Le narrateur, un homme sans âge, traverse sa vie en anonyme.
Il a été un bon fils, obéissant, jamais de révolte, élevé pour être comme son père : un bon ouvrier ; il n'a jamais cherché à devenir quelqu'un d'autre. Pour ce côté du personnage, il est mouton.
Doué pour rien -c'est ce qu'il dit-, même pas un bon père et c'est sûrement -je penses- la meilleure chose qu'il ait faite pour ses enfants : leur laisser la chance d'une autre vie que la sienne.
Cet homme en quête de sens à sa vie multiplie les conquêtes féminines. Pour ce versant du personnage, il est loup de la meute.
Un roman d'un noir d'encre, aux phrases courtes, hachées de réflexions intimes, de retours en enfance qui donne un peu de sens à ce texte qui sans ça en aurait peu.
Commenter  J’apprécie         40
On parle travail. Ce qui pour l essentiel occupe nos existences. Un peu du mien. Beaucoup du sien. Elle l aime son boulot. Transmettre le savoir. Dit que ca donne un sens a sa vie. Foutaises. Pour moi la vie n en a aucun.
Le père, la mère en ont fini avec la fatigue qui dessèche l'existence. Celle de l'usine. Ce mouroir confortable. Rassurant. Que l'on prend le matin par la main. Que l'on dépose le soir avec de retrouver le sommeil.
Je traverse l'existence en anonyme. Je n'aurai compté pour rien. Aucune importance. Suis pas un héroïque. Le peu ce conscience qu'il me reste, par paresse ou désinvolture, j'arrive plus à mettre la main dessus.