431 pages lues en 3 fois... A votre avis, j'ai aimé ?
Vous avez déjà sûrement ressenti cette sensation, amis lecteurs, de "coller" immédiatement à un héros et à son auteur. Ca m'arrive de temps en temps. Et là, bingo ! Et puis, j'y reviendrai, il y a une certaine parenté littéraire qui me trottait dans l'esprit...
Alors, voici donc un prequel. Ce terme un peu barbare signifie qu'on a ici le 4e tome qui est en fait le 1er de la tétralogie nantaise. le livre qui précède les 3 autres mais qui a été écrit après..
Greg Brandt est un jeune flic qui vient d'être nommé à Nantes au commissariat Waldeck. Fils d'un héros de la police, il est suivi et protégé de loin par de hautes autorités. Et ça l'agace. Il préfèrerait qu'on reconnaisse son travail plutôt que sa filiation.
Carl Pineau nous plonge (ou nous replonge selon votre âge) dans le Nantes de 1976. On roule en 4L, on écoute Claude François, on danse le disco au Macumba et les flics sont encore parfois en costume-cravate (ils jouent aussi du bottin... lors des interrogatoires sans avocat). Je n'étais pas jusqu'ici un afficionado de
Carl Pineau, j'ai des lacunes. On me pardonnera les erreurs. L'auteur installe donc ici Greg dans Nantes et ses nuits, lui fait rencontrer épisodiquement des personnages dont je devine qu'on les retrouvera par la suite, il brosse ici un portrait des flics des seventies avec un bar dans le commissariat (!), beaucoup d'alcool, de tabac... aucun ordinateur ni portable, aucune analyse ADN...
Des bars de nuit, des restaurants vietnamiens tout nouveaux, des boîtes où on danse dans la fumée des cigarettes, des hôtesses... de club qui vous entraînent à boire du champagne, un parrain local, des rivalités et des luttes de territoires entre truands et... et... et un tueur violent détraqué. Parce que tout commence par un braquage de banque sanglant, puis le vi.ol d'un jeune homme qui n'a apparemment rien à voir avec le casse. J'ai retrouvé l'atmosphère de ma jeunesse : VGE, le SAC, le machisme éhonté et l'homophobie policière, Gaëtan Zampa et Francis le Belge, les militants FLB même si j'étais encore un peu trop jeune (et trop sage) en 76 pour passer mes nuits à siroter du whisky en tirant sur un joint. Non non, je n'ai pas dit hélas 🤣!
On s'attache très vite à Greg avec son mal-être suite à une rupture, le souvenir pesant du paternel et l'inquiétude de sa mère-poule de mère (si j'ose la formule). On le suit avec inquiétude et empathie dans sa relation avec la sublime Barbara, ses errances nocturnes alcoolisées avec son collègue Pierrick. Et dans la lente progression des enquêtes, entrecoupées de faits divers particulièrement sordides. Mais c'est ça la vie d'un flic. Alors bien sûr on trouvera le tueur, le vi.oleur mais la conclusion pourrait vous surprendre. La justice est une notion toute relative.
Ce qui est bien avec un prequel, c'est qu'on n'a pas besoin d'attendre un an ou plus pour lire la suite puisqu'elle existe déjà. Ca n'empêche pas de piaffer ! Je parlais d'une parenté littéraire. Un type avec un imperméable et en costume qui arpente la nuit, l'alcool, les cigarettes, les dames de petite vertu et quelques coups de savate bien appliqués.. Je pensais à un certain Nestor. Cela me trottait dans la tête et
Carl Pineau m'a fait ce plaisir de le confirmer à la fin. Hommage et référence commune de qualité.
Léo Malet et ses mystères de Paris,
Carl Pineau et ses nuits nantaises. Double bonheur.
Le prochain c'est ? L'Arménien !
Faites comme moi, l'essayer c'est l'adopter, comme disait la pub !
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