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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En 1963 la jeune poétesse Sylvia Plath se suicide. Dans cette biographie fictive, Coline Pierré part de l'idée que son suicide échoue. Elle invente la vie qu'elle aurait pu avoir, avec ses rêves, ses projets, ses envies, ses enfants, son ex-mari, ses amis, des rencontres, des découvertes... Au coeur de l'Angleterre des années 60, l'écriture vive et habile de l'auteure nous décrit la dépression, mais surtout l'espoir et le désir de liberté d'une femme féministe qui ne voulait pas s'enfermer dans une vie trop étriquée pour elle. La renaissance d'une grande poétesse.

J'ai évidemment adoré l'idée, mais aussi l'écriture, les références à la culture pop et le désir de liberté. Les personnages secondaires sont tout aussi forts et inspirants. Oui, Sylvia Plath aurait dû vivre, et j'aime la façon dont Coline Pierré imagine la vie qu'elle aurait pu avoir.

C'est un roman résolument féministe, poétique et plein d'espoir, il faut le lire et il faut lire Sylvia Plath!
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Quel plaisir de lecture ce premier roman pour adultes de Coline Pierré que j'ai lu dans le cadre du Prix des lecteurs de ma bibliothèque qui a sélectionné cinq livres d'auteurs peu connus à promouvoir. Cette année est un très bon cru mais je vais probablement mettre "Pourquoi pas la vie" en tête de mon vote.

Le titre montre que l'autrice a choisi de renverser le destin de Sylvia Plath, jeune poétesse américaine virtuose qui s'est suicidée à Londres en février 1963. Son geste est attribué aux trahisons répétées de son époux, le poète anglais Ted Hughes, ainsi qu'à l'oppression conjugale qui pèse sur les femmes de cette époque.

Le destin complexe de cette icône féministe, hantée par la douleur et la noirceur, va être modifié grâce à la fiction. Sauvée in extremis par les pleurs de sa petite fille de trois ans, elle va progressivement retrouver le goût de l'écriture et prendre ainsi sa revanche sur la vie.
Cette remontée des enfers elle le doit d'abord à sa force créative mais aussi aux proches qui l'accompagnent, la docteure Bergen sa psychiatre, Al Alvarez son âme soeur, ses enfants Frieda et Nick, Simone la baby-sitter française et Greta sa nouvelle amie qui va lui proposer d'adapter "La cloche de verre" son premier roman sur le suicide et la dépression, en comédie musicale. Dit comme ça, cela semble farfelu et pourtant, ça fonctionne parfaitement, j'ai marché à cent pour cent.

Cela donne un roman tendre, drôle, parfois dur et violent mais finalement optimiste.
J'ai donc passé un bon moment de lecture d'autant plus que Coline Pierré donne envie de lire de la poésie ou d'autres livres avec ses nombreuses références littéraires.


Challenge Entre-deux 2023
Challenge Plumes féminines 2023
Challenge Multi-défis 2023
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N°1701 – Décembre 2022

Pourquoi pas la vieColine Pierré - L'iconoclaste.

Sylvia Plath(1932-1963), poétesse et romancière américaine dépressive et mère de deux enfants se suicide en cet hiver anglais de 1963. Jusque là sa vie, une sorte de château de cartes dans un courant d'air, s'est déroulée dans le chaos et la dépression puis, après son mariage, dans l'ombre d'un mari célèbre, volage et également poète, Ted Hughes, qui lui a toujours volé la vedette et qui a fait prévaloir sa carrière littéraire sur celle de son épouse. Il y a des précédents célèbres où la vie commune et fusionnelle de deux artistes a conduit à des échecs retentissants et, se sentant trahie par l'adultère de son mari, elle choisit la mort par suicide.
A partir de ce fait Coline Pierré choisit de s'approprier cette histoire, de donner à cette femme un destin différent en interrompant sa marche vers la mort grâce à la fiction du roman et de lui donner l'occasion d'une revanche. Après tout et nonobstant l'aphorisme de Bossuet sur cette démarche où il voit un dérèglement de l'esprit, la littérature permet ce parcours dans l'irréel et on peut aisément être tenté de refaire le monde tant celui-ci est déprimant, absurde, injuste... Après la courte de vie de Sylvia (31 ans), évoquée dans un de ses romans a été torturée par la dépression et les soins qu'à l'époque on y réservait.

Nous ne sommes donc pas dans une biographie mais dans une authentique uchronie. Sylvia est donc sauvée in extremis et , grâce à ses amis (ies) différents d'elles, à ses jeunes enfants, elle divorce, reprend goût à la vie, à l'écriture, à l'indépendance face aux hommes dans une sorte de renaissance où elle abandonne le rôle traditionnel dévolu aux femmes à cette époque, bref, fait prévaloir la vie sur la mort. C'est elle qui décide d'aller mieux dans le tourbillon des Sixties, les débuts des Beatles et la culture Pop, de se détacher complètement de sa vie d'avant, de devenir écrivain(e) malgré toute les contingences et les doutes personnels que cela implique. Elle a été certes une poétesse précoce, son talent est reconnu, son suicide manqué lui a conféré une sorte d'aura, elle devient l'archétype du génie féminin engagé mais tout cela n'est pas suffisant pour lui faire oublier sa vie d'avant et les souvenirs l'assaillent.

La démarche de Coline Pierré se déroule à l'envers du traditionnel roman qui raconte au passé une histoire qui a déjà eu lieu. Elle est en cela originale et le style agréable de l'auteure réussit à nous faire oublier ce qui s'est vraiment passé pour Sylvia et on en vient à imaginer qu'elle aurait pu avoir la vie qu'elle lui prête avec ses évolutions et ses sentiments. Pourquoi pas après tout ! Eh bien moi, n'en déplaise à Bossuet, j'ai choisi de l'accompagner dans cette nouvelle vie, de l'imaginer publiant avec succès ses oeuvres inédites, avec une vie créatrice trépidante, des amis, des amants, en cheminant doucement vers la mort, entourée des siens. Je l'imagine surtout vivant et affirmant son engagement féministe et créatif face aux hommes.
Je remarque que, sans connaître le milieu littéraire anglo-américain de l'époque, la poésie semble y avoir eu plus de crédit qu'en France où elle n'est acceptée (parfois) que dans la chanson. La véritable Sylvia Path a connu une certaine notoriété littéraire mais a surtout obtenu le prestigieux prix Pulitzer dans la catégorie poésie, en 1982, soit 19 ans après sa mort et ce grâce en partie à son ex-mari qui, sans doute culpabilisé par le suicide de son ex-épouse, favorisa l'édition partielle de ses oeuvres.

J'ai lu ce roman dans le cadre de ma participation à un jury. Je ne connaissais pas l'oeuvre de Sylvia Plath mais, après avoir refermé ce livre j'ai eu envie d'en savoir davantage sur cette auteure dont je reparlerai sans doute dans cette chronique.
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C'est une très belle surprise ! C'est un coup de coeur ! C'est un coup de maître !
(oui, c'est tout ça à la fois)

Il faut bien dire que je l'attendais ce roman, même si j'ai mis un temps fou à me lancer (je ne sais toujours pas trop pourquoi).
J'avais suivi le travail de recherches de Coline Pierré, régulièrement évoqué sur ses réseaux sociaux. C'est d'ailleurs grâce à elle que, l'année dernière, je me suis lancée dans La cloche de détresse ( ou La cloche de verre selon la traduction) (par ICI ).

C'est l'autrice de ce titre, Sylvia Plath, poétesse et autrice, ayant connu un destin tragique et une vie passionnante, qui a inspiré Coline Pierré pour ce nouveau roman que j'ai refermé avec le coeur serré de joie et de tristesse mêlées.

Coline Pierré s'est livrée à un exercice périlleux : réécrire le cours de l'histoire de Sylvia Plath qui dans la nuit du 10 au 11 février 1963 a mis fin à ses jours, laissant ses deux enfants orphelins, dormant dans l'appartement. La jeune femme avait déjà attenté à sa vie et souffrait de dépression.

Mais si cette nuit-là, Sylvia Plath n'avait pas pu réaliser son funeste plan? Et si elle avait survécu, quel chemin aurait-elle pu emprunter ?
C'est ce chemin, celui de la vie, plutôt que de la mort, que nous propose de suivre l'autrice. Dans cette version antithétique, si la vie a triomphé, tout n'est pas rose. Sylvia Plath n'en reste pas moins une femme fragilisée par des années de dépression mais aussi l'échec de son mariage (et la tromperie), par la si difficile combinaison des vies de mère, de femme et d'autrice (Coline Pierré le décrit très bien!!). Ses démons ne l'ont pas quitté. Mais la vie est ainsi et la jeune femme va faire de belles rencontres qui vont lui permettre d'avancer, pas à pas. Un travail de reconstruction, aidé par un soutien psychiatrique, la bienveillance de vieux amis et de nouveaux, l'innocence de ses enfants et l'implication dans de nouveaux projets vont lui permettre de trouver la force de se lever le matin.

Ce texte est d'une sensibilité folle. Il est aussi une belle réflexion sur le positionnement de la femme et plus globalement le féminisme. Coline Pierré a les mots justes et ouvre de nouvelles perspectives à son personnage. On aimerait tellement que pour Sylvia Plath, la vie ait pris le dessus ! Parce que même si ce texte est teinté de tristesse, il est aussi résolument optimiste. Et c'est assez fort puisqu'il offre un regard juste sur la dépression tout en nous montrant que même si c'est douloureux, même si cela semble impossible, la vie est là.

Il y est aussi question de création littéraire et plus largement artistique et de la place qu'avait la femme dans ce domaine dans la fin des années 60. Difficile de se faire entendre dans un univers très masculin. Mais là encore, Coline Pierré, par l'entremise du personnage de Greta (quelle femme !) mais aussi Sylvia, nous offre une vision juste et des propos toujours actuels. Ce texte est très engagé et percutant mais tout en rondeur, en douceur. C'est là tout le talent de l'autrice.

Bref, ce roman est passionnant aussi bien au niveau historique, social ou encore culturel (on y croise beaucoup de grands artistes et j'ai eu beaucoup de chansons en tête pendant ma lecture).

Et plus personnellement, il a fait vibrer des cordes sensibles abordant des thématiques qui me parlent. Re-Bref. Un immense coup de coeur pour ce roman singulier, touchant et malgré tout lumineux.
Lien : https://www.hashtagceline.co..
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Décidément je crois que je suis tombée amoureuse des romans d'iconoclaste, ils ont cette saveur toute particulière tant au niveau de l'histoire que de l'écriture et ce roman n' échappe pas à la règle.Il est délicatement bien écrit chaque dialogue est dépeint par des métaphore à la fois si originale et si vrai.
Je trouve la manière d'aborder l'histoire de cette poétesse vraiment originale et très bien expliqué dans la préface ça permet non seulement d'en apprendre plus sur cette femme mais aussi d'aborder son histoire sous un jour nouveau par le prisme de questionnement très actuelle,qu'est ce qu'il se serait passé pour cette femme si brillante si elle n'avait pas été écrasé par les exigences de son temps.
D'autant que l'autrice démêle le vrai du faux à la fin de notre lecture proposant ainsi un roman à portée autobiographique peu conventionnel pour notre plus grand bonheur.

Très contente d'avoir pu découvrir son histoire avec la plume d'une autrice si talentueuse.
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Et si la poétesse américaine Sylvia Plath ne s'était pas donné la mort en hiver 1963 ?

Uchronie introspective qui bouscule les codes avec un récit intime et réflexif sur la détresse psychologique et la réconciliation avec son âme et son art.
Une plume vibrante et poétique comme je les aime, tout en pudeur et douceur. Une déclaration d'amour très juste et lumineuse à l'irrésistible Sylvia Plath.

Mon roman coup de coeur de 2022 !
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Et si Sylvia Plath, héroïne tragique des luttes féministes, avait échoué à se donner la mort en mettant la tête dans son four ? Et si elle s'était relevée de cet épisode dépressif, si elle avait donné corps à son envie d'écrire une comédie musicale, si elle avait reconstruit sa vie ? C'est ce que nous propose d'imaginer Coline Pierré avec ce livre résolument optimiste, libérateur et positif, bien qu'il commence sur une tentative de suicide. Entourée de femmes aux idées bien arrêtées, portée par l'amour de ses enfants et son élan artistique, soutenue par l'amitié d'Al, Sylvia Plath se relève, avance, détruit un à un les obstacles qui l'empêchaient de s'épanouir en tant que femme, poétesse et mère – et nous offre au passage une saré leçon de vie.

Sylvia Plath, c'est l'illustration même des carcans qui ont pesé, et pèsent parfois encore, sur les femmes en quête d'indépendance, de liberté et d'affirmation de soi. Mariée à un homme omniprésent, mère de famille par convention, Sylvia vit dans l'ombre de ceux auxquels elle a sacrifié sa vie – et sa fin tragique n'est que la suite logique de cette existence empêchée, contrainte, réduite à l'insuffisance de soi. Quelle bouffée d'air alors quand un autre dénouement nous est proposé ! Coline Pierré ne cherche pas à minimiser l'état dépressif de Sylvia, ni à le sublimer en lui attribuant les miracles de la création artistiques. Elle est juste, honnête et transparente, tout en nous montrant que la dépression de son personnage n'est pas une fatalité, et que Sylvia peut, en se donnant du temps, remonter la pente.

C'est finalement un formidable roman de résilience, que nous offre ici Coline Pierré. Elle nous montre la puissance des femmes, leur capacité à se réparer elles-mêmes et les autres, à rebondir même après sept ans de mariage et deux enfants, à créer dans une grande diversité de genres, à être pleinement elles-mêmes, avec toute la complexité qu'elles portent en elles. C'est un livre qui fait aimer la vie, qui donne envie d'avancer, de se battre pour ce qu'on est et ce qu'on aime – le genre de lecture qu'il faut toujours garder près de soi. Merci Coline Pierré pour ce texte qui, moi aussi, m'a aidée à envisager un autre avenir.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Sylvia Plath, célèbre poétesse et auteure de "La cloche de la détresse" s'est suicidée le 11 février 1963.
Et si finalement elle était restée en vie?
C'est le point de départ de ce roman dont l'optimisme nous donne un coup de fouet !
Nous sommes au début des années soixante à Londres : le féminisme émerge, les Beatles et la pop apparaissent pour révolutionner les idées, les modes de vie et la culture.
Sylvia se débat pour conjuguer sa vie créative et professionnelle à celle de maman et de femme au foyer.
Les réflexions sur les envies des femmes de cette époque de changer les schémas traditionnels pour faire évoluer leur place la société contemporaine sont au coeur du roman et nous plongent dans ces années pleines d'espoir où des femmes emblématiques ont commencé à prendre la parole pour défendre leurs droits et leurs besoins, comme Betty Friedman dont Sylvia reçoit des Etats-Unis "La femme mystifiée", best-seller de l'époque sur le sujet.
Nous sommes entraînés dans ce tourbillon de renouveau et de combat intellectuel qui ont rendu cette époque si jubilatoire et symbolique.
La prouesse de l'auteure est de nous transporter dans une dimension parallèle, une distorsion de la réalité où la grande histoire poursuit son chemin dans une existence transversale.

Une couverture aux couleurs et motifs acidulés et psychédéliques très en vogue à cette époque contraste avec la sensation, à la lecture, d'évoluer dans un univers en noir et blanc à l'image des films de la Nouvelle Vague.
Nous sommes à la croisée de deux mondes, aux portes de la modernité, même chromatiquement parlant.

"La cloche de la détresse" est publiée chez Gallimard et permet de mieux connaître l'héroïne.

Un gros, surprenant et inattendu coup de coeur !
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La couverture m'avait séduite, à tel point, que je n'ai même pas lu la 4eme de couverture....j'ai été "cueillie" par les premières pages, et la décision de mourir, de l'auteure.
Si la réalité est moins optimiste, la suite de ce roman, est une ode à la vie, à la résilience, à l'amour des mots, des textes, aux femmes, et finalement à l'amour.
Les héroines de ce roman sont des femmes fortes qui s'assument, tracent leur route, malgré l'époque, les difficultés, leurs orientations sexuelles, et arrivent cependant à se faire une place dans le monde si masculin, des lettres.
Au delà, d'un manifeste féministe, c'est un joli roman, plein d'espoir, qui donne envie de se plonger dans les écrits de Sylvia Plath
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Ce livre fait du bien. Il dégage une énergie positive que j'ai ressentie durant toute ma lecture.
Je trouve que Coline Pierre a imaginé une vie tout à fait vraisemblable, sans exagérations et qu'elle aborde le sujet de la dépression avec bienveillance.
Les sentiments de son héroïne sont très bien rendus par sa plume.
Mon commentaire me semble simpliste mais il retranscrit très bien ce que j'ai ressenti en lisant cet ouvrage et je n'éprouve pas le besoin d'en ajouter d'avantage.
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