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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel plaisir de lecture ce premier roman pour adultes de Coline Pierré que j'ai lu dans le cadre du Prix des lecteurs de ma bibliothèque qui a sélectionné cinq livres d'auteurs peu connus à promouvoir. Cette année est un très bon cru mais je vais probablement mettre "Pourquoi pas la vie" en tête de mon vote.

Le titre montre que l'autrice a choisi de renverser le destin de Sylvia Plath, jeune poétesse américaine virtuose qui s'est suicidée à Londres en février 1963. Son geste est attribué aux trahisons répétées de son époux, le poète anglais Ted Hughes, ainsi qu'à l'oppression conjugale qui pèse sur les femmes de cette époque.

Le destin complexe de cette icône féministe, hantée par la douleur et la noirceur, va être modifié grâce à la fiction. Sauvée in extremis par les pleurs de sa petite fille de trois ans, elle va progressivement retrouver le goût de l'écriture et prendre ainsi sa revanche sur la vie.
Cette remontée des enfers elle le doit d'abord à sa force créative mais aussi aux proches qui l'accompagnent, la docteure Bergen sa psychiatre, Al Alvarez son âme soeur, ses enfants Frieda et Nick, Simone la baby-sitter française et Greta sa nouvelle amie qui va lui proposer d'adapter "La cloche de verre" son premier roman sur le suicide et la dépression, en comédie musicale. Dit comme ça, cela semble farfelu et pourtant, ça fonctionne parfaitement, j'ai marché à cent pour cent.

Cela donne un roman tendre, drôle, parfois dur et violent mais finalement optimiste.
J'ai donc passé un bon moment de lecture d'autant plus que Coline Pierré donne envie de lire de la poésie ou d'autres livres avec ses nombreuses références littéraires.


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N°1701 – Décembre 2022

Pourquoi pas la vieColine Pierré - L'iconoclaste.

Sylvia Plath(1932-1963), poétesse et romancière américaine dépressive et mère de deux enfants se suicide en cet hiver anglais de 1963. Jusque là sa vie, une sorte de château de cartes dans un courant d'air, s'est déroulée dans le chaos et la dépression puis, après son mariage, dans l'ombre d'un mari célèbre, volage et également poète, Ted Hughes, qui lui a toujours volé la vedette et qui a fait prévaloir sa carrière littéraire sur celle de son épouse. Il y a des précédents célèbres où la vie commune et fusionnelle de deux artistes a conduit à des échecs retentissants et, se sentant trahie par l'adultère de son mari, elle choisit la mort par suicide.
A partir de ce fait Coline Pierré choisit de s'approprier cette histoire, de donner à cette femme un destin différent en interrompant sa marche vers la mort grâce à la fiction du roman et de lui donner l'occasion d'une revanche. Après tout et nonobstant l'aphorisme de Bossuet sur cette démarche où il voit un dérèglement de l'esprit, la littérature permet ce parcours dans l'irréel et on peut aisément être tenté de refaire le monde tant celui-ci est déprimant, absurde, injuste... Après la courte de vie de Sylvia (31 ans), évoquée dans un de ses romans a été torturée par la dépression et les soins qu'à l'époque on y réservait.

Nous ne sommes donc pas dans une biographie mais dans une authentique uchronie. Sylvia est donc sauvée in extremis et , grâce à ses amis (ies) différents d'elles, à ses jeunes enfants, elle divorce, reprend goût à la vie, à l'écriture, à l'indépendance face aux hommes dans une sorte de renaissance où elle abandonne le rôle traditionnel dévolu aux femmes à cette époque, bref, fait prévaloir la vie sur la mort. C'est elle qui décide d'aller mieux dans le tourbillon des Sixties, les débuts des Beatles et la culture Pop, de se détacher complètement de sa vie d'avant, de devenir écrivain(e) malgré toute les contingences et les doutes personnels que cela implique. Elle a été certes une poétesse précoce, son talent est reconnu, son suicide manqué lui a conféré une sorte d'aura, elle devient l'archétype du génie féminin engagé mais tout cela n'est pas suffisant pour lui faire oublier sa vie d'avant et les souvenirs l'assaillent.

La démarche de Coline Pierré se déroule à l'envers du traditionnel roman qui raconte au passé une histoire qui a déjà eu lieu. Elle est en cela originale et le style agréable de l'auteure réussit à nous faire oublier ce qui s'est vraiment passé pour Sylvia et on en vient à imaginer qu'elle aurait pu avoir la vie qu'elle lui prête avec ses évolutions et ses sentiments. Pourquoi pas après tout ! Eh bien moi, n'en déplaise à Bossuet, j'ai choisi de l'accompagner dans cette nouvelle vie, de l'imaginer publiant avec succès ses oeuvres inédites, avec une vie créatrice trépidante, des amis, des amants, en cheminant doucement vers la mort, entourée des siens. Je l'imagine surtout vivant et affirmant son engagement féministe et créatif face aux hommes.
Je remarque que, sans connaître le milieu littéraire anglo-américain de l'époque, la poésie semble y avoir eu plus de crédit qu'en France où elle n'est acceptée (parfois) que dans la chanson. La véritable Sylvia Path a connu une certaine notoriété littéraire mais a surtout obtenu le prestigieux prix Pulitzer dans la catégorie poésie, en 1982, soit 19 ans après sa mort et ce grâce en partie à son ex-mari qui, sans doute culpabilisé par le suicide de son ex-épouse, favorisa l'édition partielle de ses oeuvres.

J'ai lu ce roman dans le cadre de ma participation à un jury. Je ne connaissais pas l'oeuvre de Sylvia Plath mais, après avoir refermé ce livre j'ai eu envie d'en savoir davantage sur cette auteure dont je reparlerai sans doute dans cette chronique.
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Et si Sylvia Plath, héroïne tragique des luttes féministes, avait échoué à se donner la mort en mettant la tête dans son four ? Et si elle s'était relevée de cet épisode dépressif, si elle avait donné corps à son envie d'écrire une comédie musicale, si elle avait reconstruit sa vie ? C'est ce que nous propose d'imaginer Coline Pierré avec ce livre résolument optimiste, libérateur et positif, bien qu'il commence sur une tentative de suicide. Entourée de femmes aux idées bien arrêtées, portée par l'amour de ses enfants et son élan artistique, soutenue par l'amitié d'Al, Sylvia Plath se relève, avance, détruit un à un les obstacles qui l'empêchaient de s'épanouir en tant que femme, poétesse et mère – et nous offre au passage une saré leçon de vie.

Sylvia Plath, c'est l'illustration même des carcans qui ont pesé, et pèsent parfois encore, sur les femmes en quête d'indépendance, de liberté et d'affirmation de soi. Mariée à un homme omniprésent, mère de famille par convention, Sylvia vit dans l'ombre de ceux auxquels elle a sacrifié sa vie – et sa fin tragique n'est que la suite logique de cette existence empêchée, contrainte, réduite à l'insuffisance de soi. Quelle bouffée d'air alors quand un autre dénouement nous est proposé ! Coline Pierré ne cherche pas à minimiser l'état dépressif de Sylvia, ni à le sublimer en lui attribuant les miracles de la création artistiques. Elle est juste, honnête et transparente, tout en nous montrant que la dépression de son personnage n'est pas une fatalité, et que Sylvia peut, en se donnant du temps, remonter la pente.

C'est finalement un formidable roman de résilience, que nous offre ici Coline Pierré. Elle nous montre la puissance des femmes, leur capacité à se réparer elles-mêmes et les autres, à rebondir même après sept ans de mariage et deux enfants, à créer dans une grande diversité de genres, à être pleinement elles-mêmes, avec toute la complexité qu'elles portent en elles. C'est un livre qui fait aimer la vie, qui donne envie d'avancer, de se battre pour ce qu'on est et ce qu'on aime – le genre de lecture qu'il faut toujours garder près de soi. Merci Coline Pierré pour ce texte qui, moi aussi, m'a aidée à envisager un autre avenir.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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UN RÉCIT SI VIVANT ! 🥳

1963, dans un quartier résidentiel de Londres. Une jeune femme de trente ans, rongée par la solitude et le désespoir se suicide, intoxiquée au gaz, en mettant sa tête dans le four. À l'étage, ses enfants âgés de un et trois ans dorment. Ils seront sauvés par une infirmière dont le passage avait été planifié.
C'est ainsi qu'à eu lieu la fin tragique de Sylvia Plath, une poétesse vibrante de sensibilité.

Dans ce roman lumineux, Coline Pierré décide de rejouer le réel, de donner une seconde chance à celle qui n'en a pas eu, de rhabiller les fantômes et réparer les injustices.
Et si les pleurs de sa fille avaient sauvé Sylvia? L'avaient empêchée de commettre l'irréparable?
Et si la vie avait gagné la bataille?

"Ce qui a changé sans doute, cet infime basculement, c'est que le vide de la mort ne semble plus davantage séduisant que celui de la vie."

Quelle originale façon de raconter Sylvia ! J'ai très vite été embarquée par la plume de l'autrice. Avec sensibilité et profondeur, elle retranscrit à merveille les états d'âme de l'héroïne, sa fragilité et sa progressive reconstruction.

Oublier les petites voix, pétries de doute, qui paralysent. S'entourer de mille et une vies pour ne pas craindre le noir. Fuir le silence qui rime bien trop souvent avec solitude... Réapprendre la joie. Savourer le goût du bonheur.

Un roman qui fait du bien, une vraie bouffée d'optimisme qui m'a réchauffé le coeur.
"Vas-y confiante, aie l'air sûre de toi. Si tu doutes, imagine-toi en homme et demande-toi quels choix il ferait."

Bref, j'ai passé un excellent moment et je recommande vivement ! 🥰

Vous connaissiez Sylvia Plath? (Moi non et ça ne m'a pas empêchée de savourer ce roman ! 😇)
Alors tenté.e.s?
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Sylvia Plath, poétesse, s'est suicidée en mars 1963. Coline Pierré a fait le pari fou de lui dédier une fiction pour imaginer sa vie si elle ne s'était pas donné la mort.

Sylvia prépare son suicide, elle a pensé à tout, jusqu'à calfeutrer la chambre de ses enfants pour que le gaz ne les atteignent pas. Elle n'avait pas prévu un élément puissant qui corrompt tout, qui va réveiller son instinct maternel. Son plan échoue. Tout un groupuscule de proches vont s'affairer pour elle, en premier son ex mari Ted, LE grand poète du moment, celui à travers lequel elle a vécu pendant des années, ne trouvant pas sa légitimité de poétesse tant il est populaire. Elle l'a toujours perçu comme celui qui l'empêcherait de vaciller. Mais tout s'est pourtant effondré lorsqu'il l'a trompé.

Une rencontre va la réanimer, la faire sortir de son lit et de sa léthargie. Une rencontre qui la conduira sur un projet professionnel vivant ! Même si ses cauchemars sont plus faciles à vivre encore que sa propre existence, quelle oscille entre ses monstres intérieurs et l'appel de la vie à travers ses enfants, elle va se déployer. Elle va découvrir la difficulté et la jouissance d'être une femme, une mère, une poétesse.

Quand la vie se remet sur son chemin, elle est confrontée à sa profonde identité de poétesse : qui est-elle réellement ? Ses poèmes on toujours eu pour moteur la rage et la colère. Peut-elle écrire des poèmes en dehors de l'adversité et du désespoir ?
Elle va former un gynécée avec Greta et Simone, une bande d'amies que j'ai tant aimé ! Elles ont une capacité à se sentir libre à travers leurs actes et paroles, prêtes à se démarquer en tant que femme dans une société des années 1960 en pleine mouvance où la culture pop trouve son essor. Les paradigmes changent et les femmes s'affirment.

C'est une ôde à la vie, une fiction ancrée dans le réalisme, sur fond de Beatles. C'est la vie, les couleurs vives, l'espoir et l'envie d'être soi !
Une affirmation/question à émerger en moi tout au long de la lecture et je suis certaine que là réside une part de bonheur : l'Amour n'est-il pas accepter l'entièreté de la liberté de l'autre ?
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En 1963 la jeune poétesse Sylvia Plath se suicide. Dans cette biographie fictive, Coline Pierré part de l'idée que son suicide échoue. Elle invente la vie qu'elle aurait pu avoir, avec ses rêves, ses projets, ses envies, ses enfants, son ex-mari, ses amis, des rencontres, des découvertes... Au coeur de l'Angleterre des années 60, l'écriture vive et habile de l'auteure nous décrit la dépression, mais surtout l'espoir et le désir de liberté d'une femme féministe qui ne voulait pas s'enfermer dans une vie trop étriquée pour elle. La renaissance d'une grande poétesse.

J'ai évidemment adoré l'idée, mais aussi l'écriture, les références à la culture pop et le désir de liberté. Les personnages secondaires sont tout aussi forts et inspirants. Oui, Sylvia Plath aurait dû vivre, et j'aime la façon dont Coline Pierré imagine la vie qu'elle aurait pu avoir.

C'est un roman résolument féministe, poétique et plein d'espoir, il faut le lire et il faut lire Sylvia Plath!
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Décidément je crois que je suis tombée amoureuse des romans d'iconoclaste, ils ont cette saveur toute particulière tant au niveau de l'histoire que de l'écriture et ce roman n' échappe pas à la règle.Il est délicatement bien écrit chaque dialogue est dépeint par des métaphore à la fois si originale et si vrai.
Je trouve la manière d'aborder l'histoire de cette poétesse vraiment originale et très bien expliqué dans la préface ça permet non seulement d'en apprendre plus sur cette femme mais aussi d'aborder son histoire sous un jour nouveau par le prisme de questionnement très actuelle,qu'est ce qu'il se serait passé pour cette femme si brillante si elle n'avait pas été écrasé par les exigences de son temps.
D'autant que l'autrice démêle le vrai du faux à la fin de notre lecture proposant ainsi un roman à portée autobiographique peu conventionnel pour notre plus grand bonheur.

Très contente d'avoir pu découvrir son histoire avec la plume d'une autrice si talentueuse.
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Ce livre fait du bien. Il dégage une énergie positive que j'ai ressentie durant toute ma lecture.
Je trouve que Coline Pierre a imaginé une vie tout à fait vraisemblable, sans exagérations et qu'elle aborde le sujet de la dépression avec bienveillance.
Les sentiments de son héroïne sont très bien rendus par sa plume.
Mon commentaire me semble simpliste mais il retranscrit très bien ce que j'ai ressenti en lisant cet ouvrage et je n'éprouve pas le besoin d'en ajouter d'avantage.
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Un petit aveu pour commencer : je n'ai pas (encore) lu Silvia Plath. du coup, peut être qu'il me manque certains éléments pour pleinement profiter du livre. Cela dit, « Pourquoi pas la vie » demeure très agréable à découvrir, même pour un néophyte. Imaginer, sur le mode uchronique, quelle arait été la vie de cette femme si son suicide avait échoué a quelque chose d'un peu perturbant. Néanmoins le résultat est pour le moins impressionnant et émouvant. le lecteur va découvrir une Silvia Plath marquée par la dépression qui va tenter de s'en sortir. La voir tenter de concilier ambition littéraire et vie de mère avec des jeunes enfants dans l'Angleterre des années 1960 est vraiment passionnant. Roman de la dépression, « Pourquoi pas la vie » est aussi le roman de l'émancipation féminine, dans une société anglaise de l'époque encore profondément inégalitaire et dans laquelle les femmes restent tout à fait secondaires et priées de ne pas faire de vagues. L'écriture de Coline Pierré est très fine, pleine de sensibilité et parvient magnifiquement à retranscrire les tourments et états d'âme de Silvia mais aussi ses aspirations à devenir « un modèle de mère libre et indépendante ». Un splendide roman !
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Dès le départ, je me suis sentie portée par le destin de cette femme à la grande tristesse qui décide de mourir. Puis, quand le roman a pris une autre tournure et lui a permis de vivre, j'ai pensé à Orlando de Virginia Woolf , tant la scène de la patinoire a évoqué en moi des souvenirs colorés et si présents. Au roman que l'on pourrait qualifier de féministe, je préfère l'ode à la vie, l'ode à l'amour. Ce chemin tortueux qui permet à une femme de se libérer et d'oser croire qu'elle peut décider de ses choix et les assumer. C'est bien écrit, agréable à lire et tellement juste que j'ai recopié dans un carnet certaines phrases qui me semblent essentielles. Alors, n'hésitez pas à lire ce beau texte, pourquoi pas la vie ?
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