement !!! L'auteur n'aura de cesse de jouer avec les codes de la romance et de se moquer — subtilement — de ces protagonistes un peu niais pour lesquels il faut tout un livre pour se décider à dépasser les obstacles empêchant — seulement dans leurs esprits — leur union. C'est drôle mais c'est surtout fin et habile. On se moque un peu mais pas trop, parce que mine de rien, on s'attache beaucoup à nos quatre amis, on a envie de voir une belle fin fleur bleue.

En parallèle, nous suivons une intrigue policière rien moins que farfelue, centrée sur une momie qui se relève la nuit pour hanter les personnages.
Seulement, c'était sans compter sur l'impétueux Radcliffe Emerson qui s'en tamponne le coquillard, obsédé qu'il est par ses fouilles, ni sur Amélia Peabody, cartésienne et courageuse. Cette dernière décide de fouiner pour découvrir le fin mot de l'histoire et arrêter cette hostile momie ou le détraqué qui se cache derrière.
Féministe et fermement décidée à prouver sa valeur, elle n'aura de cesse d'insister pour rester sur le site archéologique et participer activement à l'expédition.

Les dialogues entre Peabody et Emerson sont plus que savoureux, ils sont addictifs. C'est ce que je préfère dans cette saga. Mais ce que j'aime également, c'est l'atmosphère : l'Égypte du XIXème et la frénésie de l'égyptologie !!!
Elizabeth Peters, titulaire d'un doctorat en égyptologie, partage avec nous sa passion à travers un roman aux apparences légères mais qui offre une seconde lecture.

Parodie subtile, bienveillante et pleine de tendresse des romans de genre (aussi bien des romances que des romans d'aventures et des policiers), cette saga propose aussi une critique sur la façon dont les Anglais traitaient les Égyptiens et la façon dont les fouilles archéologiques étaient menées.
Porté par un personnage féministe haut en couleur, ce premier tome donne le ton. Vous allez vous amuser en suivant Amélia Peabody.

Egypte, 1884.
Amélia Peabody dispose d'une fortune confortable. A la période victorienne ce n'est pas si commun pour le souligner.
N'étant pas disposée aux activités de broderie, Amélia décide de voyager. Destination : l'Egypte après un petit détour par Rome lors duquel elle rencontre Evelyn, jeune fille anglaise déshonorée.
Ensemble, elles remontent le Nil en dahabieh jusqu'à Amarna, cité bâtie par le pharaon hérétique Akhenaton et lieu de fouilles entreprises par les frères Emerson : Walter le jeune t charmant et Radcliffe l'irascible.
Bon ! On se doute que Walter et Evelyn vont faire équipe et que « Peabody » et Radcliffe aussi quoique l'association se construise de façon très orageuse.
Il n'empêche, sous prétexte de récit d'aventure somme toute charmant, sont évoquées tout un tas de thèmes comme les rivalités entre Anglais et Français pour l'attribution des sites archéologiques, les dissensions entre archéo quant aux méthodes encore balbutiantes, le trafic d'antiquités, les préjugés britanniques à l'endroit des indigènes, le féminisme…
Alors qu'une momie hante le site de fouilles, Amélia, montrera qu'elle n'a pas froid aux yeux, quelque soit le démon à affronter, mort ou vivant.
Même si j'ai eu le sentiment de lire un roman « fleur bleue » avec un peu trop d'évanouissements, de pâleurs alternant aux rougeurs… j'ai passé un bon moment.