AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'affaire des Poisons : Crimes et sorcellerie au temp.. (57)

Elle était en effet d’un commerce charmant, pimenté de délicieuses effronteries. Cela dura jusqu’au jour où Louis, à l’été de 1661, devint amoureux de sa belle-sœur, Henriette d’Angleterre, Madame, qui dansait divinement bien et rayonnait de grâce. La reine mère, Anne d’Autriche, s’inquiéta de cette idylle. Monsieur se montra jaloux. Le roi et Henriette convinrent alors de jouer la comédie du chandelier. Louis ferait mine de courtiser une demoiselle d’honneur de sa belle-sœur et pourrait ainsi se rendre à son cercle sans entretenir les médisances. Le choix tomba sur une petite Tourangelle de dix-sept ans, timide et effacée, légèrement boiteuse, Louise de La Vallière. Or, celle-ci nourrissait depuis longtemps une secrète passion pour le jeune monarque. Louis à son tour succomba aux charmes de cette blonde jeune fille aux yeux bleus et au doux sourire. Elle offrait un cœur pur et généreux, sincère et désintéressé. Bref, ils ne tardèrent pas à s’éprendre l’un de l’autre. Aimant le roi pour lui-même, elle ne demandait rien, ni terres, ni titres, ni bijoux, ni considération, comme l’eût fait la moindre dame de la Cour. Honteuse de sa position illégitime, la conscience troublée par le scandale qu’elle provoquait, mais ne pouvant s’éloigner de son amant, elle n’aspirait qu’à se dérober aux yeux de tous.

Première partie. La chasse aux sorcières
Chapitre IV. Révélations
Commenter  J’apprécie          10
Si la jeune comtesse n’était pas une beauté éclatante, avec un visage oblong au menton pointu, des yeux petits, mais vifs et pétillant de malice, son esprit aimable et gai rendait sa compagnie fort plaisante. L’hôtel de Soissons, à deux pas du Louvre, était devenu le lieu des intrigues et des joutes amoureuses de la Cour, une sorte de salon pour beaux esprits, dans la tradition de celui de l’hôtel de Rambouillet, où se pressait la jeunesse élégante.

Première partie. La chasse aux sorcières
Chapitre IV. Révélations
Commenter  J’apprécie          10
Olympe Mancini, troisième nièce de Mazarin, celle que Michelet appelait la « noire Mancini » avec un évident parti pris, avait été la compagne de jeu et l’une des premières amours du jeune roi. Elle n’était pas devenue sa maîtresse mais, à l’âge où tous les rêves sont permis, l’Italienne avait peut-être caressé quelques semaines celui de devenir reine de France, comme plus tard sa sœur la romanesque mais non moins ambitieuse Marie.

Première partie. La chasse aux sorcières
Chapitre IV. Révélations
Commenter  J’apprécie          10
Parvint-on avec ces divers procédés à fabriquer de l’or ? On l’a prétendu. Il est certain, par exemple, qu’au XVIe siècle, un adepte de la science hermétique, le fameux Nicolas Flamel, après avoir déchiffré un manuscrit d’Abraham le Juif couvert de formules cabalistiques, devint immensément riche, multiplia les fondations charitables, les hôpitaux et les chapelles. A l’image de son temps, Buffon, deux siècles plus tard, sera plus sceptique : « Il faut avouer, écrit-il dans son Histoire naturelle des minéraux, qu’on ne peut rien tirer des livres d’alchimie ; ni la Table hermétique, ni la Tourbe des Philosophes, ni Philarète et quelques autres que j’ai pris la peine de lire, et même d’étudier, ne m’ont présenté que des obscurités, des procédés inintelligibles où je n’ai rien aperçu et dont je n’ai pu rien conclure, sinon que tous ces chercheurs de pierre philosophale ont regardé le mercure commun comme la base commune des métaux et surtout de l’or et de l’argent. »
La science moderne, quant à elle, rejoignant les considérations de bon sens de Buffon, estime que la transmutation des métaux, théoriquement possible en laboratoire par bombardement d’atomes, est irréalisable à grande échelle. Mais elle reconnaît que l’alchimie a ouvert la voie à des découvertes fondamentales.

Première partie. La chasse aux sorcières
Chapitre II. Les premières arrestations
Commenter  J’apprécie          10
Madeleine Guéniveau, veuve à vingt-neuf ans de Robert Minet, sieur de La Grange, receveur des aides et gabelles d’Anjou, était une belle femme brune de grande taille, dont l’énergie et la détermination se lisaient sur le visage. Son veuvage avait été pour elle une catastrophe. Son mari, en effet, avait été pendu pour recel de lampes volées à l’abbaye de Marolles en Hainaut, et tous ses biens confisqués. Elle se trouvait donc sans ressources. Mais elle ne manquait ni d’habileté ni de charme. Installée à Paris, elle eut tôt fait d’affoler un vieux et riche avocat au Grand Conseil, Me Jean Faurye, dont elle devint l’inséparable compagne. Leur aventure dura huit ans. Elle en profita largement, accumulant avec une avidité frénétique parures, bijoux et sacs d’écus. Ses mauvaises amies, les commères des bas-fonds de la capitale, qu’elle continuait à fréquenter malgré les remontrances indignées de son amant (les « gueuses » comme il les appelait), disaient qu’elle vivait « en reine ». Elle aurait voulu posséder un carrosse à six chevaux, comme une duchesse. Et pourquoi pas se faire recevoir à la Cour ? Mais Me Faurye commençait à se lasser de ses exigences. Il désirait se retirer dans son Périgord natal, et Madeleine Guéniveau était une maîtresse bien encombrante. Il n’eut malheureusement pas le temps de mettre son projet à exécution. En quelques jours, un mal mystérieux le faucha.

Première partie. La chasse aux sorcières
Chapitre II. Les premières arrestations
Commenter  J’apprécie          10
A l’amour ou la haine, on doit naturellement ajouter, parmi les mobiles de ces crimes, la cupidité, la jalousie passionnelle. Pour garder son rang et son style de vie, il fallait de l’argent, énormément d’argent ; les équipages, la domesticité, les toilettes, dentelles, brocarts, habits brodés d’or étaient fort onéreux ; la mode changeait vite ; le jeu faisait partout ses ravages et les successions tardaient à s’ouvrir. Que d’héritiers impatients de la disparition de leurs parents avares n’avait-on pas vus en quête de la fameuse « poudre de succession » destinée à hâter les décrets de la divine Providence !

Avant-propos
Commenter  J’apprécie          10
Bien évidemment, cette fièvre d’empoisonnements n’était pas récente. Depuis qu’au XVIe siècle les Médicis avaient fait venir d’Italie une multitude de devins, d’astrologues, de charlatans et de personnages louches, la cour de France était perpétuellement plongée dans pareille psychose.

Avant-propos
Commenter  J’apprécie          10
La position sociale , les sacs d'écus et la dot primaient, l'amour étant le dernier des éléments à entrer en ligne de compte. Aussi n'était-il pas étonnant de voir quantité de ménages malheureux, mal assortis, de couples désunis ou séparés. Nombre de ces dames aspiraient au veuvage.
Commenter  J’apprécie          10
L’enchantement du roi fut de courte durée. Très vite, il constata que la ravissante Marie Angélique, cette provinciale simplette, était totalement dépourvue d’esprit et se montrait incapable de soutenir en public la moindre conversation. Ce qu’il avait d’abord pris pour une fraîche naïveté n’était que sottise. « Une sotte petite bête », disait madame Palatine de sa fille d’honneur, « sotte comme un panier », renchérissait l’abbé de Choisy. A la Cour, les méchantes langues se déchaînent vite. Le roi osait à peine s’afficher avec elle. Il passait des heures entières chez Mme de Maintenon, où il pouvait goûter les plaisirs de la conversation.

Troisième partie. Un mystère historique
Chapitre XVI. Mademoiselle de Fontanges
Commenter  J’apprécie          00
C’est au manoir familial de Cropères, proche de Raulhac, que la future favorite vit le jour en 1661 et passa la première partie de sa jeunesse. Un voisin, César de Grolée, comte de Peyre, bailli du Gévaudan, ayant remarqué son étonnante beauté, suggéra à ses parents de lui trouver un établissement à la Cour. La chronique galante veut qu’il ait obtenu leur consentement en les persuadant que ses charmes étaient dignes d’un roi.

Troisième partie. Un mystère historique
Chapitre XVI. Mademoiselle de Fontanges
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (266) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3191 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}