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EAN : 9782253107934
352 pages
Préludes (04/09/2019)
3.87/5   34 notes
Résumé :
Une île minuscule, au large de la Toscane. C'est là que naissent Caterina et Teresa, deux sœurs, dans les années soixante-dix.

Dans cette famille insulaire, les caractères sont bien trempés, à commencer par Elena, leur mère, que l'on surnomme "La Rouge" pour sa chevelure flamboyante, mais surtout pour ses idées politiques. Vittorio, leur père, éternel Hédoniste, mène son existence comme bon lui semble, tandis que Nonnalina, leur grand-mère, traverse l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Giglio : une île pas bien grande en Italie et comme dans toutes les îles , un sentiment de dichotomie pour ses habitants . Ils se sentent à l'étroit sur ce bout de terre, ne rêvent que d'en partir, ce que peut font, et à la fois , ils jouissent de l'immensité lorsqu'ils se réfugient sur les rochers avec l'horizon infini face à la mer .

C'est là que grandissent Caterina et sa petite soeur Teresa avec leurs parents, Vittorio le vétérinaire , un rêveur et peu préoccupé des choses matérielles et Elena, la Rouge, militante communiste qui mène le combat des insulaires contre l'arrivée de deux terroristes à Giglio lorsque commence le roman .

L'histoire est racontée par Teresa depuis son enfance dans les années 1970 jusqu'à nos jours . Fillette timide, dominée par son ainée qu'elle adule et sa mère qui décident pour elle, c'est une personnalité en pointillés , cadette à jamais .

Partie de l'île en y abandonnant son amour de jeunesse pour étudier puis travailler à Rome, elle revient à Giglio à un tournant essentiel de sa vie, un choix qu'elle assume enfin seule .

La fin du roman relate un épisode marquant et récent qui s'est déroulé dans les eaux proches de Giglio et que d'autres événements plus récents avaient relégué loin dans ma mémoire , le naufrage du paquebot Concordia bouscoulant une fois de plus la vie des habitants .

Une histoire tendre, récit d'apprentissage et chronique d'une île italienne , bien écrite qui exprime parfaitement les difficultés à trouver sa place dans une famille, même aimante , l'impression d'être poursuivi par une fatalité qui colle à la peau et dont on n'ose pas se défaire .

Un beau premier roman où l'on sent que l'auteur a pioché dans sa vie personnelle pour y mettre tant de justesse .

Je préférais de beaucoup le titre original : Isole minori , les îles mineures , dont Giglio fait partie et qui correspondant tellement bien à Teresa .

Je remercie NetGalley et les Éditions Préludes

#JavaisUneîle #NetGalleyFrance
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J'avais une île c'est le récit de l'enfance de 2 soeurs sur une petite île perdue au large de la Toscane. Caterina, l'aînée, n'a pas la langue dans sa poche, réussit brillamment ses études et s'affronte constamment à ses parents. Teresa la cadette a longtemps l'impression qu'elle ne vit que par et pour sa soeur, exécutant ses ordres et se laissant manipuler. Mais les soeurs grandissent, la famille se disloque et bientôt il faut quitter l'île, les longs étés de soleil et l'eau omniprésente. Se remet-on jamais d'avoir grandi sur une île ?

J'ai entamé ce court roman sans vraiment savoir à quoi m'en tenir, séduite par son titre que je trouve plein de poésie et révélateur du monde à part que sont les îles. J'ai passé un bon moment en compagnie de Cate et Tere, de leur père rêveur et fêtard, de leur mère, Elena, La Rouge, militante et féministe convaincue et de l'incroyable grand-mère Nonnalina. L'auteur signe un récit qui sonne très juste, notamment toute la partie sur l'enfance des filles qui nous fait ressentir la vie des insulaires, envahis par les touristes l'été, profitant ensuite de l'arrière saison en toute liberté et loin de tout et tous l'hiver. le roman a le goût des souvenirs d'enfance, des premiers émois, des fêtes estivales et des séparations avec juste ce qu'il faut de nostalgie pour nous émouvoir. La suite est intéressante aussi mais j'ai trouvé le récit un peu plus fade quand Teresa grandit puis devient adulte loin de son île. Etrangement le récit reprend de sa force à son retour au Giglio, comme si le roman avait lui aussi besoin du cadre de l'île pour exister pleinement.

J'avais une île est également très ancré dans le contexte politique italien, débutant avec les années de plomb et l'exil sur l'île de deux responsables présumés d'attentat, qui vont hanter les cauchemars de la jeune Teresa. le militantisme d'Elena façonnera aussi ses filles et cette figure maternelle pas comme les autres est un beau personnage du roman. J'ai trouvé quelques longueurs voire parfois des langueurs à ce récit dont certains passages ne racontent parfois pas grand chose de plus que le temps qui passe mais ce fut finalement une lecture plaisante. Un peu de nostalgie, une bonne bouffée d'air italien avec toutes les contradictions de ce pays, un beau récit familial mais un livre qui restera finalement pour moi assez léger et pas forcément marquant bien qu'agréable.
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Il est toujours agréable de faire un tour en Italie le temps d'un livre.
Nous voilà en Toscane sur une toute petite île.
Les parents de Térésa y tiennent un hôtel.
Et c'est la vie de cette île et de cette famille qu nous suivons avec plaisir au fil des pages.
C'est dépaysant, c'est frais, c'est bien écrit bien que manquant un tout petit peu de peps.
Térésa est une petite fille joyeuse, un peu effacée dans une famille de fort tempérament.
C'est une adolescente réservée mais heureuse.
C'est une femme qui n'ose pas toujours s'affirmer mais mène plutôt pas mal sa vie.
Outre cette famille, des évènements sociaux et politiques italiens agrémentent l'histoire.
La question des choix de vie est importante dans ce roman.
Celle des relations familiales aussi.
Il y a de la retenue, de la pudeur et de la délicatesse dans ce livre.
Et une grande sincérité qui contribue à en faire un livre attachant.
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"J'avais une île", une mère au tempérament de feu comme sa chevelure , un père aimant et qui subissait les affrontements perpétuels de ma mère, une Nonnalita ,pilier sécurisant de ma famille malgré le poids de son histoire dramatique, Pietro un ami fidèle, et surtout Catarina, ma soeur adorée et redoutée dont l' emprise sur moi contribuait à mon sentiment de médiocrité , moi dont la caractéristique principale était "une absence de contours nets".
Téresa nous raconte,en effet, sa famille, son histoire d'enfant à l'âge adulte dans une toute petite île de Toscane qui a cependant fait parler d'elle par le triste fait divers en 2012 du naufrage du Costa Concordia, événement marquant dans l'histoire de Teresa tout comme bien plus tôt l'attentat de " La piazza Fontana" dans les années de plomb en Italie. Ce roman a été comparé aux Amies Prodigieuses D'Elena Ferrante, je ne partage pas ce regard même si on retrouve des thèmes communs à travers le parcours de deux fillettes en Italie et leur relation faite d'amour et de rivalité. L'écriture de Lorenza Pieri m'a s emblée plus pudique, moins "emportée" que celle d'E.Ferrante. A travers le regard de Téresa j'ai eu beaucoup de plaisir à entremêler l'Histoire de l'Italie, l'histoire locale et celle intime de la famille. L'auteure nous offre en prime de belles balades olfactives, visuelles dans cette île qui renvoie une image très authentique de l'Italia vera !
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Giglio, une île de l'archipel toscan, 1976. C'est ici que débute l'histoire de la petite Teresa et de sa soeur aînée Caterina. Leurs parents, Elena, aux idées politiques marquées et Vittorio, qui semble être habité par une langueur constante, forment un couple très particulier. Pour compléter le tableau, va s'ajouter Nonnalina, leur grand-mère, marquée par les tragédies.

C'est un récit aux allures de roman initiatique que nous propose ici l'auteure. Au travers des années, nous suivons l'évolution de Teresa, de petite fille, à la jeune femme qu'elle est devenue. L'histoire est narrée du point de vue de Teresa, et nous suivrons ses évolutions relatées de première main.

Plusieurs choses m'ont beaucoup plu dans ce roman. Tout d'abord, cette relation amour-haine que développent les deux soeurs. Teresa voue une véritable admiration à Caterina, et cette dernière ne va pas toujours le lui rendre. La relation est explorée avec profondeur et beaucoup de justesse.

J'ai beaucoup aimé également les contextes politiques ou sociaux qui vont parsemer l'histoire. Effectivement, l'île de Giglio a été au coeur de certains événements marquants, et l'auteure saura les intégrer à son récit pour faire évoluer ses personnages.

Je me suis beaucoup attachée à Teresa. Nous allons tout de même la suivre pendant longtemps, de 1976 à 2012, en l'occurrence. L'auteure a su créer un personnage très fort et très bien dessiné.

Cependant, je dois émettre un bémol quant au rythme de l'histoire que j'ai trouvé par certains moments trop lent, avec l'impression de stagner un peu dans l'histoire. La première partie est très longue et elle aurait gagné à être plus équilibrée par rapport aux trois autres.

La plume est douce et délicate, mais manque cruellement d'entrain par moments. Il faut vraiment s'accrocher parce que le récit en lui-même en vaut la peine et ne pas se laisser abattre par cette espèce de langueur constante que l'auteure a instaurée au fil des pages.

Un beau roman. J'ai beaucoup aimé le contexte géographique de ce récit, à savoir une île, ainsi que les contextes politiques et sociaux qui sont mis en avant, le tout porté par une famille particulière.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est peut-être pas la douleur en soi, mais le souvenir de la douleur qui est héréditaire. Et cela forme un sillon dans lequel se logent nos premiers pas, on ne se rend pas compte, parfois, que le sillon devient une route toute tracée . Et la culpabilité, sur ce chemin, forme des nids-de-poule bien plus profonds que ceux creusés par la douleur. Moi aussi, j'ai toujours eu la sensation d'avoir quelque chose à payer, d'une certaine façon, et peut-être que le fait d'accepter de bonne grâce d'élever un enfant seule me semblait pouvoir avoir une valeur compensatrice.
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Ce n'est peut-être pas la douleur en soi, mais le souvenir de la douleur qui est héréditaire. Et cela forme un sillon dans lequel se logent nos premiers pas, on ne se rend pas compte, parfois, que ce sillon devient une route toute tracée. Et la culpabilité, sur ce chemin, forme des nids-de-poule bien plus profonds que ceux creusés par la douleur. Moi aussi, j'ai toujours eu la sensation d'avoir quelque chose à payer, d'une certaine façon, et peut-être que le fait d'accepter de bonne grâce d'élever un enfant seule me semblait pouvoir avoir une valeur compensatoire.
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Qui a dit qu'on grandit sans s'en rendre compte ? Qu'il s'agit d'un processus invisible dans lequel, au bout d'un certain temps, on devient différent ? Peut-être que ça se passe comme ça pour les garçons. Mais pas pour les filles : il existe au moins un moment précis, pour chacune d'entre nous, qui n'est pas une lente et imperceptible mutation, mais un événement concret et soudain, lié à la seconde précise d'une minute précise, d'une heure précise. Cette seconde à laquelle le sang commence à s'écouler du corps, comme ça, tout seul, sans qu'il y ait aucune blessure ni avertissement.
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Mais je n'écoutai rien, j"avais vu ma mère à la télévision, j'avais vu son visage sur le rectangle noir qui montrait le monde, le vrai, celui qui existait dehors, et le faux, celui des dessins animés, et de tout ce qui arrivait et qui ne faisait pas partie de notre vie sur l'île, qui nous semblait si loin de tout. Et voilà que ma mère était là-dedans, tout en étant, au même instant, à trente centimètres de moi. Soudain, tout nous parut proche, et ce fut là l'épiphanie de mon enfance, qui consacra définitivement ma mère comme un être surnaturel. Elle était celle qui savait et faisait l'Histoire, elle était celle - comme ma grand-mère d'ailleurs - que je ne pourrais jamais égaler. Et notre monde isolé, maintenant qu'il était apparu là-dedans, semblait, pour la première fois, aussi réel que le reste.
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Une fois embarqué, après avoir salué Pietro de la maison, Pietro qui se tenait immobile la tête levée vers le ciel, je restai à l’intérieur pendant toute la durée du voyage. Je ne regardai jamais au-dehors. J'avais dans la bouche, un gout terrible. Je choisis un fauteuil sur le pont inférieur et gardai les yeux fermés dans l'espoir de m'endormir. J'eus pour la première fois le mal de mer, mal qui ne me quitterait plus ensuite.
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Vous l'aviez découverte avec "J'avais une île", Lorenza Pieri est retour avec "Le Jardin des monstres" ! L'occasion d'en apprendre un peu plus sur les thématiques fortes de ce nouveau roman et les personnages singuliers qui l'habitent.
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