Comme on dit, les goûts et les couleurs... personnellement, c'est un de mes albums préférés du tandem que tout oppose. On retrouve un Johan qui sait faire le coup de force, qui dirige les troupes, organise, prend des risques (quand il descend la façade du château de Maltrochu)... Je le trouvais fort passif, effacé dans les derniers albums.
On a du suspense avec des trahisons et des pièges. On a un vrai méchant, gras et antipathique, en la personne de Maltrochu. On a de gros éclats de rire avec Pirlouit transformé en dogue. On a de la tendresse dans les yeux de Thierry de Plennevaux transformé en petit chien. On a de l'amour... et comme le dit Pirlouit en fin de thème, c'est beau l'amour.
Voir le Grand Schtroumpf éclater de rire, cela m'a toujours mis en joie aussi.
Cet album agit sur moi comme les madeleines de
Proust. C'est inexplicable, mais c'est ainsi. On a aussi 2 des meilleures répliques de la saga de Johan et Pirlouit. Pirlouit, ayant écouté Homnibus et le Grand Schtroumpf préparer l'antidote, demande "vous avez bien schtrmoupfé dans le zima"... Perso, cela m'a toujours bien fait rire. Idem pour l'échange entre Pirouit, un schtroumpf et les hommes de Thierry de Plennevaux sur "Je schtroumpf au schtroumpf" prononcé par Pirlouit, et qui signifierait "Je zinzinule au dilicule"...
Peyo réutilise le gag avec Fafnir, le schtroumpf qui schtroumpf du schtroumpf... OK, c'est du réemploi, mais cela atteint (àmha) le niveau du gag original.
Ajoutons aussi le voyage avec l'émissaire de Maltrochu. Pirlouit joue de la musique comme seul lui sait le faire. Et en fond, on a une bribe de la conversation entre Johan et l'émissaire: "ah parce qu'il chante aussi? "(restitué de mémoire). Ce genre de réplique fait mon bonheur. Ce tome en est rempli.
Le dessin est au (comme d'habitude) top. C'est d'une maîtrise totale.
Peyo et son équipe de l'époque font un travail remarquable. Courses, duels, scènes de village, le mariage... tout est sans faille.