L'album qui fait entrer Pirlouit dans la saga... C'est mythique. Cela se relit sans fin. Les deux premiers albums de Johan (rebaptisés Aventures de Johan et Pirlouit depuis lors) ne manquaient pas de charme. Peyo avait astucieusement réussi à dépeindre des seconds rôles assez attachants, et cela prenait forme.
Avec l'entrée d'un nain, il passe à la vitesse supérieure. Il trouve l'étincelle qui illumine les meilleures saga. Mais ce n'est pas gagné automatiquement comme en attestent les couvertures de l'album (je conseille aux sceptiques de googler sur la Toile) qui indiquent "Une Aventure de Johan"... en 1955 ou 1956 (ces albums s'arrachent à prix d'or).
On parle de Pirlouit à la case 6, pour le dépeindre sous les traits les plus extrêmes. Et en page 2, on a déjà un aperçu des facéties auxquelles va se livrer ce faux lutin, quand il fait croire à l'écho sur son nom et répond au cri du paysan qui hurle "Pirlouit" et attend un écho, par un "François" du meilleur effet. Il enchaîne sur un des gags les plus drôles du tome en taillant le bouleau et en y mettant le fer de la cognée. Même si c'est 100% impossible, cela me fait hurler à chaque fois.
L'histoire... évacuons cette histoire, plutôt bien foutue, simple et efficace à la fois, qui n'est pas sans rappeler un remodelage des deux tomes précédents, et on retrouve avec "plaisir" Guillaume, l'âme damnée de Basenhaut. Les personnages secondaires sont savoureux: le Roi préoccupé par le fait de manger ou Sigisbert et Angelot qui sont à se tordre. Ils ne sont pas sans rappeler les conspirateurs en rouge et noir de l'épisode précédent. Mais en plus comique, en moins machiavélique. C'est une tournant qui s'opère dans la série, avec Peyo qui va opter pour plus d'humour. La présence de Pirlouit y concourt, bien sûr, mais pas seulement. Il y a un ton global, indépendamment de Pirlouit. Le roi ou Sigisbert et Angelot sont comiques. On sent Peyo moins à l'aise avec la princesse, tout à fait (signe des temps) cantonnée dans un rôle potiche blonde "délivréee, libérée"... L'ombre de la schtroumpfette se profile...
J'ai parlé de Pirlouit comme d'un nain. Ce n'est pas un enfant. C'est mon interprétation. Et je trouve le tour de force assez osé et brillamment relevé. Il faut le faire. Ce n'est pas évident dans une BD pour enfants, dans un magazine pour tous publics, d'imposer un nain (même s'il ne possède pas les traits habituellement présents chez les personnes atteintes de nanisme).
Autre vision personnelle: doit-on ou pas prononcer le "t" final... ? Oui, bien sûr. Sinon on ne l'écrirait pas quand il le crie dans les bois.
Un album qui se relit sans perdre la moindre parcelle de plaisir.
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Mieux, nettement mieux !
Si les dessins ne se sont que légèrement étoffés, le texte quant à lui s'est nettement amélioré. Voilà une histoire plus élaborée, avec un enlèvement, une enquête, des traîtres, des espions et le personnage qui manquait dans l'opus précédent : Pirlouit.
Pirlouit, le lutin du bois aux roches, le nain facétieux et courageux et sa noble monture, Biquette la chevrette, le petit plus qui donne le rythme et la touche d'humour à cette nouvelle série qui se passe au Moyen-Age.
Une jolie approche de cette période de l'Histoire, facilement accessible aux plus jeunes et qui reste néanmoins agréable à lire pour les plus vieux ;-) C'est pour cela qu'on les retrouve dans Spirou, le magazine des jeunes de 7 à 77 ans :-p
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Avec l' arrivée du pétillant Pirlouit, Jehan trouve un compagnon d'aventure de qualité comique.
Pirlouit et sa bique sonnent le vrai départ de ces récits médiévaux qui réjouirent longtemps les pagesde l' hebdomadaire Spirou.
Le Château sans Pirlouit? soporifique!
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C'est l'épisode de la rencontre avec Pirlouit, que ses espiègleries font passer pour un lutin malfaisant, un démon. J'aime beaucoup ce personnage de Pirlouit ! Belle création, vraiment ! Ce nain est rusé, vaillant et plutôt insupportable, surtout quand il se met à chanter !
Et il chante en... ancien français :
"Ge suis juglere de viele,
Si sai de muse et de frestele..."
Peyo n'a rien inventé. Il existe un fabliau de la fin du XIIIe siècle qui conte la dispute de deux trouvères ribauds (deux troveors ribauz), où chacun des protagonistes énumère les richesses de son répertoire et ses instruments de musique :
Ge suis juglere de viele
Si sai de muse et de frestele
Et de harpe et de chiphonie,
De la gigue, de l'armonie,
Et el salteire, et en la rote...
la muse étant la cornemuse, et la frestele (fretele, frestiau), une flûte composée de sept tuyaux.
Il serait amusant de faire parler Johan, Pirlouit, le petit roi et les autres en ancien français. Quel spécialiste nous offrira un jour un tel album ?
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-Je veux que mon peuple vive dans la paix et la sécurité ! Je te charge de mettre bon ordre à tout cela ! A propos, comment est-il ce Pirlouit ? L'as-tu vu ?
- Non, sire ! Mais d'après ce que j'en ai entendu dire, c'est un monstre hideux et maléfique, mauvais génie, gnome, sorcier et démon tout à la fois !!
- Heu... Ah oui ?! Hem !... Ah! Ah! Nous... Nous savons bien, nous, que tout cela n'existe pas !... Allons, va maintenant ! Et... Heu ! ... Sois prudent tout de même ! On ne sait jamais !!
Tu sais, je regrette d'avoir volé ton poulet, car tu es gentil avec Biquette, malgré ce qu'elle et moi nous t'avons fait ! Tu ne nous en veux pas ?
La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
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