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C'est l'histoire d'un homme SDF qui poursuit sa descente aux enfers et devient un clochard, une cloche imbibée d'alcool agressive. L'univers et l'ambiance sont noirs, pesants, tristes, désespérants. Raphaël Coulanges est un anonyme jusqu'à ce qu'il se fasse arrêter par la police à dix pages de la fin du livre comme si l'auteur avait voulu graver son nom sur un coin de mur de la station de métro Rome en hommage au musicien qu'il fut. Ariane hante notre clodo dès les premières lignes et l'on comprend bien que c'est elle qui est la cause de son dénuement et de ses délires. le livre est agréable à lire car il est écrit sous forme d'un journal intime du quotidien. le style est vif, nerveux et précis. Sujet déjà beaucoup traité, il était risqué pour un auteur de plonger dans la noirceur dégradante et écoeurante du monde de la cloche. Vincent Pieri le fait avec froideur, sans concession à la réalité et nous mène jusqu'au dénouement inattendu… quoique. Je recommande la lecture de ce livre, il ne faut pas avoir peur de la réalité crue et cruelle. Tous ceux qui ont eu d'importants chocs émotionnels comprendront et auront de la compassion lorsqu'ils croiseront un SDF couché sur un banc de métro et défendant son infime territoire. Les autres trouveront intéressant l'angle retenu par l'auteur. J'attends Vincent Pieri sur un autre sujet car je trouve son écriture prometteuse. Un grand merci à Masse Critique de m'avoir permis de découvrir ce roman.
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Exclu des systèmes traditionnels qui régissent notre société, mais différent des clochards alcooliques qu'il côtoie au quotidien, le narrateur de « Station Rome » évolue entre deux mondes. S'il est devenu complètement étranger au premier, il refuse néanmoins d'appartenir au second, préservant une certaine dignité ainsi qu'un esprit lucide et particulièrement acéré. Lui, le « paria », le « parasite » a choisi de purger sa peine dans les rues de Paris, dans le métro, mendiant quelques euros à des passants trop pressés. Il a décidé d'endurer le froid et la faim pour se punir d'un crime trop lourd à porter, convaincu que la rédemption viendra par la souffrance…

Construit sous la forme d'un journal intime, le lecteur suit le quotidien de cet ancien pianiste talentueux, tombé en disgrâce, sur une période d'un mois, en plein hiver. Il assiste, impuissant, à la lutte enragée de ceux qui n'ont rien. Une lutte pour survivre, pour protéger leurs maigres biens, leur territoire. Un combat quotidien et sans fin pour se nourrir, pour ne pas mourir de froid. Et tous les jours, devoir affronter l'indifférence, le dégoût où la pitié des passants. N'être plus rien aux yeux du monde… Mais le narrateur s'en moque, c'est sa punition après tout pour avoir fait du mal à Ariane, cette violoncelliste prometteuse dont il était épris. Une obsession qui prend corps au fil des pages, jusqu'à pousser l'ancien musicien vers la folie…

Vincent Pieri surprend avec ce premier roman parfaitement maîtrisé et abouti, dominé par une tension croissante, implacable. Deux univers s'y côtoient, celui de la rue avec sa solitude, sa misère crasse et sa dureté, et celui de la musique, avec ses concerts, ses répétitions et sa beauté enivrante, obsédante. Un art capable de rendre fou les plus sensibles, les plus exaltés. L'on navigue sans cesse entre présent et réminiscences d'un passé douloureux, impossible à oublier. La forme du journal intime rend le texte plus vivant, plus intense. le lecteur devient témoin, voyeur, d'une vie qui n'est pas la sienne. Il est rendu complice de cette descente aux enfers, de cette autodestruction volontaire, ce qui rend le texte d'autant plus fort et bouleversant. Les mots sonnent justes, malgré leur violence et la colère qu'ils renferment. Les réflexions du narrateur sur les SDF sont percutantes, effrayantes de réalisme et de dureté. J'ai vraiment eu un gros coup de coeur pour ce récit percutant et bien mené, qui prend le lecteur en otage pour lui ouvrir les yeux sur un monde qu'il traverse sans le voir. Il est évident qu'après un roman comme celui-ci je ne regarderai plus les sans-abris du même oeil…
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C'est l'histoire d'un pianiste, brillant élève du conservatoire de la rue de Rome à Paris, ( avant que celui-ci ne soit déplacé à la Villette) qui a tout quitté par désespoir amoureux pour une violoncelliste immensément douée mais très spéciale.
Il vit désormais en clochard dans la station de métro toute proche. Il essaie avant tout d'éviter les foyers, de se maintenir propre et de se montrer bien élevé lorsqu'il est obligé de faire la manche. Son seul plaisir est d'écrire son journal dans des petits carnets qu'il cache ensuite soigneusement pour qu'ils ne soient pas volés. Son destin est lié à celui d'une très jeune femme qu'il remarque dans cette station de métro et qui devient son élève car elle se révèle une violoncelliste hors pair. Il se met à la guetter tous les jours. Lui rappelle-t-elle son passé? Il lui semble la voir partout.
Peu à peu il se met à changer. La fin est alors ... (non , mieux vaut ne pas le dire!)


J'ai beaucoup aimé. Lu d'une traite en un après-midi de dimanche ensoleillé mais l'ambiance de ce roman est nocturne et ténébreuse et m'a beaucoup impressionnée d'autant plus que le style sans reproches de ce journal intime rend crédible l'opposition constante entre la réalité sordide dans laquelle s'est enfermé le personnage et le rappel constant de ses dons et de ses souvenirs musicaux. C'est sa force, son mystère, sa folie ... mais qui est-il vraiment et quel est son nom? Entre la gloire des podiums, l'ensorcellement amoureux, le vacarme du métro et la musique silencieuse de sa mémoire, est-il encore quelqu'un ou n'est-il déjà plus personne?
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D'un pianiste déchu, Vincent Pieri fait un SDF torturé, pris entre la nécessité quotidienne de vivre et les tourments d'une vie d'avant ou rêvée. Tout tourne autour de la station de métro Rome, dans un roman souterrain. Et musical. Rachmaninov en premier lieu. Il y a dans ce roman comme la séquence d'un concerto, et puis la musique est omniprésente. Dans le personnage d'Ariane, mais aussi du héros, Pieri dit en musique la difficulté de devenir un artiste. le corpus rigide de la musique classique - une partition à respecter - constitue le cadre idéal pour poser cette réflexion. Entre celui qui a failli et se trouve à la rue et celle qui s'est envolée au-delà de la musique sans être capable d'en ressentir le moindre écho, l'accomplissement de l'artiste semble une quête un peu vaine.
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Renversant, épatant, vivant et captivant !
Nous lisons le journal tenu par un ancien concertiste, a vécu pour la musique, la musique classique et qu'un événement traumatique a fait basculer dans la rue, en marge de la société, dans la précarité, malgré ses ressources culturelles.
J'ai été interpellée par la violence de l'histoire.
Il y a beaucoup de finesse dans ce roman.
Je vous le conseille.
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Les heures s'égrènent, la musique s'envole et emplit l'air, les portes des rames se ferment sur les impatients, les nerveux et favorisés de la vie et, lui, comme tant d'autres malheureux, reste là sur son banc, glissant lentement vers l'oubli.

Rejeté par la société, rongé par la haine des autres et de lui-même, il erre, luttant contre le froid mordant et cruel de la nuit pour sombrer encore un peu plus le jour quand nous le croisons en baissant les yeux.

Mendier, survivre, se battre et boire pour oublier.

Et il y a cette femme, souvenirs et visions, intimement liée à la musique, toujours cette musique qui l'accompagne à chaque instant. A une époque il était promis à un brillant avenir, les notes rythmaient ses journées, jalonnaient sa vie, leurs vies ... Hélas elles causeront aussi sa perte.

Ecrire sur les sujets si délicats de la mendicité et du rejet de soi était complexe mais Vincent Pieri s'en sort admirablement, sans voyeurisme ni grossièreté gratuite. Certes ça n'en demeure pas moins cru, brutal voir parfois nauséabond mais la grande force de ce roman est de, justement, captiver par sa noirceur repoussante tout en appuyant là où ça fait mal. En effet qui n'a pas déjà été confronté au moins une fois, quelques secondes généralement, gênantes et vite oubliées, à ces gens de l'ombre, reflets tristes mais réels de notre vie si précieuse et pourtant souvent ridicule ?

Des mots qui accusent, un texte lourd de sens qui fait réfléchir, un morceau d'humanité en soi.
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Pas convaincue, tout sonnait faux. La fin est attendue, sans surprise. Mais peut être aimerez vous car dans mon entourage je suis la seule à avoir été déçue par ce premier roman.
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Lu en une journée. Un roman d'une force incroyable. Honêtement, je ne regarderai plus les clodos de la même façon. Merci pour ce changement de regard Monsieur Pieri.
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Ce texte est écrit à la première personne mais ne sonne pas juste et m'a laissée extérieure. Il comporte beaucoup de maladresses voire de clichés. Je n'ai pas réussi à le terminer, j'ai survolé la deuxième partie jusqu'à la fin, qui ne m'a pas semblé plus convaincante.
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C'est un roman sur un SDF qui passe sa vie station Rome à Paris dans le 17ème, et qui se retrouve dehors à la fermeture de la station de métro. Il rêve, pense, regarde les passants, et s'imagine leurs vies… C'est un ancien pianiste, qui a fait le conservatoire à coté de la rue de Rome ; d'où le titre, et à qui est arrivé un drame personnel. Il a vécu une passion incroyable avec une violoncelliste Ariane très douée, mais extrêmement perturbée… Maintenant, le conservatoire est situé à La Villette (c'était il y a dix ans). Il va entrer une fois au conservatoire pour réactiver ses blessures. Il dépeint une réalité effroyable. L'auteur a voulu donné un corps et une âme au personnage. Une musique le hante, il en fait même des cauchemars. C'est une passion incarnée Armand. le plus difficile, mêler deux univers très lointains, l'univers de la rue bruyant et violent, et l'univers de la musique plus doux. Il voulait à tout prix éviter le cliché.
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