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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une biographie de Sylvia Plath, la célèbre poétesse au destin tragique, qui mit fin à ses jours en 1963, le projet est attractif. Se plonger dans les pensées de la jeune femme pour tenter de comprendre son mal-être, de l'inscrire dans un contexte social particulier, ces années où émergeaient à peine les prémisses du féminisme a tout pour plaire. L'ambition des filles restait encore le mariage et la tenue d'un ménage, au détriment de toute velléité de carrière.

En l'absence de repères biographiques solides, puisque le récit est une fiction, l'autrice nous convie aux échanges de la jeune femme, rescapée d'une tentative de suicide, séparée de son mari et mère de deux enfants en bas âge. Elle confie ses émotions à ses amis al et Greta. Ses séances sur le divan sont aussi rapportées.

Tout cela est fort intéressant pour replacer le destin de la poétesse dans son époque. On assiste au début de la carrière d'un groupe de jeunes chanteurs alors inconnus, les Beatles, on frémit à l'évocation des thérapies très expérimentales dans le domaine de la psychiatrie (convulsivothérapie, choc hypoglycémique …)

Portée par le flux de l'écriture très douce et empathique, qui m'a entrainée en me faisant oublier de ce qui s'était vraiment passé, j'ai été extrêmement déçue en réalisant dans les dernières pages du livre que cette biographie était imaginaire et me proposait ce qu'aurait pu être la vie de la jeune femme si elle ne s'était pas suicidée en 1963 ! Tous les propos recueillis s'écroulent comme une château de cartes.
Je sors de cette lecture en ayant l'impression d'avoir été bernée, même si la préface prévient qu'il s'agit d'une "réalité alternative".

Je comprends le projet, et après tout, je pourrais me laisser séduire par le même procédé pour ré-inventer la vie d'une célébrité dont je regrette la disparition. Mais lorsque l'on aborde avec des connaissances très limitées un texte comme celui-ci, le but n'est pas atteint.

Il me reste donc à trouver une biographie plus conforme à la réalité pour tenter d'aborder le mystère de Sylvia Plath.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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L'Affaire Jane Eyre, l'Affaire du chien de Baskerville, j'ai un faible pour la littérature fiction. Celle qui explore les failles au sein même du mécanisme romanesque et envisage une alternative à ce que des auteurs renommés ont pu imaginer. Avec Pourquoi pas la vie, c'est encore autre chose. Il s'agit de renier la réalité historique.

Plutôt que de laisser Sylvia Plath se suicider au gaz en 1963, Coline Pierré joue les Deus ex machina et la sauve. Son roman explore les conséquences de cette heureuse intervention et invente la vie que cette poétesse américaine n'a pas pu avoir. Après un mariage raté avec un grand poète qui l'a trompée. Avec deux enfants de respectivement trois et un an. Dans l'hiver londonien glacé. Sans argent et sans beaucoup d'espoir. Les Beatles en fond musical.

Si le postulat est intéressant, il est risqué aussi : difficile de donner à Sylvia Plath une bibliographie imaginaire aussi pléthorique que géniale : ce serait discréditer celle qu'elle a produite de son vrai vivant. Difficile aussi de ne rien lui faire vivre de stimulant. C'est l'ennui assuré et le risque que le lecteur, cynique, referme le livre et regrette que notre héroïne ait été sauvée du néant pour si peu. Il faut donc que tout soit changé mais que rien ne bouleverse trop l'image que l'on a gardé du personnage.

C'est sur le terrain de l'intime que se joue essentiellement la recomposition virtuelle d'une existence méritant qu'on lui prête un prix. Se libérant peu à peu d'un carcan patriarcal en partie dû à un père aussi adoré qu'absent, en partie fruit des oppressantes et ménagères années 50 américaines, Sylvia va éprouver une féminité qui ne renie ni la maternité ni la prétention à penser et écrire en artiste.

La démarche s'inscrit dans la continuation des écrits De Beauvoir et des grandes féministes américaines. Ce qui a le mérite d'incarner, sur le mode romanesque, des considérations philosophiques tout à fait dans l'actualité éditoriale du moment (Camille Froideveau-Mettrie, Maggie Nelson, Judith Butler...).
J'ai trouvé toutefois que l'intention démonstratrice prenait un peu trop souvent le pas sur le romanesque et que l'auteur avait de la peine à s'affranchir de la vie réelle de Sylvia Plath telle qu'elle avait pu la reconstituer et la comprendre. Un personnage réel, aussi mort soit-il, comme source d'inspiration est effectivement plus encombrant qu'une fiction totale.
Ca tire donc un peu en longueur par endroits. Notre Sylvia passe un temps fou à discourir sur le fruit de ses introspections. L'oreille bienveillante et pleine de tendresse que lui prêtent tous les personnages l'environnant lasse un peu, outre qu'elle relève de la plus pure science fiction. C'est vrai, quoi : vous en avez traversé beaucoup, vous, des crises existentielles avec une jeune fille au pair admirative et compétente pour s'occuper de vos enfants, un meilleur ami complice, charmant et disponible, une psychanalyste pleine d'humour et de sagesse, une artiste qui vous propose un projet galvanisant, un ex plein de remords qui assume sa paternité et un éditeur subjugué qui vous signe un contrat mirobolant ? Finalement, le plus irréaliste dans ce roman n'est peut-être pas d'avoir permis à Sylvia de couper le gaz...
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La couverture est alléchante, très "flashy", très sixties.
En effet, il s'agit d'une fiction écrite sur la vie de Sylvia Plath, poète décédée en 1963, de son propre fait.
Sylvia était mariée à un poète et avait deux enfants très jeunes.
Coline Pierré écrit ce roman en imaginant la vie de cette jeune femme, si elle n'avait pas mis fin à ses jours.
Elle imagine son émancipation, son parcours de femme libre, se séparant de son mari infidèle et dominateur.
De nombreuses références musicales, littéraires, culturelles, étayent ce livre.
C'est écrit simplement, et l'histoire est parfaitement plausible et cohérente.
MAIS je n'ai pas adhéré à cette version des faits. Impossible pour moi de sortir de la réalité. A chaque page, elle me revenait en pleine face. Non, Sylvia n'a jamais vécu cela, et ne le vivra jamais, et cela m'a beaucoup gênée.
Dommage, mais je n'ai pas été convaincue.
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J'ai beaucoup aimé l'idée de l'autrice d'écrire l'histoire de cette poétesse sous un nouvel angle, avec une autre tournure. Cela aurait pu être sa vie même si au final, cela ne relève que de l'imagination. Je ne connaissais pas cette femme et ai découvert certes une vue particulière et folle mais aussi les souffrances d'une mère et d'une femme faisant de son mieux malgré une grande fragilité psychique. Lautrice nous montre toutes les étapes suite au suicide raté, la reconstruction difficile et progressive, le manque d'amour, de confiance, de stabilité de Sylvia. Personnellement, j'ai lu le roman sans passion, quelque chose m'a manqué. Je n'ai pas réussi à créer un lien avec l'histoire même si cela reste un bon récit.
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Et si Sylvia Plath ne s'était pas donnée la mort ce 11 février 1963 ? Si quelque chose avait empêché la poétesse de mettre un terme à sa vie, a à peine trente ans ? C'est ce postulat que Coline Pierré développe ici, dans ce roman qui met en scène une Sylvia Plath bien vivante et qui, si elle est sujette aux épisodes dépressifs, trouvera la force de poursuivre son oeuvre, tout en élevant ses enfants.

Ce roman est très intéressant, surtout dans ce qu'il raconte du féminisme dans les années 60, du combat des femmes pour trouver leur place au sein de la société et ne pas être définies uniquement par leur statut marital, de cette volonté de devenir une artiste reconnue et dont l'oeuvre compte au même titre que celle d'un homme. Plus largement, il raconte toutes les luttes de ceux qui appartiennent à ce qu'on a encore tendance à appeler les « minorités » et dont les années 60 ont été le théâtre.

C'est une radioscopie précise de la société britannique des ‘60's, et à travers le personnage de Sylvia Plath, on appréhende totalement ce que peut être cette société inégalitaire où seuls les hommes blancs détiennent le pouvoir et l'imposent à tous.

Ce destin totalement réinventé, donne une place de choix à Sylvia Plath et lui octroie le succès qu'elle méritait de connaître de son vivant. Dans ce Londres que les Beatles font chanter et alors qu'une véritable culture pop s'installe, la Sylvia Plath de Coline Pierré incarne cette soif de liberté, cette volonté d'émancipation, ce besoin de tout réussir : vie amoureuse, vie familiale, carrière… Une personnalité éminemment moderne à qui l'auteure autorise toutes les libertés. Coline Pierré réussit son pari de donner totalement corps à cette Sylvia Plath imaginaire.

On pourra peut-être reprocher à ce roman un trop grand optimisme. En effet, si Sylvia Plath s'est suicidée c'est parce qu'elle était habitée par un mal de vivre incurable. Mais Coline Pierré ne lui donne, dans ce roman, que des raisons de ne pas récidiver : des femmes bienveillantes qui l'entourent, un ami précieux, un éditeur à l'écoute et un ex-mari avec qui elle finirait par devenir amie malgré le lourd passif qu'il y a entre eux.

Mais l'ensemble donne indéniablement envie de découvrir ou de redécouvrir l'oeuvre de Sylvia Plath.
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Hiver 63.
Sylvia Plath se suicide. La tête dans le four. A l'étage, ses enfants dorment.

Fin.

...Et si Sylvia avait choisi la vie ?
Si ce jour-là, alors qu'elle agonise, les pleurs de sa fille l'avaient arrachée à la mort ?

C'est ce qu'imagine Coline Pierré.
L'autobiographie fictionnelle de Sylvia Plath. Sauvée in extremis.
Replongée tête la première, non plus dans le four, mais dans sa solitude de femme trompée, de mère célibataire, de petite chose fragile abandonnée par le grand et talentueux poète.

Et Sylvia Plath d'incarner un féminisme balbutiant, mais frétillant. Toute à l'excitation de la culture pop émergente, de son émancipation artistique.
Voici qu'elle écrit, écrit et écrit encore ! Qu'elle se paye le luxe d'une adaptation musicale ! Entourée d'une psy charismatique, d' amis bienveillants et d'un éditeur complice de sa liberté toute neuve.

On frôle parfois le monde merveilleux de Candy ?
Pas faux...

J'ai eu souvent du mal à reconnaître Sylvia Plath, mais comment en vouloir à l'auteure, puisque cette Sylvia Plath n'aura pas eu l'occasion d'être.

Voilà, Sylvia.
Tu as été l'héroïne tragique crucifiée sur l'autel du patriarcat. Bouffée par un mari-poète dont d'aucun s'arrache les cheveux aujourd'hui à se souvenir du nom.

En cette belle et pluvieuse journée de la femme, je t'ai choisie toi pour porter notre étendard.
C'est aujourd'hui que ta voix résonne comme elle le doit.
Libre et forte !
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C'est avec ce roman que je termine de lire la sélection du prix Cezam 2023.
Un roman ni bon, ni mauvais. J'ai aimé retrouver Sylvia Plath que j'ai découverte dans l'excellent livre de Claude Pujade-Renaud, "Les femmes du braconnier" et ensuite avec son propre livre "La cloche de détresse". C'est l'idée qui m'a le plus dérangé ; imaginer la vie de l'auteure si elle ne s'était pas suicidée. Je ne vois pas l'intérêt d'un tel exercice, qui n'apporte rien et qui au contraire vient perturber et fausser l'image de cette femme !
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Rendez-vous manqué

Pourtant, Dieu sait que cette couv pétillante et les avis des copines m'avaient donné envie …

Peut-être en attendais-je trop ? Ou bien n'était-ce pas le bon moment ? Il faut dire que je venais de terminer Évidemment Martha qui m'avait particulièrement bouleversé et qui, d'une autre manière abordait déjà la thématique du mal-être au féminin.

Toutefois, si je n'ai pas eu le coup de coeur attendu, je dois reconnaître que l'idée de Coline Pierré était particulièrement audacieuse. Changer le destin de la poétesse Sylvia Plath en prenant le parti de lui faire louper son suicide ce fameux hiver 1963 était osé !

J'ai aimé ce sauvetage, cette réécriture de l'histoire, les choix pris par l'autrice pour amener cette jeune femme que plus rien ne retenait à reconsidérer priorités et choix de vie. C'était vraiment très bien joué.

Malheureusement, je dois avouer que je me suis ennuyée et qu'arriver à la fin a été laborieux 😞 Et j'en suis bien désolée.
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Voila l'histoire inventée de Sylvia Plath qui aurait pu ne pas se suicider et continuer à vivre. Comment vivre quand son talent est exigeant et nécessite une abnégation totale et absolu qu'on ne peut donner sans être dans la souffrance, souffrance qu'elle a du vivre jusqu'à son hospitalisation en milieu psychiatrique. C'est également un beau livre sur le féminisme, la difficulté à son époque d'exister dans son travail et son talent et non pas comme une épouse.
Ce qui m'a dérangé est cette impression de vol de sa vie quand l'autrice invente 'sa vie" après sa mort. Mais le bon coté est de redécouvrir l'oeuvre de Sylvia Prath et c'est magnifique, quelle poétesse.
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